Un fonctionnaire de l’ONU a été enlevé en Colombie par des dissidents des FARC au moment même de la visite du Conseil de sécurité des Nations unies, venu exprimer son soutien au processus de paix avec cette guérilla. Les dissidents des FARC sont estimés à environ 400 sur quelque 7000 combattants de cette guérilla.

Les paramilitaires profitent eux du désarmement des FARC pour prendre le contrôle de nouveaux territoires et d’assassiner impunément des militants syndicaux, associatifs, ou défenseurs des droits humains. Plusieurs dizaines d’assassinats de cet ordre ont été commis au cours des quatre premiers mois de l’année, et à l’assassinat de ces militants se sont ajoutés ceux de membres des FARC démobilisés et des parents de guérilleros démobilisés. Les corps de ces victimes, dont une mineure de 14 ans, portaient toutes des signes de torture.

Dans un centre de guérilleros des FARC désarmés et démobilisés

Le gouvernement colombien et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie FARC ont annoncé hier mardi, qu’ils signeront jeudi le nouvel accord de paix au Théâtre Colon de Bogota qui sera présenté au Parlement (et plus soumis à referendum). L’opposition l’a d’ores et déjà rejetée, réaffirmant que certaines de leurs demandes n’étaient pas incluses dans la nouvelle version. Les modifications sont pourtant substantielles: les FARC ont beaucoup cédé, au point que l’accord de paix tient plutôt de la reddition sous condition.

Les peines restrictives applicables aux combattants démobilisés ont été précisées : ils ne pourront pas sortir du hameau qui leur aura été assigné. L’accord de paix ne sera pas inclus dans le bloc de constitutionnalité comme les FARC le souhaitaient pour le protéger contre les aléas politiques futurs. Le nouvel accord supprime presque toutes les références à la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexe (LGBTI) qui avaient amené l’église catholique a militer contre le précédent. Et en ce qui concerne une réforme agraire, il est explicitement précisé que la propriété privée sera scrupuleusement respectée. Les grands propriétaires terriens peuvent respirer tranquilles.

Combattants des FARC (archive)

Le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé, jeudi 13 octobre, qu’il prolongeait jusqu’au 31 décembre, le cessez-le-feu conclu avec les FARC. Celui-ci expirait initialement le 31 octobre. Le chef de l’Etat a précisé qu’il espère trouver avant cette échéance « un nouvel accord » de paix. Le 28 août, les FARC avaient décrété la suspension définitive des hostilités avec Bogotá, dans la foulée de l’accord de paix conclu avec le gouvernement pour mettre fin à cinquante-deux ans de conflit armé. Mais, le rejet par référendum de ce pacte, le 2 octobre, avait plongé le pays dans une crise et remis en cause la trêve.

La signature de l’accord de paix à La Havane

La signature de l'accord de paix à La Havane

Le gouvernement colombien et les FARC sont arrivés à un accord de paix, après cinquante-deux ans de conflit armé. Il a été annoncé mercredi 24 août à La Havane, où se tenaient les négociations depuis quarante-quatre mois. Le texte doit être ratifié par les électeurs, appelés à se rendre aux urnes le 2 octobre, jour du plébiscite promis par le président Santos. D’ici là, les FARC tiendront en Colombie leur dixième et dernière conférence nationale, afin de soumettre à leur base le résultat des négociations et voter leur transformation en parti politique.

Gouvernement et FARC s’accordent sur ce point : l’accord ne prétend pas seulement mettre fin au conflit, il veut en éradiquer les causes, notamment sur le développement rural, la réparation des victimes, les mécanismes de justice transitionnelle. Dès la signature officielle de l’accord de La Havane, les guérilleros se cantonneront tous dans 31 zones délimitées. Une fois démobilisés, les membres de l’organisation seront représentés de droit au Congrès : durant deux législatures, ils seront assurés d’obtenir cinq députés et cinq sénateurs, quel que soit le résultat obtenu dans les urnes. A court terme, le débat politique se centre sur le plébiscite du 2 octobre. La victoire du oui n’est pas acquise. Le chef de file du camp des « anti » est l’ancien président Alvaro Uribe, qui demande la renégociation immédiate des accords.

40% des combattants des FARC sont des femmes

40% des combattants des FARC sont des femmes

Le gouvernement colombien et les FARC ont signé à La Havane un accord sur un cessez-le-feu définitif. Les FARC s’y engagent à se rassembler dans des zones démilitarisées pour livrer leurs armes à l’ONU en 6 mois tout au plus.
Les FARC ont obtenu une protection spéciale pour leurs futurs démobilisés et la création de corps d’élite ciblant les paramilitaires. Après trois ans et demi de négociations et plusieurs accords d’étapes, il ne reste qu’à régler des points de mise en œuvre pour signer le texte final.

