Les forces de sécurité iraniennes ont arrêté au moins 14 activistes kurdes dans la ville d’Oshnavieh, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, et dans plusieurs villages environnants au cours des derniers jours, et les ont emmenés dans un lieu non divulgué. Les arrestations de ces personnes auraient été effectuées principalement par les services de renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et seraient liées à l’organisation du Newroz de cette année. Parmi les personnes arrêtées figurent Yousef Haji Khosh, Rahim Rafati, Fakhraddin Modarresi, Omid Rashid-Pak, Arman Ebrahimi, Salah Ghazi, Hesamoddin Mahmoudi, Mowloud Rousta, Hassan Rasouli, Jafar Rasouli, Mohammad Soltanpour, Ghafour Sheikh-Mohammadi, Hadi Lawa et Ako Ebrahimi. Hadi Lawa, un chanteur kurde, Ghafour Sheikh-Mohammadi, Ako Ebrahimi, Mohammad Soltanpour et Jafar Rasouli ont été arrêtés à leur domicile à Oshnavieh le 30 avril.

Le 1er mai, trois autres militants, Hesamoddin Mahmoudi, Mowloud Rousta et Hassan Rasouli ont été arrêtés dans la ville. De plus, dans la soirée du même jour, les forces de sécurité ont fait une descente au domicile de Yousef Haji Khosh, membre du Conseil central et du Comité exécutif du Front uni kurde, dans le village de Kona Ghala, et l’ont arrêté tout en le battant. Le 2 mai, Salah Ghazi a été arrêté dans le village de Gundeh Vileh à Oshnavieh, tandis qu’Arman Ebrahimi, Omid Rashid-Pak, Rahim Rafati et Fakhraddin Modarresi ont été arrêtés dans d’autres quartiers de la ville.

Toomaj Salehi, 33 ans, risque la pendaison. Arrêté en octobre 2022, ce jeune rappeur suivi par plus de 2,4 millions de personnes sur Instagram. Il avait soutenu par ses chansons et ses déclarations sur les réseaux sociaux le mouvement de contestation déclenché après la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des mœurs, qui lui reprochait d’avoir enfreint le strict code vestimentaire imposé aux femmes. Il avait été condamné en juillet 2023 à six ans et trois mois de prison, échappant à la peine de mort sur décision de la Cour suprême. En novembre dernier, il avait été libéré sous caution avant d’être de nouveau emprisonné au début du mois suivant. Il a été poursuivi pour de nouvelles charges en janvier dernier, et le tribunal révolutionnaire d’Ispahan  l’a condamné à la peine de mort pour « corruption sur Terre ». Cette nouvelle condamnation, qui peut encore faire l’objet d’un appel. Toomaj Salehi, qui a été torturé en prison, serait retenu à la prison Dastgerd d’Ispahan, dans le centre du pays.

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Attaquer des prisonniers sans défense est une méthode connue du régime pour les briser. Dimanche 28 janvier, la garde anti-émeute, épaulée d’agents du ministère du renseignement, a lancé un raid contre l’unité 4 de la prison de Qezelhessar, agressant et blessant les prisonniers politiques et détruisant leurs biens. En scandant « à bas Khamenei », « à bas le dictateur » et « Khamenei, traître, nous t’enterrerons », les prisonniers ont résisté et réussi à chasser les agresseurs. Au cours de cette agression, cinq prisonniers ont été blessés.

 

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Les prisonniers politiques kurdes Mohsen Mazlum, Mohammad Faramarzi, Wafa Azarbar et Pzhman Fatehi, ont été exécutés lundi matin après avoir été été détenus pendant 19 mois. Après une rencontre émouvante et unique avec leurs familles dimanche dernier, les prisonniers ont ensuite été transférés de la prison d’Evin à la prison de Qzalhisar à Kraj, où l’exécution a eu lieu. Les quatre militants avaient « disparu » il y a un an et demi, enlevés et torturés par le Service Secret iranien dans la métropole kurde orientale d’Urmia (Ûrmiye) en juillet 2022. Bien que l’organisation Komala ait nié que les quatre hommes aient planifié un attentat à la bombe à Ispahan, qu’aucune arme ni explosif n’ait été trouvé sur eux, et qu’ils n’aient pas été impliqués dans des activités d’espionnage mais actifs politiquement au sein du mouvement de gauche, ils ont été condamnés à mort sans preuve concrète. Aucune représentation légale n’a été autorisée lors du procès. Tous les appels ont été rejetés, menant à l’exécution de ces hommes lundi matin.

