Ce mardi 16 septembre, le tribunal de Tarbes a sanctionné l’entreprise Toray à verser 3 000 € au syndicaliste CGT et salarié de l’usine Timothée Esprit. Elle est condamnée pour avoir cherché à obtenir des informations sur les parloirs entre le militant ouvrier et le communiste libanais Georges Abdallah qui était emprisonné à Lannemezan avant sa libération le 25 juillet dernier. Cela intervient dans le cadre d’une campagne de répression importante où Toray a engagé une procédure de licenciement contre le dirigeant syndical, pour laquelle elle a été déboutée à deux reprises (voir notre article).

Ancien prisonnier politique en France, le communiste libanais Georges Abdallah a apporté son soutien à la grève de faim de plusieurs prisonniers révolutionnaires contre les prisons S, R et Y dites de type puits, qui sont connues pour leurs conditions d’incarcération particulièrement inhumaines (voir notre article). En particulier, il a souligné l’importance de se mobiliser pour Serkan Onur Yılmaz et Ayberk Demirdöğen qui sont en jeûne jusqu’à la mort depuis respectivement 309 et 188 jours.

[…] Peut-être serait-il nécessaire d’affirmer à cette occasion qu’il ne s’agit plus seulement d’exprimer l’indéfectible solidarité avec les Camarades embastillé·es dans les geôles sionistes ou dans les geôles du fascisme en Turquie ou ailleurs de par le monde ; qu’il ne s’agit plus seulement de soutenir de toutes nos forces leurs justes revendications et saluer par là même la mobilisation en cours, autour de la grève de « la faim à tombeau ouvert » de nos chers Camarades. Peut-être serait-il temps d’affirmer que s’agissant de nos Camarades prisonniers qui font l’objet de politique de destruction systématique, toute expression solidaire n’a vraiment de sens dorénavant, que dans la mesure où elle consiste à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires à l’expression pratique de la ferme détermination d’arracher nos camarades aux griffes de leurs criminels geôliers. Bien entendu, Camarades, il ne s’agit pas là d’affirmer haut et fort un quelconque devoir d’ordre moral envers nos Camarades captifs, il s’agit tout simplement de conjuguer les capacités des forces révolutionnaires (aux niveaux national, régional et à plus forte raison internationale) et d’inscrire en premier lieu la libération de nos Camarades, dans la dynamique globale des luttes réellement en cours ; autrement dit sur la base d’un internationalisme sans concession aucune eu égard aux strates bourgeoises opérant au sein du « bloc social historique ». […]

Dans un entretien accordé à la chaîne libanaise Al Mayadeen, le communiste Georges Abdallah revient sur le procès politique qui l’a condamné, ses plus de 40 années passées en détention et son engagement d’hier et d’aujourd’hui dans la lutte contre l’impérialisme et le sionisme.

Vidéo sous-titrée en français.

Suite à la libération de Georges Abdallah et son arrivée au Liban le 25 juillet dernier, plusieurs prisonniers révolutionnaires détenus en Grèce ont salué cette annonce qui intervient après plus de 40 ans d’emprisonnement en France. Le prisonnier anarchiste Nikos Maziotis (à gauche sur la photo) a rédigé une déclaration le 2 août dernier pour célébrer cette nouvelle.

[…] « Ta sortie de prison est une des plus grandes bonnes nouvelles et a une signification énorme pour nous toutes et tous qui font partie du mouvement international anticapitaliste, anti-étatique et anti-autoritaire. Car les bonnes nouvelles pour l’un sont des bonnes nouvelles pour toutes et tous, elles sont bonnes pour les mouvements, les peuples en lutte, les pauvres, le prolétariat et les militant·es incarcéré·es dans les prisons, comme c’est bien sûr le cas inverse pour les mauvaises nouvelles. Et le fait que tu sois sorti inébranlable de prison, sans aucune remise en cause de ta lutte, est une immense victoire politique et morale pour nous tous. »

De la même manière, l’ancien membre de l’Organisation révolutionnaire du 17-Novembre et prisonnier marxiste Dimitris Koufontinas a fait parvenir un message après l’annonce de la libération du communiste arabe.

