La ministre de l’Intérieur française Michèle Alliot-Marie a annoncé aujourd’hui l’arrestation de dix personnes qui appartiendraient à la mouvance ‘anarcho-autonome’ dans le cadre de l’enquête sur les actes de sabotage commis sur les lignes TGV. ‘Depuis mon arrivée (au ministère), j’avais souligné les risques de résurgence violente de l’extrême gauche radicale‘, a dit la ministre. La ministre a affirmé constater que ‘ce mouvement ultra-gauche a des liens avec cinq pays européens (Belgique, Allemagne, Italie, Grèce et Grande-Bretagne) et avec d’autres pays non européens‘.

Les arrestations ont eu lieu en Corrèze, dans la Meuse, en région parisienne ainsi qu’à Rouen, suite à l’espionnage effectué depuis des mois par la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), et à une enquête de la Sous-Direction Anti-Terroriste (SDAT). Après cinq sabotages sur des voies ferrées, réalisés à partir du 26 octobre (en Moselle, dans l’Oise, l’Yonne, la Seine-et-Marne) entraînant des retards sur la ligne TGV, les services anti-terroristes avaient été chargés de l’enquête. Un nouveau sabotage avait affecté dimanche un TGV circulant près de Narbonne. Les peines encourues vont de trois à dix ans de prison ferme et jusqu’à 75.000 euros d’amende.

Georges Cipriani, Georges Ibrahim Abdallah et Régis Schleicher, prisonniers politiques enfermés en France depuis plus de 21, 24 et 25 ans, ont dû passer cet été au Centre National d’Observation de Fresnes pour examen de leur ‘dangerosité’. Cette mesure était imposée par la loi de février 2008 sur la rétention de sûreté. Début novembre, cela faisait trois mois que Georges Cipriani et Régis Schleicher avaient quitté Fresnes. Trois mois supplémentaires sans nouvelles de leur dossier. Trois mois sans que la commission pluridisciplinaire ne donne son avis, indispensable pour la poursuite de l’examen de leur dossier de libération conditionnelle. Le 12 novembre, cela fera un an que Georges Cipriani a déposé son dossier de demande de libération conditionnelle sans obtenir de réponse. Comme il le dit lui-même, c’est l’enfermement administratif qui se met en place. Le juge ‘anti-terroriste’ s’est renseigné auprès de la commission qui ne lui a donné aucune date pour la remise de leur rapport!!!

En regardant les textes existants, tout ceci pourrait paraître illégal. Aucun délai pour statuer sur les dossiers de demande de libération. Mais la justice bourgeoise sait toujours s’arranger avec les textes pour donner l’illusion d’être un état de droit. Il suffit d’un arrêté, paru il y a seulement quelques jours, pour justifier a posteriori l’injustifiable.

Arrêté du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice du 3 novembre 2008 (extrait):

Dans le cadre de la libération conditionnelle des condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité: l’avis consultatif [de la commission pluridisciplinaire] est obligatoire, les juridictions de l’application des peines ne pouvant pas accorder une libération conditionnelle sans l’avoir préalablement recueilli, même si celui-ci n’est pas rendu dans le délai de trois mois, qui ne concerne que la procédure de placement sous surveillance électronique mobile.

Et voila comment un simple décret permet de prolonger indéfiniment la détention d’un prisonnier!!!

Lire tout le texte du décret

Site de référence pour Georges Ibrahim Abdallah

Site de référence pour les prisonniers d’Action Directe

Notre dossier d’actualités pour Georges Ibrahim Abdallah

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[rouge]’Pétain, reviens! T’as oublié tes chiens!'[/rouge]

Une centaine de manifestants ont répondu ce vendredi à l’appel du BEA de l’ULB et du Comité d’Action Solidaire avec les sans-papiers en se rassemblant avec des flambeaux à 18 heures devant la résidence de l’ambassadeur de France. Il s’agissait d’exiger la fin des poursuites contre les manifestants arrêtés lors des manifestations contre le sommet européen sur l’immigration à Vichy. Sur la quarantaine de manifestants arrêtés à Vichy, trois sont passés mercredi 5 en comparution immédiate à Vichy et ont été condamnés à : 30 jours et une amende de 10 euros pour jet de canette vide, de 250 euros pour jet de pierre et deux mois de sursis pour port de poing américain. Sur les huit manifestants belges arrêtés, un seul devra passer dans un mois en procès, pour bris d’abribus.