C’est la troisième grande tentative de négociations. Dans les années 1980, les rebelles avaient entamé une trêve et pu créer un parti légal, l’Union patriotique. Mais 3.000 de leurs militants, dont nombre d’élus, ont été assassinés par les paramilitaires, et les guérilleros avaient repris le maquis. Sept ans plus tard, lors d’une nouvelle tentative de négociation, le président avait démilitarisé une zone grande comme la Suisse. Pendant trois ans, les FARC s’y sont renforcées, tandis que l’armée se modernisait grâce à l’aide américaine. La rupture des négociations, en février 2002, a marqué le début de l’année la plus meurtrière du conflit colombien.

Le président Juan Manuel Santos (g) et le représentant des FARC Timoleon Jimenez (d)

Le président Juan Manuel Santos (g) et le représentant des FARC Timoleon Jimenez (d)

Le prisonnier politique, responsable des FARC, John Jairo Hernandez Moreno est mort le 5 février, l’hôpital San Jorge Pereira, suite à la maladie du foie dont il souffrait depuis 2013 et qui a été traitée avec négligence par les autorités pénitentiaires et hospitalières. John Jairo Hernandez Moreno n’a pas reçu les soins spécialisés que son cas nécessitait entre autres en raison de l’augmentation des procédures pour traitements médicaux. Il n’a jamais été envoyé à l’unité de soins intensifs pour le traitement de pathologies. John Jairo Hernandez Moreno faisait partie de la liste des 71 prisonniers politiques gravement malades dont un groupe de personnalités comme Adolfo Pérez Esquivel et Noam Chomsky demandaient la libération.

John Jairo Hernandez Moreno

John Jairo Hernandez Moreno

Seize guérilleros des FARC ont été libérés pour la première fois dans le cadre du processus de paix négocié avec le gouvernement colombien. « C’est un premier geste unilatéral du gouvernement après avoir évalué le respect du cessez-le-feu unilatéral par les FARC, la diminution de la violence qui en découle et les avancées du processus », a annoncé le bureau du Haut commissaire pour la paix dans un communiqué.

L’ONU a accepté lundi de superviser le règlement final du conflit vieux d’un demi-siècle entre le gouvernement colombien et les FARC. Aux termes d’une résolution du Conseil de sécurité adoptée à l’unanimité, une « mission politique » de l’ONU sera établie, à la demande des deux camps, avec des observateurs internationaux chargés de surveiller notamment le désarmement de la guérilla. La mission sera mise en place « pour une période de douze mois », avec une possibilité d’extension, afin de « surveiller et vérifier » un cessez-le-feu bilatéral définitif, la cessation des hostilités et le dépôt des armes par les deux camps.

Sept des seize prisonniers libérés

Sept des seize prisonniers libérés

Les FARC ont demandé samedi aux autorités colombienne la libération de plusieurs de leurs membres, qui sont détenus dans les prisons du pays, et qui sont en mauvais état de santé. Le communiqué de presse des FARC mentionne 81 détenus en mauvaise santé, 16 grévistes de la faim et 11 prisonniers dans un état critique. « Ces prisonniers doivent retrouver leur liberté, leur état de santé est incompatible avec les conditions de vie précaires dans les prisons. Leur droit à la vie et l’intégrité physique sont gravement menacé ». Les FARC estiment que gouvernement peut envisager la libération de ces personnes à travers les mécanismes juridiques existants. « Nous attendons un geste d’humanité, de bonne volonté et d’espoir pour les prisonniers malades et leurs familles, et nous appelons à la solidarité nationale et internationale plus large pour demander leur libération», poursuit le communiqué.

Une prison oú sont détenus des membres des FARC

Une prison oú sont détenus des membres des FARC

Le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé qu’il venait d’ordonner la suspension des bombardements aériens contre les bases et les concentration des guérilleros des FARC. Désormais, de tels bombardements ne pourront s’effectuer que sur ordre du président de la République. Les FARC observent depuis lundi dernier un cessez-le-feu unilatéral.

Une colonne de combattants des FARC

Une colonne de combattants des FARC

Trois nouvelles attaques ont été attribuées aux FARC à quatre jours d’une trêve unilatérale que la guérilla a promis d’observer, dans le cadre du dialogue de paix. La première attaque est survenue à l’aube aujourd’hui dans la région de Cauca, où les guérilleros du Front 39 s’en sont pris au poste de police d’El Mango. Dans la deuxième attaque, des guérilleros ont activé une charge explosive près de la voie Panaméricaine, coupant la voie pendant plusieurs heures. Enfin, une troisième attaque a eu lieu quand des membres du Front 48 des FARC ont activé un IED contre l’oléoduc trasandin, dans une zone rurale de la région de Nariño, frontalière avec l’Equateur.

Le commissariat d’El Mango attaqué par les FARC

Le commissariat d'El Mango attaqué par les FARC