En mai 2011, à l’appel de la CGT, dans la perspective d’un plan sociale, une grève à l’usine de papier adhésif Raflatac, à Pompey. Dans la nuit de 24 au 25 quand les gendarmes font leur ronde, le piquet de grève compte une quinzaine de salariés groupés autour d’un feu de palette menaçant. Plus tard, appelé pour une intrusion dans l’usine, les gendarmes remarquent nettement un feu de palettes qui lèche le portail métallique. Le lendemain, les mêmes gendarmes reviennent pour des investigations et notent que le portail est ceintré, qu’une caméra de vidéosurveillance a été dégradée, qu’une barrière et des feux tricolores ont été brisés, un mât et son drapeau détériorés. En plus, la direction assure que toute la machinerie électrique du portail est hors service.

Trois salariés de la société, dont le secrétaire CGT du comité d’entreprise reconnaissent avoir pénétré dans l’usine. Le parquet de Nancy a sollicité un mois avec sursis. Raflatac demande près de 160.000 € de dommages et intérêts, une sommes absurde visant à faire payer aux trois salariés les conséquences de l’intégralité de la grève. Décision le 22 juin.

Les salariés grévistes de Keolis (conducteurs de bus) occupent depuis vendredi, le bureau du directeur des Transports Urbains de Blois. Comme la reprise des négociations prévue hier après-midi a été reportée à aujourd’hui, certains s’apprêtaient à passer une nouvelle nuit dans les locaux des TUB. La direction a envoyé un huissier pour enjoindre les grévistes à évacuer les locaux (photo). Devant leur refus, un constat d’occupation illégale, préalable à une éventuelle action en justice a été dressé.

France: Un huissier chez les grévistes de Keolis

Ce lundi, quatrième jour d’audience, le procureur du tribunal correctionnel de Paris Olivier Christen a requis des peines de prison ferme à l’encontre des six jeunes poursuivis pour association de malfaiteurs à visée terroriste. Christen a demandé au tribunal que le prévenus soient déclarés coupables de tous les faits qui leurs sont reprochés: association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste pour les six et détention et/ou transport de matières explosives ou inflammables, fabrication d’engins incendiaires selon les cas. Il maintient donc la qualification terroriste des faits, déclarant ‘qu’une tentative d’atteinte aux biens (et pas aux personnes) entre dans le registre des actes qui visent à troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur’. Il a également ajouté que les liens entre les prévenus, les similitudes entre les modes opératoires et les traces ADN retrouvées permettent de les déclarer coupables.

Rappelons que les six sont accusés d’avoir, de manière concertée, tenté de commettre plusieurs actes de sabotage en utilisant des engin incendiaires contre une armoire électrique de la SNCF en 2006 et une dépanneuse de police en 2007, ce qu’ils ont nié durant tout le procès tout en affirmant leurs opinions politiques mais en rejetant toute appartenance à une prétendue ‘mouvance anarcho-autonome francilienne’. Des peines de trois à un an de prison ont été requises. Aujourd’hui, les plaidoiries de la défense, déjà commencées hier, clôtureront la dernière audience.

Depuis près de 600 jours, les ouvriers de l’usine Fralib (groupe Unilever) de Gémenos (Bouches-du-Rhône) sont en lutte pour empêcher la fermeture de leur usine, la seule en France à produire les thés Lipton et les tisanes Eléphant. Craignant que la direction ne déménage les machines, les salariés avaient réinvestis le site le 11 mai dernier, occupation suite à laquelle le président d’Unilever avait saisi la justice pour réclamer l’expulsion immédiate des occupants. Mercredi, le juge des référés du tribunal de grande instance de Marseille a ordonné ‘l’expulsion, à compter du 1 juin 2012, avec la concours de la force publique si nécessaire, de toute personne gênant les accès au site de la société Fralib’.

