Mercredi 4 avril 2012 avait lieu devant le tribunal administratif un rassemblement de soutien aux 6 sans-papiers interpellés et placés en centre de rétention suite à l’occupation de l’UMP du vendredi 30 mars 2012. Une centaine de personnes étaient présentes lors de l’audience. A 11h, sans aucune raison apparente, et alors que la situation était parfaitement calme, une charge particulièrement violente fut menée à l’encontre des soutiens avec la bénédiction de la hiérarchie présente sur place. Une femme enceinte fut matraquée à terre et dut être amenée à l’hôpital. Au total, 5 personnes ont été emmenées à l’hôpital. Une personne filmant l’intervention policière a été plaquée au sol, matraquée et, alors qu’elle était entravée et emmenée, gratuitement gazée (photo). Sa caméra a été volée par les policiers. Copwatch Nord-Paris-I.D.F. vient de présenter son rapport sur l’affaire.

Voir le rapport de copwatch

France: Premier rapport de Copwatch sur les violences policières de Lille

Quelques 10000 manifestants kurdes se sont réunis devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg et on fait un sit-in appelant les institutions européennes à ouvrir les yeux sur la répression subie par le peuple kurde en Turquie et ailleurs en Europe. Ce rassemblement était également organisé en soutien des centaines de prisonniers politiques actuellement en grève de la faim pour exiger leur libération. Il est aujourd’hui impossible de donner le nombre exact de prisonniers politiques kurdes, mais il est estimé à des dizaines de milliers. Les grévistes appellent également à l’autonomie pour le peuple kurde et à la libération du leader du PKK, Abdullah Ocalan.

Manifestation kurde à Strasbourg

Manifestation kurde à Strasbourg

Lundi et mardi dernier en France, les contrôleurs aériens ont mené un mouvement de grève à l’initiative de trois syndicats pour s’opposer au plan de restructuration des services de contrôle aérien de province qui impliquerait une diminution des effectifs. En outre, ils dénoncent également les conséquences qu’il aurait sur les conditions de travail des agents en organisant le sous-effectif. Mais la compagnie aérienne Ryanair ne l’entend pas de cette oreille. Elle a transmis un communiqué à la Commission européenne, l’invitant à intervenir dans ce genre de situation pour mettre fin à la grève, et surtout à prendre des dispositions afin d’interdire purement et simplement aux contrôleurs aériens de faire grève. La compagnie estime qu’elle devrait appliquer une règle similaire à celle en vigueur aux Etats-Unsi, où une loi interdit ce type de mouvement.

Un magasin Ikea de la banlieue parisienne “arrosait” de “bons cadeaux” des policiers locaux, auprès desquels un de ses responsables, ancien gendarme, récupérait des informations sur des employés. Ces révélations interviennent alors que la filiale française du géant suédois de l’ameublement est pointé du doigt pour des faits présumés d’espionnage de salariés et de clients.

Ce samedi 7 avril, le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah organise un débat et un concert à Marseille en solidarité avec le prisonnier libanais. A 14h, débat au Milles Babords, 61 rue du Consolat: qui est Georges Abdallah, son parcours judiciaire, son combat (Palestine/Liban). A 21h, concert au O’Bundies, 8 rue d’Italie avec les groupes Skalpel/La K-Bine et Grande Instance.

Action de solidarité avec Georges Abdallah

Action de solidarité avec Georges Abdallah

Depuis l’ouverture du dossier en 2008 Thierry Fragnoli était en charge de l’enquête visant le groupe de Tarnac accusé d’avoir commis des actes de sabotage sur des voies ferrées. Il y a plusieurs mois, les avocats des deux accusés avaient introduit une demande de récusation à son encontre, remettant notamment en cause son impartialité. Aujourd’hui, Fragnoli a demandé et obtenu son dessaisissement de l’enquête. Il était co-saisi dans ce dossier avec deux autres juges d’instruction du pôle antiterroriste et sera rapidement remplacé.

Suite aux arrestations massives de militants et migrants du 29 mars, un
double procès est prévu au tribunal de Boulogne sur mer le 30 mai à 8h30.
Le premier procès est pour une militante arrêtée en pleine rue de manière
très violente, qui a fait environ 24h de garde à vue. Elle est accusée par trois
CRS de la compagnie 39 de rébellion et d’outrages multiple.
Le second procès concerne 5 militants arrêtés pour s’être opposé à
l’arrestation de migrants soudanais dans un parc de Calais. Ils ont fait
environ 45h de garde à vue et certains d’entre eux ont été fortement violentés
pendant l’arrestation et durant la garde. Ils sont accusés par des agents de
la police des frontières de Coquelles de rébellions et pour l’un d’entre eux, un outrage a été ajouté en plus.

France : Nouveaux procès contre No Border à Calais

Du 8 avril au 20 mai prochain, Georges Ibrahim Abdallah séjournera une nouvelle fois au CNE, le centre national d’évaluation de Fresnes. En 2008, le prisonnier avait déjà subi une batterie de tests menés par une série de psychologues et de psychiatres qui avaient testé la ‘dangerosité de Georges Ibrahim Abdallah. Ils avaient conclu que ses convictions politiques étaient restées intactes, justifiant ainsi leur avis négatif, lequel avis avait été suivi par le tribunal d’application des peines qui s’était opposé à la demande de libération.

En février dernier, de violents affrontements avaient opposé des manifestants réunionnais qui dénonçaient le coût de la vie aux forces de l’ordre. Les émeutes avaient duré quatre nuits consécutives dans plusieurs villes de l’île. Fin février, une vingtaine de manifestants avaient comparus devant les tribunaux correctionnels de Saint-Denis et de Saint-Pierre écopant de peines extrêmement lourdes allant de huit mois de prison avec sursis à deux ans fermes. Lundi dernier, dix autres personnes étaient convoquées pour une audience spéciale devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Les dix prévenus étaient mis en examen pour ‘vol avec effraction’, ‘violence sur une personne dépositaire de l’ordre public’, ‘rébellion’, ‘vol avec effraction dans un local d’habitation ou lieu d’entrepôt’ et ‘fabrication non autorisée d’engin explosif, incendiaire ou de produit explosif’. Selon les inculpés et les faits qui leur étaient reprochés, le procureur avait requis différentes peines: travaux d’intérêts généraux, obligation de suivre une formation d’emploi et peines de prison ferme ou avec sursis. Les peines prononcées vont bien au-delà. Quatre inculpés sont ressortis libres du tribunal: deux ont écopé d’une peine d’un mois de prison ferme, un autre de six mois ferme dont quatre avec sursis et le dernier de six mois ferme dont cinq avec sursis. Les six autres sont retournés en prison, condamnés à des peines de prison ferme allant de trois ans (dont deux avec sursis) à six mois (dont quatre avec sursis).

D’ici une dizaine de jours, la préfecture de police de Paris et sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) sera chargée de l’expérimentation d’un nouveau fichier créé par arrêté le 16 mars dernier et autorisé par la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés). Le fichier ARES, pour ‘Automatisation du registre des entrées et sorties des recours en matière de contravention’ rassemblera tous les automobilistes ayant contesté une contravention. Tous les contestataires verront leurs noms, adresses et professions consignés pour une durée de cinq ans. Outre toutes les informations personnelles de l’auteur des faits, le fichier conservera également toutes celles du propriétaire du véhicule. Sa mise en application au niveau national n’a pas encore été planifiée.