Dans un article, paru aujourd’hui (le 20 août 2024) et basé en grande partie sur des sources policières, on apprend que quelques 50 personnes affiliées à l’extrême gauche font l’objet d’une surveillance de la part des services de police de la Zone Midi (Saint-Gilles, Anderlecht, Forest). Un nombre qui a doublé par rapport à ces 5 dernière années.

Par ailleurs, parmi les personnes figurant sur la liste de l’OCAM (Organe de coordination pour l’analyse de la menace) et ayant des opinions d’extrême gauche, presque toutes habitent à Saint-Gilles. Leur nombre exact n’est pas communiqué, mais il s’agit d’une quinzaine de personnes au total, soit 2 % des 650 personnes reprises dans cette liste. Ce chiffre n’aurait pas augmenté de manière significative au cours des dernières années.

Enfin, une formation sera organisée à l’automne 2024, pour aider les forces de la Zone de midi à comprendre et à réagir à la propagation de l’extrême gauche à Bruxelles.

Affaire du 5 juin 2008 (archive)

Hier, jeudi 25 juillet, 16 personnes, dont une majorité de personnes palestiniennes de Gaza, ont été violemment arrêtées lors d’une action surprise sur la Grand-Place et à la Bourse (voir notre article). Trois d’entres-elles sont accusées de rébellion.

Lorsque des soutiens ont réagit, ils et elles ont été gazé par la police. Cela fait plusieurs semaines que la répression à l’encontre du mouvement pro-palestinien s’intensifie à Bruxelles et en réaction un appel a été lancé pour manifester aujourd’hui à 18h contre les violences policières et pour la libération de la Palestine.

Au dernières nouvelles (vers17h), la police avaient déjà mis en place des contrôles sur la zone, stoppant toute personne ayant des drapeaux sur elles ou portant un keffieh.

Manifestation contre la répression du mouvement palestinien à Bruxelles

 

En avril 2024, l’Office des Étrangers, sur instruction de la Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor, demandait au Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) d’entamer une procédure en vue de retirer le statu de réfugié de Mohammed Khatib coordinateur de Samidoun (association de prisonniers politiques palestiniens).

Ce dernier a donc été convoqué, hier, le 16 juillet 2024, pour une audience devant le CGRA.

L’Office des étrangers a refusé de fournir à Mohammed et à son avocat des preuves et des documents expliquant sur quelle base il cherche à lui retirer son statut et ce, malgré de nombreuses demandes et dépôts auprès du tribunal. Au lieu de cela, le gouvernement belge a insisté sur le fait qu’il n’avait pas besoin de remettre les dossiers du bureau de la “Sureté de l’État”, créant ainsi une forme de “preuve secrète” semblable à celle utilisée pour maintenir les Palestiniens en détention administrative en Palestine occupée.

On apprend cependant dans la presse que Mohammed Khatib est considéré comme un danger pour les relations entre la Belgique et Israël. Ainsi sa dénonciation d’Israël comme un état terroriste, ses positions en faveur de la libération totale de la Palestine (de la mer au Jourdain) ou encore son soutien à la résistance (y compris armée) sont les motifs de cette répression. L’état belge cherche ainsi à criminaliser indirectement les associations auxquels il participe et les opinions politiques que celles-ci défendent.

Plusieurs organisations appellent à l’action pour le soutenir. Vous pouvez lire l’appel sur le site de Samidoun.

Belgique : Les menaces contre Mohammed Khatib se précisent

Les élections communales auront lieu le 13 octobre prochain en Belgique. Boris Dillès, issu du parti Mouvement Réformateur (MR, droite), bourgmestre en place de la commune bruxelloise d’Uccle, lance la sienne avec cette publication distribuée dans toutes les boîtes aux lettres de sa commune d’environ 86.000 habitants.

Boris Dillès, bourgmestre d'Uccle en train de commander la répression d'une manifestation pro-palestinienne

Dillès figure debout, à droite, sur la photo de couverture de ce tract prise lors d’une manifestation de solidarité avec la population de Gaza devant l’ambassade d’Israël située sur le territoire de sa commune, le 28 mai dernier. Il y a commandé personnellement la répression « préventive » au prétexte que cette manifestation n’avait pas été autorisée.

Durant cette répression, des manifestant.e.s ont subi des dégâts aux yeux en raison des gaz lacrymogènes, l’un d’eux a fait un malaise et une étudiante avait dû subir une opération à un des yeux après avoir reçu un jet de canon à eau au visage. Nous vous en parlions dans cet article.

Ce matin à 6h, sans notification d’expulsion, la police est entrée dans le bâtiment « Walid Daqqa » occupé en défonçant des portes de manière violente avec de l’équipement lourd (matraques, boucliers, gros marteaux, etc.). Plusieurs occupants ont été frappés. Une fois l’identification faite, tout le monde a été expulsé du bâtiment. Lors de l’expulsion, la police a cassé plusieurs appareils électroniques d’étudiant·es, y compris des ordinateurs.

