Environ 3.000 personnes se sont rassemblées hier en solidarité avec les prisonniers politiques de ‘Lutte Révolutionnaire’, Pola Vêtements, Kostas et Nikos Maziotis Gourna ainsi que les autres inculpés dans la même affaire. Leur procès commencera ce mercredi 5 octobre à la prison de Korydallos.
Au départ de la manifestation, sur la place Syntagma, des textes de contre-information ont été distribués et des messages de résistance et de solidarité ont été transmis pendant plus d’une heure.

Manifestation de solidarité avec Lutte Révolutionnaire

Manifestation de solidarité avec Lutte Révolutionnaire

La police anti-émeute a dispersé ce dimanche devant le Parlement grec à Athènes une manifestation contre les mesures d’austérité. Deux mille manifestants s’étaient rassemblés pour dire leur refus de la rigueur et leur colère contre la classe politique. Des manifestants ont commencé à lancer des bouteilles sur les forces de l’ordre qui ont riposté en tirant des grenades lacrymogènes. On ne fait pas état de blessés.

Jeudi dernier, une grève de 24 heures organisée pour dénoncer les dernières mesures d’austérité annoncées par le gouvernement a paralysé les transports dans la capitale. Parmi les récentes mesures annoncées pour obtenir le versement d’une nouvelle tranche d’aide de huit milliards d’euros prévu le mois prochain, le gouvernement de George Papandréou a annoncé une baisse des retraites, une prorogation d’une hausse de la taxe immobilière et des réductions de traitement pour des milliers de fonctionnaires. Trente mille salariés de la fonction publique doivent en outre être mis en disponibilité, ce qui se traduira par une baisse de 60% de leur salaire. Ils disposent d’un an pour trouver un nouvel emploi au sein du secteur public sous peine de licenciement.

La colère de la population a à nouveau grondé dans les rues d’Athènes hier après le discours de rentrée du premier ministre. Celui-ci a annoncé une seconde salve de mesures d’austérité, ce qui a déclenché un vaste mouvement populaire. Plus de 20000 personnes sont descendues dans les rues de la capitale dans un mouvement qui rassemble de plus en plus de grecs de tous horizons. Quelques 3000 propriétaires de taxi ont ainsi tenté de prendre d’assaut le centre de congrès où Papandréou devait prendre la parole en fin d’après-midi. Ils ont été repoussé par les forces de l’ordre et leur gaz lacrymogène. Ces dernières sont restées sur place pour tenir les autres manifestants – syndicalistes, étudiants, militants communistes, ‘indignés’,… – à distance. Par ailleurs, la police quadrillait la ville avec un dispositif de 7000 hommes. Des affrontements ont eu lieu en début de soirée dès le début des manifestations, et la police a procédé à deux arrestations.

Affrontements à Athènes

Affrontements à Athènes

Le 5 octobre a été décidé comme jour d’ouverture du procès de l’organisation révolutionnaire, Lutte Révolutionnaire. Le procès aura lieu dans la salle du tribunal de la prison de Koridallos. Huit accusées passeront en procès, selon un ordre du conseil d’appel, pour participation à l’organisation. Ce sont N.Maziotis, P.Roupa, K.Gournas, Ch.Kortesis, V.Stathopoulos, S.Nikitopoulos, K.K. (en cavale) et M.Beraha (l’épouse de K.Gournas). Les charges sont: formation et participation dans une organisation terroriste, fabrication et possession d’engins explosifs, dynamitages et nombreuses tentatives d’homicides.

Les trois premiers accusé-e-s, Maziotis, Roupa et Gournas ont pris la responsabilité de leur participation et restent emprisonné-e-s, mais mi-octobre les 18 mois de leur détention provisoire expirent. Les autres accusés sont libres. Kortesis, Stathopoulos et Nikitopoulos, ont récemment été relâchés sous conditions, suite à deux décisions de juges de la Cour d’Appel˙ la Cour Suprême avait appliqué une rétractation sur la première décision de la Cour d’Appel et la deuxième décision prise a ratifié les décisions des juges d’appel.

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Consultez notre page spéciale consacrée à l’histoire de ‘Lutte Révolutionnaire’

Gulaferit Unsal, 42 ans, est un des membres fondateurs d’une organisation syndicale à Ankara où elle a été active jusqu’en 1992. Poursuivie par les autorités turques, et après avoir été emprisonnée avec son mari, elle demande l’asile politique en Allemagne en septembre 1999. Depuis une dizaine d’années, elle vit à Salonique. C’est là qu’elle a été arrêtée début juillet en compagnie d’un de ses compatriotes dans le cadre d’une opération de police antiterroriste sur base de renseignements faisant état de trafic d’armes. La police a indiqué avoir découvert de faux passeports et a saisi du matériel informatique. Gulaferit Unsal était visée par un MAE émis par Berlin, qui l’accuse de militer pour le DHKP-C, pour ‘participation à activité extrémiste’. Ce mercredi, la cour d’appel de Salonique a décidé de l’extradition de la présumée militante vers l’Allemagne. Son compatriote a quant à lui été acquitté et libéré.

