La menace planait depuis quelques jours (voir notre article) : les grévistes de Vélib ont reçu hier dimanche leur lettre de licenciement de l’opérateur Smovengo. Ils contesteront cette décision devant les prudhommes.

En grève depuis la mi-avril contre leurs conditions de travail, les salariés se sont heurtés depuis le début a un refus de toute négociation. La société avait assigné les salariés grévistes au tribunal sur la légalité de la grève. Le tribunal a rendu son jugement, que les deux camps ont interprété différemment : pour les salariés, le tribunal avait reconnu la grève mais ne l’interdisait pas, rien ne leur étant notifié ; pour Smovengo, elle était illégale car les salariés n’avaient pas déposé de préavis cinq jours avant, comme l’exige le service public (et ce même si Smovengo, délégataire d’un service public, est une entreprise privée), cela signifiait donc que le travail devait être repris. Les salariés dénonçaient leurs conditions de travail, pointant des bugs techniques et des manquements au niveau du matériel ou de l’organisation.

Des grévistes de Vélib’

Des grévistes de Vélib'

La quarantaine de salariés de Smovengo, l’opérateur de Vélib’, sont en grève depuis six semaines. Leur employeur, jugeant le mouvement illicite, les a convoqués aujourd’hui lundi et demain mardi pour un entretien préalable à « une éventuelle sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement ». Vendredi, les grévistes se sont rassemblés avec leurs soutiens devant le dépôt Vélib’ d’Alfortville (Val-de-Marne). La caisse de solidarité des syndicats a permis de récolter 15.000 € pour aider les grévistes, sans salaire depuis six semaines.

Les grévistes réclament, notamment, un meilleur paiement des heures de nuit et une hausse de leur panier-repas. En réponse, ils n’ont obtenu qu’une convocation au tribunal. A l’issue de l’audience le 14 mai dernier, Smovengo a déclaré considérer que la grève est illicite, car Vélib’ est un service public et qu’à ce titre il y aurait dû avoir un préavis de déposé. Les grévistes et leurs avocats, de leur côté, estiment qu’il ne leur est pas interdit de poursuivre la grève tant qu’ils ne bloquent pas les dépôts.

Rassemblement des grévistes vendredi à Alfortville

Rassemblement des grévistes vendredi à Alfortville

Le premier juin, un zadiste de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a été condamné à deux ans de prisons. Il était soupçonné d’avoir, le 8 mai, lancé un pétard aux pieds de deux policiers, les blessant légèrement.

Le tribunal l’a également condamné à verser 1000 euros de dommages et intérêts aux deux gendarmes ainsi qu’à une interdiction d’être présent sur le territoire de Loire-Atlantique pendant cinq ans. Il ne s’est pas présenté à son audience, un mandat d’arrêt a donc été lancé contre lui.

Affrontements à la ZAD (archives)

Les Genevois Théo et Bastien ainsi que l’Italienne Éléonora pourront rentrer chez eux. Le contrôle judiciaire qui les contraignaient à rester en France a été levé, a-t-on appris lors de l’ouverture de leur procès, ce jeudi matin, à Gap. C’est le soulagement pour les familles et leur comité de soutien. Le procès est renvoyé au 8 novembre 2018.

Le 22 avril dernier, plus d’une centaine de personnes dont les trois de Briançon avaient franchi la frontière italo-française avec des migrants au col de Montgenèvre. Le trio est accusé «d’aide à l’entrée irrégulière» d’étrangers, avec comme circonstance aggravante selon le parquet d’avoir commis ces faits «en bande organisée». Le Conseil constitutionnel devra examiner, probablement d’ici fin août, si le délit d’aide à l’entrée sur le territoire français est compatible avec le principe de fraternité garanti par la Constitution française. La défense comme le procureur ont plaidé pour le renvoi, dans l’attente de la réponse du conseil constitutionnel à cette question.

Bastien et Théo à la sortie du tribunal

Bastien et Théo à la sortie du tribunal

Près de onze mois après les affrontements du G20 à Hambourg, des descentes de police ont eu lieu mardi en Suisse, Italie, Espagne et France. Ces descentes de police concernaient principalement les affrontements ayant eu lieu sur l’Elbchaussee à Hambourg le 7 juillet 2017, qui avaient engendré d’importants dégâts. La recherche de suspects et de preuves est prise en charge par les différents services de police, coordonnés dans la commission spéciale « Schwarzer Block » de Hambourg.

En Suisse, un homme de 27 ans a été interpellé puis libéré quelques heures plus tard dans le canton d’Argovie. L’homme interpellé, un Suisse, a été interrogé par deux enquêteurs du Ministère public argovien. L’appartement où l’homme a été interpellé à Bremgarten a été fouillé, de même qu’un centre culturel alternatif. A Madrid, les enquêteurs ont investi trois bâtiments, dont deux maisons alors occupées. Trois Espagnols sont accusés d’avoir causé « de gros dégâts » et auraient pris part à « des actions violentes envers des policiers » lors du G20. En France, l’opération ciblait un manifestant qui aurait participé aux incidents sur l’Elbchaussee, selon la police de Hambourg. Enfin, en Italie, la police a notamment perquisitionné l’appartement d’un homme qui avait déjà été jugé dans la ville allemande pour l’agression d’un policier. Depuis, les enquêteurs l’accusent d’avoir aussi joué un rôle dans les émeutes.

