Jeudi 23 mai, les manifestants pro-palestiniens de l’Université de Californie à Los Angeles ont de nouveau affronté la police alors qu’ils reconstruisaient un campement sur leur campus. Les manifestants ont occupé l’espace autour du Kerckhoff Patio (essayant sans succès de prendre le contrôle du bâtiment), érigeant des barrières en bois et bloquant l’accès à une partie du campus. Les manifestants ont d’abord été menacé de sanction disciplinaires et d’un bannissement de 7 jours du campus mais, n’ont pas cédé. Plusieurs services de police se sont alors coordonnés pour réprimer rapidement la manifestation. Les actions pro-palestininienes  continue donc à l’UCLA malgré les agressions de groupes sionistes couplées aux répressions policières (voir notre article).

Des membres du personnel universitaire de l'UCLA soutenant l'action pro-palestinienne du 23 mai 2024

Des membres du personnel universitaire de l’UCLA soutenant l’action pro-palestinienne du 23 mai 2024

La police de Philadelphie a arrêté 19 manifestants pro-palestiniens, dont sept étudiants, à l’université de Pennsylvanie vendredi 17 mai en soirée lors d’une manifestation sur le campus. Les manifestants avaient pénétré dans le Fisher-Bennett Hall et tentaient de l’occuper et de s’y barricader. 12 manifestants ont reçu des contraventions pour refus de se disperser et refus d’obéir aux ordres de la police, puis ont été relâchés. Sept d’entre eux sont toujours en garde à vue et attendent d’être inculpés, dont un pour agression contre un policier. La police de Penn a retrouvé des outils de crochetage de serrure et des boucliers métalliques fabriqués à partir de bidons d’huile. Les portes de sortie du bâtiment abritant les départements d’anglais, de musique et d’études cinématographiques avaient été déjà été bloquées et barricadées avec du mobilier. Cetteconfrontation a eu lieu une semaine après que l’université, avec l’aide des forces de l’ordre locales, a évacué un campement de manifestants sur College Green.

La justice britannique a accordé lundi au fondateur de Wikileaks, Julian Assange, un nouvel appel contre son extradition. La Haute Cour de justice examinait lors d’une audience cruciale lundi les garanties des États-Unis sur le traitement accordé à Assange, en cas d’extradition. Les débats ont principalement porté sur la possibilité pour l’Australien de 52 ans de bénéficier de la protection du premier amendement de la Constitution américaine, qui protège la liberté d’expression. Assange avait été arrêté il y a cinq ans au Royaume-Uni, est détenu dans une prison londonienne et lutte contre son extradition vers les États-Unis. Poursuivi par la justice américaine pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan, il encourt jusqu’à 175 ans de prison

En outre, le Parlement australien a adopté une motion en février, avec le soutien du Premier ministre Anthony Albanese, qui appelle à l’abandon des poursuites judiciaire contre Assange. Le 10 avril, le président américain Biden avait déclaré que les États-Unis examinaient la demande de l’Australie d’abandonner les poursuites pour espionnage contre Assange.

Des manifestants pro-palestiniens se sont heurtés à des agents de la police de New York lors d’une manifestation houleuse à Brooklyn samedi, entraînant au moins une douzaine d’arrestations. La foule en colère, forte de quelques centaines de personnes, a repousé les policiers qui tentaient de la faire avancer vers le trottoir à Bay Ridge. Les policiers ont fini par plaquer et arrêter plusieurs manifestants. Ils les ont traîné de force à l’écart.

Des centaines de policiers casqués ont attaqués jeudi le camp de protestation pro-palestinien installé dans l’Université de Californie à Los Angeles, entre l’auditorium historique du Royce Hall et la bibliothèque principale. La veille, l’UCLA avait annulé les cours pour la journée à la suite de l’attaque surprise du campement par un groupe de sionistes armés de battes de base ball, de feux d’artifices et de gaz au poivre. Les affrontements avaient duré trois heures. Le soir même, au coucher du soleil, des policiers en tenue anti-émeute ont commencé à pénétrer sur le campus de l’UCLA. Entre 300 à 500 personnes étaient alors retranchées à l’intérieur du camp, tandis qu’environ 2 000 autres s’étaient rassemblées à l’extérieur des barricades en signe de soutien.

