Du 23 au 29 juin 2009 s’est tenu à Calais un camp No Border qui a réuni plusieurs centaines de personnes dans l’objectif de dénoncer les politiques de gestion des flux migratoires. Le 25 juin 2009 à Calais, alors que le camp No Border faisait l’objet d’un impressionnant blocus policier, une partie des militants a tenté de manifester au centre-ville, au contact de la population locale, avec pour seul objectif de défiler avec banderoles et tracts.

Rendez-vous avait été donné sur une place a proximité du centre à 16 heures. Chacun savait qu’il fallait faire vite pour échapper aux forces de police, c’est pourquoi la manif est partie dans un délai de cinq minutes après le rendez-vous, pour rejoindre les grands axes du centre-ville. Il a fallu moins de temps qu’il n’en faut pour le dire pour que, coincés entre deux rangées de policiers, à 16h15, une partie des manifestants soit interpellée. Les deux porteurs de la banderole de tête ont alors été plaqués au sol, maîtrisés et menottés, tandis qu’ils continuaient de scander ‘Liberté de circuler, liberté de manifester’, ‘Liberté d’expression, liberté de circulation’. Leur volonté de ne pas se taire, et alors qu’ils n’ont fait preuve d’aucune résistance physique, leur vaut une inculpation pour ‘résistance violente à agent dépositaire de l’autorité’ (rébellion). L’un des deux, ayant fait l’objet de violences (pression des mains sur le visage, étranglement, utilisation de lunettes coincées entre les dents pour le faire taire) en a fait mention dans sa déposition, ce qui lui vaut une plainte de la part de l’agent de la BAC qui l’a interpellé.

Les deux militants sont passés en procès le 14 octobre 2009 pour se voir annoncer un report d’audience. Les policiers n’étaient ni présents, ni représentés. La substitut de procureur avait demandé un complément d’information, notamment l’ajout d’une carte de Calais représentant les zones d’intervention et de contrôle des forces de police. Les deux camarades sont reconvoqués ce mercredi 3 février 2010 au tribunal de Boulogne-sur-Mer. Ils invitent donc toutes et tous à venir les soutenir le jour de l’audience.

Plus de trente prisonniers politiques sont incarcérés, assignés à résidence, sous contrôle judiciaire sans compter tous ceux qui sont victimes de la répression politique depuis des années. Pierre Thomas Fili vient s’ajouter à la trop longue liste des prisonniers politiques. Il a été incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes.

Voir le site d’Associu Sulidarità

A la mi-novembre 2009, Jean-Marc Rouillan a déposé une nouvelle demande de libération conditionnelle. En semi-liberté, le militant d’Action Directe avait été réincarcéré le 16 octobre 2008 à cause d’une interview qu’il avait donnée à L’Express. Pour que sa demande soit examinée, il doit passer six semaine au Centre National d’Observation de Fresnes, où il a donc été transféré aujourd’hui. Après ces six semaines ‘d’observation’, une commission donnera son avis sur la ‘dangerosité’ du prisonnier, avis préalable à l’examen de sa demande de libération.

Fin août 2009, le juge d’instruction antiterroriste Brunaud, qui s’occupe de l’affaire de tentative de sabotage de matériel SNCF pendant le mouvement anti-CPE de janvier 2008, décide de commencer à clore cette enquête. S’ensuit alors, comme habituellement, une période de quelques mois pendant laquelle les différentes parties (inculpés et procureur) peuvent faire des observations et demander de nouveaux actes d’enquête. Cette période est censée durer trois mois mais, lorsque personne n’est en prison, les juges ne respectent pas les délais.

