Membre de la Plateforme Charleroi Palestine et animateur socio-culturel au PAC Charleroi, Mohammed M fait l’objet d’une campagne de harcèlement et de menaces dans la presse et sur les réseaux sociaux. En particulier, le député MR Denis Ducarme  appelle à son licenciement. Ce qui est en cause, c’est son engagement pro-palestinien en général et son intervention lors du conseil communal du 23 juin dernier où il dénonçait la coopération de la ville belge avec Beer Sheva.

Suite à plusieurs polémiques montées de toute pièce par les partisans d’Israël en Belgique (voir ici), le président du MR a annoncé que le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur Bernard Quintin allait présenter dans les prochains jours un texte visant à interdire certaines associations. Dans ce cadre, il a précisé que le réseau de soutien aux prisonniers palestiniens Samidoun faisait l’objet d’une analyse prioritaire.

Le 26 octobre dernier, trois juristes ont été mandatées par la Ligue des droits humains pour observer l’action de désobéissance civile Code rouge au port d’Anvers, sans y prendre part. Elles avaient pour mission de rendre compte du respect des libertés publiques, notamment dans le cadre des interventions des forces de l’ordre, et leur protection est consacrée par le droit international et européen depuis plusieurs années, contextualise la LDH. Les trois observatrices étaient vêtues chacune d’une chasuble jaune avec la mention « legal observer ». Elles s’étaient placées à l’écart des activistes et en dehors de la zone d’action, présentant d’initiative leurs cartes d’identité aux forces de l’ordre et leur faisant part de leur mission. Elles ont cependant été arrêtées illégalement plus tard durant la journée par la police fédérale, menottées, détenues pendant près de six heures sans motif à Etterbeek, puis libérées à Louvain peu avant minuit, dénonce la Ligue des droits humains.

« Tant leur arrestation, illégale, que leur menottage à l’aide de colsons, ainsi que la technique du “dropping” – c’est-à-dire le fait d’emmener les personnes loin du lieu de l’action comme de la détention – contreviennent aux lois en vigueur et constituent des fautes dans le chef de l’Etat », accuse la LDH. En tout, 270 personnes avaient été interpellées dans le cadre de cette action Code Rouge, dont deux journalistes et sept avocats. Soutenues par la Ligue des droits humains, les trois observatrices assignent l’Etat belge en responsabilité devant le tribunal de première instance de Bruxelles.

Les 5 personnes accusées de rébellion dans le cadre de l’action du Code Rouge contre l’aéroport de Deurne en 2023 ont toutes été déclarées non coupables. Trois des accusés ont été acquittés au motif qu’il n’y avait pas de preuve qu’ils avaient effectivement participé à l’action, parce qu’ils n’y étaient pas ! Deux de ces personnes sont septuagénaires et l’autre réside en Espagne… Les deux autres accusés ont été acquittés parce qu’il n’y avait aucune preuve qu’ils avaient personnellement commis des actes de rébellion. L’un d’entre eux a été reconnu par un seul policier qui n’a donné aucune indication sur la manière dont il a été reconnu, et son dossier médical montre qu’il a été brutalement battu durant l’arrestation. L’autre faisait partie d’une grande foule dans laquelle les bousculades se sont produites. Qu’un dossier aussi mal ficelé soit arrivé au tribunal est une indication de la montée de l’agressivité policière-judiciaire envers les activistes.

La journée d’action nationale contre les diverses réformes (chômage, pension, flexibilisation du temps de travail…) portées par le gouvernement Arizona a débuté mercredi aux petites heures, par des collectes de déchets perturbées et des transports en commun au ralenti. En point d’orgue, 35.000 personnes ont manifesté dans les rues de Bruxelles lors d’une grande manifestation à l’appel du front commun syndical. À l’issue de celle-ci, des policiers en civil ont suivi des manifestants jusque dans la gare du midi où ils ont procédés à deux arrestations, protégés par un cordon de policiers en uniforme. Les arrestations seraient motivées par « dégradations sur les biens publics ».

La surpopulation carcérale en Belgique franchit un nouveau record. Selon les chiffres de l’administration pénitentiaire, il y avait, lundi, 13.118 détenus incarcérés dans les prisons belges pour 11.040 places, 320 prisonniers dorment sur un matelas posé à même le sol. La Belgique a pourtant précédemment été condamnée par la CEDH pour des faits similaires (voir ici). La surpopulation oblige certains détenus à dormir à même le sol, dans des cellules conçues pour une seule personne et désormais occupées par quatre. Des matelas sont placés au sol dans des cellules vétustes de 9 m², entre un lit superposé, une étroite table, deux chaises et un W-C séparé par un petit muret, empêchant les détenus de bouger alors qu’ils sont enfermés 23 heures/24. 