Les policiers de la California Highway Patrol, portant des boucliers et des matraques, sont restés à la périphérie des tentes pendant des heures avant de commencer à forcer le passage pour entrer dans le campement et arrêter les occupants qui refusaient de partir. Les manifestants, dont certains portaient des boucliers de fortune ont tenté de bloquer l’avancée des policiers par leur nombre. Ils scandaient « où étiez vous hier? » (lors de l’agression des sionistes). Certains avaient revêtu des casques, des lunettes et des masques en prévision du siège.

Les manifestations pro-palestiniennes se poursuivent dans les universités américaines (voir notre précédent article). À ce jour, la police a arrêté plus de 2 000 manifestants dans les universités du pays. La police a arrêté au moins 25 manifestants pro-palestiniens et libéré un campement à l’université de Virginie (UVA), alors que les campus des États-Unis s’apprêtent à connaître de nouveaux troubles lors des cérémonies de remise des diplômes. Les tensions se sont exacerbées sur le campus de l’UVA à Charlottesville, où les manifestations avaient été largement pacifiques jusqu’à samedi matin, lorsque des policiers en tenue anti-émeute ont investi un campement sur la pelouse du campus, menottant certains manifestants avec des attaches et utilisant des spray chimiques.

Par ailleurs, des dizaines de personnes ont été arrêtées pour « intrusion criminelle » devant l’Art Institute of Chicago lors d’une manifestation samedi, après que l’institut a fait appel à la police pour expulser des manifestants. À Ann Arbor, des manifestants pro-palestiniens ont brièvement perturbé une cérémonie de remise des diplômes à l’université du Michigan, l’une des nombreuses universités qui ont modifié leurs protocoles de sécurité pour les cérémonies de remise des diplômes.  Jeudi, une manifestation pro-palestinienne à l’université du Mississippi, également connue sous le nom d’Ole Miss, a été accueillie des contre-manifestants nationalistes et racistes.

Le mouvement des étudiants pro-palestinien qui occupent les universités pour demander l’arrêt du génocide en Palestine s’est étendu cette semaine à des campus dans tout le pays. Voici un compte-rendu non-exhaustif des événements :
Lundi, le président de l’université de Columbia à New-York a annulé les cours en présentiel lundi en réponse aux manifestations. Il a par ailleurs doublé le nombre de personnel sécurité. Le même jours, 120 personnes ont été arrêté au cours d’une manifestation à l’université de New-York dont 116 ont été relâchées avec des citations à comparaître pour intrusion, tandis que les quatre autres ont reçu des citations à comparaître pour résistance à l’arrestation. Plus de 40 manifestants ont été arrêtés dans un campement de l’université de Yale à Hew Haven, dans le Connecticut, et inculpés d’intrusion.

Mercredi, malgré les mesures préventives des autorités, des étudiants de l’université de Harvard (à Cambridge) ont installé un camp, à la suite d’un rassemblement contre la suspension par l’université du Harvard Undergraduate Palestine Solidarity Committee. Le service de police de l’université de l’Indiana a quant à lui arrêté 33 personnes qui avaient monté des tentes sur le campus. 93 autres personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation à l’université de Californie du Sud et accusées d’intrusion. À l’université du Texas à Austin, des centaines de policiers ont réprimé une manifestation, à la demande de l’université et du gouverneur du Texas, effectuant plusieurs charges à cheval. Les agents ont procédé à 57 arrestations pour intrusion. Les autorités de l’université de Columbia à New-York ont commencé à négocier avec les manifestants pro-palestiniens qui malgré 100 arrestations continuent d’occuper le campus. À l’université de l’université de New-York d’autres étudiants ont été arrêté portant le nombre total à 133.

