Le gouvernement français devrait prochainement créer, au sein de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), une unité spécialisée dans les logiciels espions qui travaillera aussi pour les services enquêteurs dans des procédures judiciaires. Le Service technique national de captation judiciaire (STNCJ) aura pour mission de travailler sur des logiciels capables d’extraire discrètement d’un appareil informatique des données pouvant être utiles à l’enquête (documents stockés dans la mémoire, frappe du clavier ou images affichées à l’écran).

La création du STNCJ doit remédier au fait que les logiciels espions n’ont quasiment jamais été employés dans des enquêtes judiciaires alors que la loi les autorise depuis 2011. Le code de procédure pénale autorise en effet leur utilisation dans les affaires de terrorisme, mais aussi pour un grand nombre de crimes ou délits commis en bande organisée. En 2015, selon la délégation parlementaire au renseignement, des logiciels espions n’avaient été utilisés qu’à six reprises dans des enquêtes. Pourtant, les enquêteurs sont confronté au recours de plus en plus fréquent de messageries comme WhatsApp ou Telegram. L’utilisation de logiciels espions permet dans certains cas cet obstacle, en captant les données avant qu’elles ne soient chiffrées.

Pour en savoir plus

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“Libérez nos frères”, “Libérons l’Afrique” ou encore “Nous sommes noirs, nous sommes humains” étaient quelques-uns des slogans scandés par de nombreux manifestants ce samedi 18 novembre devant l’ambassade de Libye à Paris, non loin des Champs-Élysées, à l’occasion d’un rassemblement organisé par le Collectif contre l’esclavage et les camps de concentration en Libye (CECCL). Un reportage de CNN, diffusé mardi 14, montrait une douzaine de migrants nigérians être vendus en esclavage à leur arrivée en Libye. Le rassemblement a évolué en manifestation et des heurts n’ont pas tardé à avoir lieu avec les forces de l’ordre. Les CRS a repoussé la foule qui se dirigeait vers l’Arc de Triomphe à coups de grenades lacrymogènes. Les forces de l’ordre ont ensuite été la cible de projectiles.

Au rassemblement anti-esclavage de Paris

Au rassemblement anti-esclavage de Paris

Plusieurs centaines de personnes ont participé aux « 3 jours de soutien aux prisonnières et prisonniers du mouvement kurde en Turquie » à Toulouse (voir notre article précédent).

L’OCML VP, membre de la campagne Celox, est notamment intervenue sur la répression contre les membres de l’ATIK et ceux du Bataillon International de Libération.

Une salle pleine pendant les débats.

Une salle pleine pendant les débats.

Depuis samedi en fin de journée, une centaine de militants avait investi l’ancienne école des Beaux-Arts de Nantes pour dénoncer les conditions d’accueil des mineurs étrangers isolés. Avec l’aide des réseaux sociaux une chaîne de solidarité s’est mise en place, afin de fournir matelas, couvertures, nourriture. A 14h, ce dimanche, à la demande de la Mairie propriétaire des lieux, une évacuation en urgence a été demandée. Une vingtaine de cars de militaires, 150 CRS, ont bouclé le quartier. Ils ont alors rassemblé les militants, majoritairement des étudiants, à l’intérieur du bâtiment. Puis un par un, encadrés par deux CRS, les ont fait sortir. Bilan de l’opération une interpellation et trois blessés.

Face à face ce dimanche à Nantes

Face à face ce dimanche à Nantes

Le 17 février dernier, un salarié de retour d’arrêt maladie se rend, avec huit délégués CGT, dans le bureau d’un chef d’équipe de l’usine Peugeot de Poissy afin de lui faire remarquer qu’il n’a pas respecté la réglementation concernant la reprise de service. Le chef d’équipe assure alors avoir été « séquestré ». Il se met en arrêt maladie et a déposé plainte. Du côté des neuf employés, on réfute toute séquestration. C’est aujourd’hui jeudi que le tribunal de grande instance de Versailles a entendu les neuf salariés du site industriel poursuivis pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivi d’une libération avant le 7e jour ». Cinq mois de prison avec sursis ont été requis à leur encontre. Décision le 12 décembre.

Début juillet, un délégué CGT de la même usine de Poissy, qui emploie 5 000 personnes, avait été condamné à six mois de prison avec sursis après une altercation avec un membre de l’encadrement. Le délégué a fait appel de cette condamnation (voir notre article).

