Le 9 décembre 2025, la publication d’un poème de Pablo Hasél, « Quand les rues ne seront plus appelées injustice », extrait du recueil L’Art de résister, a remis en lumière son œuvre politique et poétique. Écrit en prison, le texte projette une société future libérée de la misère et de l’oppression, où l’espace urbain devient symbole de justice sociale et de mémoire révolutionnaire. Ce poème rappelle la détention de Pablo Hasel lui-même, rappeur antifasciste et communiste condamné à plusieurs années de prison en 2021 pour « apologie du terrorisme ».

Dossier(s): Espagne Tags: ,

Imad et Daniel sont deux antifascistes qui sont emprisonnés depuis plus de 600 jours dans le cadre de l’affaire des 6 de Saragosse (voir notre article). Ils sont maintenus en détention malgré des situations judiciaires identiques à celles d’autres personnes récemment graciées pour la même affaire. Par ailleurs, l’un d’entre eux, Imad, a enfin pu commencer un suivi thérapeutique après plusieurs mois d’attente pour que ses troubles psychiques soient pris en charge en prison.

Les soutiens des prisonniers communistes et antifascistes toujours incarcérés appellent à leur écrire à l’occasion des fêtes de fin d’année. L’objectif est d’encourager la solidarité active par la correspondance, afin de briser l’isolement carcéral et de soutenir les prisonniers politiques. En particulier, ils invitent à écrire à Lucio García Blanco, Juan García Martín, Victoria Gómez Méndez, Marcos Martín Ponce, Israel Torralba Blanco, Pablo Rivadulla Duró, ainsi qu’Israel Clemente López, Mónica Refoxos Pérez, Ignacio Varela Gómez et Mª José Baños Andújar, détenus dans les prisons de Villabona, A Lama, Mansilla de las Mulas, Murcia II ou Lledoners.

L’Audience nationale espagnole a annoncé la libération de l’anarchiste Gabriel Pombo da Silva, tout en lui imposant des restrictions de déplacement le temps de la vérification d’une demande italienne liée à l’affaire Scripta Manent (voir notre article). Pombo doit rester en Espagne et se présenter chaque semaine au tribunal de Vigo, mais l’exécution de la peine réclamée par l’Italie a été rejetée, celle-ci ayant déjà été purgée au-delà de la durée prévue.

L’Espagne a émis un nouveau mandat d’arrêt européen contre Josu Ternera, figure historique de l’ETA aujourd’hui placé sous contrôle judiciaire en France, afin d’obtenir sa remise pour des faits de direction ou d’appartenance à une « organisation terroriste ». La cour d’appel de Paris examinera cette demande le 25 février, dans un dossier déjà complexe marqué par des procédures multiples, des reports de procès et des contestations de la défense sur la régularité de ce nouveau mandat. Âgé de 75 ans, l’ancien dirigeant de l’ETA, qui avait annoncé la dissolution du groupe en 2018, reste poursuivi en France, tandis que l’Espagne maintient sa volonté de le juger pour son rôle présumé au sein de l’organisation indépendantiste.

Ancien prisonnier politique et personnalité de l’anarchisme insurrectionnel international, Gabriel Pombo da Silva a été arrêté en Espagne à la suite d’un mandat d’arrêt européen émis par le procureur général de Turin. Cette arrestation fait suite à une condamnation à deux ans de prison pour apologie et incitation au terrorisme. Pombo da Silva était accusé de promouvoir « l’idéologie terroriste » via des publications en ligne, en lien avec le groupe FAI/FRI (Fédération Anarchique Informelle / Front Révolutionnaire International).