Dimanche, un grand « Festival intifada » avait réuni des centaines de personnes à l’occupation avec stands, concerts, slogans etc..
L’initiative avait donné lieu à un rassemblement appelant à la libération de Georges Ibrahim Abdallah.

L’ancien ambassadeur d’Israël en France, Elie Barnavi, a participé lundi soir à une soirée conférences-débats organisée par l’Université libre de Bruxelles. « La chose la plus simple, c’est de soumettre Gaza à un tapis de bombes sans se poser de questions« , avait déclaré Elie Barnavi au micro de Franceinfo le 15 octobre dernier. Le 21 mai, alors que 35.000 Palestiniens avaient déjà été tués à Gaza depuis le 7 octobre, Barnavi qualifiait le massacre de « riposte » « justifiée » et « nécessaire« . Cet événement devait initialement se dérouler à l’ULB mais la forte présence de l’occupation pro-palestinienne, qui revendiquait, a amené à déplacer l’événement au centre culturel Flagey. Une mobilisation rassemblant plusieurs centaines d’étudiants s’est tenue en marge de l’événement pour dénoncer la venue de l’ancien diplomate, et un cortège a marché sur la place Flagey barricadée par la police depuis plusieurs heures (photo). Une autopompe était campée aux abords de la place, un sas d’entrée avec détecteur de métaux avait été installé, et un hélicoptère survolait la zone. Le cortège de manifestants a été bloquées par la police.  Les manifestants ont ensuite été dispersés par la police avant d’être nassés à plusieurs endroits. Neuf personnes ont été interpellées, au moins une personne a été sérieusement blessée à la tête après avoir reçu plusieurs coups de matraque.

Environ 600 manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés samedi soir vers 18h00 pour une nouvelle action, cette fois-ci menée devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles. Les manifestants dénonçaient la complicité de l’Allemagne avec le génocide à Gaza et la répression, par les forces de l’ordre allemandes, des actions pro-palestiniennes, comme à l’université Humboldt de Berlin ou lors des manifestations dans les quartiers berlinois de Neukölln et Kreuzberg (voir notre article). À leur arrivée, les forces de l’ordre ont fouillé les manifestants, et ceux qui portaient de quoi se masquer le visage, de quoi se protéger des grenades lacrymogènes, ou même de simples marqueurs, ont été embarqués. La police avait bouclé les rues aux abords de l’ambassade et se tenait prête à intervenir mais il n’y a pas eu d’incidents.

Plus d’une centaine d’agents des polices locale et fédérale de Bruxelles ont participé mercredi à un vaste entraînement de réaction en cas d’émeutes et de manifestations. Au cours de l’exercice, qui s’est déroulé en Flandre Orientale, ils ont manœuvré des canons à eau, des drones et ont fait usage de gaz lacrymogènes. Ces entraînements visaient à améliorer la collaboration entre les différents services de police dans les situations réelles. Dans la capitale, où de nombreuses manifestations sont organisées, il est fréquent que les six zones de police locale collaborent sur le terrain avec la police fédérale. Le mois précédent, c’était au tour de l’armée de s’entrainer au rapatriement de personnel diplomatique depuis un pays étranger dans le cadre d’un exercice à Tournai. La simulation incluait des scènes d’émeute et de guérilla urbaine.

Le premier drone de la police fédérale (archive)

Un rassemblement a eu lieu ce vendredi après-midi devant l’ambassade américaine à Bruxelles pour dénoncer la complicité des États-Unis dans le génocide à Gaza. L’événement était autorisé jusqu’à 18 heures mais des manifestants sont restés dans la zone près de la rue de la Loi. La police a procédé à au moins une quarantaine d’arrestations administratives devant la station de métro Art-Loi. Une des personnes embarquée avait été blessée au crâne et saignait. Ils semblent que les personnes arrêtées aient été amenées aux casernes d’Etterbeek.

EDIT 23:40 Les premières personnes sont libérées après identification
EDIT 00:25 Les dernières personnes ont été libérées

Le 28 mai, une vingtaine d’antifascistes de Liège ont été arrêtés suite à une action dans la ville. Depuis plusieurs jours des membres du parti d’extrême droite « Chez Nous » se plaçaient aux abords d’un rond-point en heure de pointe avec des banderoles affichant des messages xénophobes. Suite à ça, une trentaine d’antifascistes à Liège ont déroulé une banderole antifasciste sur l’axe routier. Plus tard dans la journée, le groupe prévenu de la présence de militants de « Chez Nous » dans un bar proche de la gare de Liège s’est rendu sur les lieus afin de prévenir les gérants de l’établissement. La réunion s’est poursuivie et les antifascistes ont alors déployé une banderole devant le bar. Des membres du parti « Chez Nous » sont sortis et ont attaqué les antifascistes avec des lancés de cendriers, tasses et chaises. Suite à l’intervention de la police, 21 personnes ont été arrêté.es, dont un passant. Ce dernier sera relâché 2 h plus tard. Les antifascistes seront relâché.es 8 h plus tard avec des convocations pour « coups et/ou blessures volontaires (non spécifiés) ».