L’organisation policière internationale a annoncé hier qu’elle n’était pas convaincue que les éléments transmis par la Turquie concernant Bahar Kimyongür permettent de répondre aux exigences des règles de ses instances juridiques. Elle a dès lors provisoirement retiré le mandat d’arrêt international délivré à son encontre. Bahar est détenu en Italie en vertu de ce mandat depuis le 21 décembre dernier, et est actuellement assigné à résidence. Ce retrait du mandat d’arrêt devrait signifier la remise en liberté du militant.

Ce samedi 1er mars, à 15 heures, est organisé un rassemblement devant l’ambassade d’Italie à Bruxelles – 28, rue Émile Claus, 1050 Bruxelles (La rue Emile Claus relie l’avenue Louise à la chaussée de Waterloo à la hauteur de la Bascule). Cette manifestation est un événement charnière dans la campagne du CLEA contre l’extradition de Bahar.

A cette date, ça fera plus de 100 jours que Bahar Kimyongür est retenu en Italie dans l’attente d’une extradition éventuelle vers la Turquie. Le 5 mars, DENIZ, l’épouse de Bahar se rendra en Italie (avec leurs deux enfants) pour avoir une entrevue avec le nouveau ministre italien de la Justice, Andréa Orlando, qui est habilité à mettre fin aux poursuites contre le ressortissant belge en Italie. La fin du rassemblement prévu ce samedi 1er mars devant l’ambassade d’Italie à Bruxelles sera consacrée à une réunion ouverte pour imaginer et de mettre sur pied une série d’actions pour Bahar.

Bruxelles: Rassemblement ce samedi pour Bahar

Le lundi 27 janvier, en début de soirée, une vingtaine d’anarchistes a interrompu la circulation sur la rocade à proximité de la nouvelle gare Tiburtina, qui sera bientôt consacré au TAV. Ils ont ralenti le trafic avec des fumigènes et des torches sur une autoroute, puis placé des bennes à ordures sur la route attachées ensemble avec du fil d’acier. Une banderole en solidarité et contre les conditions d’isolement dans lesquelles les prisonniers révolutionnaires se trouvent actuellement a été placé. Et finalement, les bennes ont été incendiées. Cette action a été revendiquée en solidarité avec anarchistes arrêtés le 9 décembre 2013 et accusés d’actions contre la ligne grande vitesse.

Le 28 janvier, six perquisitions ont été effectuées en vertu de l’article 41TULPS [recherche d’armes et explosifs] dans quatre habitations d’anarchistes des de Trento et Rovereto, ainsi que dans les locaux El Tavan et La Nave dei Folli. Des drapeaux, des bâtons, du scotch et des bonbonnes de gaz de camping ont été saisies. Les perquisitions sont en lien avec l’explosion d’une bonbonne de gaz, pour l’heure non revendiquée, vers 5h du matin devant le tribunal de surveillance de Trento, endommageant plusieurs bureaux de magistrats, des banques et d’autres entreprises.

bombe au tribunal de trento

bombe au tribunal de trento

Fabio Zerbini est coordinateur pour le SI Cobas, un syndicat de base actif dans la logistique et le secteur des entrepôts. Quelques jours auparavant, il avait trouvé un rétroviseur extérieur de sa voiture cassée. Une note a été laissé sur son pare-brise avec des excuses et un numéro de téléphone à appeler pour organiser une réunion pour le dédommager. Il s’est rendu à ce rendez-vous la semaine passée et il a été violemment passé à tabac par des agresseurs qui lui ont dit: « Si les travailleurs continuent à faire grève et nous casser les couilles, vous allez en payer le prix ». L’agression de la semaine dernière est une escalade de la violence des attaques contre le syndicat qui a l’habitude de pneus crevés ou de voitures brûlées.

