Les 25 et 26 juillet, des étudiant·es de l’Universidad Nacional de Bogota se sont affrontés avec la police anti-émeute au cours de deux manifestations.

Au cours d’un des affrontements, le 25 juillet, un groupe d’étudiant·es a lancé une série de cocktails molotov (éteints) sur un véhicule de police. Ses occupants ont répliqué en tirant plusieurs coups de feux sans atteindre les manifestant·es. Le lendemain, d’autres affrontements ont fait au moins 4 blessés.

Ces manifestations se déroulent dans le cadre d’un mouvement qui dure depuis plusieurs mois (voir notre article).

Suite aux derniers affrontements, les responsables de l’université ont proposé d’ouvrir des négociations pour mettre fin aux manifestations et discuter de la perspective de mettre en place une aide sociale et sanitaire généralisée ainsi que de délais plus souples pour le payement des frais d’inscriptions.

Un policier tire contre des manfestant·es étudiant·es en Colombie

Un policier tire contre des manfestant·es étudiant·es en Colombie

Mardi 16 juillet, le gouvernement colombien a mis fin officiellement au cessez-le-feu avec un front de l’État Major Central (EMC), dirigées par le commandant Ivan Mordisco (les combats avaient déjà repris dans les faits). L’EMC a été formé par d’anciens combattants dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui rejettent l’accord de paix conclu en 2016 avec l’État.

Cependant le cessez-le-feu se poursuivra pendant trois mois avec trois autres fronts : le front Gentil Duarte, le front Jorge Suarez Briceno et le front Raul Reyes.

En parallèle, la Segunda Marquetalia, l’autre dissidence des FARC (concurrente de l’EMC), a, de son coté, annoncé, il y a trois semaine, un cessez-le-feu unilatéral et la libération de ses prisonniers, à l’issue d’une premier cycle de négociation avec le gouvernement.

EMC-FARC

EMC-FARC

À moins d’un mois des élections présidentielles au Venezuela, le président Nicolas Maduro a fait ouvrir une enquête suite aux messages envoyés par un groupe paramilitaire colombien dénonçant des menaces de déstabilisations du pays à la veille des élections.

Le groupe paramilitaire Autodefensa Conquistadores de la Sierra (ACSN) aurait été contacté par le droite vénézuélienne afin d’entrer dans le pays pour « porter atteinte à l’infrastructure électrique, agir contre le président candidat Nicolas Maduro, agir s’il était réélu en (s’) infiltrant dans des manifestations et en créant le chaos dans les rues ».

Autodefensas Conquistadores de la SIerra

La police anti-émeute a affronté à Bogota, un groupe de manifestants cagoulés qui avaient pris possession de l’avenue Barranquilla vendredi après-midi, au milieu d’une journée de manifestations à l’Université d’Antioquia. Les manifestants ont des engins explosifs artisanaux sur les forces de sécurité qui étaient appuyées par un blindé. Des gaz lacrymogènes ont été tirés et les affrontements ont provoqués d’importants embouteillages.

Après la rupture des négociations de paix, les dissidents de la guérilla des FARC sont à l’offensive dans le sud-ouest de la Colombie. Le département du Valle del Cauca, dont Cali est la capitale, et le Cauca voisin sont l’épicentre d’un conflit avec la dissidence de l’EMC (Etat-major central), principale faction des FARC qui n’ont pas accepté l’accord de paix de 2016 avec cette guérilla marxiste. Les attaques à l’explosif, combats et embuscades ont fait des dizaines de morts en quelques jours. Une moto piégée a explosé à Jamundi, à 18 kilomètres de Cali, et à Morales (100 km), un poste de police a été détruit par des tirs et des explosifs. Début avril, la garnison militaire de Pichincha, la plus grande du sud-ouest du pays au centre de Cali, a même été la cible d’un attentat à l’explosif. L’armée a fait état de la mort de cinq membres de la dissidence, tués dans la localité de Balbo (Cauca). Le gouvernement a envoyé quelque 6.000 soldats dans la région avec l’ordre de mener des actions offensives. L’EMC (constitué en « Fronts ») sur la côte pacifique est désormais le seul groupe armé à attaquer directement l’Etat.

 

Le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN) ont signé samedi à Caracas un premier accord, dans le cadre de leurs nouvelles négociations de paix. Cet accord porte sur la participation de la société civile au processus. La signature du premier des six points discutés constitue la principale avancée du cycle de négociations. Celui-ci  avait repris après une interruption en février mais, s’est avéré très fragile avec notamment l’annonce de la reprise des enlèvements par la guérilla (voir notre article).

Le négociateur de l'ELN, Pablo Beltran,

Le négociateur de l’ELN, Pablo Beltran

Mercredi 15 mai, vers 14 heures, des manifestations en deux endroits de Bogota : Carrera 12 et Calle 97 et Avenida Circunvalar et Calle 26C. C’est aux alentours de l’Universidad Distrital, dans le centre de la ville, que les affrontements ont opposé de jeunes manifestants aux forces anti-émeutes. Des cocktails Molotov et des trenades artisanales ont été lancées sur les forces de l’ordre. D’autres heurts ont eu lieu le même jour à Cali, et le lendemain à Bogota.

L’Armée de libération nationale (ELN), engagée dans des négociations de paix avec le gouvernement (voir notre article), a annoncé la reprise des enlèvements de membres de l’oligarchie contre rançon (une pratique qu’elle avait suspendue unilatéralement en janvier), estimant que l’exécutif n’avait pas tenu son engagement de lui fournir des dons provenant de la communauté internationale.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

Dans le cadre de la commémoration de la fête du travail, au milieu des manifestations qui ont eu lieu à Bogota, des affrontements ont opposés jeunes manifestants et policiers anti-émeutes à proximité de l’Université nationale, exactement sur l’Avenida NQS. C’est vers trois heures de l’après-midi que des manifestants masqués ont érigés des barricades et attaqués des bus due la compagnie TransMilenio, provoquant l’intervention de la police.

Dans l’après-midi et la soirée du dimanche 28 avril, de nouvelles manifestations en commémoration de l’explosion sociale qui s’est produite sur tout le territoire national pendant la pandémie ont été signalées dans le sud de Bogota. Des manifestations ont ainsi eu lieu dans la localité d’Usme, mais surtout dans le quartier de Yomasa, où des dizaines de manifestants se sont affrontés aux forces anti-émeutes.  C’est tard dans la nuit que la situation est devenue violente, manifestants ayant lancé sur les policiers des pierres et des cocktails Molotov. Ils ont également mis le feu à une moto de la police métropolitaine (photo).