Le samedi 12 janvier, le Conseil Démocratique Kurde en France organisait une marche pour la justice pour Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, trois militantes kurdes assassinées en janvier 2013 (voir notre article). Suite au décès, en décembre 2016, du meurtrier présumé, le procès n’a jamais eu lieu, ne permettant pas de mettre en lumière l’implication de l’état turc dans cette affaire. En mars 2018, les familles des trois militantes kurdes ont déposé une nouvelle plainte, demandant la saisie d’un juge d’instruction pour poursuivre l’enquête.

La marche a rassemblé plusieurs milliers de personnes venant de toute la France, mais aussi de Grande-Bretagne, de Suisse et de Belgique. Une délégation de membres et sympathisant.es du Secours Rouge de Genève et de Bruxelles se sont joints aux camarades internationalistes avec la campagne Shengal pour commémorer la mémoires de trois militantes assassinées et réaffirmer leur soutien aux combattant.es au Kurdistan et en Turquie.

Banderole de la campagne Shengal – Secours Rouge de Genève


Banderole de la campagne Shengal – Secours Rouge (Belgique)

Banderole de la campagne Shengal - Secours Rouge de Genève
Banderole de la campagne Shengal - Secours Rouge (Belgique)

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi au Pays basque, en Espagne et en France, en faveur du rapprochement des prisonniers d’ETA, actuellement dispersés à travers l’Espagne et la France. Les deux marches ont eu lieu à Bilbao, au Pays basque espagnol, et à Bayonne, au Pays basque français. A Bilbao, quelque 76.000 manifestants, selon les organisateurs, ont défilé dans une avenue du centre de la capitale de la Biscaye, aux cris de « Euskal presoak etxera » (« Les prisonniers basques à la maison ») ou de « presoak kalera amnistia osoa » (« les prisonniers dans la rue, amnistie totale »).

A Bayonne, ils étaient environ 9.000 personnes, à défiler sous le slogan « Orain presoak », ou « les prisonniers maintenant », pour réclamer un meilleur sort pour les 265 prisonniers basques. Moins d’une dizaine des 218 prisonniers d’ETA détenus par l’Espagne se trouvent actuellement au Pays basque et que la grande majorité d’entre eux sont dispersés dans des régions telle que l’Andalousie (sud), Murcie et Valence (sud-est), ou encore en Estrémadure (sud-ouest), à des centaines de kilomètres de leurs proches. 46 membres d’ETA sont détenus en France et un au Portugal.

La manifestation de Bilbao

La manifestation de Bilbao

Aux cris de « Macron démission », 200 personnes se sont rassemblées hier mercredi aux abords de la nouvelle Maison du handball à Créteil, dans le Val-de-Marne, qu’Emmanuel Macron est venu inaugurer avant le départ pour le Mondial de l’équipe de France. Quelques gilets jaunes mais aussi et surtout des syndicalistes (CGT, FO, FSU Solidaires), les stylos rouges (les profs en colère), des militants de gauche (PCF, Insoumis et NPA notamment) avaient fait front commun contre la politique gouvernementale. De légers heurts ont éclaté avec des CRS qui ont fait usage de gaz lacrymogènes lors les manifestants ont tenté de contourner le barrage des forces de l’ordre et s’approche au plus près du bâtiment visité par Macron.

Les manifestants et les CRS à Créteil

Les manifestants et les CRS à Créteil

Une soixantaine de personnes ont manifesté ce 9 janvier devant le Consulat de France, répondant à l’appel du Mouvement des Femmes Kurdes d’Europe et de l’Union des Femmes Socialistes (SKB). Sakine, Rojbin (Fidan) et Leyla sont trois militantes kurdes, exécutées à Paris dans une opération orchestrée par les services secrets turcs (MIT). L’assassin est mort en prison d’une légionellose quelques semaines avant la date prévue du début de son procès. Le début du procès avait été retardé plusieurs fois. Cinq ans après ces assassinats, ni exécutants ni commanditaires n’ont été inquiétés alors que la responsabilité turque est avérée et reconnue.

Après avoir scandé « Justice pour Sakine, Rojbin et Leyla », « Erdogan assassin, Macron complice » et « Jin Jiyan Azadi » (« Femme Vie Liberté »), deux interventions ont été faites au micro, la première du mouvement kurde et la seconde du Secours Rouge. Notre intervention a rappellé la connivence entre les autorités européennes et impérialistes avec le régime turque et réaffirmé la solidarité du camp révolutionnaire européen avec la résistance kurde, dont le PKK.

