Une manifestation s’est déroulée ce samedi à Paris, à l’appel notamment d’associations antiracistes et de syndicats, pour protester contre les violences policières et soutenir Théo. Plusieurs dizaines de camions de CRS et gendarmes mobiles étaient postés sur les différents axes menant à la place et les personnes portant des sacs étaient fouillées. La station de métro République a également été fermée. Depuis la fin du rassemblement et la prise de parole des organisateurs, un groupe de quelques centaines de personnes a jeté des projectiles sur les forces de l’ordre. Les CRS ont chargé pour tenter de les disperser. Des tirs de gaz lacrymogènes ont été constatés. Deux policiers ont été légèrement blessés, selon une source policière.

Ce samedi place de la République

Ce samedi place de la République

Ce matin, un arrêté du ministère de l’Intérieur français vient programmer la généralisation du fichier TES (voir notre article) à toute la France métropolitaine selon un calendrier s’étendant du 21 février au 28 mars. Une mesure qui vient raboter la portée des promesses passées. Les vœux exprimés par le Conseil national du numérique, visant à mettre en pause ce processus, outre les solutions alternatives exposées par Inria cette semaine n’auront donc eu aucun effet. Ce fichier regroupant l’ensemble des informations du passeport français et de la carte nationale d’identité, dont les données biométriques (visage et empreintes digitales).

Dans un communiqué, toujours en ligne et cosigné avec la secrétaire d’État au numérique, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve avait promis que « dans le cadre d’une demande ou d’un renouvellement d’une carte nationale d’identité, le recueil et le versement des empreintes digitales du demandeur du titre seront soumis à son consentement express et éclairé ». Cette concession, qui faisait suite aux critiques de la CNIL, du CNNum et d’une tempête dans l’opinion, n’a pas été actée. L’article 10 du décret TES est resté intact : il prévoit que « le demandeur du titre est informé, au moment de la demande (…) du nombre et de la nature des empreintes digitales enregistrées dans le traitement ». Non qu’il puisse refuser un tel versement.

France: Le fichage TES sera appliqué tel quel

Sur Indymedia, un appel à rassemblement en solidarité avec Théo, violé par un policier en France, et contre la police. Rassemblement à 18h, Place Bara (derrière la Gare du Midi) ce vendredi 17 février.

Mise à jour 17/2
19:45: La plupart des gens présents sur place ont été arrêtés avant le début de la manifestation. On ne sait pas exactement combien de personnes ont été arrêtées (peut-être une trentaine). Elles ont été transférées vers les casernes d’Etterbeek. La police était présente en force derrière la Gare du Midi, de nombreuses patrouilleuses et combis ainsi que plusieurs voitures banalisées. L’hélicoptère a également été sorti.

22.15: Le gros des arrêtés n’aurait pas été emmené aux casernes mais dans un autre commissariat. Comme d’habitude pour ce genre de manifestation, la police a arrêté au hasard et embarqué de nombreuses personnes qui passaient par là.

Rassemblement

Rassemblement

Quelques centaines de manifestants se sont rassemblés hier mercredi en fin de journée dans le nord de Paris pour dénoncer les violences policières en lien avec l’affaire Théo, donnant lieu à des quelques heurts avec les forces de l’ordre et des dégradations Sous le métro aérien Barbès, étroitement quadrillés par les forces de l’ordre et débordant sur la chaussée, des manifestants ont allumé des fumigènes, brûlé des poubelle, jeté des projectiles contre les policiers, qui ont chargé et en effectué des tirs nourris de gaz lacrymogènes. En scandant « tout le monde déteste la police » ou « la police est raciste », des groupes ont tenté à plusieurs reprises de quitter le carrefour Barbès pour partir en cortège, avant d’être refoulés au moyen de lacrymogènes. Des groupes de manifestants se sont alors dispersés du côté de République, entre le Cirque d’hiver et le quartier du Marais.

A Rouen, la manifestation a donné lieu à des affrontements se soldant par deux blessés légers et 21 interpellations. Des vitrines ont été brisées et de nombreuses poubelles incendiées. A Lille, une partie des 500 manifestants a prolongé le défilé en retournant dans des ruelles où ils ont provoqué quelques dégâts. Une jeune fille a été interpellée.

