L’entreprise américaine Zoom reconnaît avoir accédé à des demandes du gouvernement chinois pour fermer les comptes de trois militants en Chine aux États-Unis et à Hong Kong qui voulaient utiliser son application de vidéo-conférence afin de commémorer la répression du mouvement de la place Tiananmen. Ces trois comptes avaient été supprimés mercredi 10 et jeudi 11 juin, sans explications. Zoom affirme que sa réponse « était un échec » et « n’aurait pas dû toucher des utilisateurs hors de Chine continentale ». Zoom continuera donc a supprimer les comptes de Chine continentale et a collaborer avec son gouvernement. Zoom fait régulièrement l’objet de critiques pour son manque de sécurité et ses collaborations avec les différents gouvernements et forces de répression du monde entier (voir notre article). Nous conseillons l’utilisation de Jitsi qui constitue une alternative sécurisée et permet de se prémunir contre l’espionnage policier. Pour nos conseils sur l’utilisation de Jitsi (alternative sécurisée à Zoom): ici

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Après des manifestations quasi quotidiennes l’an passé, la contestation avait pu paraître étouffée en raison de la distanciation sociale liée à la pandémie. Mais le dépôt au Parlement chinois, vendredi, d’un texte visant à interdire « la trahison, la sécession, la sédition et la subversion » à Hongkong a de nouveau mis le feu aux poudres. D’autant que Pékin a demandé dimanche son application « sans le moindre délai ».  Des milliers d’habitants ont répondu présents dimanche malgré l’interdiction de manifester, pour dénoncer ce passage en force de la Chine sur une question qui suscite depuis des années l’opposition des Hongkongais. Alors que le nombre de manifestants enflait dans les quartiers de Causeway Bay et Wanchai, la police a eu recours aux lacrymogènes et aux gaz poivrés pour tenter de disperser la foule, avec l’aide de canons à eau. Certains protestataires ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, érigé des barricades de fortune et utilisé les parapluies pour se protéger des gaz lacrymogènes. La police a annoncé 180 arrestations.

Affrontements ce dimanche à Hong-Kong

Hong Kong a connu lundi une des journées les plus violentes et chaotiques en cinq mois de mobilisation. En début de matinée, un policier a tiré à balles réelles sur un manifestant masqué, le blessant grièvement au torse. Ce coup de feu a été filmé et retransmis en direct sur Facebook, soulevant des réactions de colère de la part des manifestants. C’est la troisième fois depuis le début du mouvement de protestation que la police fait usage d’armes à feu.

Un appel à la grève générale avait été lancé pour ce lundi. Et dès le début de matinée, à l’heure de pointe, plusieurs quartiers ont été le théâtre d’actions de blocage en tout genre. Des manifestants ont pris pour cible les stations du métro ou ont érigé des barricades à certains carrefours. De nombreux secteurs de la mégapole ont ainsi été complètement bloqués alors que des manifestants radicaux vandalisaient des stations de métro et des sociétés accusées de faire le jeu du gouvernement local ou de Pékin. Des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc ont été tirées par la police dans de nombreux quartiers pour tenter de disperser les protestataires, et notamment sur deux campus.

Le police visant le manifestant juste avant le tir

À Hong Kong, les incidents se sont multipliés après le décès d’un étudiant de 22 ans, ce vendredi 8 novembre, suite à une chute du 3ème étage d’un parking dans la nuit de dimanche à lundi dernier. Vendredi, les étudiants de l’Université de Technologies, dont était originaire Chow Tsz-lok, l’étudiant décédé, ont saccagé le bureau du président de l’université, celui-ci étant accusé de ne pas condamner la police. Puis ce sont des commerces du campus qui ont été vandalisés dont la succursale de la Banque de Chine et un Starbucks, dont la franchise à Hong Kong est tenue par un groupe chinois. Les affrontements se sont poursuivis dans l’après-midi à Hong Kong et on apprenait qu’un coup de feu en l’air avait été tiré par la police à Yaumatei en soirée alors qu’un groupe était pris à partie par de jeunes manifestants.

Samedi, un important rassemblement s’est déroulé dans le calme au centre de Hong Kong, dans le parc Tamar. Mais ce dimanche a été en revanche plus agitée avec un mot d’ordre d’occupation de plusieurs shopping malls au travers de Hong Kong: Causeway Bay, Tuen Mun, Shatin, Kowlong Tong… . Plusieurs confrontations avec la police ont eu lieu, jusqu’après la tombée de la nuit, suite à la mise en place de barricades dans la ville.

Afrontements ce dimanche

Jeudi 17 octobre, Sophia Huang Xueqina, une journaliste et militante féministe, était convoquée par la police de Canton, dans le sud de la Chine. Elle devait récupérer son passeport, confisqué pendant l’été. Sa famille ne l’a plus revue depuis. Elle est toujours en détention, vraisemblablement pour «trouble à l’ordre social» probablement suite à participation au mouvement à Hongkong. Sophia Huang Xueqin est connue pour être l’une des initiatrices de #Metoo en Chine qui a éclaboussé plusieurs hommes très en vue. Notons que les autorités chinoises ferment sites et comptes féministes, censurent le hashtag #MeToo ce qui oblige beaucoup de féministes à militer de manière clandestine en utilisant notamment des moyens de communication sécurisés.