Jeudi, la police d’état (appelée en renfort par les autorités universitaires) a dispersé une manifestation à l’université Emory d’Atlanta, arrêtant 24 personnes pour intrusion. Les policiers ont, à deux reprises, utilisé un taser sur un manifestant qu’ils avaient plaqué au sol et ont fait usage de gaz lacrymogène. À l’Emerson College de Boston, la police a tenté de disperser un campement pro-palestinien, arrêtant 108 personnes. Certains sont poursuivit pour intrusion et trouble de l’ordre public. Des affrontements entre les manifestants et la police se sont déroulé à l’université d’État de l’Ohio, donnant lieu à 36 arrestations qui sont poursuivis pour intrusion. Des policiers en tenue anti-émeute ont affronté des manifestants qui s’étaient barricadés à l’intérieur d’un bâtiment de l’université « Cal Poly Humboldt » dans le nord de la Californie. Après l’apparition d’un campement de tentes jeudi à l’université de l’Indiana à Bloomington, la police, munie de boucliers et de matraques, a attaqué les manifestants et en a arrêté 33. Quelques heures plus tard, à l’université du Connecticut, la police a démoli les tentes et arrêté une personne.

Vendredi, les négociations entre les pro-palestiniens et les autorités de l’université de Columbia étaient dans une impasse. Malgré l’expiration d’un ultimatum des autorités, celles-ci n’ont pas osé faire appel, une nouvelle fois, aux forces de l’ordre pour tenter de disperser l’occupation. Les autorités de l’université polytechnique de l’État de Californie, à Humboldt, négocie quant à elles avec les étudiants qui se sont barricadés à l’intérieur d’un bâtiment du campus depuis lundi, en repoussant une tentative de la police de les faire sortir.

Arrestation d'un étudiant pro-palestinien à l'université d'Emory à Atlanta

Arrestation d’un étudiant pro-palestinien à l’université d’Emory à Atlanta

Plus de 130 personnes ont été arrêtées dans la nuit à New York, devant des locaux de la prestigieuse université NYU, après des manifestations étudiantes pro-palestiniennes. Ces 133 personnes, qui depuis ont été relâchées, ont été arrêtée dans une intervention de la police de New-York (NYPD) à la demande de l’université. Plusieurs campus américains sont touchés  par le génocide à Gaza, des étudiants organisant des manifestations et des sit-in pour réclamer la fin de la guerre menée par Israël à Gaza. Une centaine d’étudiants pro-palestiniens avaient déjà été interpellés la semaine dernière à l’université Columbia, également à New York. Là encore, la présidente de l’établissement avait demandé à la police d’intervenir (notre article).

 

La police de New York est brutalement intervenue dans la nuit de mercredi à jeudi contre un village de protestation d’une soixantaine de tentes à l’université de Columbia. Quatre manifestants ont été arrêtés pour obstruction et/ou résistance. Le village a été établi sur la pelouse devant la bibliothèque Butler ; ses occupants exigent que l’université se désinvestissent d’Israël à la lumière du génocide en cours dans la bande de Gaza.

Victor Manuel Rocha, 73 ans, avait été arrêté début décembre par le FBI et accusé d’avoir infiltré pour Cuba dans la diplomatie états-unienne pendant plus de 40 ans (voir notre article). Il a travaillé de 1981 à 2002 au département d’État avant de terminer sa carrière comme ambassadeur en Bolivie de 2000 à 2002. Il a été membre du Conseil de sécurité nationale, organe de la Maison Blanche, de 1994 à 1995, pendant la présidence de Bill Clinton. Il a aussi été en poste dans de nombreuses ambassades américaines en Amérique latine, dont celle de République dominicaine, du Honduras, du Mexique et d’Argentine. Il a ainsi eu accès à des documents confidentiels et une influence sur la politique étrangère américaine.

Victor Rocha a été piégé par un agent du FBI qui s’est fait passer pour un agent de liaison cubain.  Au cours de ces réunions, qui ont été enregistrées secrètement, Rocha avait exposé que son principal intérêt était de renforcer la révolution cubaine. Victor Manuel Rocha a reconnu les faits et a été condamné à 15 ans de prison, ce qui est la peine maximale autorisée par la loi en ces circonstances. Cette infiltration est considérée comme la plus grave fuite de sécurité à Washington depuis l’affaire d’Ana Belen Montes, qui a été libérée en 2023 après avoir purgé 22 ans de prison (voir notre article).