Le gendarme qui a lancé la grenade responsable de la mort de Rémi Fraisse lors de heurts avec les forces de l’ordre sur le site du barrage de Sivens a été placé en garde à vue. Le parquet de Toulouse a ouvert une information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Cette enquête, ouverte contre X, vise des « faits commis par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions ». Deux juges d’instruction ont été désignés pour mener les investigations.

Une enquête administrative, demandée début novembre par le ministre de l’Intérieur à l’Inspection générale de la gendarmerie (IGGN), avait écarté, début décembre, toute faute professionnelle des gendarmes.

France: Un gendarme inculpé pour la mort de Rémi Fraisse

Le chef du gouvernement français a annoncé que des détenus considérés comme radicalisés seraient confinés d’ici la fin de l’année dans des quartiers spécifiques dans quatre prisons du pays, afin qu’ils soient isolés des autres. Une première expérience du genre est en cours depuis la mi-octobre à la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne. Il a aussi souligné la prétendue nécessité de régulièrement renforcer les services en charge du renseignement intérieur et la juridiction antiterroriste. Il a promis de déployer les moyens nécessaires pour parvenir à cet objectif.

Le premier ministre a également demandé à son ministre de l’Intérieur de lui soumettre des propositions de renforcement d’ici huit jours. Elles devront notamment concerner Internet et les réseaux sociaux. Il a aussi ajouté que les noms de tous les individus condamnés ou mis en examen pour terrorisme seront regroupés dans un fichier. Ces personnes devront déclarer leur adresse et signaler leurs changements de domicile, afin de faciliter leur suivi.

Les neuf grévistes de Leroy-Somer qui avaient été assignés devant le tribunal de grande instance d’Angoulême le 30 décembre dernier suite au blocage de l’usine et de la fonderie de Rabion sont convoqués par la direction de l’usine. Lundi prochain, 19 janvier, elle leur notifiera une sanction. Ils sont tenus pour responsables de dégradations constatées le premier jour de la grève, le 17 décembre.

France: Procédures contre 9 grévistes de Leroy-Somer

Alors que le second acte de la loi contre « L’apologie du terrorisme » entrait en vigueur ce 10 janvier, permettant notamment d’arrêter les personnes qui feraient « l’apologie du terrorisme » sur les réseaux sociaux. C’est évidemment un effet d’annonce puisque les auteurs de ces ‘apologies’ étaient déjà arrêtés auparavant. Les Ministres de l’Intérieur de 11 pays (L’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, la Pologne, l’Espagne, la Belgique, la Suède, les Pays-Bas, le Danemark, l’Autriche et la France) ont fait une déclaration commune d’intention de contrôler plus encore les réseaux sociaux. Le but de ces pays européens étant d’aboutir à des accords avec les fournisseurs de services pour effacer plus rapidement les contenus qui feraient l’apologie du terrorisme.
Dans la même veine ‘post-charlie’, plusieurs élus français font à présent appel à un ‘Patriot Act à la française’. Le Patriot Act américain permettant entre autres de saisir sans mandat du matériel (informatique ou autre) et de détenir sans limites de temps des suspects de ‘terrorisme’.

16 avocats du mouvement basque ont été arrêtés ce matin du 12 janvier lors d’une opération de la police espagnole. Ceux-ci se dirigeaient vers la Cour Spéciale Espagnole pour le premier jour d’un procès contre 35 indépendantistes basques. Il y a deux jours, le 10 janvier, 80.000 personnes manifestaient à Bilbao pour les droits des prisonniers politiques basques qui sont 480 à être dispersés dans des prisons en France et en Espagne, imposant aux familles qui voudraient les visiter d’interminables trajets réguliers.

Le 10 janvier 2015 à Bilbao.

Le 10 janvier 2015 à Bilbao.

