Des milliers de personnes ont manifesté dans le centre d’Athènes à l’occasion du 7e anniversaire de la mort d’un manifestant de 15 ans, Alexis Grigoropoulos, tué par un policier en 2008. Quelque 5.000 policiers étaient mobilisés dans la capitale pour éviter au maximum les affrontements, les stations de métro du centre-ville restant fermées. De violents affrontements ont éclatés en soirée. Des manifestants ont projeté des bombes incendiaires sur les policiers et mis le feu à des poubelles et des véhicules. Les forces de l’ordre ont répliqué en tirant des gaz lacrymogènes. 10 personnes ont été arrêtées.

Affrontements à Athènes

Affrontements à Athènes

La police a tiré mercredi à Athènes des gaz lacrymogènes sur des milliers d’agriculteurs grecs qui ont essayé d’investir le Parlement à l’issue d’une manifestation contre les hausses d’impôt. Dans les cadre des mesures d’austérités, du troisième plan de « sauvetage », la liquidation des subventions et des allégements fiscaux dont bénéficiaient les paysans a été définie par la néo-troïka comme un « prérecquis » pour la libération d’autres fonds. Cela qui a provoqué plusieurs manifestations dans la Grèce centrale et septentrionale. A Athènes mercredi, certains manifestants ont jeté des grenades assourdissantes et des cocktails Molotov.

Affrontements entre paysans et policiers mercredi à Athènes

Affrontements entre paysans et policiers mercredi à Athènes

Au moins 16.000 personnes à Athènes et 12.000 à Thessalonique ont manifesté en mémoire du soulèvement des étudiants du 17 novembre 1973. 6.000 policiers ont contré la manifestation à Athènes. Les tensions ont commencé le matin lorsque Alexis Tsipras a été hué et sifflé à l’Ecole Polytechnique où il venait déposé une gerbe de fleurs, avant de se prendre des jets de gobelets de café et de bouteilles d’eau et de repartir quelques minutes plus tard. Tsipras s’est ensuite exprimé au parlement, en déclarant notamment « Le gouvernement n’autorisera pas les anarchistes et l’extrême-droite à exploiter les luttes de l’école polytechnique pour leurs combats insignifiants ».

Deux grandes manifestations ont ensuite défilé à Athènes pour se rejoindre devant l’ambassade américaine et dénoncer le soutien de la CIA à la junte grecque, le bloc de SYRIZA a été hué et sifflé sur tout le long et ne semble plus être le bienvenu dans les manifestations grecques. Des drapeaux américains ont été brûlés et les manifestants ont chanté pour le Rojava et la Palestine. La manifestation a ensuite tourné à l’émeute dans le quartier d’Exarchia.

6.000 policiers à Athènes

6.000 policiers à Athènes

27 personnes ont été inculpées dans l’affaire de la planification d’évasion des membres emprisonnés de la Conspiration des Cellules de Feu de la prison de Koridallos. Plusieurs personnes parmi les inculpés sont membres de la famille immédiate des prisonniers, c’est notamment le cas d’Athena Tsakalou (mère des prisonniers Christos et Gerasimos Tsakalos) et d’Evi Statiri (compagne de Gerasimos Tsakalos). Ces deux dernières ont d’ailleurs été emprisonnées plusieurs mois, Evi a été récemment libérée au terme d’une grève de la faim, elle vient de demander que soit levé l’interdiction de communiqué avec son compagnon. La demande a été rejetée le 3 novembre.

Les polices italiennes et grecques ont lancé une opération de répression hier matin à l’aube contre les militants qui ont participé à la Journée #NoExpo, en mai 2015, à Milan, mobilisation qui avait donné lieu à de violents affrontements avec la police. Cinq personnes ont été arrêtées à Milan et 5 en Grèce. Elles sont accusées de « destruction et pillage », « résistance aggravée à la police » et « fausses déclarations ». Cinq autres camarades, qui sont toujours en fuite, sont eux aussi inculpés pour les mêmes chefs d’accusation: trois à Milan, un à Côme et un en Grèce. Des échantillons d’ADN ont été prélevés sur eux. Une militante, qui avait été une des 5 arrêtés de Milan, a depuis été libérée en attendant une enquête plus approfondie.

Les affrontements de mai 2015 à Milan

Il y a deux semaines, les locaux d’ANEL (le parti des Grecs Indépendants, organisation d’extrême-droite qui gouverne la Grèce aux cotés de Syriza) étaient occupés par l’organisation anarchiste Rouvikonas, suite à l’expulsion du bâtiment par la police 19 militants avaient été arrêtés et devaient être jugée la semaine dernière. L’audience a toutefois été reportées car les accusés ont demandé à ce que le principal témoin de l’accusation, le président d’ANEL Panos Kamenos se déplace pour venir se plaindre en personne. Deux dépositions circulent sur internet, celle de Kamenos, prétendant avoir eu à faire à des mois d’intimidation lui causant des pertes financières « à lui et à sa famille », prétendant que ces intimidations auraient effrayé ses partisans qui n’osaient plus venir au siège du parti, prétendant enfin que les anarchistes avaient prit en otage vingt personnes dont l’une aurait manquée de se jeter par la fenêtre de désespoir. Kamenos décrit également un immeuble pratiquement dévasté aux portes brisées. La seconde déposition, celle de l’agent de sécurité en poste ce jour là est tout à fait différente, il raconte avoir vu les militants faire sortir tous ceux qui le souhaitaient (d’autres bureaux sont situés dans le même batiment) dés le début avant de fermer les volets à l’arrivée de la police. L’agent de sécurité raconte également avoir accompagné lui-même les anarchistes sur le toit, et leur avoir ouvert la porte, pour qui soient accrochées des banderoles.

