Six ans après une première opération policière contre l’association Herrira (association de soutien aux prisonniers de la gauche indépendantiste basque) (voir notre article), le procès de 47 personnes accusées par l’Etat espagnol de former le « front prisons d’ETA » seront jugées à l’Audience nationale de Madrid le 16 septembre. Parmi les accusés donc, des membres d’Herrira, de Jaiki Hadi et d’Etxerat. Mais aussi des observateurs et des avocats de prisonniers basques. Emilie Martin, ancienne membre d’Herrira au Pays Basque Nord, fait partie de la liste, mais la justice française a rejeté le mandat d’arrêt européen ordonné par la justice espagnole à son encontre.

Ils risquent tous entre huit et 21 années d’enfermement, toutes peines confondues, 601 années de prison. 117 600 euros d’amendes sont également demandées. Le procès devrait durer environ trois mois. Ces dernières années, ils ont eu obligation de pointer tous les quinze jours au commissariat, et ils n’ont pas pu quitter le territoire espagnol.

Quelques inculpé.e.s d’Herrira

Quelques inculpé.e.s d'Herrira

Gorka Lupiañez, membre de l’ETA, a été arrêté par la Garde civile à Berriz, province de Vizcaya, au Pays basque, en décembre 2007. Il sera détenu 5 jours au secret dans un commissariat de Madrid. Lupiañez dénoncera les actes torture, de sévices et de viol subit lors de sa détention au secret. En 2007, il porte plainte, mais l’affaire sera classée en 2009. Il fera appel et une enquête sera lancée, mais finalement suspendue en 2011. Après la Cour constitutionnelle espagnole, Gorka Lupiañez, fera appel à la Cour européenne des droits de l’homme qui n’examinera pas l’affaire. Finalement, ce lundi 20 mai, le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a déclaré que Gorka Lupiáñez avait bien été torturé lors de sa détention au secret en 2007.

Le Comité demande que les autorités compétentes procèdent à une enquête sur les allégations de torture et attend que l’exécutif espagnol l’informe dans les 180 jours des mesures qu’il prendra en réponse à son avis, conformément au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par l’Espagne en 1985. Depuis 2010, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné l’Espagne pour les actes de torture commis sur dix prisonniers basques: Mikel San Argimiro (2010), Aritz Beristain (2011), Martxelo Otamendi (2012), Oihan Ataun (2014), Beatriz Etxeberria (2014), Patxi Arratibel (2015). , Xabier Beortegi (2016), Igor Portu (2018) et Mattin Sarasola (2018).

Gorka Lupiañez

Gorka Lupiañez

Un ancien responsable d’ETA, Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea, plus connu sous le nom de Josu Ternera, a été interpellé ce jeudi matin à Sallanches, en Haute-Savoie. Il a été arrêté aux abords de l’hôpital, alors qu’il s’y rendait en raison d’une longue maladie. Agé de 68 ans, et accusé d’être impliqué dans une action d’ETA très meurtrière en 1987, à Saragosse.

Il était recherché depuis 2002 par l’Espagne et a été arrêté en France en exécution d’un mandat d’arrêt le visant pour avoir été condamné en 2017 à huit ans de prison en France. Le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné en son absence, le 1er juin 2017, pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste ».

Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea

Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea

Lundi 13 mai, la police espagnole a lancé une opération « antiterroriste » contre des anarchistes à Tetuán (Madrid). L’Espace Anarchiste ‘La Emboscada’ et une autre maison squattée ont été perquisitionnés par des agents de la « brigada de información » et des policiers anti-émeute. L’opération s’est soldée par l’arrestation de deux personnes. Des rassemblements de solidarités seront prévus. Les détail seront communiqués ici.

Manifestation à Barcelone de soutien aux prisonniers de Pandora, une opération antiterroriste lancée en 2014

Manifestation à Barcelone de soutien aux prisonniers de Pandora, une opération antiterroriste lancée en 2014

Ce lundi 13 mai, trois personnes ont été interpellées par la Guardia Civil en Navarre pour avoir porté des photos de prisonniers basques pendant la Korrika (la Korrika est une course-relais en faveur de la sauvegarde et de la promotion du basque qui parcourt le Pays Basque durant 11 jours et 10 nuits sans interruption). La justice les accuse « d’apologie du terrorisme ». Les trois personnes ont été relâchées dans l’après-midi.

Photos des prisonniers de l’ETA portées sur le parcours de la Korrika

Le prisonnier historique du PCE(r), José Francisco (Paco) Cela Seoane, a quitté la prison de Picassent Valencia jeudi après avoir purgé au total 32 ans de prison. Né dans une famille de travailleurs dans une localité voisine de La Corogne (Galice), il a commencé à militer dans les cercles anarchistes et a été emprisonné une première fois dans ce cadre. Après sa sortie de prison, il est entré dans le Parti communiste d’Espagne (reconstitué), le PCE(r) clandestin.