Évoqué régulièrement ces dernières années : la possibilité de créer un plan vigipirate en Belgique revient sur le devant de la scène avec la montée des niveaux d’alertes anti-terroristes en France et en Belgique. Pour le dire simplement : le plan vigipirate consiste à donner un cadre légal à la présence de militaires en armes dans la rue et à les y déployer dés que l’anti-terrorisme le juge nécessaire. Les Ministères de l’Intérieur et de la Défense préparent actuellement une proposition au gouvernement. Notons que cette proposition a bien plus de chances d’aboutir à présent puisque ses plus fervents défenseurs sont le Mouvement Réformateur et la N-VA qui ont déjà proposé plusieurs fois la création d’un ‘Plan vigipirate belge’ ces dernières années.

EDIT :
Comparés aux quatre niveaux d’alerte français (voir image), voici les quatre niveaux d’alerte de l’OCAM (Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace, anti-terrorisme belge) :
– « Niveau 1 ou FAIBLE » lorsqu’il apparaît que la personne, le groupement ou l’événement qui fait l’objet de l’analyse n’est pas menacé;
– « Niveau 2 ou MOYEN » lorsqu’il apparaît que la menace à l’égard de la personne, du groupement, ou de l’événement qui fait l’objet de l’analyse est peu vraisemblable;
– « Niveau 3 ou GRAVE » lorsqu’il apparaît que la menace à l’égard de la personne, du groupement ou de l’événement qui fait l’objet de l’analyse est possible et vraisemblable;
– « Niveau 4 ou TRES GRAVE » lorsqu’il apparaît que la menace à l’égard de la personne, du groupement ou de l’événement qui fait l’objet de l’analyse est sérieuse et imminente.

Les 4 niveaux du Plan Vigipirate français.

Les 4 niveaux du Plan Vigipirate français.

Le site du ministère français de la défense a été inaccessible plusieurs heures mardi matin, puis de nouveau perturbé par intermittence en début d’après-midi. La technique utilisée serait “celle du déni de service distribué (DDoS)”, consistant à submerger les serveurs de requêtes pour les rendre inaccessibles ou les perturber. Le groupe Anonymous OpGPII a revendiqué sur Twitter cette attaque. Cette action aurait pour objectif de rendre hommage à Rémi Fraisse, le jeune écologiste tué par une grenade des gendarmes lors d’une manifestation contre la construction du barrage de Sivens.

Leroy Somer est l’un des leader mondiaux de la fabrication de moteurs électriques est le premier employeur privé de la région et le premier de Charente. Les travailleurs en grève depuis le 17 décembre ont déjà passé, pour certains d’entre eux, deux réveillons dans le froid. Ils réclament le versement d’un 13ème mois pour compenser la perte de primes et la faiblesse des salaires. Le 31 décembre, le Tribunal de Grande Instance d’Angoulême qui avait été saisi par la direction a déclaré la grève légale mais a ordonné la fin du blocus du site du Rabion.

Les salariés en grève ne sont plus postés devant les entrées permettant le passage des camions qui peuvent désormais approvisionner l’usine mais devant une entrée administrative.Ils se relayent pour tenir le piquet de grève 24h/24. La direction a mandaté ce lundi des huissiers pour constater le blocage de cette entrée en voulant démontrer que les voitures ne pouvaient pas entrer.

France: La direction de Leroy Somer veut interdire tout piquet

Autour du 15 novembre 2014, l’ensemble du site qui hébergeait les archives du journal Cette Semaine (1992-2009) et les Brèves du désordre depuis 2003 a subi une attaque informatique massive. Le lien que nous avions établi à partir de notre page ‘contre-information’ était mort. Le site a été rétabli. On peut désormais retrouver l’ensemble ici :
– Site du journal Cette Semaine et ses annexes : cettesemaine.info
– Site des Brèves du désordre (2003-2013) : cettesemaine.info/spip
– Site des «nouvelles» Brèves du désordre (2013 à maintenant) : cettesemaine.info/breves