Les autorités irlandaises ont annoncé qu’elles examinent la possibilité d’acquérir des mini-drones, notamment dans le cadre de sa lutte contre les militants républicains. Ces engins sont assez petits que pour entrer dans un sac à dos et peuvent être assemblés et déployés en quelques minutes. Ils disposent d’une caméra qui suit automatiquement les traces de la cible, sont en mesure de relayer les images en direct vers un centre de contrôle, ont un rayon d’action de trois kilomètres et volent à une vitesse de 50 km/h. L’argument de la police est également financier. Elle a récemment fait l’acquisition d’un hélicoptère au prix de sept millions de livres, dont il faut également payer l’entretien, l’essence et les pilotes. Un mini-drone coûte environ 150.000 livres, fonctionne sur batterie et à une autonomie en vol de plus ou moins sept heures. Selon leur fabricant canadien Aeryon Labs, ces drones sont difficilement contrôlables en zone urbaine, mais peuvent effectuer une surveillance tout aussi efficace qu’un hélicoptère en zone dégagée.

Mini-drone

Dans un communiqué au quotidien The Guardian, la Real IRA a reconnu être responsable des attaques contre deux banques en Irlande du Nord ainsi que de celle contre les bureaux de la ‘City of Culture’ à Derry la semaine dernière. L’organisation affirme qu’elle va continuer à viser les intérêts économiques, comme elle l’avait affirmé en septembre dernier, lorsqu’elle avait publié une déclaration affirmant que les banques et les banquiers pourraient être visés par diverses actions.

Aujourd’hui, un de ses représentants a déclaré au Guardian que les dernières attaques, ainsi que celles à venir, sont la réponse de l’organisation à la cupidité des banquiers et qu’elles visent à délivrer le message que bien que la lutte nationale irlandaise et la lutte des classes soient distinctes, elles ne sont pas séparées. Il a affirmé que les bureaux de la ‘City of Culture’ était une cible symbolique parce que la décision de les attribuer à la ville de Derry sous-tendait l’autorité britannique sur la ville. ‘De telles attaques font partie intégrante de notre stratégie qui consiste à viser l’infrastructure financière qui soutient le système colonial capitaliste du gouvernement britannique en Irlande. L’impulsion pour mettre à exécution ce genre d’attaque est directement liée à la pression des communautés ouvrières en Irlande dans leur ensemble. Il est évident que notre objection à la ‘City of Culture’ est concentrée sur l’exploitation politique du nom et de la culture de Derry par les britanniques’.

Militant de la Real IRA

Teresa Treacy est une femme de 65 ans qui a été mise en prison le 12 septembre suite à une accusation de la compagnie d’électricité ESB. Teresa Treacy qui tient une ferme à Tullamore dans le comté d’Offaly, avait refusé l’accès de ses terres à ESB, afin de protéger l’environnement et les arbres dont elle s’occupe depuis des années. ESB veut construire une ligne électrique de 110 kV de Cushaling à Thornsbury. Depuis 2006, Mme Treacy a fait connaître ses objections à l’ESB et leur demandé que les lignes électriques soient construites sous terre. Mais l’ESB, craignant qu’un précédent ne soit ainsi créé, a négocié des compensations avec les autres propriétaires, et à l’en été 2011, Teresa Treacy était la dernière à refuser l’accès à l’ESB. Mme Treacy restera en prison jusqu’au moment où elle « purgera son refus d’appliquer les décisions de justice » en acceptant de s’y soumettre.

En août 2009 s’est ouvert à Vilnius le procès de Michael Campbell, 39 ans, originaire du comté de Louth en Irlande du Nord et soupçonné d’être membre de la Real-IRA. Il était accusé d’avoir tenté d’acheter des armes, dont des grenades, des fusils, des détonateurs et des explosifs en vue de les ramené dans son pays. Au cours du procès, des images et des conversations enregistrées clandestinement ont été produites devant le juge. Parmi celles-ci, un entretien téléphonique au cours duquel il aurait été en train de planifier une action à l’explosif à Londres. Campbell avait été arrêté à Vilnius en janvier 2008 dans le cadre d’une vaste opération menée conjointement par les autorités lituaniennes et irlandaises. Aujourd’hui, il a été reconnu coupable de soutien à une organisation terroriste, de possession illégales d’armes et de tentative de contrebande. Il écope d’une peine de douze ans fermes.