Au troisième jour du procès antiterroriste « de la dépanneuse » ou « des mauvaises intentions », le tribunal s’est attelé à définir la nature de la “mouvance anarcho-autonome francilienne” à laquelle, selon l’accusation, appartiendraient les prévenus. Il a été procédé à la lecture d’actions attribuées à cette « mouvance », y compris des actions réalisées lorsque les prévenus étaient en prison. Aucun d’entre eux ne se réclame de cette “mouvance”. Au contraire: elle est pour eux une construction policière. Prochaine audience: lundi.

Des rassemblement ont eu lieu pour la libération de Georges Abdallah hier dans six villes de France à l’appel du Secours Rouge Arabe. A Paris, une quarantaine de manifestants (y compris une délégation de notre SR) s’étaient rassemblés devant le siège du PS, rue de Solférino.

France: Série de rassemblements pour Georges Abdallah

Mardi 15 mai, la police a effectué une perquisition à Paris dans le cadre de l’enquête sur le tract « Correspondants de nuit, des agents de la guerre aux pauvres ». Elle a procédé à une audition concernant deux procédures différentes : une enquête préliminaire pour « provocation à la commission d’une infraction non suivie d’effet », ainsi qu’une commission rogatoire pour diffamation, apparemment sous l’impulsion de la mairie de Paris. Un ordinateur ainsi qu’un disque dur externe ont été saisis.

A la deuxième audience du procès dit « de la dépanneuse » ou « des mauvaises intentions », le tribunal a essayé de cerner les options politiques des six prévenus et les a questionnés sur les traces ADN retrouvées sur un engin incendiaire. Six bouteilles raccordées à des fagots d’allumettes et des cigarettes faisant office de retardateur, auraient mis le feu à une dépanneuse de police en 2007 si le dispositif avait fonctionné. L’ADN de Damien B. aurait été retrouvé sur le bouchon d’une bouteille. Damien B. reconnait bien entendu avoir “déjà été en contact avec des bouteilles » mais ne s’explique pas que son ADN se soit retrouvé sur un engin incendiaire. La police soutien que l’ADN d’Ines M., de son frère Xavier M. et de Damien B. a également été trouvé sur l’engin. Là aussi, l’ADN « volatile » (un cheveux transporté par des objets etc.) est évoqué en réponse.

En janvier 2008, Franck F. a est arrêté en voiture avec Ines M., par des douaniers qui saisissent un sac avec du chlorate de soude, du chlorate de potassium, des plans de l’établissement pour mineurs de Porcheville et des livres sur le sabotage et les explosifs. Franck F. a toujours dit qu’il ignorait le contenu du sac. Ines M. explique avoir rempli le sac pour se débarrasser du chlorate acheté pour faire des fumigène après avoir appris l’arrestation de trois autres personnes pour la possession de chlorate.

A la mi-avril, le parquet antiterroriste de Paris avait annoncé qu’il venait de faire appel de la décision judiciaire accordant la liberté conditionnelle de l’ancien militant d’Action Directe Jean-Marc Rouillan. Après un an de semi-liberté avec bracelet électronique, Rouillan devait bénéficier de ce nouveau régime dès le 19 mai, mais l’annonce du parquet avait remis celui-ci en cause. Néanmoins, hier, la cour d’appel de Paris a confirmé le jugement lui accordant la liberté conditionnelle, décision qui prendra effet ce 18 mai.

Six personnes étaient poursuivies pour association de malfaiteurs à visée terroriste au tribunal de grande instance de Paris (affaire dite « de la dépanneuse » ou « des mauvaises intentions »). Une cinquantaine de sympathisants ont pu entrer dans la salle d’audience, un petite centaine est restée devant, déployant une banderole « La démocratie enferme et tue, à bas l’État et le capital » et reprenant des slogans. La police a d’abord arraché la banderole, puis a violemment expulsé les manifestants hors du palais de justice. Pendant l’heure qui a suivi, les policiers ont suivis et pourchassés dans la rue jusqu’à arrêter et vérifier l’identité de quinze personnes. Deux d’entre elles sont en garde à vue au commissariat de la Goutte d’Or. Le procès continue demain mardi, mercredi et lundi 21 et mardi 22, à 13h30 à la 10e chambre du tribunal de grande instance de Paris.