a police chinoise a annoncé dimanche avoir procédé à 46 arrestations à la suite de violentes manifestations centre du pays.

Plus de 600 protestataires se sont rassemblés dans la nuit de samedi à dimanche devant un commissariat de Leiyang, dans la province du Hunan, quelques heures après l’interruption par les forces de l’ordre d’une manifestation contre la hausse des frais de scolarité dans une école locale. Quarante-six personnes ont été arrêtées. Elles sont accusées d’avoir attaqué le commissariat en jetant des bouteilles et des briques contre des responsables qui tentaient de s’adresser à la foule. Plusieurs véhicules ont été détruits. Des images diffusées sur Twitter montrent une foule en colère s’affrontant à des forces de police en tenue anti-émeutes. Les publications relatives à cet incident ont été effacées des réseaux sociaux chinois.

La manifestation de Leiyang

CloudWalk Technology, start-up chinoise, avait besoin d’images de visages de personnes noires pour perfectionner son logiciel de reconnaissance faciale, biaisé jusqu’ici, car reconnaissant mieux les visages clairs. L’accord, qui donne à la start-up chinoise l’accès aux informations biométriques des citoyens zimbabwéens, est entré vigueur le 30 juillet. Le président zimbawéen Mnangagwa a décidé de donner accès aux informations de ses citoyens (sans leur consentement bien entendu), en échange de l’installation de tout un dispositif de surveillance made in China.

CloudWalk Technology n’est pas la seule à voir ses algorithmes modelés par les biais raciaux : d’après une étude du MIT Media Lab publiée en février 2018, les trois principaux logiciels de systèmes de reconnaissance faciale (IBM, Microsoft, Megvii) avaient en moyenne moins de 1 % de chances de se tromper lorsqu’il s’agissait d’un homme blanc, tandis que ce pourcentage grimpait à presque 35 % lorsqu’il s’agissait d’une femme noire. Inacceptable pour la Chine (dont le gouvernement finance CloudWalk Technology à hauteur de 301 millions de dollars), qui veut devenir leader mondial en IA d’ici 2030.

Démonstration de reconnaissance faciale au stand de CloudWalk Technology à la Foire de Shanghaï

La Chine développe de nouvelles armes portables laser, capables d’atteindre une cible à un kilomètre de distance, ou à travers un mur ou une fenêtre. Le ZKZM-500 cause une brulure et une douleur insoutenable et peut même incendier une personne si elle porte des vêtements inflammables, elle est portant classifiée comme une arme « non-léthale » et échappe ainsi à certaines réglementations contre les armes laser, autre échappée légale, le fait que le rayon soit invisible à l’œil nu et donc insensibles aux réglementations internationales interdisant les armes qui causent une cécité définitive. L’arme peut également déclencher une explosion dans un réservoir de carburants. L’arme pèse trois kilos (comme une AK-47) et peut être montée sur des voitures, bateaux et avions. L’arme est à présent prête pour la production de masse et sera donnée dans un premier temps aux unités anti-terroristes de la police chinoise. ZKZM, la société productrice de l’arme (propriété de l’Institut de Xian) est à la recherche d’un partenariat avec une entreprise qui détient une licence de fabrication d’armes afin de produire l’engin pour environ 15.000$ pièce.

Les armes seront fournies avec des batteries au lithium (comme dans les smartphones) leur permettant de tirer 1000 fois deux secondes. Même si l’arme causera une douleur très importante et une cicatrice permanente, un seul tir ne suffira pas à tuer une cible, mais plusieurs tirs au même endroit troueront le corps de la cible comme un scalpel. Les scientifiques responsables de ce projet trouvent qu’il serait inhumain de développer des lasers plus puissants que ceux là, à la place ils proposent plusieurs champs d’actions: comme immobiliser un preneur d’otages à travers un mur (sans pouvoir viser donc), ou comme incendier les banderoles de manifestants à distance, « les leaders des manifestations pourraient également être visés en incendiant leurs vêtements ou leur perruque afin de leur faire perdre le rythme de leur intervention ou leur pouvoir de persuasion ».

Les armes laser ont fait d’immenses progrès ces dernières années. Des armes similaires présentées aux USA en 2009 étaient incapables de passer les vêtements des cibles, demandaient d’énormes quantités d’énergie, étaient lourdes et difficile à manipuler, elles devaient fusionner plusieurs rayons laser émettaient sur des fréquences qui les rendaient visibles à l’œil nu.

ZKZM-500

Des drones espions déguisés en faux pigeons surveillent les citoyens chinois. Ces oiseaux bioniques ont été conçus par des chercheurs de l’université polytechnique du Nord-Ouest de Xi’an, qui avaient déjà travaillé sur la création d’avions de combat furtifs utilisés par les forces aériennes chinoises. Chaque drone est équipé d’une balise GPS, d’une caméra haute définition, d’un système de pilotage à distance et d’une liaison satellite. Un petit moteur électrique permet également à ces faux oiseaux de battre des ailes. Extrêmement silencieux, ils ne peuvent pas non plus être repérés par l’oreille humaine.

Ces pigeons-robots survoleraient déjà, selon un quotidien de Hong Kong, cinq provinces du pays afin d’y surveiller les citoyens. Les autorités chinoises ont reconnu l’existence du programme tout en minimisant son importance. « Pour l’instant, le champ d’action reste restreint mais nous pensons que ce système a le potentiel pour être utilisé à grande échelle.« , a expliqué une professeure ayant travaillé sur le projet. Ce nouveau système de surveillance vient s’ajouter aux nombreux autres déjà en place dans le pays. D’ici 2020, la Chine désire d’ailleurs installer près de 600 millions de caméras de surveillance sur son territoire.