[…] « Aujourd’hui est un jour de joie immense. La belle nouvelle de ta libération a traversé nos cellules. Je ne parlerai pas de libération. Tu as toujours été libre d’esprit, d’âme, de cœur, comme le sont ceux qui résistent. C’est seulement maintenant qu’ils ont été contraints de libérer ton corps, de rejoindre tes frères dans la lutte pour un Liban debout, dans une Palestine libérée. Les archi-terroristes, les assassins, les colonialistes, les archi-spoliateurs des peuples n’ont pas réussi à te calomnier en te qualifiant de terroriste ou de criminel. Ton seul crime a été d’être et de toujours être un révolutionnaire, de ne pas avoir cédé, de ne pas avoir déserté un seul instant ta grande responsabilité. »

La libération de Georges Abdallah a été décidée ce jeudi 17 et doit intervenir concrètement le 25 juillet. Georges pourra rentrer au Liban, à Kobayat, où l’on se prépare déjà à l’accueillir. Voici le communiqué du Secours rouge international à cette occasion :

Merci pour tout, Georges !

La libération de Georges Abdallah a été décidée ce 17 juillet, après plus 40 ans de détention. Et même si nous ne serons tout à fait soulagés que lorsque Georges arrivera dans son Liban natal, l’événement nous arrache quelques mots.

En lançant la campagne pour la libération de Georges Abdallah, il y a plus de 20 ans, les diverses structures du Secours Rouge International n’imaginaient pas la durée d’une lutte qui allait être pour nous structurante, bien qu’elle n’ait commencé que par quelques modestes activités visant simplement à faire connaître Georges et son combat.

La campagne de mobilisation a semblé suivre le schéma habituel. S’étendant d’abord dans les milieux révolutionnaires, elle a fini par toucher des forces plus larges de la gauche réformiste et démocratique. Cette extension, qui s’est traduite en des centaines de manifestations et des milliers d’initiatives, s’explique par trois éléments :

– D’abord par le caractère évidement politique de la détention de Georges. Nous ne reviendrons pas sur tous les épisodes par lesquels la justice française a foulé toutes les valeurs, règles et principes dont elle se réclame – à commencer par la séparation des pouvoirs, pour prolonger ainsi cette détention dans le cadre de la complicité de l’Etat français avec les agressions sionistes et impérialistes.

– Ensuite, précisément, par ces agressions sionistes et impérialistes, ces massacres incessants dont le génocide en cours à Gaza n’est que le dernier exemple. Ce chapelet de tragédies venait sans cesse, au fil des années, rappeler combien était légitime l’action de la résistance palestinienne à laquelle appartient Georges.

– Enfin par la résistance de Georges elle-même, par la manière dont il a repoussé tous les chantages au repentir, dont il a surmonté toutes les épreuves d’une interminable détention, pour la manière dont il a fait vivre les propositions historiques de la gauche révolutionnaire arabe : celle d’une Palestine libre, laïque, démocratique de la mer au Jourdain. Plus encore, il a toujours défendu la libération de la Palestine comme partie intégrante du combat pour la perspective communiste et internationaliste.

Ce courage et cette détermination n’ont pas seulement été un encouragement pour le mouvement revendiquant sa libération. Georges a offert à plusieurs générations de militants un immense exemple de résistance, et une résistance vivante, une résistance de tous les jours, qui non seulement tenait ferme ses positions, mais savait aussi les connecter aux luttes qui ont émergé après son arrestation.

Pendant toutes ces années, Georges a ainsi nourri et inspiré nos luttes. Alors pour tout cela, de tout notre cœur, merci Georges Abdallah, merci et bon retour chez toi.