Une grande manifestation aura lieu à Paris ce samedi pour commémorer les 5 ans de cette exécution. Des délégations du Secours Rouge International seront présentes.

60 manifestants pour Sakine, Rojbin et Leyla

Mobilisation à Paris

60 manifestants pour Sakine, Rojbin et Leyla
Mobilisation à Paris

Face au succès et à la radicalité de l’Acte VIII, le Premier ministre a répondu « oui » à la demande des syndicats de policiers, dont Alliance, qui réclament la création d’un fichier de personnes interdites de manifestations et d’une nouvelle loi « anti-casseur ». Evénement notable de l’Acte VIII, l’attaque, à Paris, avec un engin de chantier, du ministère du porte-parole du gouvernement, qui a dû s’enfuir sous la protection de la police.

Une séquence médiatisée montrant un manifestant boxant sévèrement deux gendarmes sur la passerelle Sengor a particulièrement polarisé. Identifié, le manifestant qui s’est révélé être un ancien champion de boxe s’est rendu et a été écroué. Une cagnotte de solidarité a été ouverte sur Leetchi et son succès foudroyant a provoqué des réactions de divers politiciens appelant qui à bloquer la cagnotte, qui à la saisir… Une contre-cagnotte au bénéfice des forces de l’ordre a immédiatement été créée.

Face à ces réactions, Leetchi a bloqué le compte de solidarité (pas la contre-cagnotte policière bien entendu). C’est pour nous l’occasion de signaler que Leetchi n’en est pas à son coup d’essai. Notre Secours rouge avait ouvert un compte Leetchi dans le cadre de la campagne « Celox pour les internationalistes au Rojava » et Leetchi avait longtemps bloqué ces fonds, nous obligeant à de nombreuses et lourdes démarches pour enfin en disposer. Bref: évitez Leetchi.

Dans l’émission radiophonique « Esprits libres » (sic) sur Radio Classique, l’ex-ministre de l’enseignement sous Jacques Chirac (2002-2004) et philosophe, Luc Ferry, a commenté philosophiquement l’épisode de la passerelle en invitant les policier « à se servir de leur arme une bonne fois ». Depuis le début de la mobilisation des « gilets jaunes », le 17 novembre 2018, 5.600 personnes ont été placées en garde à vue et quelque 1.000 condamnations prononcées par la justice.

Hier mardi, trente-cinq personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue dans l’Hérault lors d’une vaste opération mobilisant 150 gendarmes dans le cadre de l’enquête sur deux incendies mi-décembre d’un local de Vinci sur le péage de Bessan sur l’A9, un des bastions des « gilets jaunes », dans la nuit du 15 au 16 décembre puis dans celle du 18 au 19 décembre.

La leçon de boxe de la passerelle Sengor

Lundi 7 janvier, un Gilet Jaune de Hennebont (Morbihan) a été condamné à cinq mois de prison ferme et à une interdiction temporaire de manifester. Il aurait jeté des projectiles sur la police au cours d’une manifestation le samedi 5 janvier à Nantes.
Lors de son arrestation, il avait été retrouvé avec des pierres dans son sac à dos. Des masques chirurgicaux, une paire de lunettes de piscine, une cagoule ainsi que des ballons de baudruche et de la peinture se trouvaient également à l’intérieur
Il n’a pas été immédiatement incarcéré à l’issue de l’audience et sera d’abord convoqué devant un juge d’application des peines (JAP).

Lundi également, huit Gilets Jaunes ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc à entre 70 et heures de travail d’intérêt général. Ils avaient été arrêtés dans la nuit du 1er au 2 décembre, lors d’affrontements avec la police dans la zone commerciale de Langueux (Côtes-d’Armor).

Barrage des

Edit mardi 08 janvier : Les deux militantes ont été relaxées

Le 19 avril 2018, deux militantes de la lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-landes participaient à une opération de « Retour à l’envoyeure ». Il s’agissait de déposer devant la préfecture les milliers de douilles de grenades de divers types utilisées par les CRS entre le 9 et le 14 avril 2018 lors de l’attaque de la ZAD (voir notre article).

Elles seront convoquées le mardi 8 janvier à l’audience du tribunal de police au Tribunal de Grande Instance de Nantes, pour dépôt de détritus (jamais nommés) hors endroit « convenable ».

