Attirant l’attention sur une affaire « sans précédent et extrêmement grave », le Conseil français du culte musulman (CFCM) a demandé une enquête « approfondie et transparente » sur un sondage auprès des musulmans français qui aurait été mené pour le compte du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). L’organisation a réagi après que le consultant français pro-israélien Didier Meir Long a affirmé dans une vidéo (voir photo) avoir enquêté et travaillé depuis début 2023 « sur une stratégie pour le CRIF et diverses organisations juives en France » concernant les musulmans en France. Aux côtés de Dov Maimon, chercheur principal au sein du think tank israélien Jewish People Policy Institute (JPPI), qui conseille le gouvernement israélien sur sa stratégie à l’égard de l’islam et de la sécurité des communautés juives en Europe, Long a déclaré avoir recueilli des informations auprès de diverses personnalités françaises des services de sécurité et de renseignement. Il a ajouté que les informations recueillies avaient ensuite été transmises sous forme de rapport aux services de renseignement israéliens.

Il y a 12 ans, Mahmoud Saïd Abu Foul avait perdu une jambe lors d’un bombardement israélien sur le camp de Jabalia. Avec plus de 200 soignants et déplacés réfugiés dans l’hôpital Kamal Adwan de Gaza, il avait été arrêté le 27 décembre 2024. Il a été libéré dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu. Durant les dix mois de détention dans la prison israélienne de Sde Teiman, comme des centaines d’autres prisonniers qu’il a croisés, il a subi de sévères tortures. En particulier, il a perdu la vue, après qu’un soldat israélien l’a frappé violemment à la tête avec une chaise métallique, un mois et demi après son arrestation. « J’ai senti un éclair blanc avant que tout ne devienne noir. Depuis, je n’ai plus revu la lumière », raconte-t-il. Il explique que ses paupières se sont ensuite collées entre elles, laissant couler du sang et des larmes, et dégageant une odeur nauséabonde. Laissé sans traitement adéquat, il a perdu la vue et souffre de douleurs constantes aux yeux et à la tête. Mahmoud est installé avec sa famille déplacée dans une tente à Az-Zawaida, après la destruction de leur maison à Beit Lahia.

Le nombre de prisonniers palestiniens morts en détention israélienne depuis le début du génocide à Gaza a atteint 80, dont au moins 47 originaires de Gaza, suite au décès de Kamel al-Ajrami, un Gazaoui de 69 ans père de six enfants, ce lundi. Le nombre de prisonniers politiques palestiniens décédés en prison depuis 1967 s’élève à 317. En outre, des dizaines de Palestiniens auraient été exécutés sur le terrain immédiatement après leur arrestation. Israël continue de retenir, à titre de mesure punitive contre les familles, les corps de 88 prisonniers, dont 77 depuis octobre 2023, tandis que des dizaines de détenus de Gaza sont toujours victimes de disparition forcée. Le mouvement des prisonniers n’avait jamais connu une période aussi sanglante de son histoire. Il s’agit du résultat des meurtres systématiques perpétrés par le système pénitentiaire contre les prisonniers palestiniens, alors que le ministre extrémiste de la Sécurité nationale israélienne, Ben-Gvir, continue d’appeler à l’adoption d’une loi autorisant l’exécution de prisonniers.

La Ville de Gand utilise des technologies de surveillance de trois entreprises israéliennes, malgré sa propre politique de boycott à l’encontre des fournisseurs impliqués dans l’occupation des territoires palestiniens Les technologies de Cellebrite, BriefCam et Radwin sont ainsi utilisées par la police gantoise, le service de l’environnement et le service mobilité. Bien que le boycott soit entré en vigueur le 28 mars 2024, le conseil communal a, le même jour, approuvé le renouvellement d’une licence avec Cellebrite. Les contrats avec BriefCam et Radwin ont également été reconduits en janvier 2025.

L’utilisation de Cellebrite s’effectue dans le cadre d’un contrat avec la zone de police d’Anvers et les contrats avec BriefCam et Radwin s’inscrivent dans un accord-cadre avec une entreprise belge. Gand aurait déjà dépensé plus de 1,18 million d’euros pour les trois entreprises depuis le début des contrats. Il a été révélé précédemment que la ville d’Anvers avait également acheté des technologies auprès de fournisseurs israéliens. Depuis 2021, plus de 2 millions d’euros ont été investis dans des équipements de surveillance similaires.

La police israélienne a réprimé hier jeudi, sur la place des Prisonniers à Haïfa,  une manifestation contre la famine dans la bande de Gaza. La police israélienne a agressé les manifestants, en a arrêté 24 et a déployé des forces renforcées autour du lieu de la manifestation. Les participants à la manifestation, intitulée « Gaza meurt de faim », ont dénoncé la guerre d’extermination à Gaza et la politique de famine, le bilan des victimes de la famine s’élevant à 114 morts. Les manifestants, à Haïfa mais aussi dans plusieurs autres villes,  ont brandi des banderoles exigeant la fin de l’agression, l’entrée de l’aide humanitaire et la fin de la politique de meurtres et de massacres.

Sur base des données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a déclaré que 87,7 % de Gaza sont désormais sous ordre de déplacement ou dans des zones de déplacement, ce qui pousse environ 2,1 millions de personnes dans des secteurs fragmentés de l’enclave où les services sont quasiment inexistants. Plus de 1,3 million de personnes à Gaza ont actuellement besoin d’abris et de produits de première nécessité, alors qu’aucune livraison de matériel d’abri n’est entrée à Gaza depuis plus de quatre mois.

La famine s’agrave également : les personnes souffrant de grave malnutrition arrivant dans les hôpitaux dans un état de santé critique et au moins une douzaine de personnes, dont des enfants, seraient mortes de faim au cours des dernières 24 heures. Depuis octobre 2023, les attaques israéliennes ont tué près de 59 000 Palestiniens dans la bande de Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants.