Les incidents à Barbès

Les incidents à Barbès

Des sas de contrôle automatisés des passeports intégrant une technologie de reconnaissance faciale, conçu par le groupe portugais Vision-Box, sont désormais opérationnels pour les Eurostar au départ de la Gare du Nord, à Paris. Les mêmes sas étaient utilisés à la gare Saint-Pancras de Londres depuis l’Euro 2016. Réservés aux citoyens européens majeurs disposant d’un passeport biométrique, les sas automatiques « vb i-match » vérifient l’identité du voyageur à l’aide de la technologie de reconnaissance faciale, le tout en quelques secondes. Le système intègre aussi la reconnaissance des empreintes digitales et de l’iris. Après Londres et Paris, Eurostar prévoit d’installer les mêmes sas à la gare de Bruxelles-Midi, mais n’est pas encore en mesure d’annoncer à quelle date.

Le nouveaux portiques

Le nouveaux portiques

Arrivé à bord de 200 bus, de centaines de voitures, environ 20 000 Kurdes de France et d’Europe du Nord se sont déplacés pour leur manifestation annuelle à Strasbourg. Les communautés kurdes des pays du Sud de l’Europe organisent en parallèle leurs propres rassemblements pour la libération d’Abdullah Ocalan et de tout les prisonniers politiques kurdes. Outre la manifestation de ce samedi à Strasbourg, une veille permanente est organisée depuis 4 ans devant le Comité anti-torture du Conseil de l’Europe, situé également à Strasbourg.

Manifestants à Strasbourg

Manifestants à Strasbourg

Dans le cadre de la campagne de soutien aux internationalistes qui combattent Daesh au Rojava (voir rojava.xyz), le Secours Rouge a récemment réalisé avec l’OCML Voie Prolétarienne une vidéo « Guerre en Syrie: Décryptage ». Nous publions également a cette occasion une interview réalisée il y a quelques semaines.


 

Solidarité révolutionnaire avec le Rojava

Solidarité révolutionnaire avec le Rojava

Après Bobigny (voir notre article) samedi et Argenteuil (où un bus a été caillassé et 11 personnes interpellées) dimanche soir, de violents incidents ont éclaté aux Ulis (Essonne) dans la nuit de dimanche à lundi et dans les Yvelines. Le commissariat des Ulis (Esonne) a été attaqué dans la nuit de dimanche à lundi. Trois vagues successives d’attaque du commissariat ont eu lieu, entre 23h30 et 4h du matin. Une vingtaine de personnes auraient jeté des cocktails Molotov et pierres sur l’édifice public. Trois voitures des forces de l’ordre ont été détériorées, plusieurs voitures de particuliers ont également brûlé à cause des cocktails Molotov. Tous les effectifs de police de nuit du département ont été mobilisés.

Véhicules incendiés devant le commissariat des Ulis

Véhicules incendiés devant le commissariat des Ulis

Vitres cassées, gaz lacrymos, jets de projectiles, voitures et un camion-régie RTL incendié: des incidents ont éclaté samedi à Bobigny en marge d’un rassemblement de milliers de personnes réclamant « justice pour Théo ». Encadrés par des forces de police déployées massivement, les manifestants, dont de nombreux jeunes, se sont réunis devant le tribunal de cette ville de Seine-Saint-Denis. Bobigny est à seulement une dizaine de kilomètres d’Aulnay-sous-Bois. Au total trente-sept personnes ont été interpellées dans la soirée de samedi

D’autres rassemblements ont eu lieu en France. A Rouen, quelque 200 personnes ont manifesté dans un climat tendu. Des abribus ont été dégradés, des poubelles incendiées et une caserne de gendarmerie dégradée – il y aurait eu deux interpellations pour attroupement. En revanche, les manifestations de Caen, Toulouse et Nantes se sont déroulées dans le calme.

Les incidents à Bobigny

Les incidents à Bobigny

Le viol par des policiers de Théo, jeune homme d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) continue à soulever la colère et à mobiliser. Mercredi soir, des tirs de mortier artisanal ont été observés dans le quartier du Pavé-Neuf à Noisy-le-Grand, ainsi que plusieurs départs de feu. De nombreux policiers ont été dépêchés sur place. Des tirs de flashball ont été signalés. Neuf personnes ont été interpellées, qui s’ajoutent aux dizaines de personnes déjà arrêtées.

Des manifestations ont eu lieu jeudi soir à Rennes et à Lille en soutien à Théo. A Lille, la manifestation a eu lieu derrière la banderole «Justice pour Théo et pour toutes les victimes de violences policières». La manifestation, qui n’était pas déclarée en préfecture, a duré pendant plus de deux heures dans la ville. Les manifestants ont tenté de se rendre devant le commissariat central, mais ont été empêchés par un barrage de policiers.

La manifestation de Renne

Edit: Ce sont finalement 25 personnes ont été interpellées jeudi soir en Seine-Saint-Denis, après une cinquième nuit d’incidents (véhicules et poubelles incendiés, jets de projectiles etc.)

La manifestation de Renne