A Paris, environ 200 iraniens s’étaient rassemblés dimanche sur le parvis des Droits de l’homme du Trocadéro (sans autorisation préalable), en réponse à l’exécution de cinq prisonniers kurdes par les autorités iraniennes le matin même à Téhéran. Sur le coup de 17 heures, les manifestants se sont postés devant l’ambassade de la République islamique d’Iran à Paris, à quelques mètres de là (rue Iéna). Certains manifestants très en colère, et indignés par la barbarie du gouvernement iranien, ont alors inscrit les noms des prisonniers exécutés sur les murs de l’ambassade, puis y ont tagué des slogans révolutionnaires en français et en persan. Les manifestants ont également collé les portraits des cinq Iraniens pendus, puis s’en sont pris à la plaque de la représentation officielle ainsi qu’aux caméras de sécurité qui les filmaient. Les membres de l’ambassade ont eux répliqué avec des insultes puis les arrosant avec les tuyaux du jardin de l’ambassade. Quelques instants plus tard, un cordon de CRS mobiles s’est formé autour des manifestants. Une heure après, les policiers ont arrêté une centaine de manifestants qui ont été conduits au commissariat de la Goutte d’or, dans le 18ème arrondissement de Paris. Tous les manifestants ont été libérés en fin de soirée.

Depuis plus de dix ans, Vesalis, une start-up de Clermont-Ferrand, tente de mettre au point un logiciel de “maquillage virtuel“, afin de permettre aux femmes, en temps réel, de juger, dans un magasin, sur leur PC ou depuis leur téléphone mobile, si tel ou tel maquillage leur irait bien.

C’est en 2007 que le comité Richelieu, qui rassemble des PME innovantes, lui propose de se rapprocher du ministère de l’Intérieur, pour mettre au point un système de surveillance par reconnaissance faciale. A l’incitation du ministère de l’Intérieur, Vesalis tente depuis trois ans maintenant d’adapter son logiciel biométrique de reconnaissance faciale afin de pouvoir identifier, en temps réel, et au beau milieu de la foule, hooligans, terroristes, criminels et autres délinquants. Nom de code de ce projet : “Bio Rafale”. Le consortium Bio Rafale, piloté par Vesalis, réunit des laboratoires de recherches (Gipsa-lab/Dis à Grenoble, Lasméa à Clermont-Ferrand, Eurecom à Nice et Télécoms sud Paris), des partenaires industriels (IBM, Spie, Maya et Effidence), le Ministère de l’Intérieur et la Préfecture de Police de Paris.

Reconnaissance faciale

Pouvoir reconnaître un individu précis à partir d’un simple réseau de caméras de vidéosurveillance est une préoccupation pour laquelle les États-Unis mettent des millions de dollars depuis le 11 septembre… avec des résultats proches de zéro. En effet, pour qu’un système de reconnaissance de visage soit fiable, il faut que son taux de succès soit au moins de 70 %. Mais les expériences qui ont été mises en place, en grandeur réelle, à San Francisco ou à l’occasion du Superbowl n’ont atteint que 20% de taux de reconnaissance. C’est que les caméras de vidéosurveillance ne sont pas aussi précises que les photomatons. Or, la biométrie faciale a déjà bien du mal à identifier ceux qui, à l’instar de ces photos d’identité où nous sommes interdits de tout sourire (pour que les ordinateurs nous identifient plus facilement), sont pris en photo sans bouger, en gros plan, le visage découvert, de face, et sous les flashs. Alors des gens mal éclairés, filmés de loin, de profil ou de dos, et qui bougent…

Vesalis, pour sa part, se targue d’être en avance sur les Américains, et s’est donné pour objectif, sous “n’importe quel éclairage ambiant“, de comparer le visage des gens vidéosurveillés aux fichiers des personnes recherchées avec “un taux de reconnaissance de plus de 90%“. Les mauvais esprits rétorqueront probablement que si d’aventure un tel système venait à se généraliser, la majeure partie des délinquants, des criminels, des terroristes et des hooligans susceptibles d’être ainsi identifiés prendront soin de se grimer. Raté : ceux qui portent des lunettes, écharpes ou casquettes (et sans même parler du port de la cagoule ou bien du voile) sont suivis à la trace par les caméras jusqu’à effectuer un “résultat probant“. Et si ça ne marche pas, les services de sécurité, alertés, peuvent prendre le relais. Bio Rafale se targuait, l’an passé, d’un taux de modélisations réussies de 80%, et se donnait pour objectif d’atteindre les 97% cette année.

