Un avocat défenseur des droits de l’homme en Chine, l’avocat Zhou Shinfeng, a été condamné jeudi à une peine de sept ans de prison pour « subversion contre le pouvoir de l’État » au terme d’un procès expéditif. Cette sentence à l’encontre du fondateur du cabinet d’avocats Fengrui, a été prononcée par un tribunal de Tanjin. Fengrui, aujourd’hui démantelé, était réputé pour avoir représenté des intellectuels, des membres de groupes religieux interdits, et s’était attaquée à l’un des plus grands groupes laitiers du pays dans le cadre du scandale du lait contaminé à la mélamine. Le tribunal a conclu que Zhou Shinfeng avait « attaqué le système socialiste », utilisant son cabinet pour « défier le gouvernement » et « mettre en péril la sécurité nationale ».

Les procureurs de l’État ont plaidé qu’il avait « encouragé des avocats à publiciser des dossiers », « embauché des protestataires pour perturber le système judiciaire » et joué « un rôle important au sein d’un groupe d’activistes pour tenter de manipuler l’opinion publique et miner la sécurité nationale en répandant des pensées subversives ». La Chine mène une campagne de répression sans relâche contre les avocats défendant les droits de la personne et des activistes. Environ 300 personnes de cet type ont été arrêtées depuis un an, et une vingtaine d’entre eux demeurent détenus. C’est la troisième fois que le tribunal de Tanjin rend des jugements du genre cette semaine.

Zhou Shinfeng

Zhou Shinfeng

Une manifestation contre un projet d’incinérateur dans la ville de Lubu a tourné à l’affrontement dimanche. Des manifestants ont tenté de pénétrer dans les bureaux du gouvernement. Il y a des nombreux blessés et 21 arrestations. Les manifestants de la ville Lubu, dans la province de Guangdong (sud de la Chine), s’opposent un projet de construction d’un incinérateur qui doit également générer de l’énergie. Les résidents ont spontanément pris les rues par milliers parce qu’ils craignent que l’incinérateur contamine l’air et l’eau potable.

Les affrontements à Lubu

Les affrontements à Lubu

Les habitants de la province chinoise du Zhejiang mènent une campagne contre le projet de construction d’une usine d’incinération d’ordures près de leur domicile. 10.000 d’entre eux ont participé à des manifestations consécutives mercredi et jeudi dans le canton de Xitangqiao, près de la ville de Jiaxing. Ils se sont affronté à un milliers de policiers anti-émeute qui ont largement fait usage de matraque et de gaz lacrymogène. Des dizaines de manifestants ont été blessés et des dizaines entraînés dans des véhicules de police. Le gouvernement local a déclaré qu’il annulerait le projet, mais la population locale a exigé la libération de tous ceux qui avaient été arrêtés. Les manifestants disent que l’usine d’incinération prévue est trop proche des écoles et d’un quartier résidentiel et que la pollution aura probablement une incidence sur leur santé.

Un manifestant matraqué

Un manifestant matraqué

En Chine, une quinzaine de militants des droits des travailleurs ont été arrêtés dans le cadre d’une vaste opération qui touche la région de Canton, dans le sud du pays. Parmi eux, Zeng Feiyang, le directeur du Centre Panyu qui vient en aide aux travailleurs migrants. Cette association fournit une aide juridique gratuite et fait pression sur les patrons d’usines quand ceux-ci ne versent pas les salaires ou les primes dues aux ouvriers. C’est aussi le cas de l’association Nanfeiyan, qui défend les victimes d’accidents du travail. Son patron, He Xiaobo, fait partie des militants arrêtés.

En l’absence de syndicats indépendants, le rôle de ces associations est crucial. Grâce à leurs actions, les ouvriers chinois ont enfin compris qu’ils avaient des droits et qu’ils pouvaient réclamer justice. C’est le cas de Zhu Xiaomei, ancienne ouvrière du japonais Hitachi. Elle a été licenciée pour avoir mené une grève réclamant la hausse des salaires en 2013. Depuis, elle milite, et vient aussi d’être interpellée. Cette vague d’arrestations sans précédent fait suite à des mois de harcèlement. Ces associations ont vu leurs locaux vandalisés et leurs employés menacés. Les autorités chinoises leur reprochent de ne pas avoir d’existence légale, alors qu’elles refusent de les enregistrer officiellement. Les défenseurs des travailleurs sont aussi accusés d’être financés par l’étranger, avec pour mission – en contrepartie – de semer le trouble en Chine.

Manifestation ouvrière en Chine

Manifestation ouvrière en Chine

Des scientifiques chinois conduisent actuellement des expériences pour entrainer des nichées de souris à détecter les substances narcotiques, explosives ou quoi que ce soit pourvu qu’elles aient une odeur… Un groupe de rongeur peut être prêt à l’emploi en quelques jours et de façon extrêmement précise. Inutile de préciser les avantages économiques qu’auraient douaniers et policiers en remplaçant leurs bergers allemands par des souris.

