Hier après-midi, Josu Esparza, basque espagnol visé par deux mandats d’arrêts européens a été arrêté à Bayonne. Le premier mandat concerne sa potentielle appartenance à l’organisation Ekin, considérée comme étant le coeur de l’ETA. Le second porte sur des faits présumés ‘d’exaltation de terrorisme’. Esparaza a été remis aux autorités espagnoles dans la soirée, et pourrait écoper de quatorze années de prison.

Peu avant 8 heures ce matin, un contingent d’une cinquantaine de policiers et de gendarmes sont intervenus au domicile de Julen Mujika, basque espagnol, et de Intxa Oxandabadats, basque française, à Saint-Jean-Pied-de-Porc (Pyrénées Atlantiques). Tous deux sont accusés d’être impliqué dans une affaire liée à l’ETA. Ils ont été interpellés et leur domicile perquisitionné suite à une réquisition du parquet de Paris.

En juin 2007, la police française avait interpellé Igor Igartua Etxebarria, Alaitz Aireition Azpiri et Aïtor Lorente Bilbio à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Tous trois ont immédiatement été accusé de faire partie de la structure militaire de l’ETA après que les autorités aient découvert dans une cache, un révolver, des fausses plaques d’immatriculation et plusieurs faux papiers. Ils ont notamment été soupçonnés d’avoir planifié l’achat d’un médicament pouvant servir à la fabrication d’explosif. Le procès pour ‘association de malfaiteurs à visée terroriste’ s’est clôturé hier. Igor Igartua Etxebarria et sa compagne Alaitz Aireitio Azpiri écopent de six ans de prison ferme tandis que le troisième, Aïtor Lorente Bilbio écope quant à lui de quatre ans ferme.

Un membre d’ETA, Antoni Otegi, a été condamné à 110 ans et demi de prison pour avoir placé une voiture piégée, chargée de 67 kg d’explosifs, devant un hôtel de la localité andalouse de Fuengirola. Mercredi, Javier Garcia Gaztelu, dit « Txapote », 45 ans, avait été condamné à 60 ans de prison pour l’exécution en 2001 d’un conseiller municipal de droite de Leitza (Navarre). Cette condamnation s’ajoutait à une longue série de lourdes peines prononcées contre « Txapote » en Espagne, dont une de 105 ans de prison.

Un tribunal de Gipuzkoa avait condamné à des peines de prison de deux à quatre ans et demi, le 30 décembre 2010, quatre des quinze gardes civils accusés de torture contre deux membres de l’ETA. Igor Portu et Mattin Sarasola, deux membres de l’ETA avaient interpellés le 6 janvier 2008 au Pays Basque sud. Le lendemain de son arrestation, Portu avait dû être hospitalisé, souffrant de plusieurs blessures, dont une côte fracturée. Le militant basque avait déclaré avoir été victime de tortures pendant son arrestation. Le Tribunal suprême espagnol a annulé, ce mardi 15 novembre, la décision du tribunal de Gipuzkoa.

La chambre du conseil de Bruxelles a ordonné mercredi la remise en liberté de Ventura Tomé Queiruga, accusé par la justice espagnole d’être membre d’ETA, et arrêté le 28 octobre en Belgique en exécution d’un MAE. Le parquet fédéral ayant introduit jeudi matin un appel suspensif contre cette décision, Tomé Queiruga restera en prison en Belgique jusqu’à ce que la chambre des mises en accusation se prononce, endéans les 15 jours.

Le 5 septembre, la police judiciaire française avait arrêté Josu Iraizoz Esparza, membre présumé d’ETA et visé par un mandat d’arrêt européen émis par les autorités espagnoles. Celui-ci visait sa possible appartenance à l’organisation basque Ekin, considérée par l’Espagne comme le coeur de l’ETA. Le 25 octobre, le pourvoi en cassation d’Esparza contre ce MAE avait été rejeté et il avait été placé sous contrôle judiciaire. Le second MAE, émis le 27 septembre, a été validé ce matin par le cour d’appel de Pau. Il porte sur des faits qualifiés d’exaltation du terrorisme commis à Pampelune entre le 26 mars et le 5 avril 2009. L’Espagne l’accuse d’avoir participé à une ‘korrika’ (course en faveur de la langue basque) en brandissant une pancarte avec la photo d’un prisonnier basque. Le tribunal de Pau a ordonné sa remise aux autorités espagnoles après avoir exigé la révocation du contrôle judiciaire et décerné un mandat d’arrêt français contre lui.

Josu Iraizoz Esparza

Le 28 octobre, les autorités belges ont arrêté Ventura Tomé Quiroga, membre présumé d’ETA, sur base d’un mandat d’arrêt européen délivré par l’Espagne. En 1999 et en 2000, il a été condamné à plusieurs peines de prison pour diverses actions à l’explosif menées au début des années 80 en Navarre. Hier, le tribunal de première instance de Bruxelles a rejeté la demande d’extradition en Espagne de ‘l’enterra’. Le ministère public a immédiatement annoncé son intention d’interjeter appel.

Arrêté en France en 2001, l’ancien chef militaire de l’ETA Javier Garcia Gazetlu, alias ‘Txapote’ avait été remis à la justice espagnole en 2007. Le dirigeant du mouvement avait, à ce moment-là, déjà été condamné à de multiples peines de prison pour diverses actions revendiquées par l’ETA. Aujourd’hui, il a à nouveau été condamné par l’Audience Nationale, qui l’a jugé coupable de l’assassinat en février 2000 d’un dirigeant socialiste et de son garde du corps. La plus haute instance judiciaire espagnole a prononcé une peine de 105 ans de prison à son encontre.

Javier Garcia Gaztelu

Un second membre présumé d’ETA a été placé sous mandat d’arrêt hier samedi par une juge d’instruction bruxellois. L’homme, originaire du pays basque, a été interpellé vendredi en compagnie de Ventura Tomé Queiruga, et a été inculpé pour « recel de criminels, usage d’un faux nom et faux en écritures ».

Vendredi, les autorités belges ont arrêté Ventura Tomé Queiruga en application d’un mandat d’arrêt européen délivré par les autorités espagnoles. Le parquet fédéral, en charge des dossiers de terrorisme a confirmé l’interpellation: ‘Il a été privé de liberté vendredi et doit être présenté à un juge d’instruction dans les 24 heures‘. Celui-ci n’examinera pas le fond du dossier, mais uniquement la conformité du mandat d’arrêt européen. Quant au fond, il reste aux mains de l’Audience Nationale espagnole. Selon les autorités ibériques, Ventura Tomé Queiruga est recherché pour des actions commises dans les années ’80.