Sophia Huang Xueqin

 

La police hongkongaise a de nouveau fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc, lors de heurts de plusieurs heures dans une zone touristique de la ville. Protestataires et forces de l’ordre ont multiplié les escarmouches, à Tsim Sha Tsui, une zone portuaire comprenant de nombreux complexes commerciaux et hôtels de luxe. Nombre de manifestants portaient des masques, en dépit de l’interdiction décrétée par l’exécutif de la région semi-autonome. Des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc ont été tirés dans trois endroits différents, et les heurts ont contraint la foule à se disperser. Des manifestants ont érigé des barricades de fortune pour bloquer la circulation sur certaines artères. Quelques groupes de manifestants se sont encore heurtés à la police en fin d’après-midi et en début de soirée, ils ont dégradé des magasins, lancé des cocktails Molotov et mis le feu à des entrées de stations de métro. Les forces anti-émeutes ont fréquemment fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, ainsi que de canons à eau. Il a été procédé à de nombreuses arrestations.

Les derniers affrontements à Hong-Kong

 

La contestation anti-gouvernementale se poursuit à Hong-Kong et fait sans cesse face à des répliques de la part du pouvoir. Voici les derniers événements relatifs à la répression du mouvement social. La police a commencé à tirer à balles réelles sur les manifestants faisant de nombreux blessés dont un grave. Un manifestant, Tsang Chi-Kin a été touché à bout portant par une balle qui est passée à 3 cm de son cœur. Son pronostic vital n’est aujourd’hui plus engagé, en revanche il est maintenant poursuivi en justice pour « émeute » et agression des forces de l’ordre. Le port du masque en manifestation a aussi été interdit grâce à un corpus législatif d’urgence apparu en 1922 et jamais utilisé depuis par un gouvernement. Cependant, hier dimanche, deux jours après l’interdiction du port du masque en manifestation, des dizaines de milliers de Hongkongais ont, une nouvelle fois, bravé la décision des autorités avant d’être réprimés par des tirs de gaz lacrymogène.

Un policier brandissant son arme à in Tsuen Wan.

De nouveaux affrontements ont émaillé des manifestations interdites à Hongkong dimanche soir, la police ayant eu recours aux lacrymogènes et canons à eau contre des militants qui jetaient des pierres et des cocktails Molotov. Des dizaines de milliers de personnes avaient bravé l’interdit pour descendre à nouveau dans les rues et se répandre dans les artères du centre de l’île. Le rassemblement a tourné à l’affrontement entre policiers et manifestants radicaux qui tentaient de s’en prendre au complexe abritant le siège de l’exécutif, entouré de barrières. Avant de battre en retraite devant les policiers anti-émeutes, certains manifestants avaient monté des barricades, allumé des feux. Des projets de manifestations ou de grèves pour les semaines à venir se multiplient en ligne, à l’approche de deux anniversaires hautement symboliques : le 28 septembre pour marquer les cinq ans du début du «Mouvement des parapluies» de 2014, et le 1er octobre pour l’anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.

Les affrontements de ce dimanche

 

Il y a quelques jours, nous relayions sur notre site que les iPhones (régulièrement promus par Apple comme bien plus sécurisés que leurs concurrents) avaient été ciblés par des attaques massives indiscriminées durant plus de deux ans, même s’ils étaient en ordre de mises à jour et de patches de sécurité. Ce que le « Project Zero » (la cellule de sécurité de Google qui enquête sur ce genre de failles) n’avait pas révélé en plus de son analyse, ce sont les sites utilisés par les attaquants, ainsi que les cibles. Le magazine TechCrunch a ainsi révélé le 1er septembre que selon ses sources, l’attaque ciblait la communauté Ouïghour de la région du Xinjiang, en Chine, une info qui désigne un suspect évident comme commanditaire de l’attaque. Autre info que Google s’est bien gardée de communiquer: les pages infectées comportaient également des codes malicieux ciblant les appareils sous Windows et sous Android, sans qu’on en sache plus sur l’étendue, l’intensité et le succès de ces attaques là. Ces infections ont fini par toucher des utilisateurs en-dehors de la Chine car les sites infectés étaient indexés par Google, c’est ainsi que le FBI a demandé à Google de retirer les résultats de son moteur de recherche, et finalement comme cela que Google a lui-même enquêté sur ces attaques via le « Project Zero ».

Google, Apple, le FBI, ainsi que le Consulat de Chine à New-York ont tous refusé  » de confirmer ou d’infirmer » la moindre de ces informations. Le rapport technique détaillé des attaques peut-être consulté (en anglais) sur le blog du « Project Zero ».

Les 5 chaines d'escalade de privilège découvertes

L’exécutif de Hong Kong recule et va retirer le projet de loi sur les extraditions vers la Chine, qui est à l’origine de la contestation dans l’ancienne colonie britannique. La cheffe du gouvernement, Carrie Lam a annoncé publiquement sa décision peu de temps après dans une vidéo dans laquelle elle déclare que le texte du projet de loi sur les extraditions vers la Chine va être définitivement abandonné en octobre prochain, lors de la prochaine réunion du Conseil législatif, qui fait office de parlement à Hong Kong. Il s’agit d’une concession majeure du pouvoir prochinois aux puissants mouvements de manifestants. La dirigeante a toutefois indiqué que le gouvernement ne céderait sur aucune autre demande des manifestants, incluant celle sur la tenue d’une enquête indépendante sur les comportements violents des policiers envers les manifestants. Il n’est par ailleurs pas certain que l’abandon du projet de loi annoncé mercredi par Carrie Lam suffise à calmer les tensions dans les rues de Hong Kong. Le mouvement de contestation réclame maintenant la démission de la cheffe de l’exécutif et l’organisation d’élections libres dans l’île.

Manifestation à Hong KongManifestation à Hong Kong