On sait que la lutte contre le « terrorisme islamiste » ouvre la porte à une série de lois et de pratiques répressives qui se généralisent dans un second temps. C’est la possibilité de fermer des sites pour un contenu politique sans décision de justice qui est maintenant envisagée. Lundi 23 juin, le ministère de l’intérieur français a fait parvenir à la Commission européenne l’article 6 du projet de loi, qui vise à permettre le blocage administratif, sans passage par un juge, des sites djihadistes.

Le texte prévoit la possibilité pour « l’autorité administrative » de demander aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer « sans délai » l’accès à des sites incitant au terrorisme. Un juge interviendra a posteriori et indirectement dans la procédure : un magistrat désigné par la chancellerie contrôlera « les modalités d’établissement, de mise à jour et de communication » de la liste des sites bloqués. Cette intervention du juge sera précisée par décret. Les fournisseurs d’accès à Internet devront également proposer à leurs abonnés un moyen simple de signaler les sites incitant au terrorisme, et devront les dénoncer aux autorités, comme ils doivent déjà le faire pour certaines activités illégales (pédopornographie). L’examen en Conseil des ministres est prévu au début du mois de juillet. L’examen du projet de loi est prévu au Parlement lors de sa session extraordinaire de juillet.

Au 9e jour de grève à la SNCF à l’appel de la CGT et de Sud-Rail contre la réforme ferroviaire, la CFDT dénonce des «exactions commises à l’encontre des cheminots non-grévistes» et «demande des mesures de protection pour tous les cheminots». Le syndicat, qui a signé la semaine dernière un accord avec le gouvernement, dénonce «Il y a eu des pneus crevés, des voitures peintes en jaune, des mails de menaces». Les briseurs de grève se font traiter de «collabos» et de «vendus». Mercredi la porte du local de la CFDT à Caen a été peinte en jaune et couverte d’une pétainiste.

La police anti-émeute française a tiré des gaz lacrymogènes, hier mardi, sur les cheminots en grève. Les heurts sont survenus, après que 3.500 manifestants grévistes eurent bouclé plusieurs rues, près de l’Assemblée nationale, en tentant d’y accéder. Les grévistes protestaient contre le plan du gouvernement français pour la réforme à la SNCF. Les protestations ont débuté, il y a une semaine, et se sont intensifiés, graduellement, à l’approche de la présentation du projet de loi dudit plan, à l’Assemblée nationale, ce mardi.

France: Heurts entre policiers et cheminots grévistes

Quatre mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende. C’est la peine prononcée ce lundi par le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) contre deux officiers de gendarmerie pour avoir retenu arbitrairement un syndicaliste lors d’une visite dans l’Allier de Sarkozy, alors président de la République. C’était le 25 novembre 2010, en plein conflit sur la réformes de retraites. Ce jour-là, un syndicaliste de SUD, qui avait eu l’intention de manifester contre la réforme des retraites, avait été interpellé à la sortie de son travail. Il avait été maintenu à la gendarmerie du Mayet-de-Montagne toute une matinée, jusqu’au décollage de l’hélicoptère de Sarkozy.

Suite à la manifestation de Nantes du 22 février, une première vague d’arrestations a eu lieu fin mars : 9 personnes sont interpellées à leur domicile sur la base de photos. Suite à ce coup de filet, une personne est condamnée à un an de prison ferme à Carquefou. Une autre des personnes sera jugée le 19 juin. Depuis, une nouvelle personne a été arrêtée à Paris. Suite à un contrôle de police, elle est interpellée et transférée à Nantes. Elle ne déclare rien lors de sa garde-à-vue et refuse la comparution immédiate. Conséquence : un séjour à la prison de Carquefou jusqu’à son procès, le 27 juin, à Nantes. Les chefs d’inculpation retenus sont dégradations et violence contre agent.

Mardi 27 mai, une autre personne est interpellée en pleine rue par des policiers en civil. À nouveau, elle est transférée à Nantes au motif de sa participation à la manifestation du 22 février. Elle aussi refuse la comparution immédiate. En attendant la date de son procès, le 19 juin, elle est soumise à un contrôle judiciaire. Chefs d’inculpations retenus sont dégradations avec circonstances aggravantes, participation à un attroupement armé, refus d’ADN et refus de signalétique.

France: Rassemblement demain à Nantes

Quelque cinq mille personnes, venues de toutes les provinces du Pays basque, ont parcouru les rues de Bayonne samedi 14 juin en fin d’après-midi. Trois mots d’ordre étaient avancés : « droits de l’homme, résolution (du conflit basque) et paix (au Pays basque) ». Avaient appelé à cette manifestation la quasi-totalité des partis politiques, de nombreuses associations actives à Bayonne et dans sa région, qu’elles soient sociales, culturelles ou de soutien aux prisonniers, tant en France qu’en Espagne. Mais également près de 300 élus locaux du Pays basque français.

La situation des prisonniers basques était au centre de cette mobilisation. Ils sont 103 en France et 365 en Espagne, essentiellement à cause de dossiers liés aux actions d’ETA. Les comités de soutien à ces personnes incarcérées mettent en avant deux revendications : comme le permettent les lois en France ainsi qu’en Espagne, que les prisonniers soient rapprochés de leurs familles, et que ceux d’entre eux qui sont gravement malades puissent bénéficier d’un régime permettant les soins approfondis à l’extérieur des établissements. Par exemple pour Ibon Fernandez, dit Susper, incarcéré à Lannemezan (Hautes Pyrénées) et atteint de sclérose en plaque : sa requête de libération doit être examinée par la justice le 20 juin.