L’armée israélienne a reconnu, vendredi 6 juin, avoir protégé et armé un groupe criminel palestinien pour affaiblir le Hamas dans la bande de Gaza. Ce groupe rassemble une centaine de membres d’une tribu bédouine dirigés par Yasser Abou Chabab. Le gang opère dans la région de Rafah (ville à cheval entre la bande de Gaza et l’Égypte), pille les camions d’aide humanitaire (photo) et se livre au trafic de drogue. Yasser Abou Chabab, était précédemment liée à l’État islamique. Le Hamas avait tué quatre membres de ce gang et Abou Chabab aurait été précédemment emprisonné par le Hamas pour trafic de drogue. Son frère aurait été tué par le Hamas lors d’une opération de répression contre le pillage des convois d’aide de l’ONU. Le Hamas a toujours soutenu que les collaborateurs de l’armée d’occupation et l’armée elle-même se livraient au pillage de l’aide humanitaire et la fabrication de crises humanitaires à Gaza.

L’utilisation de la criminalité contre la résistance du peuple palestinien n’est pas nouvelle. Cette politique passe généralement par une inactivité systématique de la police face aux gangs tant qu’ils s’en prennent aux arabes. Les meurtres de dizaine d’arabes palestiniens, assassinés par ces gangs parce qu’ils refusaient d’être racketés, sont classés sans suite, tandis que la mort de chaque juif israélien est traité comme une priorité nationale – bien en accord avec les principes racistes constitutifs de l’état d’Israël.

En laissant prospérer le trafic de drogue et le racket, les autorités israéliennes poussent la jeunesse palestinienne vers les gangs. Cette politique permet d’éviter qu’ils ne soient influencés par les forces de la résistance, de dissoudre les solidarités dans les communautés et d’échanger des informations en échange de protections. C’est une vieille pratique policière déjà employée aux USA contre les Black Panthers et par la Turquie contre le PKK.

Sanaa Salameh Daqqah, veuve de Walid Daqqah, a été arrêtée à un poste de contrôle militaire à Jérusalem par les forces d’occupation israéliennes jeudi. Elle risque à présent de se voir retirer sa citoyenneté et d’être expulsée en vertu d’une nouvelle loi proposée par le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir. Plus tôt dans la journée, Ben-Gvir avait menacé de déchoir de leur citoyenneté et d’expulser les Palestiniens détenteurs de la citoyenneté israélienne s’ils sont les familles de combattants palestiniens emprisonnés ou s’ils reçoivent des fonds de la Commission des affaires des prisonniers de l’Autorité palestinienne. Il a noté que le Bureau du Procureur général de l’État a approuvé l’ouverture d’une enquête contre Sanaa Daqqah, citant comme preuve des messages sur ses médias sociaux commémorant son mari et d’autres militants palestiniens décédés, ainsi que des images de sa famille avec Zakaria Zubeidi, ancien chef de la résistance armée à Jénine qui s’était lié d’amitié avec Walid Daqqah en prison.

Sanaa Daqqah est militante, journaliste et traductrice palestinienne. Son défunt mari, Walid Daqqah était un écrivain palestinien et un prisonnier politique qui a participé à la lutte armée contre l’occupation israélienne en tant que membre du FPLP. Il est décédé à la prison de Ramleh le 7 avril 2024, après 38 ans d’emprisonnement (voir notre article). Le corps de Walid est toujours emprisonné par l’occupation. Sanaa et Walid sont les parents de Milad, leur petite fille née grâce à du sperme sorti clandestinement de prison en 2020. L’arrestation de Sanaa laisse Milad sans ses parents.

Sanaa Daqqah

Malgré un rapport de forces incroyablement inégal, la résistance palestinienne se poursuit dans les ruines de Gaza. Vendredi après-midi, un sergent de l’unité des forces spéciales de la police « Yaman »  a été tué lors d’affrontements dans le quartier de Shejaiya de la ville de Gaza. Des renforts iqraéliens ont été dépêchés pour extraire les soldats pris dans l’embuscade mais 15 minutes plus tard, un Humvee de l’armée qui tentait d’atteindre la zone a été touché par un tir de RPG ( lance roquettes portable), blessant un soldat. Près d’une heure plus tard, plusieurs chars qui participaient aux opérations de sauvetage, ont été pris pour cible par des tirs de RPG. L’une des roquettes a tué un capitaine de la 401e brigade blindé mécanisée et légèrement blessé un autre soldat. Une heure plus tard, deux réservistes du 7007ᵉ bataillon de la brigade de Jérusalem ont été blessés par des tirs de roquettes RPG et d’armes légères dans la même zone.

L’armée israélienne a commencé à utiliser des outils robotisés il y a plus d’une décennie mais en très petit nombre. Face à la résistance de Gaza et pour éviter les pertes, ils sont désormais déployés à grande échelle, à commencer par le « robdozer » est la version téléopérée du B9 (photo),  un mastodonte blindé que les troupes israéliennes utilisent au quotidien.

La police israélienne a interpelé six manifestants israéliens lors d’une petite manifestation contre la guerre à Haïfa, mardi soir. La protestation pacifique (photo), a été dispersée par la force par la police quelques minutes après avoir débuté. La police avait clairement dit de ne pas agiter de panneaux avec les mots « génocide », « massacre » ou « nettoyage ethnique ». En début de semaine, les forces de l’ordre ont tenté d’interdire aux manifestants de brandir des affiches d’otages, des photos d’enfants de Gaza et certains slogans faisant référence au « génocide » et au « nettoyage ethnique », en faisant les conditions de l’autorisation d’une manifestation contre la guerre prévue à Tel-Aviv.