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Le système était en phase d’expérimentation l’an passé au stade Gabriel-Monpied à Clermont-Ferrand ainsi qu’au Stade des Alpes de Grenoble, et le sera pendant quatorze mois, au Parc des Princes, afin de croiser les visages vidéosurveillés des supporters aux fichiers de ces stades. Dans la demande d’expérimentation que Vesalis vient de faire à la CNIL, l’entreprise avance qu’elle se ferait sur la base du volontariat. Le Pôle Emploi relayait, en décembre, une petite annonce de Vesalis qui cherchait des “figurants pour jouer le rôle de spectateurs dans le cadre d’une simulation d’un match de football au stade Gabriel Montpied le 16 janvier 2010“.

Reconnaissance faciale
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La garde à vue (notamment le fait que l’avocat ne puisse être présent lors des auditions) a été le premier sujet à faire l’objet d’une «question prioritaire de constitutionnalité» (QPC). Ce dispositif permet de contester auprès du Conseil constitutionnel une loi. Depuis son entrée en vigueur le 1er mars, de nombreux cas de gardes à vue font l’objet d’un tel recours, mais l’un retient l’attention : la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a décidé le 16 avril de soumettre à la QPC une garde à vue de deux hommes accusés d’«association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme». Dans ces affaires, les gardés à vue n’ont pas accès à un avocat pendant les premières soixante-douze heures.

Le 16 avril, dans l’après-midi, les 32 intérimaires sans-papiers de Multipro, en grève pour leur régularisation depuis le 12 octobre, comme des milliers de sans-papiers se sont rassemblés devant une agence de cette société. Les grévistes et militants présents ont été agressés, insultés et menacés avec une arme par le patron et un groupe de gros bras mobilisés pour l’occasion.

Déjà le 19 février, le rassemblement pacifique de soutien aux grévistes devant l’agence du 235 boulevard Voltaire avait été agressé par une vingtaine de gros bras dont plusieurs casqués, une militante avait été blessée et transportée aux urgences pour une fracture du coude. La police présente n’a ni contrôlé ni interpellé aucun agresseur les 19 février et 16 avril.

Multipro, qui exploite depuis des années des travailleurs sans-papiers, refuse de les reconnaître et de délivrer les documents dont ils ont besoin pour être régularisés. Plusieurs plaintes pour coups et blessures, injures à caractère racial et menaces de mort ont été déposées. Les grévistes et les forces solidaires dénoncent ces agressions, le recours systématique à la violence par Multipro et l’atteinte au droit de grève.

Rassemblement de protestation et de solidarité vendredi 7 mai à 19H00 place de la Nation (angle rue Faubourg Saint-Antoine et Boulevard Voltaire).

Libérable depuis plus de dix ans, le militant libanais des FARL Georges Ibrahim Abdallah est toujours détenu à la prison de Lannemezan, dans le sud-ouest de la France. Ce vendredi, une centaine de personnes entourées d’un cordon policier important se sont réunies devant l’ambassade de France à Beyrouth pour réclamer sa libération. Elles ont remis un communiqué à l’ambassade, qu’elles ont également distribué aux passants. Dans ce texte, les manifestants affirment: « Georges Ibrahim Abdallah est le plus ancien prisonnier politique en France. Nous exigeons des autorités françaises la libération immédiate et sans conditions de Georges Ibrahim Abdallah. Cette détention est arbitraire et contrevient aux lois internationales. Son maintien en détention malgré le fait qu’il ait rempli les conditions demandées pour bénéficier d’une liberté conditionnelle depuis 1999 est une décision politique dont les gouvernements français portent la responsabilité. La justice française (…) ne doit pas se plier aux pressions américaines et israéliennes ». La demande de liberté de Georges Ibrahim Abdallah avait été rejetée par la cour d’appel de Paris qui avait qualifié le prisonnier « d’activiste résolu et implacable » risquant de reprendre son combat révolutionnaire en cas d’expulsion vers le Liban.

Rassemblement pour G.I. Abdallah à Beyrouth

Rassemblement pour G.I. Abdallah à Beyrouth

Les avocats d’une des personnes mise en examen dans l’affaire de Tarnac ont déposé une requête en annulation de l’intégralité de la procédure. Rappelons que dix personnes sont poursuivies dans ce dossier pour ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste’ suite aux sabotages de lignes de TGV en novembre 2008. La première requête concerne le dispositif de vidéosurveillance mis en place par la SDAT devant le domicile de Julien Coupat (suspecté d’être le ‘chef’ du groupe) lors de l’enquête préliminaire au mois d’août. Or, pour installer ce dispositif, une autorisation du juge d’instruction est nécessaire et celui-ci n’a été saisi de l’affaire qu’en novembre. Vu que les règles de droit ont été méprisées, les avocats affirment que par un effet de domino, l’annulation de ces pièces (les vidéos) doit entraîner celle des actes qui en découlent, dont la mise en examen des dix personnes poursuivies dans ce dossier. La seconde requête concerne les écoutes téléphoniques de l’épicerie de Tarnac, dont ils demandent également l’annulation pour vice de forme. Aucune date n’a encore été fixée pour l’examen de ces deux requêtes devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris.

