Condamné à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme » suite à un tract en soutien à la Palestine (voir notre article), le secrétaire général de l’UD CGT 59 Jean-Paul Delescaut voit son procès en appel se tenir ce mardi 2 décembre. La CGT appelle à un rassemblement de solidarité dès 9H devant la Cour d’appel de Douai, dénonçant la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien et la nécessité de mobiliser largement face à la répression d’État. Par ailleurs, une manifestation partira également du même lieu à 14h, dans le cadre de la journée de grève interprofessionnelle.

Ces derniers jours, Jordan Bardella a été visé à deux reprises lors de déplacements publics : d’abord enfariné à Vesoul par un lycéen ayant déjoué la sécurité (voir notre article), puis, à Moissac, touché par un œuf lancé par un homme septuagénaire venu à sa séance de dédicace. L’auteur présumé a été interpellé et placé en garde à vue pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité », selon le procureur de Montauban, Bruno Sauvage. Le RN a annoncé porter plainte. L’homme avait déjà été accusé d’avoir jeté un œuf sur Éric Zemmour à Moissac en 2022.

La préfecture de police de Paris a lancé une enquête administrative après la diffusion, par le média Blast, d’une photo montrant des policiers cagoulés posant dans un commissariat derrière une banderole féministe et antifasciste tenue à l’envers, un geste reprenant les codes de hooligans et de milieux d’extrême droite. La banderole avait été saisie lors de la manifestation parisienne du 22 novembre contre les violences sexuelles et sexistes. Avertie de la publication de ce cliché, la préfecture a annoncé l’ouverture d’une enquête.

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Depuis plus de 150 jours, Zehra Kurtay mène une grève de la faim illimitée pour dénoncer la révocation de son titre de séjour et les risques d’une expulsion (voir notre article). Samedi 29 novembre à Paris, de nombreux soutiens se sont à nouveau rassemblés pour affirmer leur solidarité, avec la participation remarquée des artistes de Grup Yorum. En particulier, les personnes présentes ont dénoncé l’acharnement contre les étrangers, et particulièrement celles et ceux qui s’engagent contre l’impérialisme et le fascisme. Alors que la révolutionnaire turque est très affaiblie, elle a réaffirmé son engagement à poursuivre sa lutte jusqu’à la satisfaction de ses revendications.

La préfecture de la Vienne a interdit tout rassemblement autour du palais de justice de Poitiers le 3 décembre, jour où quatre militants anti-bassines condamnés en 2024 doivent être rejugés en appel pour « organisation de manifestation illégale » lors des mobilisations de Sainte-Soline. Alors que plusieurs organisations – dont les Soulèvements de la Terre, la Confédération paysanne, la CGT, Solidaires et Bassines non merci – avaient appelé à un rassemblement à midi devant la cité judiciaire, le préfet justifie cette interdiction par des risques de provocations et d’affrontements. L’arrêté s’appliquera de 10H à 22H dans un périmètre englobant l’ensemble du palais de justice jusqu’au boulevard du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny. Les organisateurs de l’événement n’ont pas encore réagi à cette annonce.

Le lundi 1ᵉʳ décembre à Clermont-Ferrand, deux militants doivent comparaître en justice pour leur présumée participation au saccage du local du Bastion Social, un groupuscule d’extrême droite. Sept ans après les faits, la justice a refusé la prescription dans ce dossier. Afin de les soutenir, un rassemblement est organisé le même jour dès 13H45 devant le Palais de Justice clermontois.

Le 26 novembre, JR-Lycée et l’Assemblée générale des lycéens de Limoges ont organisé un blocus au lycée Turgot pour protester contre la baisse de 15 % du salaire des apprentis. Une centaine de lycéens étaient présents jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre. Plusieurs élèves ont été frappés et certains ont eu la bouche ensanglantée lors d’une intervention violente visant à désoler les jeunes mobilisés devant l’établissement (voir la vidéo).

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Le 20 janvier 2024, Tayeb Khouira, syndicaliste de SUD aérien à Roissy, est convoqué au commissariat du Blanc-Mesnil pour ce qu’il croit être une affaire mineure, avant d’être interrogé de façon par deux agents du renseignement français sur sa religion, ses opinions politiques et un prétendu soutien au Hamas, sans notification de ses droits ni cadre judiciaire. Reparti sans procès-verbal, il porte plainte à l’IGPN. Celle-ci remonte l’origine de la convocation : il s’agissait d’un numéro prépayé, activé puis désactivé dans la même soirée. Rapidement, le commissaire du Blanc-Mesnil informe l’IGPN qu’il appartenait à un policier du renseignement français. L’enquête est alors transférée à l’IGSI, l’Inspection générale de la sécurité intérieure. Le service assume avoir utilisé ces méthodes pour faire face à une soi-disant « menace terroriste imminente » visant un vol le soir même. Cette version est jugée incohérente par l’avocate du syndicaliste, qui y voit plutôt une opération d’intimidation liée à ses activités syndicales et à son engagement pro-palestinien. Sa plainte ayant été classée sans suite, Khouira prévoit désormais de poursuivre l’État devant le tribunal administratif.

Depuis le 18 novembre, une enquête sur l’antisémitisme, commandée par le ministère de l’Enseignement supérieur à l’IFOP, est diffusée dans plusieurs universités. Présenté comme un outil d’étude des perceptions et expériences liées à l’antisémitisme, le questionnaire inclut toutefois de nombreuses questions portant sur les opinions politiques, la perception de la situation en Palestine occupée ou encore sur la religion des répondants. Plusieurs organisations dénoncent un risque de fichage politique et une confusion entretenue entre antisionisme et antisémitisme, dans un contexte de mesures renforcées de surveillance et de sanctions à l’université. En effet, cela intervient après l’adoption récente d’une loi élargissant les dispositifs de signalement et par des interdictions répétées d’événements liés à la Palestine.

Mardi 25 novembre à la foire de la Sainte-Catherine à Vesoul, le dirigeant d’extrême droite Jordan Bardella a été aspergé de farine par un lycéen de 17 ans devant le stand de la Coordination rurale. Rapidement exfiltré pour se nettoyer, il a ensuite poursuivi une séance de dédicaces, qualifiant l’événement de « non-événement » et attribuant le geste à un « manque d’éducation ». Le RN a annoncé son intention de porter plainte et l’adolescent a été arrêté et placé en garde à vue.