Vue de la prison de Saint-Gilles

Le 7 mai dernier, Isgender Göçmen, travailleur métallo belge d’origine turco-kurde de 52 ans, a été arrêté à Thessalonique alors qu’il célébrait avec son épouse le 20e anniversaire de leur mariage. Il apprend lors de cette arrestation qu’un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre par le régime d’Erdogan. Le 18 juin, un tribunal grec a considéré qu’il n’y avait pas d’obstance légale à son extradition. Or Isgender Göçmen a trouvé refuge en Belgique en 2012 après avoir subi plusieurs années de persécutions (gardes à vue, torture, procès…) pour ses activités au sein d’une association culturelle de gauche à Istanbul. En 2017, il a été reconnu réfugié et en 2021, il a obtenu la nationalité belge. Isgender Göçmen. Alors que le gouvernement turc réprime de manière féroce toute contestation, que des milliers d’opposants politiques croupissent en prison, il est évident qu’Isgender Göçmen risque la torture en cas d’extradition.

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Dans le cadre de la campagne « Stop Arming Israel », des centaines d’activistes ont bloqué ce matin les sites de deux entreprises complices du génocide à Gaza. Il s’agit d’OIP (détenu par l’entreprise israélienne Elbit) dont un entrepôt situé à Tournai et contenant du matériel militaire a été encerclé puis occupé. Elbit fournit 85% des drones et la plupart des équipements militaires de l’armée israélienne. Les activistes sont ensuite partis vers Tournai, entourés d’un dispositif policier qui a essuyé des jets de projectiles.  Il s’agit ensuite de Syensqo (spin-off de Solvay) à Bruxelles, qui fournit des produits à UAV Tactical System, l’entreprise spécialisée dans les drones militaires co-détenue par Elbit. Les différents accès à Syensqo ont été bloqués par les activistes, la façade du bâtiment repeinte de peinture rouge et taguée.

A 10H30, trois heures après le début de l’occupation, la police est intervenue pour dégager Syensqo de manière violente. Il y a eu des jets de projectiles, usage d’autopompe et de chiens – mais des dispositifs de blocage retardent l’action policière. A 16H30 la police avait procédé à de nombreuses arrestations sans toutefois avoir repris le contrôle de tout le site (évacués plus tôt par les travailleurs).

MàJ : Le groupe de Tournai a pu longtemps progresser vers la ville en échappant aux tentatives de blocage de la police (trop peu nombreuse pour effectuer un vrai nassage malgré la mobilisation de toutes les zones de police locale: tournaisis, ath, borinage, mouscron, val de l’escaut, peruwelz, etc.). Le cortège s’est dispersé en petits groupes, mais le plus grand nombre d’entre eux a été arrêté par des policiers guidés par un hélicoptère. Il y a eu des tirs de flashball sur des interpellés alors qu’ils et elles étaient à terre.

MàJ 2 : Au total, environ 700 activistes ont été arrêtés. 600 à Bruxelles et emmenés dans les casernes d’Etterbeek, tandis que 101 ont été arrêtés à Tournai et gardés dans un garage appartenant à la police locale. Six des arrestations qui ont eu lieu à Tournai sont des arrestations judiciaires.

MàJ 3 : Un million d’euros de dégâts à Elbit ! Le CEO d’OIP/Elbit a déclaré que les bureaux avaient été saccagés, les ordinateurs détruits, et plusieurs véhicules militaires (destinés à l’Ukraine) fortement endommagés dans les ateliers. Il estime les dégâts à environ un million d’euros.

 

Des milliers de manifestant·es se sont réuni·es lundi à la Bourse pour protester contre l’interception et l’emprisonnement des 12 membres des l’équipage de la « Freedom flotilla » par les autorités israéliennes (voir notre article). À l’issue de la mobilisation, un cortège a pris la direction de la Commission européenne. Des confrontations ont éclaté avec les forces de l’ordre à hauteur de Madou. Des manifestant·es ont notamment lancé des projectiles sur une voiture de police. Après quelques centaines de mètres sur cette artère, les manifestant·es ont été bloqué·es par un important dispositif policier.  Stoppé.es durant près d’une demi-heure, les forces de l’ordre ont chargé les milliers de manifestant·es encore présent·es, en utilisant une autopompe et une grande quantité de gaz lacrymogène. Le cortège s’est fractionné et il y a eu plusieurs interventions policières extrêmements violentes, et plusieurs arrestations, en différents point de la ville. Plus de détails

Quatre personnes ont été interpellées dimanche après-midi lors d’incidents survenus à l’issue de la marche en hommage au jeune Fabian, 11 ans, mortellement percuté par un véhicule de police à Ganshoren, à l’intérieur du parc Elisabeth lundi dernier. Ce dimanche, environ un millier de personnes ont participé à une marche reliant le lieu du crime, à Ganshoren, jusqu’au commissariat du square Comte de Flandre à Molenbeek-Saint-Jean. Des affrontements ont éclaté après la manifestation entre un groupe de manifestants et la police anti-émeute. Cette dernière a fait usage d’un canon à eau et procédé à une arrestation administrative et trois arrestations judiciaires.