La première affaire traitée par une juridiction antiterroriste concernant ce que policiers, juges et médias nomment ‘la mouvance anarcho-autonome’, plus spécifiquement dans cette histoire ‘la mouvance anarcho-autonome francilienne’ concerne six personnes mises en examen pour détention de fumigènes et de clous crève-pneus en manifestation, tentative d’incendie d’une dépanneuse de police, détention de produits pouvant rentrer dans la confection d’explosifs, etc.

Un article écrit par les inculpés essaie de reprendre et de résumer quelques éléments intéressants de cette instruction, tant d’un point de vue technique que d’un point de vue théorique. Il contient des passages figurant dans l’instruction, écrits par des policiers, des experts ou des juges mais aussi des résumés ou des explications et interprétations des inculpés eux-mêmes.

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Ces 23 et 24 avril, la ministre française de la Justice a effectué une visite au Liban. Elle y a rencontré son homologue avec lequel elle s’est entretenue pour envisager de nouvelles pistes pour la coopération entre la France et le Liban. A la demande de l’Ordre des Avocats, elle a également donné une conférence sur le thème ‘Quel droit pour les défis du 21ème siècle?’. C’est lors de cette prise de parole qu’elle a été chahutée par un groupe de militants dénonçant la situation de Georges Ibrahim Abdallah. Ils ont scandé différents slogans: ‘Libérez Georges Ibrahim Abdallah’, ‘Vous ne pouvez pas parler de justice tant que Georges Ibrahim Abdallah est en prison’ avant de se faire évacuer par les agents de sécurité.

En une semaine, deux centres de l’université Paris 1, ont reçu à plusieurs reprises la visite d’un groupe d’une dizaine de fascistes. Du gaz lacrymogène a été échangé à une occasion, des affrontements plus violents ont eu lieu plus récemment, occasionnant des blessés des deux côtés. Plusieurs étudiants ont été blessés (nez cassés et autres plaies et contusions) lors de cette échauffourée. Très vite, une quarantaine de personnes s’est rassemblée devant l’université. Les forces de police en ont alors très rapidement encerclé une partie pour procéder à un contrôle d’identité tandis que les portes se refermaient opportunément dans leur dos, pour ‘mieux assurer la sécurité des usagers’.

Au final plusieurs militants antifascistes ont été placés en garde à vue pendant 72 heures. Bénéficiant rapidement d’un fort soutien extérieur, ils ont toutefois été déférés devant le juge des libertés et de la détention à la fin de leur garde à vue. Ils passeront en procès les 2 et 8 juin 2010 au Palais de justice de Paris. Solidarité Résistance Antifa (SRA) appelle à une mobilisation les jours des procès et à soutenir les militants antifascistes inculpés avant et pendant les procès.

Le site de Solidarité Résistance Antifa

Quelques contusions aux jambes, une entorse au pied gauche, rien de cassé, Xabier Tubal Abrisketa est un véritable miraculé. Ce jeune homme de 29 ans est celui qui, vendredi dernier, a chuté sur une vingtaine de mètres, de l’Arc de Triomphe à Paris, au cours d’une action collective réalisée par solidarité avec Jon Anza.

L’action avait été soigneusement préparée et était accomplie par des personnes expérimentée (dix ans d’expérience en escalade pour Xabier Tubal Abrisketa lui-même). Le système choisi pour déployer la banderole était le «
‘contre poids’ ou la ‘contre balance’: les personnes sont reliées de part et d’autre à gauche et à droite, sur une même corde. La chute de Xabier Tubal est due à l’intervention des policiers qui ont détaché une des personnes, alors qu’elle était encordée avec Xabier Tubal Abrisketa, malgré les avertissement des pompiers et des jeunes qui avaient expliqué le système utilisé.

Selon un membre du groupe, aucun des policiers n’a eu l’air surpris lors de la chute et on a même pu apercevoir des policiers qui ont rigolé. Incompétence, inconscience ou un acte volontaire. C’est un miracle que personne ne soit mort. Une plainte contre X pourrait être déposée d’ici peu. Les avocats peaufinent la qualification de la plainte.