Dû à l’absence du principal plaignant, le procès est repoussé au 13 novembre.

Occupation des locaux d’ANEL.

Occupation des locaux d'ANEL.

19 personnes membres du groupe anarchiste Rouvikonas ont été arrêtées après avoir occupé les bureaux du parti des « Grecs Indépendants » (ANEL), le parti d’extrême-droite qui compose la majorité gouvernementale aux cotés de Syriza. Lors de l’action, des camionnettes de police ont bloqué les rues environnantes alors que des policiers anti-émeute ont fermé toutes les issues du bâtiment. Les arrêtés sont accusés de « perturbation de l’ordre public » et « d’occupation illégale ». Ceux qui auront refusé d’être pris en photo au commissariat seront également inculpés de désobéissance.

L’action visait à dénoncer le troisième mémorandum et le nouveau gouvernement grec.

Occupation des locaux d’ANEL.

Depuis environ un mois, Maria Theofilou, soeur du prisonnier anarchiste Tasos Theofilou et compagne du prisonnier anarchiste G Petrakakos (ce dernier est accusé dans le nouveau procès contre Lutte Révolutionnaire) est emprisonnée. Ce sont surtout ses liens avec son frère et son compagnon qui sont abordés dans les interrogatoires. Au domicile familial, deux armes ont été trouvées par la police lors d’une perquisition le 5 octobre, l’avocat de Maria a déclaré que Maria ne connaissait pas la présence de ces armes, qui pourraient tout à fait appartenir à Petrakakos.

Perquisition à Molos

Perquisition à Molos

Le nouveau procès contre Lutte Révolutionnaire, portant sur la seconde période d’activité du groupe qui s’étend entre le retour à la clandestinité de Nikos Maziotis et de Pola Roupa jusqu’à l’arrestation de Nikos a commencé. Quatre personnes sont accusées dans ce procès : Nikos Maziotis, considéré par l’accusation comme le ‘leader’ du groupe, Pola Roupa, toujours dans la clandestinité, A. Sotiropoulou qui nie les charges tout en se revendiquant anarchiste et G. Petrakakos arrêté récemment. Les quatre sont accusés d’appartenance et de participation à une organisation terroriste, de l’attaque à la voiture piégée contre le Banque de Grèce de la rue Amerikis en avril 2014, de distribution et détention d’explosifs et deux braquages. Nikos a également une charge supplémentaire : celle de tentative d’homicide lors de la fusillade qui a précédé son arrestation le 16 juillet 2014.

Lors de la séance du 19 octobre, Nikos a tout d’abord déclaré qu’il n’y avait pas eu de braquages, mais bien des expropriations d’organisations prédatrices. Nikos a ensuite lu un manifeste (qui sera bientôt disponible en français), extrait : Ceux qui vivent avec 300 ou 400€ par mois ne sont pas terrorisés par Lutte Révolutionnaire, mais par vous et votre régime. Nikos s’est également déclaré prisonnier de guerre anarchiste.

De son coté, Stamboulou s’est également définit comme prisonnier de guerre anarchiste, niant les accusations à son encontre, soulevant le fait qu’il n’y a aucune preuve contre lui et attribuant la persécution à la ‘rage des mécanismes répressifs’. Enfin, Petrakakos a nié les charges et gardé le silence. Le juge a répondu que les séances commenceraient dés l’après-midi et explicité clairement qu’il voulait éviter d’arriver au terme de la détention préventive de 18 mois de Stamboulou. Les avocats de la défense ont dénoncé le fait que le tribunal préférait être expéditif que d’agir légalement. Malgré les protestations de l’audience, l’audition des témoins a commencé l’après-midi.

L’attaque de la Banque de Grèce, Rue Amerikis

L'attaque de la Banque de Grèce, Rue Amerikis

Evi Statiri est à présent dans un régime de ‘liberté surveillée’ avec d’importantes restrictions sur ses déplacements et ses communications. Avant sa libération, plusieurs actions incendiaires ont eu lieu contre les partis politiques grecs.

Le 19 septembre matin, deux engins incendiaires ont été placés contre des kiosques du KKE et de Syriza à Ano Patissia, un kiosque de Nea-Demokratia a également été vandalisé à Kifissia. Le lendemain de cette date, de nouvelles élections avaient lieu en Grèce. L’action était revendiquée en solidarité avec Evi Statiri et Nikos Romanos.

Le 2 octobre, c’est le bureau de Charalabos Athanasiou, parlementaire de Nea-Demokratia et ancien Ministre de la Justice qui était incendié.

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Banderole solidaire avec Evi Statiri