En mars 2022, le Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) était le premier collectif dissous par le gouvernement français et son ministre de l’Intérieur d’alors, Gérald Darmanin, en tant que groupe « qui provoque (…) à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens » (voir notre article). Ce nouveau motif de dissolution, créé par la loi séparatisme de 2021, n’avait, jusque-là, jamais été utilisé. La Gale est un groupe antifasciste et libertaire créé en 2013 après la mort de l’antifasciste Clément Méric. Les antifascistes lyonnais ont déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), pour faire reconnaître une « atteinte la liberté d’expression et d’association », explique Agnès Bouquin, avocate du Gale. Le 30 septembre 2024, la juridiction a ouvert une « question aux parties » pour juger l’affaire. L’État français avait jusqu’à fin juin 2025 pour transmettre ses éléments à la CEDH.

La libération de Georges Abdallah a été décidée ce jeudi 17 et doit intervenir concrètement le 25 juillet. Georges pourra rentrer au Liban, à Kobayat, où l’on se prépare déjà à l’accueillir. Voici le communiqué du Secours rouge international à cette occasion :

Merci pour tout, Georges !

La libération de Georges Abdallah a été décidée ce 17 juillet, après plus 40 ans de détention. Et même si nous ne serons tout à fait soulagés que lorsque Georges arrivera dans son Liban natal, l’événement nous arrache quelques mots.

En lançant la campagne pour la libération de Georges Abdallah, il y a plus de 20 ans, les diverses structures du Secours Rouge International n’imaginaient pas la durée d’une lutte qui allait être pour nous structurante, bien qu’elle n’ait commencé que par quelques modestes activités visant simplement à faire connaître Georges et son combat.

La campagne de mobilisation a semblé suivre le schéma habituel. S’étendant d’abord dans les milieux révolutionnaires, elle a fini par toucher des forces plus larges de la gauche réformiste et démocratique. Cette extension, qui s’est traduite en des centaines de manifestations et des milliers d’initiatives, s’explique par trois éléments :

– D’abord par le caractère évidement politique de la détention de Georges. Nous ne reviendrons pas sur tous les épisodes par lesquels la justice française a foulé toutes les valeurs, règles et principes dont elle se réclame – à commencer par la séparation des pouvoirs, pour prolonger ainsi cette détention dans le cadre de la complicité de l’Etat français avec les agressions sionistes et impérialistes.

– Ensuite, précisément, par ces agressions sionistes et impérialistes, ces massacres incessants dont le génocide en cours à Gaza n’est que le dernier exemple. Ce chapelet de tragédies venait sans cesse, au fil des années, rappeler combien était légitime l’action de la résistance palestinienne à laquelle appartient Georges.

– Enfin par la résistance de Georges elle-même, par la manière dont il a repoussé tous les chantages au repentir, dont il a surmonté toutes les épreuves d’une interminable détention, pour la manière dont il a fait vivre les propositions historiques de la gauche révolutionnaire arabe : celle d’une Palestine libre, laïque, démocratique de la mer au Jourdain. Plus encore, il a toujours défendu la libération de la Palestine comme partie intégrante du combat pour la perspective communiste et internationaliste.

Ce courage et cette détermination n’ont pas seulement été un encouragement pour le mouvement revendiquant sa libération. Georges a offert à plusieurs générations de militants un immense exemple de résistance, et une résistance vivante, une résistance de tous les jours, qui non seulement tenait ferme ses positions, mais savait aussi les connecter aux luttes qui ont émergé après son arrestation.

Pendant toutes ces années, Georges a ainsi nourri et inspiré nos luttes. Alors pour tout cela, de tout notre cœur, merci Georges Abdallah, merci et bon retour chez toi.

Secours Rouge International,
Secrétariat International,
17 juillet 2025

Comme dans de nombreuses villes, des actions pour dénoncer la présence de l’équipe cycliste Israel Premier Tech ont perturbé l’étape toulousaine du Tour de France. Un dispositif policier impressionnant était déployé afin d’empêcher le déploiement de drapeaux palestiniens et autres signes visant à dénoncer cette opération de sportwashing au service du génocide en cours en Palestine. Des contrôles d’identité, des nasses et des agressions physiques de la part des policiers ont visé plusieurs dizaines de personnes. À la fin de l’étape, un activiste d’XR a fait irruption sur la route pendant le sprint final avec un t-shirt « Israel out of the Tour » tout en brandissant un keffieh et scandant des slogans. Au moins trois personnes ont été arrêtées.

Le 12 juillet, deux nantais ont été arrêtés et placés en garde à vue pour une simple pancarte le long du tour de France. Ils ont eu l’impolitesse de brandir une pancarte avec le slogan : «Retailleau au Air Fryer», sur le passage du Tour de France, dans la ville de Laval. En 2025, il n’y a apparemment plus de place pour la satire, et encore moins pour la critique des dirigeants. Lors de l’étape cycliste, Bruno Retailleau était présent, et il n’a pas apprécié ce trait d’humour. Le procureur de Laval a annoncé une ordonnance pénale délictuelle pour outrage aggravé, accompagnée d’une amende dont le montant n’a pas été communiqué. L’organisation du Tour de France interdit «les messages jugés politiques ou offensants», les forces de l’ordre patrouillent avant le passage du peloton pour y veiller. Ce sont donc des milliers de kilomètres de courses qui sont privatisés et fliqués pour empêcher que la moindre expression critique ne puisse entrer dans le champ des caméras de télévision. Les drapeaux palestiniens et banderoles en ont aussi fait les frais, lors de plusieurs étapes, ils ont été confisqués, voir détruits (voir notre article).

