Jose Manuel Askarate Ramos, cible d’un MAE délivré par l’Espagne pour appartenance à ETA, a été interpellé ce matin à Ciboure (Pays basque nord) par la PJ de Bayonne. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Pau a décidé mercredi après-midi de sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, le militant étant très malade.
La chambre de l’instruction procèdera le 13 mars à l’examen d’une demande d’extradition émise par les autorités espagnoles à son encontre.

Agé de 48 ans, Jose Manuel Askarate Ramos a d’abord fait l’objet d’un mandat d’arrêt national, délivré en juin 2011 par Madrid pour non respect de son contrôle judiciaire, mais resté lettre morte. L’Audience nationale, juridiction espagnole spécialisée dans les affaires de terrorisme, avait ensuite lancé pour le même motif le 27 février un mandat d’arrêt, européen cette fois-ci. Il a été condamné en 1986 à 51 ans de prison. Il avait obtenu une libération conditionnelle fin 1992 pour raisons de santé. Ce régime a été révoqué en 2004 et il était retourné en prison sous un régime spécial, toujours pour raisons de santé, mais s’était échappé en 2010.

Oier Oa Pujol, 28 ans, qui aurait revendiqué son appartenance à ETA, transportait dans un sac à dos de faux documents, une fausse carte de la Guardia Civil ainsi que de l’argent liquide. Originaire de Saint-Sébastien, dans la clandestinité depuis deux ans, il vivait au Pays basque français. Il a été transféré le 28 février de la PJ de Bayonne à la direction anti-terroriste (SDAT) de Levallois-Perret (Hauts de Seine).

Début janvier, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Bilbao pour réclamer un changement de la politique pénitentiaire et le rapprochement des prisonniers de l’ETA au Pays Basque. En France, les députés ont adopté mardi dernier à la quasi-unanimité une proposition de loi visant à favoriser le rapprochement des détenus condamnés, sauf dans certains cas comme, par exemple, pour des motifs de sécurité.

À Madrid, le ministre espagnol de l’Intérieur a annoncé ce mardi qu’il promouvra « une politique de réinsertion individuelle » pour les prisonniers membres de l’ETA qui sont prêts à abandonner la violence, mais, selon lui, près de 95% des prisonniers de l’ETA obéissent toujours aux instructions de l’organisation. Le ministre a également annoncé une importante réduction des gardes du corps, un service qui coûte plus de 160 millions d’euros à l’Etat espagnol (100 millions pour le seul Pays Basque). Vendredi dernier à Madrid, le président (socialiste) de la Communauté autonome basque a plaidé pour le rapprochement des prisonniers membres de l’ETA dans les prisons du Pays Basque et la légalisation de l’ancien parti Batasuna.

Les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste de la direction centrale de la police judiciaire ont procédé à une triple arrestation hier à Joigny (Yonne). Les trois hommes seraient des membres de l’ETA et l’un d’entre eux est soupçonné d’être impliqué dans une fusillade avec les forces de l’ordre à Dammarie-Les-Lys qui a eu lieu le 16 mars 2010.

Hier, comme chaque année à cette date, des milliers de personnes ont défilé dans le centre-ville de Bilbao en faveur des prisonniers basques. Cette année, environ 3000 membres de familles de détenus se trouvaient en tête de la manifestation derrière un calicot exigeant ‘Les prisonniers basques au Pays-Basque’. Les quelques 700 prisonniers accusés d’être membres de l’ETA ou d’avoir pris part à des actions de l’organisation séparatiste sont actuellement dispersés dans les prisons espagnoles et françaises, ce qui crée un isolement de facto en raison de la distance qui les sépare de leurs familles.

Manifestation pour les prisonniers basques

Manifestation pour les prisonniers basques

Le 3 juillet 2007, les autorités françaises avaient interpellé trois hommes qui circulaient dans une camionnette volée chargée de 165kg d’explosifs au Pays-Basque français. Tous trois ont aujourd’hui été condamnés à de lourdes peines de prison par un tribunal de Paris au cours d’un procès où ils ont revendiqué le fait d’appartenir à l’ETA. Joseba Aranibar Almandoz (par ailleurs soupçonné par les autorités espagnoles d’avoir pris part à l’explosion de Madrid-Barajas en 2006) écope de neuf ans de prison, Ekaitz Aguirre Goni de huit ans de prison et Aingeru Cardano Reoyo de sept ans de prison. Ils ont été condamnés pour association de malfaiteurs à visée terroriste, recel de vol, transport d’armes, détention d’explosifs, usage de faux documents et de fausses plaques d’immatriculation. Ils ont en outre été interdits de manière définitive de toute présence sur le territoire français.

En octobre dernier, les autorités belges avaient arrêtés deux hommes d’origine espagnole. Tout deux étaient sous le coup d’un MAE émis par l’Espagne. Ventura Tomé Quiroga, condamné à 17 ans et à 22 ans de prison en Espagne pour avoir pris part à des actions armées en 1983 et 1984 a été extradé le 13 décembre dernier. Javier Aguirre, interpellé pour recel de malfaiteur et pour faux et usage de faux a quant à lui été renvoyé en Espagne le 29 décembre dernier.

Hier après-midi, Josu Esparza, basque espagnol visé par deux mandats d’arrêts européens a été arrêté à Bayonne. Le premier mandat concerne sa potentielle appartenance à l’organisation Ekin, considérée comme étant le coeur de l’ETA. Le second porte sur des faits présumés ‘d’exaltation de terrorisme’. Esparaza a été remis aux autorités espagnoles dans la soirée, et pourrait écoper de quatorze années de prison.

Peu avant 8 heures ce matin, un contingent d’une cinquantaine de policiers et de gendarmes sont intervenus au domicile de Julen Mujika, basque espagnol, et de Intxa Oxandabadats, basque française, à Saint-Jean-Pied-de-Porc (Pyrénées Atlantiques). Tous deux sont accusés d’être impliqué dans une affaire liée à l’ETA. Ils ont été interpellés et leur domicile perquisitionné suite à une réquisition du parquet de Paris.

En juin 2007, la police française avait interpellé Igor Igartua Etxebarria, Alaitz Aireition Azpiri et Aïtor Lorente Bilbio à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Tous trois ont immédiatement été accusé de faire partie de la structure militaire de l’ETA après que les autorités aient découvert dans une cache, un révolver, des fausses plaques d’immatriculation et plusieurs faux papiers. Ils ont notamment été soupçonnés d’avoir planifié l’achat d’un médicament pouvant servir à la fabrication d’explosif. Le procès pour ‘association de malfaiteurs à visée terroriste’ s’est clôturé hier. Igor Igartua Etxebarria et sa compagne Alaitz Aireitio Azpiri écopent de six ans de prison ferme tandis que le troisième, Aïtor Lorente Bilbio écope quant à lui de quatre ans ferme.

Un membre d’ETA, Antoni Otegi, a été condamné à 110 ans et demi de prison pour avoir placé une voiture piégée, chargée de 67 kg d’explosifs, devant un hôtel de la localité andalouse de Fuengirola. Mercredi, Javier Garcia Gaztelu, dit « Txapote », 45 ans, avait été condamné à 60 ans de prison pour l’exécution en 2001 d’un conseiller municipal de droite de Leitza (Navarre). Cette condamnation s’ajoutait à une longue série de lourdes peines prononcées contre « Txapote » en Espagne, dont une de 105 ans de prison.