Pays basque: Manifestation pour les prisonniers politiques à Bayonne

Le débat sur la réforme pénale, péniblement arrivé en première lecture à l’Assemblée nationale après deux ans de procédures se poursuivent, avec notamment l’examen de l’amendement 406 déposé par six députés UMP. En plein scandale Bygmalion-Copé-Comptes de Sarkozy, ces élus ont proposé que «Pour les crimes qui ne portent pas directement atteinte à une personne physique, des peines adaptées, définies par décret, sont prononcées.» Selon les motifs évoquent la surpopulation des prisons… Devant le tollé soulevé, le groupe UMP s’est désolidarisé de ce texte.

Mais un autre est en passe d’être discuté à l’Assemblée. Porté par huit députés UMP, il s’inspire de la proposition de résolution de Frédéric Lefebvre, l’ancien conseiller de Sarkozy alors ministre de l’Intérieur, qui a déclaré que «La délinquance en col blanc, la délinquance financière n’a rien à faire en prison. Il faut la condamner à des peines financières lourdes susceptibles d’affecter le patrimoine du délinquant financier, qui aujourd’hui retrouve l’intégralité de ses biens (…) après son séjour dans les quartiers V.I.P du système carcéral.» alors que «La petite délinquance comme on dit, les primo-délinquants, à partir du moment où ils présentent un risque pour la société doivent aller en prison. Tous ceux qui risquent de tomber dans la délinquance doivent en tout cas avoir peur d’aller en prison.»

Les gendarmeries de Huelgoat (Finistère) et d’Uzel (Côtes-d’Armor), en Centre-Bretagne, ont été la cible de jets de cocktails molotov qui n’ont pas occasionné de dégâts, dans la nuit d’hier à aujourd’hui. Le sigle ARB (Armée révolutionnaire bretonne) a été tagué sur un muret de la gendarmerie d’Uzel et sur le portail de celle de Huelgoat, qui a essuyé deux jets de cocktails molotov, au niveau de l’entrée de la brigade et de la façade.

Le parquet de Brest, initialement chargé de l’enquête, s’est dessaisi vendredi au profit de la section anti-terroriste du parquet de Paris, procédure habituelle lorsqu’il y a des revendications affichées.
A Uzel, trois cocktails molotov ont été jetés sur les locaux administratifs de la gendarmerie.

Sonja Suder et Christian Gauger, anciens militants des Cellules Révolutionnaires, avaient été extradés de France vers l’Allemagne en septembre 2011. e 12 novembre dernier, après lecture du verdict de leur procès, notre camarade Sonja Suder sortait libre du tribunal de Francfort. Christian Gauger, lui, avait été mis hors de la procédure en raison de son état de santé. Le 14 juin ils viendront à Paris

Programme :
· A 12h : au 67 rue de la Mare (M° Pyrénées) à l’ancienne ’’Maison-abri’’ : Rencontre / aubade / casse-croûte / manif en musique jusqu’à « L’Espace Louise Michel » …
· A 14h30 : départ collectif pour « Le Condensateur », 43 rue de Stalingrad à Montreuil (M° Mairie de Montreuil) Prendront la parole en ouverture Sonja, les avocats, français et allemands, Oreste, et quelques autres camarades. Dans une autre salle seront présentés des documents visuels et sonores. Un débat pourra s’ouvrir.

Une nouvelle maison avait été ouverte à Calais le week-end du 31 mai au 1 juin rue Masséna. Après une semaine sans s’être fait remarquée (pour éviter une expulsion sans procès, possible dans les premières 48 h), l’occupation est rendue publique le dimanche 8 juin. Le jour même, la police passe une première fois accompagnée d’une personne de l’O.P.H (Office Public de l’Habitat) de Calais qui tente d’ouvrir la porte; la police refuse alors de prendre les preuves d’occupation qui lui sont présentées (attestation de justice, photos, captures d’écrans) réunis d’une part dans un courrier cacheté et fermé (pris en charge par la poste le 2 juin ) et d’autre part en un ensemble de feuilles consultables séparément.

Lundi 9 juin, une demi compagnie de CRS se présente avec le propriétaire. A grand coup de bélier, les CRS détruisent la porte d’entrée, sans même demander si les occupants veulent sortir. Les quatre personnes présentes sont interpellées, menottées puis embarquées . Les policiers légitiment leur opération via le témoignage d’un voisin (« ami du propriétaire » selon ses propres mots) qui affirme que le logement était vide le dimanche 8 juin à 5 heure du matin. Les habitants dormaient dans la maison à cette heure. Trente minutes après l’évacuation, les services de la ville sont déjà là pour « sécuriser » la maison.

La garde à vue ne sera notifiée qu’une fois que les quatre personnes interpellées en cellules. Une personne sera privée d’eau et de couverture tout au long de sa détention (20 heures) et une autre devra attendre plusieurs heures pour récupérer son inhalateur alors qu’elle est asthmatique. Des quatre personnes arrêtées deux comparaîtront sous leur identités le 22 juillet prochain au TGI de Boulogne-sur-mer pour refus de soumission au prélèvement D’ADN et d’empreintes digitales. Les deux autres personnes enregistrées sous X comparaîtront pour les mêmes motifs.

France: Encore un squat expulsé à Calais