Manifestation de soutien de novembre 2017 (archive)

L’armée a racheté la société Al-Tersana, sous-traitant égyptien du groupe français de construction navale Naval Group (ex-DCNS) dans la fabrication des corvettes Gowind, en 2007 lors de la vague de privatisation de l’ère Moubarak. Depuis, les ouvriers doivent se conformer à une discipline de travail drastique. En mai 2016, les ouvriers ont réclamé une augmentation de salaire, une couverture médicale et des primes. La police militaire a été envoyée pour interdire l’accès du chantier aux 2000 salariés qui tous ont été suspendus. 26 ouvriers sont poursuivis par la justice militaire, dont 14 pour incitation à la grève (voir notre article). Le prononcé du verdict a fait l’objet de 19 reports consécutifs. Le dernier est arrivé à échéance le 14 novembre 2017. Le tribunal militaire a autorisé le 15 novembre 2016 la remise en liberté sous caution des ouvriers à condition qu’ils démissionnent.

Après le licenciement massif, la direction d’Al-Tersana avait confié les travaux à des conscrits de l’armée, mais, confrontée à leur manque de qualification ainsi qu’aux pressions du commanditaire français, l’entreprise a réintégré 60% des anciens ouvriers, sans satisfaire aucune de leurs revendications. Naval Group demandant d’accélérer le travail pour réaliser dans les temps contractuels la construction des trois corvettes, Al-Tersana a réorganisé le travail selon la formule des trois-huit et a recouru à la main-d’œuvre des cadets d’écoles militaires âgés de 17 à 18 ans pour un « salaire » mensuel de 24 euros. Le 21 mars 2017, 3 ouvriers ont été tués et 5 autres blessés sur le chantier à la suite d’une fuite de gaz.

Mai 2016: Les grévistes du chantier d’assemblage des Gowind français à Alexandrie juste avant l’arrivée de l’armée

Mai 2016: Les grévistes du chantier d’assemblage des Gowind français à Alexandrie juste avant l’arrivée de l’armée

Kara, militante anarchiste qui était incarcérée depuis mai 2016 a été libérée. Femme trans, elle était incarcérée dans une prison pour hommes. Elle était accusée d’avoir lancé un plot contre une voiture de police dans l’affaire du quai Valmy. Le 10 mai 2016 après une manifestation contre les violences policières une voiture de police c’était faite attaquée et incendiée. Plusieurs personnes restent encore incarcérées ou recherchées. Lors du procès c’est un cumul de près de 30 ans de prison qui fut distribué aux différent.es accusé.es. Voir notre article précédent sur le verdict dans l’affaire du « Quai Valmy ».

La voiture de police incendiée Quai Valmy

Quatre personnes dont trois mineurs, interpellées à Cayenne dans la soirée de jeudi en marge de la visite d’Emmanuel Macron, ont été relâchées. Interpellés alors que les manifestations organisées par Pou Lagwiyann dékolé dans le centre de Cayenne avaient tourné en heurts avec les forces de l’ordre (voir notre article), les jeunes gens ne feront pas l’objet de poursuites pénales. A l’issue de leur garde à vue , les quatre manifestants ont fait « l’objet d’un rappel à la loi pour participation à un attroupement armé et pour violences avec arme », en fait des « jets de pierres ». Une cinquième personne interpellée jeudi avait été relâchée rapidement. Deux gendarmes mobiles et deux policiers avaient été légèrement blessés au cours de ces affrontements.

Affrontements à Cayenne

Affrontements à Cayenne

Un festival de solidarité avec les prisonnier.e.s du mouvement kurde en Turquie se tiendra du 16 au 18 novembre à Toulouse, avec des projections, concerts, discussions, expos, atelier d’écriture aux prisonnières, sérigraphie, et repas de solidarité.

Le programme complet sur IAATA.

Toulouse : Journées de solidarité avec les prisonnièr.e.s en Turquie du 16 au 18 novembre

Toulouse : Journées de solidarité avec les prisonnièr.e.s en Turquie du 16 au 18 novembre

Le premier jour de visite présidentielle de Macron a vu éclater des affrontements ont éclaté ce jeudi en fin de journée entre manifestants et forces de l’ordre devant la préfecture de Cayenne. Les incidents ont éclatés suite à la manifestation organisée par le collectif Pou Lagwiyann Dekole . À 20h15, les manifestants ont renversé les barrières dressées devant la préfecture, et ont fait face aux forces de l’ordre qui ont alors fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se sont poursuivis aux abords de la préfecture. Le commissariat a aussi été la cible de projectiles. Ce jeudi soir, la situation reste tendue près de la place des palmistes où manifestants et forces de l’ordre échangent jets de verre contre gaz lacrymogènes. A 23h30, heure locale, un hélicoptère survolait toujours les rues de Cayenne, plongées dans la fumée de gaz lacrymogène. Au moins cinq personnes ont été interpellées.

Affrontements à Cayenne