Il est arrêté une seconde fois en 1983 dans le cadre d’une action du GRAPO contre le bâtiment du Trésor public dans sa ville natale. Il a purgé une peine de 22 ans de prison et participé à la plus longue grève de la faim dans l’histoire des prisonniers politiques en Espagne contre la dispersion, l’isolement et les passages à tabac, d’une durée de 435 jours. En juin 2007, il est arrêté une troisième fois à Barcelone avec cinq autre membres du PCE (r) et condamné à 14 ans d’emprisonnement. Paco, 55 ans, est le frère de Jesús (Suso) Cela Seoane, un autre militant historique du PCE(r) qui a purgé 23 ans de détention., et de Carlos, a lui aussi fait de la prison pour sa militance communiste clandestine.

Plusieurs activités d’accueil et d’hommage ont été prévus pour cette libération, dont un concert à Castellón ce dimanche à l’affiche duquel il y avait Pablo Hasél, le rappeur venu jeudi à Bruxelles (voir notre article). Mais Pablo Hasel a été arrêté par la Garde civile ce dimanche à alors qu’il se rendait à la soirée d’accueil de Celao Seoane. Il est détenu à un poste de police de la municipalité de Castellón.

Voir notre dossier sur les prisonniers du PCE(r) et des GRAPO

L’affiche de la soirée d’accueil

L'affiche de la soirée d'accueil

En 2015, Fran Molero, membre du Syndicat Andalou des Travailleurs (SAT), était condamné à 5 ans de prison et 16 000 € d’amende pour sa participation à la manifestation de 2013 « Rodea el Congreso » (voir notre article). Il sera le seul condamné pour cette manifestation. Malgré les différents recours pour dénoncer les irrégularités dans la procédure – les témoignages des policiers étant les seuls ayant été reçus lors du procès – sa condamnation a été confirmé en 2018 et Fran Molero purge actuellement sa peine dans la prison Malaga 2 à Archidona.

L’Assemblée de la Nation andalouse Malaga-Axarquia dénonce la dégradation de l’état de santé de Fran Molero et lance un appel pour relancer la solidarité autour de son cas en lui écrivant directement à la prison d’Archidona ou en adressant des courriers à la direction de la prison demandant que son état de santé soit dûment pris en charge ainsi qu’en participant aux activités de solidarité pour lui. Pour lui écrire : Francisco Molero Ojeda ; Centro Penitenciario Málaga II – Módulo 4 ; Carretera Archidona – Villanueva del Trabuco, Km. 6 ; CP. 29300, Archidona – Málaga

Fran Molero

Fran Molero

Rut, militante antifasciste arrête le 29 mars (voir notre article), a été libérée le mardi 9 avril. Bien que l’avocat de la militante ait versé la caution de 6 000 euros, payée par la caisse de solidarité, le lundi 8 avril, le juge n’a donné son accord à la libération que le lendemain.

Logo de la

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Jeudi 4 avril, Rut, une militante antifasciste a entrait dans son 6ème jour de détention préventive suite à son arrestation lors d’une contre-manifestation contre le groupe d’extrême droite Vox. Le 29 mars elle avait en effet participé à un rassemblement antifasciste rue Valencia à Barcelone pour protester contre le groupe d’extrême droite qui célébrait une fête. Des affrontements ont eut lieu avec les Mossos (la police catalane) qui protégeait les fascistes avec, semble-t-il, des jets d’objets comme des pierres, des bouteilles ou des canettes. La police a chargé et plus tard ils ont arrêté la militante.

Ruth bénéficie du soutien de Jordi Cuixart , un des prisonniers politiques issus de l’organisation du référendum d’indépendance (voir notre article) et une plateforme a été crée pour son libération .

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Jeudi 28 mars, six jeunes madrilènes commençaient leur procès pour participation à un rassemblement en solidarité avec le peuple catalan le 1er octobre 2017. Le groupe a participé au rassemblement et s’est fait contrôler semble t-il au hasard par la police. Le 2 novembre la police est venu les arrêter à leur domicile en les accusant d’avoir commis des violences contre deux militants d’extrême droite participant à un contre-rassemblement. Le tribunal a exigé une caution de 17000 euros pour les accusés et un événement de soutien a eu lieu samedi 30 mars pour les aider à payer cette somme.

Le rassemblement de soutien au peuple catalan

Le rassemblement de soutien au peuple catalan