Des drones espions déguisés en faux pigeons surveillent les citoyens chinois. Ces oiseaux bioniques ont été conçus par des chercheurs de l’université polytechnique du Nord-Ouest de Xi’an, qui avaient déjà travaillé sur la création d’avions de combat furtifs utilisés par les forces aériennes chinoises. Chaque drone est équipé d’une balise GPS, d’une caméra haute définition, d’un système de pilotage à distance et d’une liaison satellite. Un petit moteur électrique permet également à ces faux oiseaux de battre des ailes. Extrêmement silencieux, ils ne peuvent pas non plus être repérés par l’oreille humaine.

Ces pigeons-robots survoleraient déjà, selon un quotidien de Hong Kong, cinq provinces du pays afin d’y surveiller les citoyens. Les autorités chinoises ont reconnu l’existence du programme tout en minimisant son importance. « Pour l’instant, le champ d’action reste restreint mais nous pensons que ce système a le potentiel pour être utilisé à grande échelle.« , a expliqué une professeure ayant travaillé sur le projet. Ce nouveau système de surveillance vient s’ajouter aux nombreux autres déjà en place dans le pays. D’ici 2020, la Chine désire d’ailleurs installer près de 600 millions de caméras de surveillance sur son territoire.

Le pigeon-robot

Le système de reconnaissance chinois, appelé « Sky Net » est désormais déployé dans seize villes et provinces chinoises. Il permet de scanner le visage de gens sous différents angles et luminosité avec un taux de précision proche des 100%. Il aurait également la capacité de reconnaitre un visage dans une base de données équivalent à l’ensemble de la population mondiale en seulement deux secondes.

Le système « Sky Net » et le réseau de vidéosurveillance chinois connait un important développement depuis 2009, suite aux émeutes ouvrières de 2009

Vidéosurveillance en Chine

Plus d’une centaine de personnes, étudiantes et académiques, ont signé une lettre ouverte appelant à la libération d’un universitaire maoïste arrêté le mois dernier. Zhang Yunfan, diplômé en philosophie à l’Université de Pékin a été arrêté le 15 novembre dernier lors d’une lecture, il a été inculpé pour avoir « rassemblé une foule afin de perturber l’ordre public » après avoir émis des opinions sur « certains événements historiques ». On ne sait pas où il est détenu et où il sera détenu durant les six prochains mois de sa condamnation. Zhang aurait également organisé une visite d’un groupe d’étudiants de l’Université de Pékin à Shaoshan, le lieu de naissance de Mao, en 2014. Il était également actif aux côtés des travailleurs immigrants et participait à des programmes d’éducation pour les enfants pauvres.

Zhang Yunfan

Les trois activistes, leaders du mouvement de désobéissance civile (révolte des parapluies) de 2014 (voir nos articles ici et ici), Joshua Wong, Nathan Law et Alex Chow ont été condamné en appel ce 17 août à des peines de six, huit et sept mois d’emprisonnement. En août 2016, les trois activistes avaient été condamnés à des travaux d’intérêt général et pour Alex Chow, à trois semaines de prison avec sursis. Le parquet avait avait fait appel estimant les peines prononcées en première instance trop clémentes. Les accusations portaient sur leur rôle dans un rassemblement du 26 septembre 2014 jugé illégal. Les manifestants avaient escaladé des barrières métalliques et étaient entrés dans Civic Square, une place située dans un complexe gouvernemental. Aujourd’hui, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Hong Kong pour réclamer la « libération de tous les prisonniers politiques ».

Nathan Law, Joshua Wong et Alex Chow

En 2013, trois familles de réfugiés philippins et sri-lankais à Hong-Kong avaient porté secours à Edward Snowden -alors poursuivi de tous côtés. La sortie l’année dernière du film Snowden de Oliver Stone a mis en lumière leur rôle dans la fuite de l’ex-espion, et ceux-ci sont à présents persécutés et craignent pour leurs vies. Les autorités de Hong-Kong ont alors refusé de leur accorder l’asile.

Les Srilankais Ajith Pushpakumara, Supun Hilina Kellapatha, sa femme Nadeeka Dilrukshi Nonis et leurs deux enfants, ainsi que la Philippine Vanessa Mae Bondalian et sa fille ont été informés qu’ils devraient se rendre dans un centre de détention d’immigration au début du mois d’août, un prélude à leur expulsion de Hong-Kong. Ils ont tous demandé l’asile au Québec, mais l’état tarde beaucoup à fournir une réponse. L’avocat des familles a mis en demeure le le Ministre fédéral de l’immigration, Ahmed Hussen pour l’obliger à accélérer les choses.