Pour le quatrième anniversaire du soulèvement de novembre 2019, où 1 500 manifestants ont été tués par les forces répressives, les unités de résistance et la jeunesse insurgée à Téhéran ont mené les 14, 15 et 16 novembre, quelque 150 actions. La base opérationnelle Qods des pasdarans à Téhéran a été visée le mardi 14 novembre. Une autre cible a été la milice Qods des pasdarans, chargée de la protection de Téhéran, qui supervise le contrôle et les patrouilles dans les lieux publics. Des explosions ont touché le QG naval des pasdarans de Bouchehr, le centre de la milice du Bassidj à Bouchehr, la milice étudiante de la province de Bouchehr, la police de la station science et industrie à Téhéran, les centres de la milice du Bassidj dits Shahid Ahmadi, Sarollah et Maedeh à Téhéran, la base du Bassidj à Machhad, la base des femmes de la milice du Bassij à Ispahan, les bases du Bassidj à Zahedan,  à Karadj,

Ont aussi été brûlé des séminaires religieux à Téhéran ainsi que les grands panneaux d’affichage à la gloire de Khomeiny, Khamenei, Raïssi et Qassem Soleimani à Téhéran et dans des dizaines de villes dont Shahryar, Pakdasht, Arak, Zanjan, Shahrekord, Kerman, Azadchahr Golestan, Dezfoul, Minoudasht, Najaf Abad et Ispahan, Robat Karim, Machhad, Sabzevar, Gorgan, Qom, Tabriz, Iranshahr, Izeh, Andimshek, Gorgan, Fardis Karadj, Shahroud, Zahedan, Dezfoul, Doroud, Yazd et Izeh.

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Le prisonnier politique kurde Qassem Abasteh a été exécuté dimanche dans la prison de Qezel Hesar à Karaj après 14 ans d’emprisonnement. Agé de 44 ans, père de 2 enfants et résident de Mahabad, il avait été arrêté par les forces de sécurité le 16 décembre 2008 avec 6 autres civils kurdes des villes de Saqqez et Mahabad sous l’accusation de « propagande contre le régime ». Après plusieurs procès, Abasteh a été condamné à mort en juin 2017. La Cour suprême avait confirmé la peine.

Les journalistes Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi ont été condamnées respectivement à des peines de sept et six ans de prison. Elles avaient été emprisonnées en septembre pour avoir contribué à rendre publique la mort en détention de la jeune Kurde Mahsa Amini. Elaheh Mohammadi  s’est vu infliger une peine de six ans de prison pour collaboration avec les États-Unis, de cinq ans pour complot contre la sécurité du pays et d’un an pour propagande contre la République islamique, selon l’agence de la justice Mizan Online. Niloufar Hamedi a pour sa part été condamnée à sept ans de prison pour coopération avec les États-Unis, cinq ans de prison pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre la République islamique. Elaheh Mohammadi, 36 ans, reporter de Ham Mihan, et Niloufar Hamedi, 31 ans, photographe du journal Shargh, sont détenues depuis septembre 2022 dans la prison d’Evin à Téhéran et leurs procès avaient débuté en mai.

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Au Sistan-et-Baloutchestan, des habitants de Zahedan, Soran et Rask ont manifesté à l’occasion du premier anniversaire du « vendredi sanglant de Zahedan », en scandant des slogans antigouvernementaux. Les autorités ont coupé les communications de la ville. Les forces de sécurité ont tiré des coups de feu: 32 personnes auraient été blessées et il y aurait eu de nombreuses arrestations. Lors de l’attaque des forces de sécurité à Zahedan insurgée, le 30 septembre de l’année précédente, au moins 105 personnes avaient été tuées et plus de 300 autres ont été blessées dans ce qui avait été appelé le « vendredi sanglant de Zahedan ».

La journée de samedi a marqué le premier anniversaire du soulèvement en Iran à la suite de l’assassinat de la femme kurde Jina Mahsa Amini en garde à vue à Téhéran le 16 septembre 2022. Ce féminicide d’État a déclenché une révolution sous la devise « Jin, Jiyan, Azadî » dans tout le pays, dont la répression a entraîné la mort d’au moins 500 personnes et l’arrestation de dizaines de milliers d’autres, tandis que quatre personnes ont été exécutées. Des manifestations de masses ont eu lieu samedi pour marquer l’anniversaire de l’assassinat de Jina Amini. La police iranienne a violemment réprimé ces manifestations dans tout le pays, principalement à Saqqiz, Sine, Urmia, Téhéran, au Baloutchistan et au Sistan. Au moins 700 personnes ont été placées en garde à vue. Les personnes qui se sont rendues au poste de police de Téhéran ont été attaquées par les forces du régime alors qu’elles attendaient des nouvelles de leurs proches détenus. De nombreuses personnes auraient été blessées au cours de cette dernière attaque.

Un Français d’origine iranienne a revendiqué mardi devant le tribunal correctionnel de Paris l’attaque incendiaire de la façade du consulat de la République islamique d’Iran samedi 9 septembre. Il avait été arrêté au lendemain des faits à Paris dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet et menée par la Direction régionale de la police judiciaire. Hier lundi, lors d’une audience de comparution immédiate au tribunal correctionnel de Paris, le procès a été renvoyé au 24 octobre car la partie civile, l’ambassade d’Iran, n’était pas représentée. Nicolas K. avait répondu aux questions de la présidente en indiquant: « C’est la première fois que je fais cet acte, en âme et conscience, pour les femmes » en Iran. « Femmes, vie, liberté », a-t-il lancé, rapidement interrompu par le tribunal . Il a été mis en liberté provisoire avec quelques mesures de contrôle judiciaire dont une interdiction de manifester.