Les deux militantes contestent avoir commis une infraction routière et affirment la dimension politique de leur acte qu’elles revendiquent entièrement. Un appel à soutien a été lancé par différentes organisations qui invitent à venir exiger la relaxe des accusées devant le TGI le 8 janvier à 8h30. Plus d’infos ici.

Affrontements à la ZAD (archives)

Affrontements à la ZAD (archives)

Mercredi 9 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez étaient froidement exécutées d’une balle dans la tête dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan à Paris. L’enquête menée en France a révélé que le meurtrier présumé, Ömer Güney, arrêté quelques jours après le crime, avait agi pour le compte des services secrets turcs, comme le confirme le réquisitoire du Procureur de la République dans cette affaire. La mort, le 17 décembre 2016, a empêché la tenue d’un procès public qui aurait permis de juger non seulement l’exécutant, mais aussi, et surtout, le commanditaire, l’Etat turc.

Comme chaque année, depuis six ans, des manifestations seront organisées pour commémorer la mémoires des 3 militantes et exiger que justice soit faite.

Événement facebook

Un bus au départ de Bruxelles est organisé le samedi matin (départ 1h du matin) pour se rendre à la manifestation. Pour les personnes interressées, veuillez-nous contacter par email (srapapc@gmail.com) ou via message privé sur le facebook du Secours Rouge. Date limite pour nous contacter pour le bus, mardi 8 janvier 20h.

Marche pour Sakine, Rojbîn et Leyla, le 12 janvier 2019

Marche pour Sakine, Rojbîn et Leyla, le 12 janvier 2019

Pour « l’acte VIII » de leur mobilisation, les « gilets jaunes » s’étaient retrouvés en début de matinée sur les Champs-Elysées, lors d’une assemblée générale improvisée à quelques mètres de l’Arc de Triomphe. Aux alentours de 11H00, les manifestants tentent de descendre les Champs-Elysées en direction de la place de la Concorde avant d’être bloqué par un cordon de CRS. Le cortège s’est alors dérouté vers le quartier de la gare Saint-Lazare.

En début d’après-midi à proximité de l’Hôtel de Ville, un deuxième cortège s’est lancé vers l’Assemblée nationale. Vers 14H00, sur les quais de Seine, entre la place du Châtelet et l’Hôtel de Ville, des manifestants ont jeté des bouteilles et des pierres sur les forces de l’ordre qui répliquent par des tirs de lacrymogènes avant de recevoir le renfort de CRS. De nouveaux accrochages éclatent quelques dizaines de mètres plus loin, sur la passerelle Leopold-Sédar-Senghor.

À Montpellier, quatre CRS ont été légèrement blessés à la suite de jets de pierres et de bouteilles. A Rouen, des pavés ont croisé des grenades lacrymogènes ainsi que des munitions de flash-ball, l’une d’elle atteignant un manifestant à l’arrière de la tête. A Nantes, des heurts ont éclaté et des grenades ont été tirées. Au moins une personne a été blessée. Des tensions ont également éclaté à Caen, Troyes, Beauvais, Avignon et à Rennes.

Incidents à Paris ce samedi

Incidents à Paris ce samedi

Eric Drouet, figure médiatique et controversée des «gilets jaunes», a été interpellé mercredi soir près des Champs-Elysées à Paris et placé en garde à vue pour organisation d’une manifestation sans déclaration préalable. Le 22 décembre, Eric Drouet avait déjà été interpellé lors de l’Acte VI des manifestations à Paris pour «port d’arme prohibé» — un bâton — et sera jugé le 5 juin en correctionnelle.

Les arrestations de « gilets jaunes », atteignent des records dans le cadre d’un mouvement social en France. Entre le 17 novembre et le 17 décembre, il y a eu plus de 4 570 personnes gardées à vue : 1 567 à Paris et 3 003 ailleurs. Parmi elles, 3 747 ont donné lieu à une réponse pénale. En un mois, 697 personnes ont été jugées en comparution immédiate. Autre record : 216 gilets jaunes sont derrière les barreaux, dont 26 à Paris. D’autres ont été condamnés à des travaux d’intérêt général, de la prison avec sursis, à porter un bracelet électronique, voire à être interdit de se rendre dans telle ou telle ville. Beaucoup de « gilets jaunes » attendent encore leur procès.

Si certains se laissent isoler dans la répression, d’autre collectivisent leur situation. On peut ainsi noter l’initiative du frère d’un gilet jaune nommé Anza qui a ouvert un groupe FB pour la libération de son frère:

voir le groupe FB « Libérez Anza »

Anza,

Anza,