Le pigeon-robot

Le système de reconnaissance chinois, appelé « Sky Net » est désormais déployé dans seize villes et provinces chinoises. Il permet de scanner le visage de gens sous différents angles et luminosité avec un taux de précision proche des 100%. Il aurait également la capacité de reconnaitre un visage dans une base de données équivalent à l’ensemble de la population mondiale en seulement deux secondes.

Le système « Sky Net » et le réseau de vidéosurveillance chinois connait un important développement depuis 2009, suite aux émeutes ouvrières de 2009

Vidéosurveillance en Chine

Plus d’une centaine de personnes, étudiantes et académiques, ont signé une lettre ouverte appelant à la libération d’un universitaire maoïste arrêté le mois dernier. Zhang Yunfan, diplômé en philosophie à l’Université de Pékin a été arrêté le 15 novembre dernier lors d’une lecture, il a été inculpé pour avoir « rassemblé une foule afin de perturber l’ordre public » après avoir émis des opinions sur « certains événements historiques ». On ne sait pas où il est détenu et où il sera détenu durant les six prochains mois de sa condamnation. Zhang aurait également organisé une visite d’un groupe d’étudiants de l’Université de Pékin à Shaoshan, le lieu de naissance de Mao, en 2014. Il était également actif aux côtés des travailleurs immigrants et participait à des programmes d’éducation pour les enfants pauvres.

Zhang Yunfan

Les trois activistes, leaders du mouvement de désobéissance civile (révolte des parapluies) de 2014 (voir nos articles ici et ici), Joshua Wong, Nathan Law et Alex Chow ont été condamné en appel ce 17 août à des peines de six, huit et sept mois d’emprisonnement. En août 2016, les trois activistes avaient été condamnés à des travaux d’intérêt général et pour Alex Chow, à trois semaines de prison avec sursis. Le parquet avait avait fait appel estimant les peines prononcées en première instance trop clémentes. Les accusations portaient sur leur rôle dans un rassemblement du 26 septembre 2014 jugé illégal. Les manifestants avaient escaladé des barrières métalliques et étaient entrés dans Civic Square, une place située dans un complexe gouvernemental. Aujourd’hui, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Hong Kong pour réclamer la « libération de tous les prisonniers politiques ».

Nathan Law, Joshua Wong et Alex Chow

En 2013, trois familles de réfugiés philippins et sri-lankais à Hong-Kong avaient porté secours à Edward Snowden -alors poursuivi de tous côtés. La sortie l’année dernière du film Snowden de Oliver Stone a mis en lumière leur rôle dans la fuite de l’ex-espion, et ceux-ci sont à présents persécutés et craignent pour leurs vies. Les autorités de Hong-Kong ont alors refusé de leur accorder l’asile.

Les Srilankais Ajith Pushpakumara, Supun Hilina Kellapatha, sa femme Nadeeka Dilrukshi Nonis et leurs deux enfants, ainsi que la Philippine Vanessa Mae Bondalian et sa fille ont été informés qu’ils devraient se rendre dans un centre de détention d’immigration au début du mois d’août, un prélude à leur expulsion de Hong-Kong. Ils ont tous demandé l’asile au Québec, mais l’état tarde beaucoup à fournir une réponse. L’avocat des familles a mis en demeure le le Ministre fédéral de l’immigration, Ahmed Hussen pour l’obliger à accélérer les choses.

Les

La technique de reconnaissance faciale connait en Chine un développement rapide et dans les domaines les plus inattendus. Elle a déjà été utilisée dans ce pays par la chaîne de restauration rapide KFC pour anticiper les commandes des clients, ainsi que dans les toilettes publiques afin de lutter contre le vol de papier hygiénique. Elle va être utilisée dans des villes de quatre provinces du pays pour dissuader les piétons de traverser au feu rouge. Le système prend des photos des contrevenants ainsi qu’une vidéo d’une quinzaine de secondes, qui s’affichent instantanément sur un écran afin de leur montrer qu’ils ont été pris. Les clichés sont ensuite comparés à ceux de la base de données de la police. En moins de vingt minutes, la photo des contrevenants ainsi que des informations personnelles telles que leur numéro de carte d’identité et leur adresse s’affichent sur l’écran installé au carrefour. Les fautifs ont alors le choix entre payer une amende, un cours de code de la route d’une demi-heure ou bien prêter main forte aux policiers de la circulation durant 20 minutes.

Jinan, la capitale de la province de Shandong

Trois activistes travaillant sous couverture dans deux usines du sud de la Chine pour China Labor Watch et arrêtés la semaine passée (voir notre article) sont toujours en détention. Ils enquêtaient sur les conditions de travail de Huajian Group, un fabricant chinois de chaussures pour la marque Ivanka Trump, ainsi que Marc Fisher, Kylie + Kendall, Coach, Alain Delon, Nine West et Karl Lagerfeld. Ils s’étaient fait embaucher ce printemps dans deux usines du Jiangxi et du Guangdong exploitées par Huajian Group, et avaient trouvé des preuves d’employés sous-payés et travaillant jusqu’à 18heures par jour.

Le Département d’Etat des États-Unis a exhorté la Chine à libérer ces hommes et à leur donner « les protections judiciaires et équitables dont ils ont droit ». Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré mardi que la question ne concernait pas d’autres pays. « Les autorités judiciaires de Chine peuvent traiter les cas pertinents conformément à nos lois et règlements », a déclaré la porte-parole du ministère. La porte-parole a aussi déclaré que la police a placé les hommes sous détention criminelle en raison de leur utilisation de «dispositifs de surveillance illégaux».

Hua Haifeng