Le procédé pour ‘entrainer’ les souris semble très simple : les scientifiques ont simplement privé une quinzaine de spécimènes d’eau pendant une semaine, puis ils les ont approché d’un bouton qui ne délivrait de l’eau que si l’odeur a détecter était présente. Après 5 jours, toutes les souris appuyaient au bon moment sur le bouton, avec 98% de précision qu’elles soient seules ou en groupe. Les scientifiques vendent une boite de rongeurs pour 16$, plus le prix des souris. Le processus d’entrainement peut être fait par un ordinateur. Des scientifiques chinois avaient déjà tenté la même expérience, avec un succès moindre avec des abeilles qui avaient le désavantage de terroriser tous ceux qui se trouvaient à proximité. Ce n’est pas la première fois que des rongeurs sont utilisés pour des fouilles : une université new-yorkaise avait également génétiquement modifié une souris pour développer son odorat et détecter les bombes, un aéroport israélien avait créé un scanner dont les souris fouillaient les matériaux suspects, la police hollandaise avait utilisé une équipe de 5rats bruns entrainés à détecter drogues et explosifs. Enfin, la Tanzanie et le Mozambique utilisent des rats pour trouver les mines enterrées.

Chine : Des souris policières pour remplacer les chiens

Lin Ming-hui, un enseignant taïwanais qui avait prit part au ‘Mouvement Tournesol des étudiants’ contre le traité de libre-échange sino-taïwanais l’année dernière avait été matraqué lors de l’occupation du parlement qui avait eu lieu le 24 mars 2014. Il avait porté plainte contre le gouvernement et vient de gagner son procès, une indemnité de 300.000NT$ (8.649€) lui sera versée et le gouvernement a annoncé qu’il ne fera pas appel. Un an après les faits, le policier qui avait frappé Lin n’a pas été retrouvé, malgré le fait que plusieurs policiers anti-émeute équipés de longs bâtons matraquaient les manifestants assis par terre, à l’intérieur du parlement. Ce sit-in était la première occupation du parlement par des manifestants de l’histoire du pays.

Lin Ming-hui, fraichement matraqué lors de l’occupation du parlement taïwanais.

Lin Ming-hui, fraichement matraqué lors de l'occupation du parlement taïwanais.

Un projet de loi sur la cybersécurité est à l’agenda annuel de l’administration du président Xi Jinping. L’un des premiers volets est que les autorités chinoises aient la possibilité de couper l’accès à Internet dans le cas d’urgences visant la sécurité nationale. Dans les faits, le gouvernement ne s’est jamais privé de procéder de la sorte à plusieurs reprises lors d’émeutes ou de troubles. Mais ce faisant, il inscrit cette pratique dans la loi du pays. Le projet demande également aux agences gouvernementales de mettre en place des mesures de gestion des alertes et de systèmes de réponses d’urgence.

Mais dans la mise en place de ces instruments de régulation la Chine voudrait aller très loin puisqu’elle demande que des standards industriels soient définis par les vendeurs de technologie. Les fournisseurs étrangers devraient être contraints de se plier à ces règles, ce qui, en clair, signifie ouvrir l’accès au code et donc permettre l’installation de backdoors. Il conviendrait également que les fournisseurs de services Internet collectent les données des utilisateurs et les stockent sur le territoire national. Les données stockées hors de Chine devraient faire l’objet d’une approbation des autorités.

Suite à plusieurs jours de luttes intenses contre la construction d’un incinérateur de déchets à Luoding, le gouvernement local vient d’annoncer l’annulation du projet. Le projet en question était de construire un incinérateur de déchet qui devait traiter 100 tonnes d’ordures chaque jour en plein cœur d’un quartier densément peuplé et déjà surpollué. Les habitants ont commencé par se mettre en grève, bloquer les routes, organiser des marches. La réaction de la police ne s’est pas faite attendre puisque les unités anti-émeutes chinoises accompagnées d’agents de sécurité ont rapidement réprimé les manifestants à coups de bâtons, en arrêtant une vingtaine.

Suite à la répression du mouvement, 10.000 manifestants se sont rassemblés, et la situation a tourné en la défaveur des forces de l’ordre : un commissariat et plusieurs voitures ont été démolis par la foule. Suivant ce soulèvement, le projet a été annulé il y a quelques heures.

Affrontements à Luoding.

Affrontements à Luoding.

Le 21 janvier, à Dongguan (dans la province du Guangdong), des habitants d’un quartier de la ville ont affronté des employés d’un chantier de construction d’un nouveau complexe résidentiel. La police anti-émeute est intervenue. Les autorités avaient promis aux habitants du quartier que tout le monde bénéficierait de ces nouvelles installations, mais des murs de séparation empêchent l’accès de ce nouveau complexe résidentiel. Au moins trois personnes ont été blessées pendant les affrontements.

Chine: Affrontements entre la police et des résidents

Mme Zhou Xiuyun, 47 ans, s’était déplacée avec son mari sur un chantier de la ville de Taiyuan (province du Shanxi), pour exiger plus de 20.000 yuans (2.600 euros) de paiements en retard dus à son fils. Les forces de l’ordre étaient brutalement intervenues, un policier saisissant la femme par le cou et la plaquant au sol puis l’amenant inconsciente dans le commissariat local où elle est décédée. Pendant ce temps, son mari et son fils y étant passés à tabac. Le père aurait notamment eu quatre côtes cassées.

La diffusion d’une vidéo de l’arrestation brutale de Me Zhou Xiuyun a fait scandale en Chine et contraint le Bureau de sécurité publique de Taiyuan à annoncer la suspension des policiers en cause. Cette affaire a grimpé lundi en tête des sujets les plus débattus sur Sina Weibo, l’équivalent chinois de Twitter, juste après la disparition de l’avion d’AirAsia. Les travailleurs migrants, véritables citoyens de seconde zone en Chine, sont particulièrement victimes des abus policiers.

Chine: La police tue une ouvrière