Un amendement caché dans la loi « Narcotrafic » pourrait signer la fin du chiffrement en France. Sous le prétexte de lutte contre le crime organisé, le Sénat veut obliger WhatsApp, Signal et Telegram à installer une porte dérobée dans leurs messageries permettant aux forces de l’ordre d’avoir un accès illimité aux messages privés. Cette proposition, discrètement glissée par le sénateur Cédric Perrin, prévoit que toutes les plateformes de messagerie chiffrée livrent les conversations aux autorités sous 72 heures, sous peine de lourdes amendes. Une attaque frontale contre la vie privée, dénoncée par les défenseurs des libertés numériques, par Google et Apple. Officiellement, il s’agit de traquer les narcotrafiquants, en réalité, c’est une surveillance de masse qui se met en place, avec zéro transparence et aucun débat public. Le gouvernement avance l’excuse de la sécurité, un outil qui sert contre les criminels aujourd’hui servira demain contre les opposants politiques, les journalistes, les militants.

La cérémonie d’inauguration du régiment de cyberdéfense s’est déroulée le 27 février. Le régiment est une « armée de Terre de combat » dans les domaines numérique et cyber. La  nouvelle unité est basée en Bretagne et comptera, d’ici à 2030, 400 hommes et femmes spécialistes de la cybersécurité. Le régiment prend appui sur les 807e et 808e compagnies de transmissions (CTRS) et le bureau cyber de la brigade d’appui numérique et cyber (BANC). Ce régiment aura pour missions le déploiement des centres des opérations de sécurité (SOC) tactique, la défense des réseaux amis à distance, des groupes d’intervention cyber (GIC) préventive ou réactive et l’armement des groupes de combat numérique (GCN). Il aura aussi la connaissance de l’espace numérique ami et ennemi, la lutte informatique adaptée aux systèmes d’armes et la fonction audit de l’armée de Terre, l’appui des entités du régiment et l’armement de ses unités opérationnelles et devra assurer la fonction centre technique de la lutte informatique défensive de l’armée de Terre ainsi que l’appui auprès des autres entités du régiment.

1 700 personnes étaient présentes ce dimanche à une manifestation régionale à Lorient ( Bretagne) contre l’extrême droite et pour une Bretagne ouverte et solidaire à l’appel d’une centaine d’associations et de collectifs de gauche. Le parcours du cortège a été semé de tags, collages, de bris de vitrines, la vitrine du local du Parti socialiste (PS) a subi l’assaut des manifestants en colère, ainsi que des vitrines d’agences d’intérim ou de distributeurs bancaires. De nombreux slogans ont été scandés tel que : « le fascisme, c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève », des pancartes étaient brandies mentionnant: « pas de répit pour les fachos » ou « Bretagne anti fasciste ». Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes, les manifestants ont riposté par des tirs de mortiers et de jets de pierres.Trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.

La décision est historique, les travaux de l’A69 vont devoir s’arrêter. Le tribunal administratif de Toulouse a décidé ce jeudi 27 février d’annuler l’autorisation environnementale du chantier. Après deux ans de travaux sous haute tension entre Castres (Tarn) et Verfeil (Haute-Garonne), à l’est de Toulouse, la justice annule l’arrêté préfectoral autorisant la suite des travaux. Déclarés illégal, le chantier de l’A69 doit s’arrêter. Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, indique « l’État va faire appel de cette décision « ubuesque », qui voit un chantier avancé aux deux tiers être arrêté du jour au lendemain ». Atosca pourrait aussi faire appel. Un recours devant le Conseil d’État est également possible. Une « avancée considérable pour le droit de l’environnement ». Le collectif d’opposants « La Voie est libre » salue cette décision.

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Suite à l’annonce de la dissolution du Collectif Palestine Vaincra (voir notre article) et la nouvelle manœuvre juridique pour prolonger la détention de Georges Abdallah (voir notre article), plusieurs organisations appellent à manifester ce samedi 1er mars à 11H au départ du métro Jean Jaurès à Toulouse.

