TOR est l’une des rares bêtes noires de la NSA. C’est un réseau complexe, chiffré, décentralisé, anonymisant qui s’étend sur des milliers de machines dans le monde. On le sait à présent, la NSA a essayé à maintes reprises de compromettre et d’abîmer le fonctionnement de TOR, tentatives qui malgré l’énorme puissance numérique de la NSA n’ont réussi qu’à faire légèrement trembler le réseau. Notamment, la NSA a créé des noeuds vérolés censés espionner le réseau et en affaiblir la qualité.
Pour contourner le problème, -et d’autres- la NSA utilise des ‘fingerprints’, c’est à dire qu’elle attribue des identifiants uniques à des utilisateurs d’internet lorsque ceux-ci ont certains critères : comme la visite de sites considérés comme terroristes. On vient d’apprendre que les sites de TOR et de TAILS (un système d’exploitation live basé sur TOR) étaient listés et que les internautes qui visitaient ces sites étaient fingerprintés par la NSA. Ceci ne devrait pas étonner grand monde et montre surtout que contre certains logiciels, même la NSA est démunie. Cette information ne provient pas d’Edward Snowden mais de journalistes allemands qui se sont basés sur les aveux de l’ex-espion pour creuser et découvrir de nouveaux scandales.

Le Pentagone a commandé 500 paires de lunettes X6, capables d’informer un agent sur des infos du terrain comme « Où est la centrale nucléaire la plus proche », mais surtout d’analyser et de rechercher le visage d’une personne dans une base de reconnaissance faciale sans éveiller les soupçons. En l’occurrence, le logiciel de reconnaissance utilisé sera celui d’une start-up australienne appelée Imagus qui peut utiliser des photos ayant seulement 12 pixels entre les yeux pour les comparer à des visages qui bougent et en temps réel. Les lunettes pourront évidemment se connecter aux bases de données militaires. Coté matériel, les X6 qui sont fabriquées par Osterhout Design Group sont équipées des senseurs de base d’un appareil connecté et utilisent la totalité des deux verres des lunettes comme écran, contrairement aux Google Glass qui n’utilisent qu’une petite portion d’un verre, et tournent sous une version modifiée d’Android. Le groupe veut commercialiser dans le futur une version ‘civile’ des lunettes mais pour le moment elles sont exclusivement réservées aux marchés de la défense. Il est probable que les lunettes achetées par la défense américaine auront un design différent des X6 ‘de base’ qui elles éveillent la méfiance.

Les lunettes X6

Les lunettes X6

C’est certainement l’une des fusions les plus remarquables de ces derniers mois dans le monde des entreprises privées d’activités sécuritaires et paramilitaires (en jargon juridico-économique: ESSD Entreprise de services de sécurité et de défense): les sociétés américaines Academi et Triple Canopy se sont alliés et ont formé le Constellis Group (qui dépend de Constellis Holdings).

Les deux célèbres ESSD ne sont pas seules dans cette fusion qui englobe 5 autres entreprises (actives dans les domaines du conseil, de la logistique, de la sécurité, du développement international) et des filiales comme Pontaris (transport routier en Afghanistan). Au total, ce sont donc 7 sociétés qui ont fusionné: Triple Canopy ; Constellis Ltd. ; Strategic Social ; Tidewater Global Services ; National Strategic Protective Services (une co-entreprise avec Triple Canopy et Securiguard) ; ACADEMI Training Center et International Development Solutions. Les 6 000 employés de la nouvelle structure seront dirigés par Craig Nixon (ex-général et ex-CEO d’Academi), et le conseil d’administration va rassembler Red McCombs, John Ashcroft, l’amiral Inman (ex directeur de la NSA), etc.

voir le site de Consdtellis Group

USA: Concentration dans le secteur de la sécurité

Après 7 années de recherches, la America Science & Engineering (AS&E) a finalement mis au point un modèle de scanner à rayons X miniaturisé de seulement 9 pouces. Le pistolet pourra être utilisé pour fouiller véhicules, bateaux, avions, corps avec précision. Le pistolet peut repérer des substances organiques, de la drogue, des objets métalliques, des explosifs mais également des armes imprimées en 3D. L’engin a été baptisé ‘Mini Z’ et son constructeur en fait la promotion via un site internet censé simuler des situations où son utilisation serait justifiée. Voir le site.