Michael Campbell

Hier soir à 23h, une bombe a explosé à l’extérieur des bureaux de la ‘City of Culture’, au centre de Derry. Un avertissement composé de mots codés reconnus aurait été donné vers 22h, une heure avant l’explosion. Les forces de sécurité ont annoncé ce matin que l’attaque portait clairement la marque de la R.IRA, qui avait déjà endommagé la porte du même bâtiment avec une bombe artisanal en janvier dernier. Hier soir, l’explosion n’a fait aucun blessé et les dégâts matériels sont insignifiants. Après avoir reçu l’alerte, la police avait fait évacuer le quartier et appelé les démineurs de l’armée, mais la bombe a explosé avant leur arrivée. Jusqu’à présent, la R.IRA n’a pas revendiqué l’action.

Dans le cadre de la journée d’action internationale de solidarité avec les prisonniers politiques républicains et les prisonniers de guerre irlandais, des slogans ont été peints, une banderole accrochée et des tracts diffés samedi à Paris, revendiquant notamment le statut politique pour les prisonniers républicains irlandais et la libération de Martin Corey et Marian Price, qui étaient des militants républicains dans les années 1970 et qui furent libérés de prison, sont de nouveau emprisonnés par l’Etat britannique.
Dans des conditions très difficiles, les prisonniers de guerre de la prison de Maghaberry luttent pour obtenir à nouveau un statut politique, qui avait été gagné par leurs prédécesseurs en 1981, mais qui fut abrogé par leurs anciens camarades dans le cadre des accords de paix de 1998.
D’autres initiatives ont eu lieu en Irlande, en Allemagne et en Italie.

Pour plus d’information…

Irlande/France: Journée d’action pour les prisonniers politiques

Les autorités ont interpellé ce lundi trois hommes qu’elles suspectent d’appartenir à l’IRA et d’avoir préparé des attaques à la bombe dans la ville de Londonderry. Tous trois, âgés entre 46 et 56 ans, ont immédiatement été placés en détention et interrogés dans un centre proche de Belfast. La police a déclaré avoir découvert un engin suspect le long d’une route à proximité de la ville ainsi qu’un autre à côté de la gare de Newry.

Brendan Lillis est un prisonnier républicain qui purge dans la prison de Maghaberry une peine liée à une condamnation de 1976 pour usage d’explosifs. Il souffre d’une maladie grave, la spondylitis ankylosante, qui l’a cloué au lit pendant la plus grande partie de ces deux dernières années. Brendan Lillis ne peut pas marcher, il ne peut pas se lever de son lit, et on le laisse mourir seul dans une cellule de prison. Une grève de la faim pour soutenir Brendan Lillis a commencé le jeudi 21 juillet à Belfast. Roisin Lynch, la partenaire de Brendan Lillis, y est accompagnée par des anciens prisonniers camarades de Brendan et par des individus solidaires.

D’autre part, la situation dans la prison de Maghaberry a empiré ces derniers mois. Les fouilles corporelles intégrales des prisonniers de guerre, humiliantes et non-nécessaires, sont une cause majeure du déclenchement de la lutte des prisonniers. La prison dispose d’un siège BOSS (un engin moderne qui scanne le corps des prisonniers pour y déceler des choses cachées), cependant, chaque fois que les prisonniers entrent et sortent de la prison, pour se rendre au tribunal ou à l’hôpital, on leur fait subir de gré ou de force l’humiliante fouille corporelle. Lors des 13 derniers jours, les prisonniers ont été bloqués dans leurs cellules 24h/24 et on leur a refusé toute visite à cause de leur lutte. Tout a été retiré de leurs
cellules, sauf les matelas.

Irlande du nord: Nouvelles des prisonniers

La nuit dernière, de nouveaux heurts ont eu lieu à Portadown, (sud-ouest de Belfast), entre jeunes nationalistes républicains et la police, dont une cinquantaine de membres a été blessée en moins d’une semaine. Les protestants unionistes, partisans du maintien de leur province dans le Royaume-Unis, organisaient leurs grandes marches provocatrice célébrant la bataille qui a marqué l’asservissement de l’Irlande. Les forces de l’ordre tiré des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants. Des affrontements ont aussi eu lieu à Londonderry, à Newry et à Armagh.

Vingt-deux policiers ont été blessés dans la nuit de lundi à mardi à Belfast par des émeutiers républicains voulant perturber le point culminant de la saison des marches traditionnelles provocatrices des protestants pro-britanniques du 12 juillet. Les policiers tentaient de disperser avec des balles de caoutchouc les 200 manifestants qui avaient envahi le quartier de Broadway, situé dans la partie catholique de la ville. Ces manifestants ont répondu par des jets de briques et des cocktails Molotov.

Irlande du nord: 22 policiers blessés dans des émeutes