Huit personnes ont été interpellées mardi matin au Pays-Basque français dans le cadre d’une enquête sur des attentats ou des tentatives d’attentat contre des agences immobilières, terrains de golf et villas, réalisés par le mouvement ‘Euskal Herria ez da salgai’ (‘Le Pays-Basque n’est pas à vendre’). Les huit hommes ont été placés en garde à vue à Bayonne, âgés pour la plupart d’une trentaine d’années, ils ont été interpellés à Ascain, Ciboure, Saint-Jean-de-Luz, Cambo-les-Bains, Briscous, Anglet.

Les policiers de la Sous-Direction Anti-Terroriste (SDAT) et les gendarmes de la Section de recherches de Pau (Pyrénées-Atlantiques) agissent dans le cadre d’une enquête préliminaire de la section antiterroriste du parquet de Paris portant sur plusieurs attentats commis avec des engins artisanaux au Pays-Basque français entre 2007 et 2009 (photo).

Action de ‘Le Pays-Basque n’est pas à vendre’

Action de 'Le Pays-Basque n'est pas à vendre'

Dimanche après-midi, plus de deux cents personnes ont participé à une marche contre l’enfermement et en solidarité avec les personnes incarcérées à la prison de la Santé, entre la place Denfert-Rochereau et la prison. Lors du défilé, à la hauteur du boulevard Saint-Jacques, une fusée de détresse maritime a été tirée par un manifestant brisant la vitre d’un appartement, alors que des manifestants enfilaient des cagoules.

A l’arrivée du cortège, à l’angle du boulevard Saint-Jacques et de la rue de la Santé, la police a interpellé 110 personnes dans le cadre de la loi du 2 mars 2010 pour participation à un groupement en vue de la commission de violences volontaires, de destructions ou de dégradations. Les 110 personnes interpellées ont été transférées dans plusieurs commissariats, dont ceux de Ledru-Rollin (photo), de la Goutte d’Or et de Clignancourt. 61 personnes ont été placées en garde à vue, les autres ne subissant qu’un contrôle d’identité. Onze personnes se trouvaient toujours en garde à vue lundi midi. Elles sont poursuivies pour le jet de la fusée et des insultes envers les forces de l’ordre.

Un rassemblement de protestation et de soutien est organisé ce lundi soir à 17 heures, au métro Riquet (XIXe). Dans ce commissariat, une personne pourrait rester en garde à vue sous le coup du régime de l’antiterrorisme.

Commissariat Ledru-Rollin

Commissariat Ledru-Rollin

À l’appel du réseau associatif No Border, une centaine de personnes est venue, hier à 17 heures, manifester son soutien aux sans-papiers, retenus au centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). Devant un impressionnant dispositif policier, qui les a empêchés de s’approcher du centre, les manifestants ont marché, banderole en tête, dans le village.

Manifestation contre le centre fermé de Mesnil-Amelot

Manifestation contre le centre fermé de Mesnil-Amelot

L’affaire remonte au soir 6 mars à Toulouse. Près de 300 manifestantes participent à la ‘Marche des femmes’, un défilé organisé par un collectif d’associations féministes toulousaines. Peu de temps après le départ, une manifestante surprise en train de taguer est interpellée sans ménagement par un policier et plaquée au sol. Très vite la situation dégénère lorsque d’autres féministes tentent de s’interposer. Les policiers les repoussent à coup de matraque. Plusieurs manifestantes seront blessées et la jeune femme interpellée est emmenée en garde à vue.

Le collectif d’organisatrices avait décidé de demander des explications au préfet sur les violences subies par plusieurs d’entre elles par la police et le pourquoi d’une telle agression sur la manifestante. Hier, à 17 heures, elles sont donc venues en grand nombre place Saint Étienne avec banderoles en espérant obtenir des explications. Elles été reçues par le préfet qui a donné raison en tout à la police. Le procureur de la République, en revanche, a décidé d’engager des poursuites contre la manifestante accusée d’avoir taggué une façade.