Les

La technique de reconnaissance faciale connait en Chine un développement rapide et dans les domaines les plus inattendus. Elle a déjà été utilisée dans ce pays par la chaîne de restauration rapide KFC pour anticiper les commandes des clients, ainsi que dans les toilettes publiques afin de lutter contre le vol de papier hygiénique. Elle va être utilisée dans des villes de quatre provinces du pays pour dissuader les piétons de traverser au feu rouge. Le système prend des photos des contrevenants ainsi qu’une vidéo d’une quinzaine de secondes, qui s’affichent instantanément sur un écran afin de leur montrer qu’ils ont été pris. Les clichés sont ensuite comparés à ceux de la base de données de la police. En moins de vingt minutes, la photo des contrevenants ainsi que des informations personnelles telles que leur numéro de carte d’identité et leur adresse s’affichent sur l’écran installé au carrefour. Les fautifs ont alors le choix entre payer une amende, un cours de code de la route d’une demi-heure ou bien prêter main forte aux policiers de la circulation durant 20 minutes.

Jinan, la capitale de la province de Shandong

Trois activistes travaillant sous couverture dans deux usines du sud de la Chine pour China Labor Watch et arrêtés la semaine passée (voir notre article) sont toujours en détention. Ils enquêtaient sur les conditions de travail de Huajian Group, un fabricant chinois de chaussures pour la marque Ivanka Trump, ainsi que Marc Fisher, Kylie + Kendall, Coach, Alain Delon, Nine West et Karl Lagerfeld. Ils s’étaient fait embaucher ce printemps dans deux usines du Jiangxi et du Guangdong exploitées par Huajian Group, et avaient trouvé des preuves d’employés sous-payés et travaillant jusqu’à 18heures par jour.

Le Département d’Etat des États-Unis a exhorté la Chine à libérer ces hommes et à leur donner « les protections judiciaires et équitables dont ils ont droit ». Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré mardi que la question ne concernait pas d’autres pays. « Les autorités judiciaires de Chine peuvent traiter les cas pertinents conformément à nos lois et règlements », a déclaré la porte-parole du ministère. La porte-parole a aussi déclaré que la police a placé les hommes sous détention criminelle en raison de leur utilisation de «dispositifs de surveillance illégaux».

Hua Haifeng

Un militant du droit du travail a été arrêté en Chine alors qu’il menait une enquête secrète sur les conditions de fabrication des chaussures de la marque de la fille du président américain, Ivanka Trump. L’ONG China Labor Watch, a précisé que deux autres de ses membres, en mission dans la même usine de la région de Jiangxi (centre de la Chine), sont portés disparus. Ce site, qui appartient au groupe chinois Huajian, fabrique aussi des produits pour les marques Coach et Karl Lagerfeld. L’entreprise base sa production sur des sous-traitants qui employant des ouvriers dans des conditions illégales (mineurs d’âges, salaires inférieurs au minimum légal, journée de 18H, etc.).

C’est la première fois en 17 ans de travail de terrain dans des usines en Chine que des enquêteurs de l’ONG ont été arrêtés par la police. China Labor Watch avait notamment publié des rapports pour dénoncer les conditions de travail sur les sites chinois de fabrication des iPhones d’Apple et des smartphones de Samsung. Le directeur de l’ONG pense qu’ils ont été arrêtés parce qu’ils enquêtaient sur des produits de la marque d’Ivanka Trump, ce qui rend la situation politiquement sensible. Les relations entre les autorités chinoises, Ivanka Trump et son mari (conseiller influent auprès du président US) sont excellentes.

Li Zhao, enquêteur de l'ONG CLW détenu par la police

Les villageois de Yuyi, dans le district de Chaoyang (province de Guangdong), accusent les autorités locales d’avoir détourné à leur seul profit l’argent de la vente de terres agricoles. Ne voyant aucune suite aux plaintes qu’ils ont déposées aux autorités supérieures, plus de 1.000 personnes se sont rassemblées mardi devant le siège du comité local du Parti communiste chinois. La police est intervenue brutalement, battant plusieurs manifestants. Les forces de l’ordre ont ensuite établi un cordon de « sécurité » autour du village.

Toujours dans la province de Guangdong, les forces de police ont arrêté un nombre inconnu de personnes après les affrontements avec des résidents du village de Mashan, près de la ville de Puning, qui manifestaient eux aussi contre la corruption des autorités locales. La police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes après que des manifestants aient envahi une station de train à grande vitesse voisine, obligeant les trains à s’arrêter temporairement. Les autorités ont coupé le téléphone (fixe et cellulaire) et l’accès Internet à tout le village. A Mashan, les autorités supérieures avaient reconnus le fait de corruption et annulé certaines ventes illégales, une mesure insuffisante pour les villageois.

Le TGV du Guandong, un moment bloqué par les manifestants

Les policiers des forces antiémeutes se sont affrontées lundi avec des milliers de manifestants de la ville de Qingyuan, dans la province chinoise du Guangdong, qui s’opposent à un projet de construction d’une usine d’incinération de déchets à proximité de leurs maisons. Environ 10 personnes ont été blessées et 300 ‘arrêtées après que les autorités locales aient appelées des renforts de police suite à une protestation d’environ 10.000 manifestants dimanche soir dans la ville de Qingyuan. Les policiers étaient munis lundi de chiens policiers et de longues matraques métalliques. Toute la ville est en grève pour trois jours en protestation.

Protestation d'habitants de Qingyuan contre l'incinérateur