Le Mini Z en action

Le Mini Z en action

On sait que 89’000 ‘cibles’ (personnes ou groupes) ont été visées par les FISA, lois spéciales autorisant l’espionnage de cibles étrangères hors du territoire américain. Ce rapport ne tient donc pas compte : des américains visées par les FISA « par inadvertence », des espionnages de pays entiers, des espionnages extra-légaux, des espionnages pratiquées directement sur des américains et tout à fait extra-légalement. Entre autres. Le rapport ne tient pas compte non plus des backdoors implantées dans la quasi-totalité des logiciels américains ainsi que les récoltes massives de données volées sur des serveurs privés.
Bref, ce rapport ne tient compte de rien en fait.

La Cour suprême qui a tranché hier, mercredi 25 sur base de deux affaires concernant deux personnes reconnues coupables de faits pour lesquels elles n’avaient pas été initialement arrêtées, mais révélés par la fouille inopinée de téléphone portable par la police. Jusqu’à présent la fouille pouvait s’étendre bien au-delà des papiers et effets à proximité immédiate de la personne arrêtée. Désormais, la police devra réclamer un mandat avant de procéder à la fouille d’un téléphone. Il leur suffira en fait de placer sous scellés le téléphone avant de réclamer un mandat pour le fouiller ultérieurement.

A quelques heures de la conférence annuelle Google IO qui doit se tenir à San Francisco, la police a arrêté plusieurs manifestants qui campaient devant le QG de Google à Mountain View pour défendre la neutralité du net (principe qui demande des allocations de bande passante similaires pour tous les contenus).

La police de San Francisco

La police de San Francisco

Un batiment de la compagnie de telephone AT&T a été tagué et recouvert de peinture à Bloomington en solidarité avec Marie et Eric, prisonniers anarchistes. L’action a eu lieu le 12 juin, anniversaire des révélations de Edward Snowden sur les écoutes massives de la NSA et de la collaboration de AT&T. L’attaque a été revendiquée en solidarité avec Marie Mason et Eric McDavid (prisonniers anarchistes), avec Chelsea Manning (whistleblower qui a aidé Wikileaks) et Jeremy Hammond, un prisonnier anarchiste et pirate informatique.

Les représentants ont voté par 293 voix contre 123 en faveur d’un amendement à une loi sur le budget de la défense pour l’exercice budgétaire 2015, qui commence le 1er octobre. Cet amendement n’a pas été examiné ni approuvé par le Sénat, et le vote de jeudi n’a donc pas d’effet immédiat. Les parlementaires entendent combler une faille juridique et interdire à la NSA d’exploiter des données personnelles électroniques de citoyens américains sans avoir obtenu préalablement d’ordonnance judiciaire.

La NSA peut aujourd’hui cibler sans ordonnance judiciaire des cibles étrangères sur internet, notamment via le programme Prism qui vise les utilisateurs de Facebook, Gmail et d’autres services. Mais l’agence collecte dans ce cadre des communications d’Américains. Et elle a reconnu avoir à plusieurs reprises exploité les informations ainsi recueillies sur ses serveurs, sans l’autorisation d’un juge. Or la Constitution et les lois américaines requièrent que le gouvernement obtienne préalablement une ordonnance de justice avant de pouvoir effectuer des recherches sur des citoyens américains.

L’amendement de jeudi mettrait fin à cette faille en interdisant à la NSA de procéder sans ordonnance à toute recherche incluant des Américains, même lorsque leurs communications sont collectées par erreur. Le texte interdirait aussi à la NSA et la CIA d’exiger des concepteurs de logiciels qu’ils incluent des « portes d’entrée » secrètes pour que la NSA puisse contourner les verrous d’encodage et accéder aux données personnelles des utilisateurs – ce que l’agence est accusée d’avoir fait depuis plusieurs années.