Ce soir à Bruxelles, les manifestants ont à deux reprises bravés l’interdiction policière de quitter le terre-plein où la manifestation était ‘tolérée’. Ils ont traversé la petite ceinture en y bloquant la circulation, pour se rassembler directement devant la résidence de l’ambassadeur. A 19h30 (heure de rédaction de ce communiqué) un renfort de police prenait position devant la résidence. Les slogans et mots d’ordre étaient nombreux, qui visaient Nicolas Sarkozy, Annemie Turtelboom, Brice Hortefeux, la police, les Etats belge et français, évoquant notamment la véritable provocation que constitue le fait d’organiser un sommet sur (c’est-à-dire contre) l’immigration à Vichy. Les expulsions et l’exploitation des sans-papiers étaient dénoncés à plusieurs reprises.

Rassemblement pour les manifestants de Vichy

Calicot du SR pour les manifestants de Vichy

Rassemblement pour les manifestants de Vichy

Banderole du SR pour les manifestants de Vichy

Rassemblement pour les manifestants de Vichy

Rassemblement pour les manifestants de Vichy

Rassemblement pour les manifestants de Vichy
Calicot du SR pour les manifestants de Vichy
Rassemblement pour les manifestants de Vichy
Banderole du SR pour les manifestants de Vichy
Rassemblement pour les manifestants de Vichy
Rassemblement pour les manifestants de Vichy

Le Secours Rouge/APAPC s’associe à l’appel du Bureau des étudiants administrateurs (BEA) de l’ULB et du Comité d’Action Solidaire (le CAS, soutenant les sans-papiers) pour un rassemblement ce vendredi à 18h, devant la résidence de l’ambassadeur de France (41 boulevard du Régent, petite ceinture, métro Arts-Loi), pour exiger l’arrêt des poursuites contre les manifestants de Vichy. Tous les manifestants belges de Vichy sont maintenant libres (ils étaient huit au départ à s’être fait arrêter) mais restent des inculpations pour au moins deux d’entre eux.

Manifestation à Vichy

Manifestation à Vichy

Un manifestant belge reste détenu après la prolongation de sa garde à vue. Il doit comparaître aujourd’hui. Il est possible que d’autres puissent être inculpés.

Réunion à l’ULB, au BEA à 14h

A propos des incidents du contre-sommet, nous avons reçu le témoignage suivant:

‘Nous rentrons de Vichy, après une soirée très mouvementée. Des arrestations, il y an a eu, et tout laisse penser qu’il y en a eu beaucoup après 23h. Explication: la manif a démarré correctement jusqu’au moment ou elle tombe sur un barrage anti-émeute en plein centre ville, absolument pas au programme négocié entre préfecture et organisateurs, fortement garni en robocops. Nous sommes obligés de bifurquer dans une petite rue, ce que fait la tête de manif, mais pas la suite qui stationne longuement devant le barrage. Premières escarmouches. La tête de manif arrive devant l’hôtel de ville, où des prises de parole devaient avoir lieu, amputée d’une bonne partie de ses troupes. Hésitations. Redémarrage sans prise de parole, mais dans les rues adjacentes, les affrontements entre Anars / Libertaires et police ont commencés. Passage devant la gare, fort regroupement d’Anars visiblement prêts à en découdre. La manif, au moins en tête, remonte vers Cusset, à peu près en bon ordre, suivie par un nuage de lacrymo, feux de poubelles, feux de bagnoles, charges. Elle arrive sans encombres à l’espace Chambon, lieu du meeting.

Les allocutions se dérouleront dans un vacarme indescriptible, orchestré par les groupes anars (et quels autres?), qui veulent interrompre le meeting et entraîner les 1000 participants séance tenante à un sitting devant le commissariat où leurs copains sont en garde à vue. Ils ont commencé à dépaver la cour, barricade et feu de poubelles à l’entrée de l’espace Chambon cerné par les flics. Débat impossible. Le maire de Cusset a négocie avec la CRS une sortie immédiate ‘sans agression’ et en groupe, des participants au meeting. Il est évident que cette ‘évacuation’ faite, les flics auront chargé les jeunes qui tenaient la barricade et procédé à de multiples arrestations. Inquiétude pour les gens venus de loin qui devaient dormir dans la salle de meeting. Inquiétude pour les jeunes (certains n’avaient manifestement pas plus de 15 ans). Inquiétude pour l’instrumentalisation qu’Hortefeux et sa clique ne manqueront pas de faire de ces débordements…

A signaler: un, (des?) car au départ de Lyon a subi un contrôle d’identité (illégal) au moment du départ. Il semble qu’on ait pratiquement pas vu de lyonnais au rassemblement. Idem pour un car de Grenoble, qui lui, est arrivé. Nombre de contrôles arbitraires ont été réalisés à l’encontre de voitures, de voyageurs en train aussi, selon des bruits insistants. Il est de première importance que ces entraves à la liberté de manifester remontent sur la liste de discussion.’