Après la mort d’un policier à Dammarie-les-lys, la police française a lancé un appel à témoins vendredi en diffusant des images de membres présumés de l’ETA dans un supermarché. Mais les hommes des images seraient en fait des pompiers catalans en vacances en France, sans rapport avec les faits. Ils se sont manifestés et devaient être auditionnés par la police samedi pour dissiper définitivement toute ambiguïté. Le groupe de cinq hommes avait été filmé lundi dernier entre 9h et 10h30 à l’entrée d’un hypermarché Carrefour de Villiers-en-Bière (Seine-et-Marne), très près de l’endroit où s’était produit un vol de voitures qui devait conduire à la fusillade. C’est le témoignage d’un ancien policier à la retraite ayant aperçu à l’hypermarché un groupe parlant espagnol qui avait amené les enquêteurs à visionner les images de vidéo-surveillance. Les policiers français impliqués dans la fusillade ont cru ensuite reconnaître sur les images les protagonistes du crime. C’est cet élément qui aurait convaincu les autorités de lancer une réquisition aux médias, une méthode rare.

Les images de l’hypermarché, peu nettes, ne montraient pas la jeune femme ‘aux cheveux clairs, âgée de 30 à 40 ans’, qui a été vue par les policiers au moment de la fusillade. L’homme arrêté sur place au moment de la fusillade, Joseba Fernandez Aspurz, 27 ans, devait être présenté samedi à un magistrat antiterroriste en vue de sa mise en examen, mais on sait déjà qu’il n’a pas tiré puisqu’il était menotté quand le policier a été abattu. Les enquêteurs disent avoir retrouvé un Smith & Wesson dérobée dans une opération de l’ETA en octobre 2006 dans une armurerie de Vauvert (Gard) et une plaque minéralogique provenant d’un vol commis aussi en 2006 par l’ETA.

Pascal Vaillant a été grièvement blessé après la manifestation du 29 janvier 2009 à Saint-Nazaire, alors qu’il allait faire ses courses. Atteint par un tir de grenade, il est aujourd’hui amputé de 2 orteils, ses multiples greffes au pied ne sont pas consolidées, et il souffre toujours de ses blessures.

Le Procureur de la République vient de classer sans suite la ‘plainte contre X pour coups et blessures involontaires’ que Pascal Vaillant avait déposée le 31 janvier 2009. Le Procureur a considéré que ‘les forces de l’ordre ont fait un usage légitime et proportionné de ces grenades’.

Un comité ‘Justice pour Pascal Vaillant’ a été constitué: ‘Justice pour Pascal Vaillant’ c/o CODELIB (Comité de défense des libertés fondamentales contre les dérives sécuritaires); www.codelib.info

Le 17 mars à Paris, après la condamnation à des peines de prison ferme entre 8 mois et 3 ans contre les inculpés de l’incendie du centre de rétention de Vincennes, une trentaine de personnes a décidé de ne pas laisser ce jugement sans réponse.

Quelques heures après, l’agence Air France (expulseur de sans-papiers) de Bastille a été bloquée. Tandis qu’une banderole ‘Liberté pour tous, avec ou sans papiers’ barrait sa porte, ses ordinateurs étaient débranchés et elle était recouverte, à l’extérieur comme à l’intérieur, d’affiches ‘sabotons la machine à expulser’ et ‘solidarité avec les inculpés de la révolte de Vincennes’. Une heure plus tard, une boutique SNCF (co-organisateur de rafles et expulseur de sans-papiers) s’est fait occuper. La boutique a entièrement été taguée dedans comme dehors: ‘la SNCF collabore aux expulsions de sans-papiers’, ‘non aux rafles’, ‘feu aux CRA’, ‘solidarité avec les inculpés de Vincennes’. La vitrine d’un magasin Bouygues (constructeur de prisons) s’est fait recouvrir de tags (‘Bouygues construit des taules’, ‘feu à toutes les prisons’). La police n’est pas arrivée assez vite, et le petit groupe a pu disparaître.

Parmi d’autres initiatives à venir: rassemblement samedi 20 mars à 15h30 devant le centre de rétention du Mesnil Amelot

Le Comité pour l’abrogation des lois antiterroristes et l’Observatoire juridique de la vie politique organisent une réunion publique sur le thème ‘Antiterrorisme et libertés publiques’ avec Alain Badiou (philosophe), Mathieu Bonduelle, (Secrétaire général du Syndicat de la magistrature), Nicole Borvo Cohen-Seat (présidente du groupe CRC-SPG), Alima Boumedienne-Thiery (sénatrice), Antoine Comte (Avocat), Carlo Santulli, (professeur d’Université, président de l’OJIV) et Karine Parrot (professeur d’Université, secrétaire générale de l’OJIV), le lundi 12 avril à 18h30, à la Faculté de droit de Paris, (12 Place du Panthéon, Paris V, salle IV, 1er étage, aile Soufflot)

Voir le site du Comité pour l’abrogation des lois antiterroristes – CALAS