Le 10 décembre 2009, le procureur a demandé à ce que soient effectués de nouveaux actes d’enquête, dont le contenu vient d’être connu. En septembre 2009, un rapport indique que l’ADN de Juan (inculpé pour l’histoire de la tentative d’incendie d’une dépanneuse de police) aurait été prélevé sur une paire de gants en latex qui aurait été trouvée non loin des lieux d’une tentative d’incendie contre la SNCF, datant du 12 avril 2006, à Paris 19ème. Le procureur relève contre Juan, et contre ‘tous autres’, des ‘présomptions graves’ de détention et transport d’éléments incendiaires, de tentative de dégradation, de dégradation et d’association de malfaiteurs; le tout en relation avec une entreprise terroriste. Cette enquête sur le 12 avril s’inscrit dans le cadre d’une enquête plus large concernant des incendies sur des installations électriques gérant le trafic des trains. L’enquête comprend différents faits, tous s’inscrivant dans le mouvement anti-CPE:

-le 29 mars 2006 à Alfortville, Orly, Villemoison sur Orge et Champlan
-le 6 avril 2006 à Wissous, Sarcelles, Epinay sous Sénart et Bobigny
-le 12 avril 2006 à Paris

L’enquête qui regroupe tous ces faits était ouverte depuis 2006. Fin novembre 2009, elle bascule en antiterrorisme, et est donc aujourd’hui gérée par un juge antiterroriste à Paris. Mettant en avant ces arguments, le procureur demande au juge de:

-faire de nouvelles analyses téléphoniques
-comparer les modes opératoires utilisés en mars avril 2006 et celui du 2 mai 2007 (affaire de la dépanneuse de police)
-comparer ces modes de fabrication à ceux décrits dans les livres saisis dans la voiture lors de l’arrestation d’Isa en janvier 2008
-effectuer des comparaisons ADN concernant Juan, procéder à des expertises psychiatriques sur Isa, Juan et Damien (les 3 personnes déjà accusées pour l’histoire de la dépanneuse).

Raymond Gauthiérot (photo), ex-secrétaire général de l’UGTG et très actif sur le terrain pendant les 44 jours de lutte, vient d’être condamné en appel à trois mois de prison ferme. On lui reproche, à l’occasion d’un conflit social avec l’AFPA (un centre de formation) de St Claude, en 2007, d’avoir menacé la directrice de cette institution et d’avoir détérioré sa voiture. Au procès, l’avocat général a commencé par déclarer ‘qu’il en avait assez de ces individus qui sous couvert de syndicalisme ne respectent pas les institutions et s’en prennent aux représentants de l’ordre’. Raymond Gauthiérot, lui, tout en niant les faits qui lui sont reprochés, a déclaré au tribunal qu’il était prêt à faire de la prison pour ses idées si nécessaire. En attendant, il va se pourvoir en cassation, ses avocats ayant soulevé des exceptions de nullité.

Raymond Gauthiérot

Raymond Gauthiérot

Jeudi 21 janvier, 10 h, la manifestation de la fonction publique prend son essor de la place Garibaldi, à Nice. Les manifestants défilent devant deux personnes avec un masque de carnaval de Sarkozy tenant deux panneaux de citations du président… A 10h25, alors que la queue de la manifestation quitte la place, la police saisit les masques et veut embarquer les deux jeunes enseignants. Des témoins s’interposent en vain. Les deux enseignants et Pierre Bernasconi sont embarqués et un militant qui filmait les violences policières est blessé, jeté à terre, direction l’hôpital St Roch. Les trois personnes seront rapidement relâchées.

Laurence Guimon, une militante d’ETA, a entamé le 2 janvier une grève de la faim illimitée pour dénoncer ses conditions de détention à Roanne (Loire). ‘La semaine dernière, elle a perdu 6,5 kg. Elle a du mal à se rendre au parloir où elle arrive essoufflée‘, a expliqué la soeur de la militante, ‘Elle boit seulement et ne mange pas‘, a-t-elle souligné en précisant néanmoins que sa soeur bénéficiait d’un suivi médical par un médecin de la prison. Laurence Guimon revendique la fin de son isolement, le rapprochement géographique de son compagnon, un militant d’ETA incarcéré à Lannemezan, et la restitution immédiate de ses permis de visite. Laurence Guimon, 40 ans, a été arrêtée le 22 janvier 2003 à Estialesq.