Jeudi 27 février à Montpellier, un procès aura lieu contre José-Luis Moraguès, militant BDS/Urgence Palestine, qui est poursuivi pour « diffamation publique » par plusieurs personnalités politiques suite à la publication d’un visuel sur les réseaux sociaux dénonçant la complicité d’institutions locales avec le génocide en cours en Palestine. Un rassemblement de soutien est organisé au même moment devant le tribunal judiciaire dès 13H30.

Quatre militants CGT de la centrale à charbon EDF de Cordemais (Loire-Atlantique) ont été sanctionnés et trois étaient convoqués en commission disciplinaire mardi 18 février. Cette répression syndicale intervient suite aux actions menées par les militants CGT pour la sauvegarde de l’emploi et la reconversion écologique de l’usine.

En novembre 2024, les 500 salariés de l’usine de Cordemais ont appris brutalement la fermeture de leur usine d’ici à 2027, alors qu’ils avaient porté le projet « Eco-Combust », accompagné par la CGT locale, qui  consistait à remplacer le charbon par un combustible nommé « black pellet », soit de petits morceaux de bois compressés issus des déchets de l’ameublement. Une cinquantaine de travailleurs se sont réunis devant la direction régionale d’EDF à Nantes en solidarité avec les trois derniers syndicalistes convoqués.

La cour d’appel de Paris a reporté ce jeudi au 19 juin sa décision sur la libération du militant pro palestinien Georges Abdallah détenu depuis 40 ans. La cour a ajourné sa décision afin que le détenu de 73 ans puisse justifier de l’indemnisation des parties civiles, selon une source judiciaire et son avocat, Me Jean-Louis Chalanset, qui a dénoncé devant la presse « une mesquinerie juridique ». Georges Ibrahim Abdallah s’est toujours refusé à cette indemnisation. La préfecture de police a interdit des manifestations de soutien prévues mercredi soir en région parisienne, estimant qu’elles pourraient troubler l’ordre public. À Toulouse, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour réclamer la libération de celui qui compte parmi les plus anciens détenus du pays. D’autres initiatives ont eu lieu, notamment à Bruxelles.

Ce 20 février, le Conseil d’État a validé le décret de dissolution du « Collectif Palestine Vaincra » (CPV).
En février 2022, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur à l’époque, signera le décret de dissolution de CPV en mars 2022. Le juge des référés répondra en faveur du Collectif (voir notre article). Le 27 janvier de cette année, la dissolution administrative était jugée sur le fond (voir notre article) avec le verdict qui est tombé ce jeudi confirmant la dissolution.

Mardi 11 février, les députés français ont approuvé un nouveau texte de loi  pour faire régner l’ordre et la sécurité dans les transports en commun. Proposé en décembre 2023, le projet avait été remanié par l’Assemblée nationale au mois de novembre dernier, avant d’être questionné dans l’hémicycle au début de la semaine. Si le texte est validé, les forces de sécurité de la SNCF et de la RATP pourront bientôt procéder à des palpations,  intervenir sur la voie publique, aux abords des gares (elles n’avaient jusqu’à présent que l’autorisation de patrouiller et d’agir dans l’enceinte des gares). Les contrôleurs pourront être équipés de caméras piétons, pour filmer leurs interventions. Les agents de la RATP pourront également consulter les images de vidéosurveillance des rames et des stations.

La loi crée de nouveaux délits, allant du trainsurfing aux « incivilités d’habitudes », comme le fait de poser ses pieds sur les sièges, ou de dégrader le matériel. Les peinses seront plus sévères pour certaines infractions déjà sanctionnées, comme l’oubli de bagage nécessitant l’intervention de démineurs. Il sera aussi possible d’interdire l’entrée en gare aux personnes qui troublent l’ordre public, ou qui refusent de se soumettre à la fouille de leur bagage, ainsi qu’à une palpation.