A Berlin, la police berlinoise avait opéré la semaine passée une perquisition dans la bibliothèque anarchiste de Kalabal! K et dans quatre appartements privés. Cette perquisition a conduit à la saisie d’armes illégales et de pétards, la confiscation de clefs USB et deux arrestations pour diffamation (il s’agirait d’une série d’affiches réalisées pour le G20.

Les affrontrements du G20

Les affrontrements du G20

Ce mardi, plusieurs dizaines d’étudiants sont parties en marche pour aller bloquer la Sorbonne où se déroulait un conseil d’administration de Paris-Descartes et s’opposer à la fusion de leur université avec celle de la Sorbonne. Les étudiants ont été rapidement dispersés puis nassés par la police. Le 29 mai marquait également le 24e jour de la grève à la SNCF. Une manifestation des cheminots se rendait vers le Sénat où est actuellement discuté le texte de la réforme. Sur le chemin, ils ont rejoint les étudiants et les ont délivré pour ensuite marcher ensemble vers le Sénat.

Les cheminots délivrent des étudiants nassés par la police

Les cheminots délivrent des étudiants nassés par la police

Demain mercredi 30 mai, des rassemblements sont annoncés dans toutes les grandes villes de France pour Maxime et pour la suppression des grenades. Maxime Peugeot est cet étudiant de Lille qui avait vu l’une de ses mains littéralement arrachée par une grenade de type GLI F4, mardi 22 mai dernier, lors de heurts sur la ZAD à Notre-Dame-des-Landes (voir notre article).

Mercredi à 18h, des rassemblements sont prévus à :
Paris (Place de l’hôtel de ville),
Lille (Place du général de Gaulle),
Nantes (place du Bouffay),
Dijon (place du Bareuzai),
Rennes (Place de la mairie),
Rouen (Théâtre des arts)
Les manifestants sont invités à enfiler des gants rouges.

Voir le site « désarmons les »

Les gants rouges à la manifestation du 26

Les gants rouges à la manifestation du 26

Théo et Bastien les deux militants suisses ont tenu une conférence de presse la semaine dernière malgré leur interdiction de s’exprimer publiquement. Dans leurs déclarations ils ont dénoncé la répression d’Etat contre les militant.es solidaires avec les migrant.es ainsi que les conditions de survie que rencontrent les personnes en exil en Europe. « Malgré la répression, nous ne baissons pas la tête. Celle-ci met en suspens nos vies mais impacte d’autant plus les personnes en exil. Le message transmis par les médias cherche à faire peur aux personnes solidaires. Nous répondons que nous n’avons pas peur. Nous savons notre position juste et fondée, celle d’être solidaire ! Nous sommes poursuivis pour cette solidarité ! Notre solidarité doit être plus forte que leur répression ! » Le procès des trois inculpé.es aura lieu ce jeudi 31 mai au tribunal de Gap. Un rassemblement de soutien y sera organisé, plus d’information sur la page Facebook.

Pour rappel les trois militant.es, deux Suisses et une Italienne ont été incarcéré.es, puis remis en liberté conditionnelle après avoir participé à une marche solidaire à la frontière franco-italienne. La marche avait été organisée en réponse aux actions d’un groupe identitaire qui affirmait y avoir fermé la frontière pour empêcher les mirgant.es d’entrer en France.

Solidarité avec les trois de Briançon

Solidarité avec les trois de Briançon

En pleine mobilisation sociale, un gérant d’un restaurant franchisé de l’enseigne a assigné en référé, le 15 mai, six grévistes pour « occupation illicite » du fast-food parisien de la gare de l’Est. Ces salariés comparaissaient jeudi au TGI de Paris. Alors que la direction demande au juge des référés l’interdiction « d’entraver par des piquets de grève la liberté du travail et du commerce », l’avocate des salariés affirme que les clients pouvaient entrer et sortir librement du fast-food.

Ce n’est pas un hasard si ce restaurant est la cible de la direction. Poumon de la mobilisation sociale, une dizaine de salariés en grève, des étudiants, des cheminots s’y relaient tous les jours depuis le 11 mai. Ils réclament une hausse des salaires à 13 euros de l’heure, la fin de l’évasion fiscale et l’arrêt des discriminations antisyndicales. Le McDonald’s de la gare de l’Est est ainsi géré avec 23 autres par l’homme d’affaires Michel Parmentier, mais aucun n’atteint le seuil de 50 salariés. L’objectif est d’empêcher le regroupement de ces restaurants en unités économiques et sociales (UES) et la création de comités d’entreprise, sans lesquels aucun accord ne peut être signé. Les employés n’ont aucun délégué syndical.

Le McDo en grève de la gare de l’Est

Le McDo en grève de la gare de l'Est

39 personnes ont été interpellées en marge et durant la « Marée populaire anti-Macron », qui s’est élancé dans les rues de Paris samedi après-midi, entre la Gare de l’Est et Bastille. Durant l’après-midi, de brefs heurts ont opposé des manifestants cagoulés aux forces de l’ordre. Selon la préfecture de Police, un policier a été blessé par un tir de mortier. 26 personnes ont été placées en garde à vue pour différents motifs : port d’arme, rébellion, participation à un groupement en vue de commettre des violences.

Lacrymogènes à la

Lacrymogènes à la