Le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé qu’il venait d’ordonner la suspension des bombardements aériens contre les bases et les concentration des guérilleros des FARC. Désormais, de tels bombardements ne pourront s’effectuer que sur ordre du président de la République. Les FARC observent depuis lundi dernier un cessez-le-feu unilatéral.

Une colonne de combattants des FARC

Une colonne de combattants des FARC

Trois nouvelles attaques ont été attribuées aux FARC à quatre jours d’une trêve unilatérale que la guérilla a promis d’observer, dans le cadre du dialogue de paix. La première attaque est survenue à l’aube aujourd’hui dans la région de Cauca, où les guérilleros du Front 39 s’en sont pris au poste de police d’El Mango. Dans la deuxième attaque, des guérilleros ont activé une charge explosive près de la voie Panaméricaine, coupant la voie pendant plusieurs heures. Enfin, une troisième attaque a eu lieu quand des membres du Front 48 des FARC ont activé un IED contre l’oléoduc trasandin, dans une zone rurale de la région de Nariño, frontalière avec l’Equateur.

Le commissariat d’El Mango attaqué par les FARC

Le commissariat d'El Mango attaqué par les FARC

Le procureur général de Colombie a annoncé aujourd’hui qu’au second semestre de cette année, le parquet se préparait à énoncer les premières mises en examen pour crimes de guerre contre l’état-major et le secrétariat des FARC pour « crime de guerre ». Les FARC seraient accusées d’avoir miné un territoire indigène et d’avoir procédé au recrutement forcé de mineurs. Les négociations de paix entre les FARC et le gouvernement ont réglé trois des six points figurant à l’ordre du jour, mais le problème le plus épineux demeure celui de la justice transitionnelle devant s’appliquer aux démobilisés, les FARC refusant un accord impliquant de la prison pour les guérilleros. Avant-hier, les FARC avaient annoncé une trêve unilatérale d’un mois.

Les délégations des FARC (à gauche) et du gouvernement (à droite) à La Havane

Les délégations des FARC (à gauche) et du gouvernement (à droite) à La Havane

Mercredi, dans une zone rurale de Cartagena del Chairá (province du Caqueta), quatre soldats ont été tués et quatre autres blessés. Les militaires, appartenant à la 22e brigade de l’armée, effectuaient une patrouille lorsqu’ils sont tombés dans un terrain piégé où les combattants des FARC ont activé des IED à leur passage. Par ailleurs, deux explosions ont crevé, dans la nuit de mardi, l’oléoduc Caño Limon-Coveñas, le second du pays avec une longueur totale de 780 km, dans la province de Norte de Santander.

Combattants des FARC

Combattants des FARC

Une attaque des FARC contre les forces de l’ordre a provoqué jeudi la mort de trois policiers dans le département du Cauca (sud-ouest). D’autres policiers ont été blessés. Une patrouille de police est tombée sur un barrage des FARC dans la localité de Timbio,dans la région de Tres Cruces. Le conducteur a refusé d’arrêter le moteur et a tenté de forcer le barrage, les guérilleros ont mitraillé le véhicule. Le ministre de la Défense a ordonné l’envoi de renforts militaires dans le sud du pays et une prime de 100 millions de dollars a été offert à qui permettra l’arrestation des guérilleros ayant mené cette attaque.

Cette attaque prend place dans une reprise de l’offensive des FARC qui ont mis fin à leur trêve unilatérale suite à une offensive meurtrière de l’armée contre leurs bases. La destruction de plusieurs pylônes de lignes à haute tension, mercredi soir, a privé de courant le Caqueta (sud), un département de 470.000 habitants dans le sud du pays. Des actions similaires ont été répertoriées au cours des derniers jours dans les localités portuaires de Buenavenutura et Tumaco, sur la côte Pacifique. D’autres actions ont visé le transport du pétrole, par camion ou oléoduc, ainsi que la route panaméricaine (dynamitage d’un pont).

Le lieu de l’embuscade

Le lieu de l'embuscade

Jairo Martinez faisait partie des guérilleros tués la semaine dernière dans un bombardement qui a fait vingt-sept morts. Ce responsable, de son vrai nom Pedro Nel Daza Martinez, était âgé de 63 ans et avait intégré la délégation des FARC à La Havane en février 2014. Il se trouvait en Colombie, dans le Cauca (sud-ouest de la Colombie), pour expliquer aux combattants des FARC les avancées des pourparlers.

