A partir du 15 décembre prochain, la guérilla des FARC observera un cessez-le-feu unilatéral pendant trente jours. Cette annonce a été faite via un communiqué rendu public hier à La Havane par Jesus Santrich, Ivan Marquez et Pablo Catatumbo: ‘De manière unilatérale, nous ordonnons à toutes nos unités (…) de cesser le feu et les hostilités pendant trente jours’. Cela fait maintenant plus d’un an qu’un processus de négociations est en cours entre les FARC et le gouvernement colombien. Au démarrage des discussions, la guérilla avait déjà observé un cessez-le-feu de deux mois, celui-là aussi unilatéral. Le gouvernement exclu, depuis le début, de relâcher la pression militaire avant qu’un accord ne soit conclu. L’armée poursuit donc régulièrement ses offensives.

Santrich, Marquez et Catatumbo

Santrich, Marquez et Catatumbo

Un commissariat de la ville d’Inza, dans le sud-ouest du pays, a été pris d’assaut et a été totalement détruit par l’explosion d’une bombe et des tirs de mortiers ce samedi matin. Huit personnes, parmi lesquelles des soldats, des policiers et deux civils, ont été tués dans l’attaque que les autorités ont attribuée aux FARC.

Attaque contre un commissariat à Inza

Attaque contre un commissariat à Inza

Accusé par la guérilla d’être impliqué dans une opération de contre-insurrection, l’ancien Marine Kevin Scott avait été capturé en juin dernier par les FARC alors qu’il voyageait à pied vers le Brésil. Il a été remis aujourd’hui à des représentants de la Croix-Rouge après être resté détenu dans une zone forestière du sud de la Colombie.

Ce lundi, la police colombienne a exhibé un arsenal guerrier dont elle affirme qu’il aurait été saisi à la guérilla des FARC. Cette saisie résulterait d’une importante opération menée dans la province de Meta, dans le centre du pays. Parmi le matériel montré hier, des lunettes de vision nocturne, des lunettes de visée électroniques, des grenades, des mortiers ainsi que de multiples autres armes. Les autorités ont déclaré avoir découvert ce matériel dans le cadre d’une descente organisée dans la ville de Pororio.

Au moins neuf membres présumés des FARC ont été abattus par l’armée colombienne dans des affrontements survenus mardi dans la localité de Coqueta (sud). Les affrontements se sont produits mardi dans une zone rurale de la localité de San Vicente del Caguan. Les guérilleros abattus, six hommes et trois femmes, seraient des membres de la section mobile Teofilo Forero des FARC. Les militaires ont confisqué lors de cette opération huit fusils et une mitrailleuse M-60.

La Cour suprême de justice de Colombie a confirmé mardi des peines de prison ferme à l’encontre du commandant suprême des FARC, Timoleon Jimenez, et deux représentants des FARC pour les négociations de paix qui se déroulent actuellement à Cuba, Ivan Marquez et Pablo Catatumbo. Ils ont été décrétés coupables de meurtres et terrorisme.

Cette sentence, qui n’est pas la première à l’encontre de chefs des Farc, ne devrait pas avoir de conséquences sur les négociations. Depuis le début du processus de paix, le parquet colombien a en effet suspendu les mandats d’arrêt pesant sur les membres de l’équipe de négociateurs des FARC, dont Ivan Marquez, qui a déjà été condamné à de multiples reprises.

Ivan Marquez

Ivan Marquez

Des représentants du parti Marcha Patriótica et du syndicat Central Unitaria de Trabajadores ont dénoncé l’arrestation d’Hubert Ballesteros, dirigeant syndical et promoteur de la grève nationale agricole, pour crime de « rébellion et de terrorisme ». Une manifestation a été organisée pour exiger la relaxe de ce dirigeant syndical (il est membre du comité exécutif de la CUT) accusé de liaison avec les FARC.

manifestation pour Hubert Ballesteros

manifestation pour Hubert Ballesteros

Au moins treize soldats ont été abattus dans une attaque de la guérilla dans la province d’Arauca (est du pays). C’est dans cette même région que les FARC avaient dirigé une embuscade le mois dernier. Quinze soldats avaient été tués au cours de cet assaut. Par ailleurs, vendredi, les FARC ont annoncé une ‘pause’ dans les négociations qu’ils mènent avec les autorités colombiennes depuis près d’un an afin d’étudier une proposition selon laquelle tout accord de paix devrait faire l’objet d’un referundum.