Fabio a été impliqué dans plusieurs conflits de travail, comme dans la grève de 80 travailleurs à l’entrepôt Kuehne-Nagel à Santa Cristina à la mi-décembre, où les travailleurs ont gagné la reconnaissance syndicale et le respect des conditions fixées dans le contrat national (ainsi que le retrait de quatre licenciements pour des motifs politiques). De même, dans un entrepôt Carrefour juste en dehors de Milan, la société Serim a été forcée à reconnaître le syndicat et d’entamer des discussions avec les travailleurs.

Fabio Zerbini

Fabio Zerbini

La Fédération internationale des droits de l’Homme, la Ligue des droits de l’Homme et le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association organisent une conférence de presse sur la situation de Bahar ce lundi 20 janvier 2014, à 11 heures, dans les locaux de la Fédération internationale des droits de l’Homme, 15 rue de la Linière à Saint-Gilles.

Cette conférence de presse sera l’occasion de donner la parole à Bahar (par skype), en direct depuis Marina Di Massa où il est assigné à résidence, de revenir en détails sur les différentes étapes de cet acharnement judiciaire et de présenter les nouveaux soutiens dont il bénéficie ainsi que les nouvelles actions mises en œuvre contre son extradition.

bahar libero

Le 6 janvier, un match de football a opposé l’équipe de Gênes à celle de Sassuolo. Dans le stade, des supporters ont déployé un calicot ‘Liberté pour Bahar’. Aujourd’hui, cela fait cinquante jours que Bahar est assigné à résidence en Italie dans l’attente d’une éventuelle extradition vers la Turquie, où les autorités ont émis un mandat d’arrêt à son encontre.

Solidarité avec Bahar Kimyongür

A 4h30 du matin, pendant la nuit du nouvel an, un groupe de fascistes a attaqué un groupe de militants aux alentours d’une discothèque de la ville de Teramo dans les Abruzzes. Les deux groupes se sont affrontés à coup de barres de fer et de bouteilles. A l’arrivé de la police, deux trentenaires on été arrêtés, l’un appartenant au groupe d’extrême droite et qui a été immédiatement hospitalisé, et un antifasciste, Matteo. Aujourd’hui Matteo est passé en comparution immédiate et a été condamné à 6 mois de réclusion. Daje Matteo! (Tiens bon Matteo!)

Le 20 décembre, l’anarchiste Sergio Maria Stefani est enfin sorti de prison après 18 mois de détention préventive. Sergio était le dernier détenu incarcéré dans l’opération policière « Ardire ». Comme ses co-accusés libérés avant lui, il a été libéré sous conditions restrictives (se présenter régulièrement aux autorités, assignation à résidence dans sa résidence permanente).

Claudio et Niccolò sont en cellule ensemble. Mattia est en face, désormais en cellule avec une personne arrêtée pendant les émeutes des journées de blocage de Turin. Ils sont dans une section spéciale, protégée. Leur régime prévoit la cellule fermée 24h/24, deux heures de promenade et aucun rapport avec les autres détenus. De 18h à 20h ils ont la « socialisation » tous les trois ensemble, c’est-à-dire qu’ils sont tous les trois enfermés dans une même cellule. Chiara est à l’isolement. Cellule fermée. Promenade toute seule. Pas de socialisation. Le courrier est censuré, retard de cinq ou six jours. Les parloirs ont été autorisés.

La solidarité est active: tags sur se siège du Parti démocrate à Giulianova (Teramo), 11 décembre, et sur la caserne de Piacenza le 13. Le même jour, à Trento, 13 décembre 2013 : une trentaine de manifestants a bloqué pendant vingt minutes le Frecciargento (train à grande vitesse italien). Le 14 à Turin, 300 personnes manifestent pendant plusieurs heures à proximité de la prison à grand renfort de slogans, pétards et feux d’artifice. Le 15, au Val Susa, manifestation d’environ 300 personnes. Le 17 à Toulouse, blocage du péage de l’autoroute Toulouse/Paris. Les prisonniers vont bien. Ils ont entendu les saluts et le rassemblement du 14.

Pour leur écrire :
Chiara Zenobi
Niccolò Blasi
Claudio Alberto
Mattia Zanotti
c.c. via Maria Adelaide Aglietta 35
10151 Torino
ITALIE