Le 2 juillet dernier, le premier procès relatif à la ZAD de la Guinguette Vaillante contre la LGV Bordeaux-Toulouse se tenait au Tribunal de Toulouse. Une personne était inculpée pour « opposition par voie de fait à l’exécution de travaux publics ou d’utilité publique », ainsi que pour « violences sur Personne Dépositaire de l’Autorité Publique sans interruption de travail » et refus de se soumettre à des prélèvements ADN et des relevés signalétiques lors de la garde à vue. Elle était également poursuivie pour une autre interpellation le 22 janvier à propos d’une « installation en réunion sur le terrain d’autrui sans autorisation en vue d’y habiter ». Finalement, la personne a été condamnée à deux mois de prison avec sursis pour le seul délit d’entrave à travaux, mais relaxée pour les autres délits. Ses soutiens appellent à la solidarité financière (voir ici).

Après plus de 40 ans de détention, la Cour d’Appel rendra son verdict le 17 juillet à propos de la dernière demande de libération du communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah. Alors qu’en première instance la justice a donné un avis favorable, ses soutiens espèrent une issue positive pour celui qui est devenu l’un des plus anciens prisonniers politiques d’Europe. Dans ce cadre, de nombreux rassemblements sont organisés le 16 avril à Paris, Lille, Marseille, Amiens, Arles, Annecy, Lyon, Montpellier, Nantes, Barcelone, Strasbourg, Caen, Beyrouth, Valence. A Bruxelles, le rendez-vous est donné ce mercredi 16 juillet dès 19H à Bourse. De la même manière, des initiatives ont également lieu le 17 comme à Brest, Bordeaux et Grenoble (voir la liste des initiatives).

Parallèlement, plusieurs actions ont été organisées le 14 juillet, en particulier à Vancouver et à Tunis. À Toulouse et à l’appel d’une trentaine d’organisations, près de 150 personnes se sont rassemblées ce même jour en soutien au combattant de la résistance palestinienne embastillé.

Un équipe propagandiste d’Israël, « Israël Premier Tech », participe au Tour de France. Sylvan Adams, le patron de cette équipe, qui soutient ouvertement l’expulsion des Palestiniens de leurs terres, s’est félicité de n’avoir vu aucun drapeau palestinien sur le Tour de France. Et pour cause : la police française y veille. Depuis le départ du Tour, le 5 juillet, les militantes et militants présents sur le parcours en arborant simplement le drapeau palestinien sont la cible de violences policières. À Lille le 5 juillet, les manifestants ont été nassé·es, contrôlé·es et fouillé·es et les drapeaux saisis. À Caen le 9 juillet, d’autres ont été gazés et jetés à terre. Une banderole a été lacérée de coups de couteaux et détruite, des drapeaux palestiniens ont été volés. Des policiers ont affirmé qu’ils avaient reçu la consigne qu’aucun drapeau ou marque de soutien à la Palestine ne soit visible sur le parcours du Tour de France. À Flers le 10 juillet, une dizaine de militant·es ont été interpellés et là aussi des drapeaux palestiniens ont été saisis.

Depuis le 3 juillet dernier, la journaliste et révolutionnaire turque Zehra Kurtay est en grève de la faim illimitée pour protester contre la remise en cause de son statut de réfugiée politique et le risque de son expulsion imminente vers un pays tiers. D’abord sous la menace d’une expulsion en Turquie, la mobilisation a permis d’annuler cette première décision (voir notre article) alors que sa tête est mise à prix par le régime fasciste turc en raison de ses engagements au sein de la gauche révolutionnaire. Afin de la soutenir, une manifestation était organisée le 12 juillet dernier à Paris en soutien à Zehra Kurtay et contre la politique de l’impérialisme français.

Ce mardi 8 juillet, le tribunal de Nanterre a prononcé la relaxe des sept activistes poursuivis pour une action initiée par Palestine Action France en février 2024, devant les locaux de Thalès à Gennevilliers (voir notre article). Durant le procès, ils ont assumé la légitimité de leurs actes et dénoncé la complicité du géant industriel français avec le génocide en cours en Palestine. 16e vendeur d’armes au monde, cette entreprise coopère avec la principale entreprise israélienne de l’armement Elbit Systems, notamment en fabriquant conjointement le drone Watchkeeper WK450 qui est utilisé pour surveiller et bombarder Gaza. Cette relaxe intervient alors que l’antenne britannique de Palestine Action vient d’être classée « organisation terroriste » et que 22 activistes du mouvement sont toujours emprisonnés en Grande-Bretagne (voir notre article).

Après plus de 10 ans de procédure, cinq postiers et syndicalistes de SUD PTT 92 ont été condamnés à plusieurs milliers d’euros d’amende pour des « dégradations », deux d’entre eux ont été condamnés pour « violations de domicile » et l’un d’entre eux, Gaël Quirante, a été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour des faits de « violence ». Deux d’entre eux ont d’ors et déjà annoncé faire appel de la procédure. Afin de les soutenir, des centaines de personnes se sont rassemblées le 10 juillet devant le Tribunal de Paris, mais aussi devant les locaux de la Poste à Grenoble, Bordeaux ou encore Toulouse.