Dossier(s): Espagne Tags: , , ,

Lucio García Blanco, militant du Parti Communiste d’Espagne (reconstitué), a passé près de 30 ans en prison suite à six arrestations distinctes. Il a mené 23 grèves de la faim durant son incarcération. Il a eu 75 ans en octobre et purgera sa peine jusqu’au 26 avril 2026. Il présente des séquelles de torture subies en garde à vue et souffre depuis des années de démence sénile. Son état mental se détériore et il souffre de plus en plus fréquemment d’épisodes de désorientation et de confusion mentale. Sa demande de libération conditionnelle a été rejetée à plusieurs reprises. Lucio et ses défenseurs ont refusé des libérations conditionnelles partielles, comme incapables de lui permettre de se soigner. Le 28 octobre dernier, l’avocat de Lucio a déposé une requête auprès de l’Audience nationale afin d’obtenir sa libération complète et immédiate. Or, le 12 novembre, le Tribunal central de surveillance pénitentiaire de l’Audience nationale a répondu à l’avocat que le refus d’une libération conditionnelle partielle induit le rejet de la demande de libération complète. Le 5 décembre, l’avocat de Lucio a interjeté appel.

À Pampelune, la chanson No hay tregua du groupe basque Barricada, chantée par les supporters du club de football Osasuna pour galvaniser l’équipe à la reprise après la mi-temps, a été interdite sur demande de la police. Le dirigeant José Andrés Burguete a expliqué que certaines paroles, utilisées par des supporters pour lancer des slogans jugés susceptibles d’entraîner des sanctions contre le club navarrais, ont motivé cette décision. Depuis la saison dernière, No hay tregua a été remplacée par En blanco y negro, jugée acceptable par la police, mais elle continue d’être entonnée a cappella par les fans d’Indar Gorri en tribune sud, où elle accompagne les équipes et anime les chants de solidarité et de combat contre l’adversaire.

Dossier(s): Espagne Tags:

Lors des 1er Mai 2022 et 2023 à Barcelone, des vitrines — notamment de banques — ont été brisées, entraînant des arrestations puis, des mois plus tard, de nouvelles interpellations menées par l’unité catalane des « extrémismes violents », chargée de surveiller et judiciariser les mouvements contestataires. Les procès, très longs en Espagne, se soldent par des peines sévères : les inculpé·es de 2022 viennent d’écoper jusqu’à 21 mois de prison, tandis que pour ceux de 2023 le parquet réclame jusqu’à huit ans de détention, de lourdes amendes, l’expulsion de deux étrangers et une interdiction de centre-ville. Une collecte est organisée pour couvrir frais juridiques, amendes et soutien aux personnes incarcérées. Dans ce cadre, une soirée de soutien est organisée le vendredi 12 décembre à l’Impasse (1 impasse de Lapujade, Toulouse) dès 16H30 avec débat, cantine, tombola et concert.

En janvier 2019, six jeunes (quatre majeurs et deux mineurs) ont été arrêtés à Saragosse lors d’une manifestation antifasciste contre un meeting de Vox. Ils ont été accusés de trouble à l’ordre public et d’atteinte à l’autorité. La justice leur a infligé des peines sévères : quatre ans et neuf mois de prison chacun, des amendes et des frais de justice pour un total de 200 000€, et de la probation pour les mineurs. Grâce à l’importante mobilisation, le gouvernement espagnol a amnistié deux d’entre eux le 23 septembre 2025 : Francisco Javier Aijón (« Javitxu ») et Adrián Latorre qui avaient déjà passé respectivement 491 et 526 jours en prison. Les deux autres prisonniers politiques antifascistes, Imad et Daniel, restent incarcérés sans qu’aucune explication ne justifie pourquoi la même mesure ne leur a pas été appliquée. Samedi 1er novembre, environ 1 000 personnes ont défilé pour leur libération dans le centre de Saragosse, répondant à l’appel de la plateforme « Liberté 6 de Saragosse », alors qu’une nouvelle manifestation est organisée le 20 novembre prochain par la Coordination antifasciste de la capitale aragonaise à l’occasion des 50 ans après la mort de Franco.

Dossier(s): Espagne Tags: ,