L’Italie a fait les premiers pas pour étendre sa législation anti-grève aux réglementations européennes. La législation italienne sur la réglementation des grèves dans les transports est destinée à garantir « le droit à se déplacer librement » aux citoyens. Adoptée en 1990 et confirmée en 2000, la législation interdit les grèves dans les entreprises de transport aussi bien privées que publiques – même les taxis y sont soumis – durant les périodes de vacances.

La loi prévoit également une interdiction de grève dans les transports trois jours avant et trois jours après les consultations électorales. En dehors de ces périodes appelées « franchises », la législation impose en cas de grève dans les entreprises de transport la suspension de l’arrêt de travail de 7 heures à 10 heures du matin et de 18 heures à 21 heures. La loi prévoit de sanctionner financièrement syndicats et grévistes.

Mardi matin, le tribunal d’exception, qui jugeait depuis janvier neuf militants accusés d’être liés à la Conspiration des Cellules de feu, a reconnu coupables sept d’entre eux. Les deux autres ont été acquittés par manque de preuve.

Haralambos Hatzimihélakis et Panayiotis Argyros, tous deux âgés de 23 ans, ont été condamnés à 37 ans chacun pour «constitution et participation à une organisation criminelle» et pour «instigation morale» à des attentats à l’engin explosif en 2009. Ces attaques avaient visé les domiciles de l’ex-secrétaire d’Etat à l’Intérieur Panayotis Hinofotis et de l’ex-ministre socialiste Louka Katséli à Athènes, ainsi que le ministère de Macédoine-Thrace à Salonique.

Georges Karayannides, 31 ans, a été condamné à 20 ans de prison ferme pour «participation à une organisation criminelle» et pour «complicité» dans l’attentat contre Mme Katséli. Trois autres, Panayotis Massouras et Alexandros Mitroussias, âgés tous deux de 22 ans, et Konstantina Karakatsani, la seule femme, âgée de 20 ans, se sont vu infliger des peines de 11 ans et demi de prison chacun «pour appartenance à une organisation criminelle» et pour «complicité» dans l’attentat contre Mme Katsélis. Leur peine est inférieure à celle de Karayannides en raison de «circonstances atténuantes» dues à leur âge reconnues par la cour. Enfin, Emmanuel Yiospas a été condamné à 2 ans et 9 mois de prison avec sursis pour «cambriolage, vol et constitution de faux» relevant du droit commun.

Procès contre la Conspiration des Cellules du Feu

Procès contre la Conspiration des Cellules du Feu

La compagnie nationale grecque d’électricité a annoncé vendredi qu’elle avait porté plainte contre les grèves roulantes de 48 heures contre la privatisation de DEH dans le cadre du nouveau plan d’austérité du gouvernement. La grève provoque des coupures de courant dans tout le pays. DEH estime que le mouvement est illégal et a demandé au tribunal d’Athènes d’ordonner le retour au travail des grévistes.

Le gouvernement grec a élaboré un nouveau plan de rigueur draconien qui prévoit des économies budgétaires de 28 milliards d’euros, de nouveaux impôts et un programme de privatisations de 50 milliards d’euros. C’est l’exigence de l’Union européenne et le FMI pour poursuivre les versements du prêt de 110 milliards d’euros accordé en mai 2010 et débloquer un deuxième plan de « sauvetage ». Le nouveau plan abaisse le seuil des revenus imposables de 12.000 euros à 8.000 euros, ce qui signifie que la plupart des Grecs gagnant le minimum légal (739 euros par mois) payeront des impôts. Le plus gros syndicat grec, le GSEE, a appelé à une grève de 48 heures mardi et mercredi pour protester contre ces nouvelles mesures.

La police grecque a annoncé l’arrestation vendredi à Salonique d’une dirigeante présumée du DHKP-C, recherchée par l’Allemagne pour « participation à activité terroriste », ainsi que d’un autre membre présumé du groupe. Selon la transcription phonétique de leurs noms donnés par une source policière, il s’agit de Gulsal Gulafarit, âgée de 42 ans, et d’Hussein Pekin, 50 ans, un demandeur d’asile.

La police a précisé dans un communiqué avoir découvert à leurs domiciles des faux passeports et saisi leur matériel informatique pour enquête. Ils doivent être déférés samedi devant un procureur de Salonique. Selon une source policière locale, la brigade a mené son opération dans la nuit, sur la base d’informations faisant état de trafic d’armes de la part des deux Turcs arrêtés.

Les 28 et 29 juin, durant les 48 heures de grève générale, plusieurs grandes manifestations se sont déroulées à Athènes. De multiples affrontements y ont opposés les manifestants et les forces de l’ordre. Celles-ci ont procédé à de nombreuses arrestations. Six personnes parmi celles arrêtées mardi ont été accusées de crime et devaient comparaitre devant le procureur aujourd’hui. Les 18 manifestants arrêtés mercredi se trouvent toujours en détention. Quatre d’entre eux devaient comparaître aujourd’hui, les autres seront quant à eux jugés ce lundi 4 juillet. Aucune informations concernant les audiences de ce vendredi n’ont encore été transmises. Une centaine de personnes, encadrées par quatre escadrons de la police grecque, s’étaient rassemblées en solidarité devant le tribunal.