Les FARC ont déclaré mercredi leur attachement aux pourparlers de paix, tout en écartant une éventuelle « soumission » à la partie adverse. Elles ont aussi confirmé la mort annoncée mardi par l’armée d’Alfredo Alarcon Machado, dit « Roman Ruiz », commandant du bloc nord-ouest des FARC et membre de l’état-major central. Il a été abattu lundi lors d’un raid qui a fait cinq morts dans le département rural du Choco (Ouest). Les FARC ont demandé que les dépouilles des guérilleros abattus le 21 mai « soient examinées par des médecins légistes nationaux et internationaux, sous la surveillance neutre du » Comité international de la Croix-Rouge, car, selon elles plusieurs combattants blessés ont été achevés par les militaires.

Jairo Martinez (2e à droite)

Jairo Martinez (2e à droite)

Le président colombien Juan Manuel Santos s’est dit samedi prêt à accélérer les négociations de paix avec les FARC, quelques heures après l’annonce de la mort de sept guérilleros, dans le cadre de l’opération militaire qui a fait au total 33 morts depuis jeudi dans les rangs ds FARC. Les derniers affrontements ont opposé des militaires à des membres de front n°18 FARC dans un hameau de la ville de Segovia, dans le département d’Antioquia (nord-ouest), tuant sept guérilleros et en blessant un autre. Les militaires ont saisi des armes, des clé USB, du matériel logistique

La guérilla des FARC a suspendu vendredi sa trêve instaurée il y a six mois, critiquant l’incohérence du gouvernement Santos après les bombardements de l’armée, jeudi, contre un campement de la rébellion dans le sud-ouest du pays, qui ont coûté la vie à au moins 26 guérilleros – l’un des pires revers essuyés par la guérilla depuis le lancement des pourparlers de paix.

Opération anti-guérilla de l’armée colombienne

Opération anti-guérilla de l'armée colombienne

Les FARC ont a annoncé ce vendredi 22 mai, que le cessez-le-feu en place depuis décembre ne pouvait plus durer, suite au raison du raid de l’armée qui a tué hier jeudi 26 guérilleros dans le département du Cauca. Ce raid mené par une force conjointe de la 3e division de l’armée, par des avions et hélicopètes de la force aérienne, et par des embarcations de la marine remontant le Rio Guapi, intervient un peu plus d’un mois après la levée par le président colombien Juan Manuel Santos du moratoire sur les bombardements militaires à l’encontre de la guérilla. L’attaque dans le Cauca avait pour cible une unité du Front 39 des FARC accusée d’avoir mené en novembre dernier une attaque sur l’île colombienne de Gorgona dans le Pacifique au cours de laquelle un officier avait été tué. Le campement des rebelles se trouvait dans la région de Guapi, à 480 km de Bogota.

Quelques un des guérilleros tués dans le Guapi

Quelques un des guérilleros tués dans le Guapi

Plus de cent ordres d’arrestation contre le dirigeant des FARC, Timoleon Jimenez dit «Timochenko», ont été suspendus pour faciliter les pourparlers de paix avec le gouvernement colombien à Cuba, a annoncé vendredi dernier le procureur général de Colombie. Timochenko a été reconnu comme négociateur.

Timoleon «Timochenko» Jimenez

Timoleon «Timochenko» Jimenez

Le coup de filet, qui a mobilisé plus de 600 militaires, policiers et magistrats, s’est déroulé la semaine dernière dans plusieurs régions du sud et de l’est de la Colombie, des zones frontalières avec le Brésil et le Venezuela. Il a porté un coup au financement des FARC. Les autorités sont intervenues dans 63 sites d’exploitation illégale d’or, de tungstène ou encore de cobalt. Parmi les personnes interpellées figurent 12 guérilleros présumés des FARC ainsi que cinq étrangers, quatre Brésiliens et un Vénézuélien.

Une exploitation minière clandestine des FARC

Une exploitation minière clandestine des FARC