Secours Rouge International,
Secrétariat International,
17 juillet 2025

Après plus de 40 ans de détention, la Cour d’Appel rendra son verdict le 17 juillet à propos de la dernière demande de libération du communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah. Alors qu’en première instance la justice a donné un avis favorable, ses soutiens espèrent une issue positive pour celui qui est devenu l’un des plus anciens prisonniers politiques d’Europe. Dans ce cadre, de nombreux rassemblements sont organisés le 16 avril à Paris, Lille, Marseille, Amiens, Arles, Annecy, Lyon, Montpellier, Nantes, Barcelone, Strasbourg, Caen, Beyrouth, Valence. A Bruxelles, le rendez-vous est donné ce mercredi 16 juillet dès 19H à Bourse. De la même manière, des initiatives ont également lieu le 17 comme à Brest, Bordeaux et Grenoble (voir la liste des initiatives).

Parallèlement, plusieurs actions ont été organisées le 14 juillet, en particulier à Vancouver et à Tunis. À Toulouse et à l’appel d’une trentaine d’organisations, près de 150 personnes se sont rassemblées ce même jour en soutien au combattant de la résistance palestinienne embastillé.

Plusieurs dizaines d’organisations toulousaines appellent à se rassembler ce lundi 14 juillet à 19H à la sortie du métro Jeanne d’Arc à Toulouse en soutien à Georges Abdallah (lire l’appel). Communiste libanais et combattant de la résistance palestinienne, il est emprisonné en France depuis plus de 40 ans alors qu’il est libérable depuis 1999. Devenu le plus ancien prisonnier politique d’Europe, il est la cible d’un acharnement politico-judiciaire alors même qu’il refuse de céder au chantage au reniement et demeure fidèle à son engagement révolutionnaire.

Cette mobilisation intervient alors que la décision sera rendue le 17 juillet à propos de sa dernière demande de libération. Dans ce cadre, la Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah appelle à se mobiliser, notamment le mercredi 16 juillet à la veille du rendu.

Ce jeudi 19 juin 2025, la Cour d’appel de Paris tenait une audience à propos de la dernière demande de libération de Georges Abdallah déposée en juin 2023. Communiste libanais, il est emprisonné en France depuis plus de 40 ans alors qu’il est libérable depuis 1999. La Cour rendra sa décision le 17 juillet prochain, une nouvelle fois le parquet et l’avocat de la partie civile (les États-Unis) se sont opposés à sa libération.

A l’occasion de la manifestation pour sa libération ce 14 juin dans les rues parisiennes (voir notre article), Georges Abdallah a adressé un message de solidarité aux milliers de participants. Alors qu’une audience décisive pour sa libération se tiendra le 19 juin prochain à la Cour d’Appel de Paris, la mobilisation continue pour sa libération avec l’organisation d’initiatives solidaires à Toulouse, Paris, Pau, Montpellier, Lille ou encore Rennes.

[…] Comme vous savez, Camarades et Ami·es, de nos jours, il devient évident que le temps passé derrière les barreaux, n’est plus le facteur principal pour la libération de tel ou tel prisonnier révolutionnaire. Inutile donc, de s’attarder longtemps sur les diverses arguties judiciaires évoquées par tel procureur ou tel président, lors des audiences de la cour pour justifier telle ou telle décision… Dans la guerre déchaînée contre les masses populaires et les protagonistes de la lutte révolutionnaire agissant, les réactionnaires de tous bords cherchent par tous les moyens à transformer les prisonniers révolutionnaires d’une référence de lutte en un exemple servant à terroriser les rebelles récalcitrants. C’est bien pourquoi il leur faut absolument, à défaut de pouvoir les briser afin qu’ils abjurent et renient leurs convictions, les enterrer vivants et ainsi s’en servir pour peser sur le moral de ceux et celles qui luttent.

Cela étant, la libération de tel ou tel Camarade prisonnier est toujours fonction de la mobilisation qui s’inscrit dans la dynamique globale de la lutte en cours. En effet, ils libèrent le prisonnier révolutionnaire seulement quand ils se rendent compte que son incarcération commence à peser plus lourd que les possibles menaces inhérentes à sa libération. C’est justement, pourquoi la solidarité la plus appropriée que l’on peut apporter à nos Camarades emprisonnés c’est de s’engager toujours plus sur le terrain de la lutte réellement en cours. C’est à la lumière de ce constat que l’on peut réfléchir aux possibilités des échéances judiciaires en vue. […]

Lire la déclaration dans son intégralité