Un bâtiment situé dans le quartier Rekalde à Bilbao et squatté comme gaztetxe (centre social pour les jeunes) depuis dix ans, a été expulsé par un gros dispositif de police ce vendredi 4 avril. Le déploiement de police comprenait 20 camionnettes, de nombreux agents, un hélicoptère et des drones. Des centaines de manifestants ont protesté avec force contre l’expulsion, un cortège s’est élancé de la gare Renfe d’Ametzola vers la mairie de Bilbao, des affrontements ont eut lieu, entre agents de police et les manifestants. Aux matraquages et charges policières, les jeunes ont répondu par des jets de divers objets, par la mise à feu de poubelles. Les organisateurs de l’action de soutien ont dénoncé la « violence et la répression policière » pendant la garde du lieu et l’expulsion. Les forces de l’ordre ont interpellé 5 personnes, 4 manifestants ont été blessés dont un grièvement ainsi 12 agents souffrent de contusions. Les 5 jeunes ont été libérés et devront comparaître devant le juge, accusés de lutte contre l’ordre public et d’attentat contre des agents de la loi.

Sous la fausse identité de Joan Llobet García, un agent de la 32e promotion de l’Académie d’Ávila, il a passé 2 ans à infiltrer les indépendantistes, les étudiants et les écologistes. Cet agent a commencé son infiltration en fréquentant l’Atheneo Cooperativo de La Baula, où il s’est inscrit au Syndicat d’étudiants des pays Catalans (SEPC). Lors de son séjour à Terra Ferma, en septembre 2019, il a participé aux mobilisations contre l’emprisonnement de Pablo Hasél. Il a participé à des assemblées et aux appels de soutien à Pablo Hasél, au point de dormir à l’Université de Lleida lorsque les Mossos (policiers catalans) sont entrés pour arrêter le rappeur (voir article ici).

L’agent a laissé une trace sur les réseaux sociaux de sa vie avant l’infiltration. Avant d’entrer à l’école de police d’Ávila, il avait créé une playlist sur YouTube sous le nom de « Música de guarros » (Musique de guerre). C’est l’une des rares traces de son identité réelle qu’il n’a pas supprimée des réseaux, ainsi qu’une photo sur son profil Instagram. Un comportement étrange avait toutefois attiré l’attention de ses camarades : « en sortant de classe, il y avait piétiné intentionnellement, la mise en peinture par un ouvrier d’origine africaine, d’un passage pour piéton », aujourd’hui, ce petit geste prend tout son sens. Une équipe d’enquête de « la Directa » journal catalan, a découvert des vidéos de sa prestation de serment en 2018, ainsi que des images lors d’une course d’endurance à laquelle il a participé avec 5 des ses collègues de promotion.

Salvatore « Ghespe » Verspertino, un militant anarchiste de 38 ans, vient d’être extradé d’Espagne vers l’Italie où il avait été condamné à une peine de 8 ans de prison, car accusé de fabrication et transport d’un engin explosif, pour l’attaque de la librairie fasciste Il Bargell, en 2017 à Florence. Ghespe avait été arrêté le 15 février, en Espagne, après une cavale d’environ deux ans (voir notre article). Un appel a été lancé pour un rassemblement devant la prison de Sollicciano (Florence).

Manuel Pérez Martinez, connu sous le nom de « Camarade Arenas », est le secrétaire général du Parti communiste d’Espagne (reconstitué) – PCE(r). Après 32 ans de prison tout au long de sa vie, dont les 25 dernières années en France puis en Espagne, il vient d’être libéré de la prison d’Aranjuez ce mercredi 5 mars 2025 à l’âge de 80 ans. D’autres prisonniers du PCE(r) ou des GRAPO sont toujours emprisonnés (voir notre dossier).

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Il y a 49 ans, le 3 mars 1976, la police franquiste ouvrait le feu sur des grévistes à Vitoria-Gasteiz, tuant cinq ouvriers et en blessant plus d’une centaine. Leur crime ? Ils avaient occupé une église pour exiger de meilleures conditions de travail. Orchestré par un régime aux abois, le massacre reste une plaie ouverte dans la mémoire ouvrière basque. Ce dimanche 2 mars, un millier de personnes sont descendues dans les rues sous la bannière « s’organiser contre le fascisme et défendre les droits sociaux » pour rendre hommage aux victimes et dénoncer l’impunité des assassins en uniforme. Les forces de l’ordre ont dispersé la manifestation dans la violence, charges, matraques, gaz lacrymogènes ont été utilisés, les manifestants ont riposté par des jets de bouteilles et des jets de pierres. Aucune arrestation ou identification n’a été enregistrée.