Communiqué de l’équipe légale du contre-sommet de Vichy sur la répression policière

Voir les vidéos sur le contre-sommet de Vichy

Le 4 novembre aura lieu au tribunal de Nanterre le procès de Marco Perreira, syndicaliste étudiant, militant de l’Assemblée Générale des Etudiants de Nanterre (AGEN). L’AGEN est depuis de nombreuses années à la pointe du syndicalisme étudiant, dépassant le cadre corporatiste pour s’engager sur des fronts comme la lutte contre la répression et la solidarité avec les peuples en lutte et les prisonniers révolutionnaires. Les poursuites contre Marco sont consécutives à son implication dans le mouvement étudiant de l’automne 2007. Marco était déjà devenu la bête noire du service de sécurité de l’Université lors du mouvement contre le CPE en février-avril 2006. C’est une bousculade devant les portes de la direction protégée par des vigiles qui est le prétexte du procès.

Pour plus d’informations

46 salariés de l’usine Renault de Sandouville ont été assignés jeudi 30 octobre devant le tribunal de grande instance du Havre par la direction. Elle les accuse d’avoir bloqué à plusieurs reprises le site, notamment lors de la venue de Nicolas Sarkozy le 6 octobre. Ils manifestaient contre la suppression des 1.000 emplois et le recours au chômage économique. Cette suppression d’un millier d’emplois sur les 3.700 de cette usine s’intègre dans un plan plus vaste prévoyant 4.000 départs au sein de la maison-mère en France et 2.000 autres dans les filiales françaises et européennes du groupe.

Manifestation chez Renault

Manifestation chez Renault

Le 16 octobre, le tribunal d’application des peines siégeant à la prison des Baumettes à Marseille avait décidé, après seulement cinq minutes de délibération, la révocation du régime d’aménagement de peine appliqué à Jean-Marc Rouillan depuis décembre 2007 après 21 ans de prison. Nous venons d’apprendre la date de l’audience d’appel: celle-ci se tiendra le jeudi 27 novembre à Paris.

Gaël Roblin

En 1999-2000, plusieurs dizaines de personnes furent arrêtées, et parfois incarcérées, dans le cadre des enquêtes sur les attentats revendiqués ou attribués à l’Armée Révolutionnaire Bretonne. Beaucoup passèrent entre quatre et cinq ans en détention préventive dans l’attente d’un jugement. A l’issue de ce jugement qui survint en mars 2004, plusieurs d’entre eux (c’est le cas de Paskal Laizé et Kristian Georgeault) revendiquèrent leur appartenance à l’A.R.B. et furent condamnés en conséquence. D’autres, comme Gaël Roblin (photo ci-dessus), furent condamnés pour leurs simples contacts avec ces militants. Sa peine de prison sera inférieure au temps de détention préventive. Tous furent acquittés pour l’attentat de Quévert (non revendiqué) qui coûta la vie à une personne en 2000. Kristian, Paskal et Gaël sont depuis libres après avoir effectués une longue peine. Pendant des années, leur mise en examen pour cet attentat avait permis de les salir et de justifier de leur long emprisonnement préventif. 10 jours après ce verdict, le parquet général décidait de faire appel de cette décision qui était pour lui un véritable camouflet. Toutefois, dans sa précipitation, le parquet ne fit appel que contre trois des acquittés et seulement pour une partie des faits jugés. Le nouveau procès se déroulera du 17 au 28 novembre prochain devant la cour d’assises spéciale à Paris. Il s’agit pour le procureur de la République Française d’essayer d’effacer l’humiliation de l’acquittement de mars 2004. Ce procès s’inscrit dans un contexte de répression généralisée. De plus, ces trois militants indépendantistes n’ont rien renié de leurs convictions. Ils ont continué à s’engager publiquement en faveur du droit du peuple breton à décider librement de son avenir et ont été de nombreuses mobilisations sociales et politiques.

Solidarité avec Gaël, Paskal et Kristian!

Pour contacter le comité de soutien aux trois militants

Pour lire le communiqué du Skoazell Vreizh (Secours Breton)

Gaël Roblin