Laurence Guimon

Laurence Guimon

Le 1er février, Alan Haye et Jonathan Guillaume, actuel porte-parole de Breizhistance-Parti Socialiste de Bretagne, passerons devant le tribunal de Nantes en renvoi de leur procès du 19 octobre 2009.

Le 25 avril 200, l’ensemble de la gauche indépendantiste nantaise manifestait dans les rues de Nantes pour dénoncer les répressions politiques que subissaient depuis quelques temps plusieurs militants et mouvements du pays nantais (opposants à l’aéroport, 44=Breizh, faucheurs OGM,…). A l’issue de cette manifestation, près d’une trentaine de militants indépendantistes se retrouvaient à la terrasse du café le Cercle Rouge dans une atmosphère conviviale avant de subir la rixe d’une escouade de policiers en tenue anti-émeute. Alan et Jonathan étaient alors emmenés au commissariat suite à des arrestations visiblement ciblées.

Ces deux arrestations faisaient suite a une vague répressive qui s’abattait depuis plusieurs mois contre les militants et sympathisants du collectif 44=Breizh, dont Jonathan Guillaume était alors porte-parole. Jugés au motif maintenant classique de ‘rébellion en réunion’, la juge d’audiencement a souhaité reporter le procès du 19 octobre 2009 au 1er février 2010 au titre que les policiers ne s’étaient pas portés partie civile dans un dossier pourtant vide et dans lequel elle voudrait les entendre.

Rassemblement du lundi 1er février 13h devant le Palais de Justice de Nantes.

Affiche pour les indépendantistes bretons

Affiche pour les indépendantistes bretons

À l’appel de la CAR de Corsica Libera, un rassemblement a été organisé hier soir, devant le commissariat de Bastia. Cette manifestation faisait suite à l’interpellation d’une dizaine de militants nationalistes dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de Vescovato, en juillet 2009. Placés en garde à vue tout d’abord à Borgo, cinq d’entre eux ont été remis en liberté tandis que les cinq autres ont été transférés à Paris, où les gardes à vue se poursuivent.

Des incidents ont éclaté peu après 19h, à la fin du rassemblement et des projectiles ont été tirés sur les forces de l’ordre qui ont riposté au moyen de gaz lacrymogènes. Quelques dizaines de manifestants, les visages dissimulés, se sont ensuite déplacés vers la place Saint-Nicolas et un cocktail Molotov a été jeté contre le Trésor public. Les sapeurs-pompiers ont dû intervenir pour éteindre plusieurs petits incendies que les manifestants avaient allumés notamment sur le boulevard Paoli. Le Crédit Mutuel a été pris pour cible et l’établissement bancaire s’est embrasé après le jet d’un cocktail Molotov.

Manifestation à Bastia

Manifestation à Bastia

Le procès en appel des salariés de Continental, condamnés en septembre 2009 à des peines de trois à cinq mois de prison avec sursis pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne, s’est tenu ce mercredi après-midi devant la cour d’appel d’Amiens. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 5 février. Le ministère public a requis de deux à cinq mois avec sursis contre les ‘Contis’, laissant entendre que les peines avec sursis pourraient être commuées en travaux d’intérêt général. La partie civile, qui avait chiffré les dégâts en première instance à 63.000 euros, a curieusement indiqué aujourd’hui qu’elle n’était pas en mesure de donner de chiffres.

Une manifestation de soutien, réunissant 1.500 personnes a eu lieu en fin de matinée dans les rues de la ville

Le 1er septembre 2009, Xavier Mathieu, délégué CGT avait écopé de cinq mois avec sursis. Un autre salarié avait également été condamné à la même peine, trois autres à trois mois avec sursis et un dernier à quatre mois avec sursis. Les six salariés étaient jugés pour avoir saccagé la sous-préfecture de Compiègne le 21 avril 2009, suite à l’annonce du tribunal de grande instance de Sarreguemines (Moselle) qui les déboutait de leur demande d’annulation du plan de fermeture de leur usine, qui comptait 1.100 salariés.