Dans la nuit du 5 février, à Valence, plus de 25 distributeurs automatiques de billets de la banque Caixabank ont été attaqués, aussi bien à intérieur (avec la dissolution des circuits internes par de l’acide chlorhydrique) qu’à l’extérieur (en brisant les écrans, en scellant les fentes et en y apposant des tags). L’action a été menée en solidarité avec les « 18 de la Macarena », poursuivi.es après l’expulsion d’un immeuble à Séville, et les 8 activistes de la PAH (Plataforma de Afectados por la Hipoteca) de Guadalajara, qui risquent plus de trois ans de prison pour avoir essayé d’empêcher l’expulsion d’un bâtiment appartenant à Caixabank.

 

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Salvatore « Ghespe » Vespertino a été arrêté en Espagne, à Madrid, lors d’un contrôle de police et a été enfermé dans la prison de Soto del Real, à Madrid. Il n’a pas fait opposition à son extradition vers l’Italie, qui devrait donc avoir lieu rapidement. Ghespe, en cavale et recherché depuis 2023, avait été condamné en appel pour l’action contre la librairie Il Bargello, liée au mouvement néofasciste italien CasaPound, le premier janvier 2017 (photo). L’engin avait gravement blessé un artificier de la police. La sentence de Cassation de juillet 2023 a confirmé les condamnations en appel, dont huit ans pour Ghespe, qui avait déjà passé une période en détention préventive.

Mardi 28 janvier, 6 heures du matin, expulsion surprise de l’Antiga Massana, une ancienne école transformée en centre social depuis 2020, par la police de la Guàrdia Urbana et des Mossos d’Esquadra. Bien que le bâtiment ait été vidé de ses occupants avant l’arrivée des forces de l’ordre, une centaine de personnes s’étaient mobilisées pour protéger les lieux. Lors de cette opération, de violents affrontements ont éclaté, cinq personnes ont été arrêtées et 19 agents des Mossos d’Esquadra ont été légèrement blessés. Parmi les manifestants, une cinquantaine d’entre eux ont été blessées, certains souffrent de plaies à la tête et d’autres de diverses fractures.

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et à la criminalité organisée, de nouvelles règles de fichage des touristes avaient été prises janvier 2023 – avec une période d’adapatation et d’ajustement qui a pris fin cette semaine.

Dorénavant,  touristes doivent fournir des informations sur leur identité, leur sexe, leur adresse personnelle, leur numéro de téléphone et leurs moyens de paiement. Ils doivent également indiquer leur nationalité, leur adresse électronique et le nombre de personnes qui participent au voyage. Si des mineurs voyagent avec eux, le lien qui les unit doit être précisé. Les autorités espagnoles recueillent également des informations sur les dates auxquelles les touristes utilisent les services d’hébergement ou de location de voitures et sur le mode de paiement utilisé. La date de paiement et la date d’expiration de la carte de paiement doivent être communiquées aux autorités. Pour les hôteliers, le nombre de chambres louées et la demande d’une connexion internet sont également enregistrés. Les exploitants d’hôtels, de campings et de services de location de voitures utilisent une plateforme numérique à cette fin.

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Le 29 octobre, la région de Valence a fait face à des conditions climatiques extrêmes dues au phénomène Dana ( dépression isolée en niveaux hauts ). Une tempête historique qui a fait au moins 212 morts et une trentaine de personnes disparues. 130.000 personnes se sont rassemblées samedi dans la capitale régionale pour exiger la démission du gouvernement local, de son président Carlos Mazón (Parti populaire), accusé notamment d’avoir sous-estimé les risques, trop tardé à donner l’alerte avant la montée des eaux et mal coordonné les secours après les inondations. Les manifestants s’étaient donné rendez-vous en fin de journée sur la grande place devant la mairie, scandant « assassins, assassins ! ». A la fin du rassemblement, des affrontements avec la police ont eu lieu, les forces de l’ordre ont été caillassés, il y a eut des échanges de coups. La façade de la mairie a été maculée de boue et recouverte d’affiches contenant des messages contre les autorités. L’action de la police s’est soldée par 4 arrestations, 13 identifications et 31 policiers blessés. Le tribunal d’instruction de Valence, a décrété, ce lundi, la libération provisoire des quatre inculpés. Deux des détenus placés en liberté provisoire font l’objet d’une enquête initiale pour « crime présumé d’attentat », les deux autres, pour trouble à l’ordre public.