Sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par les autorités d’Ankara afin qu’il soit «remis» à la Turquie, Bahar Kimyongür a une nouvelle fois été arrêté à l’étranger. Alors qu’il devait participer à une conférence internationale sur la Syrie, Bahar a été appréhendé à Milan le jeudi 21 au matin par la police italienne et placé en détention à la prison de Bergame.

Afin de réclamer sa libération immédiate, le CLEA appelle à un
nous appelons à un rassemblement ce lundi 25 novembre à 17 heures
devant le Consulat d’Italie, 38 rue de Livourne, à 1000 Bruxelles.

Bruxelles: Rassemblement ce lundi pour Bahar

A son arrivée à Milan ce matin, Bahar Kimyongur a été arrêté sur le tarmac de l’aéroport et incarcéré à la prison de Berhgame. Cette arrestation, comme à Madrid il y a trois mois, résulte de la signification, par la Turquie, d’un mandat d’arrêt à Interpol au nom du militant. Il devrait comparaître rapidement devant un juge qui statuera sur la validité de ce mandat. En Espagne, Bahar Kimyongur avait été libéré sous caution. Le juge de l’Audience nationale (tribunal spécialisé dans les affaires de terrorisme) doit prochainement statuer sur la validité du mandat d’arrêt turc. Les autorités turques continuent à tenter de le condamner dans le cadre de ‘l’affaire DHKP-C’

Les dirigeants français et italiens s’étaient réunis hier à Rome pour évoquer, notamment, les avancées du projet de TGV Lyon-Turin. Plusieurs centaines de personnes opposées au projet s’étaient rassemblées sur la place Campo de’Fiori pour dénoncer l’inutilité et les dépenses mirobolantes de la liaison ferroviaire. Lorsqu’ils ont tenté de démarrer un cortège, les manifestants se sont confrontés à un solide cordon policier. Les forces anti-émeute les ont empêché de passer à coups de matraque, entrainant une riposte par des jets de pierre et des tirs de fumigène et de pétards.

Opposition police vs NO-TAV

Opposition police vs NO-TAV

En mai 2012, l’administrateur délégué de la société Ansaldo Nucleare avait été la cible d’une attaque revendiquée par la FAI. En septembre 2012, Alfredo Cospito et de Nicola Gray ont été arrêtés, accusés d’être responsable de la jambisation de l’homme d’affaires. Mercredi, dans le cadre d’un ‘dito abbreviato’ (forme de procès accéléré et sans débat où c’est le juge des audiences préliminaires qui décide de la peine. Cette peine est alors réduite d’un tiers par rapport à ce qu’elle aurait été lors d’une procédure normale), Nicola et Alfredo ont été reconnus coupables d’attentat à finalité terroriste. Alfredo écope d’une peine de 10 ans et 8 mois de prison tandis que Nicola écope de 9 ans et 4 mois d’emprisonnement. Le juge a en outre prononcé une impossibilité d’obtenir des aménagements de peine.

Ce 15 novembre avait été déclaré ‘Journée nationale de mobilisation des étudiants’ avec pour mot d’ordre la poursuite du mouvement entamé le 19 octobre dernier contre l’austérité. De vastes rassemblements ont été organisé à Palerme, à Bologne, à Turin et dans diverses autres villes du pays. Tous ont été pris pour cible par les policiers anti-émeute qui ont chargé les manifestants pour les disperser. A Palerme, plusieurs étudiants ont été arrêtés. Tout comme le 19 octobre dernier, les autorités ont violemment empêché la tenue de ces manifestations anti-austérité et anti-gouvernementale.

70.000 personnes ont manifesté contre l’austérité aujourd’hui à Rome où un important dispositif policier a été déployé de craintes d’incidents. Outre les manifestants anti-austérité, étaient présents des militants des droits des immigrés ou du droit au logement ainsi que des opposants au projet de TGV Lyon-Turin, les « No-Tav ». La police a procédé à des interpellations préventives et a saisi des chaînes, des casques, des battes de baseball et un couteau. Entre 3000 et 4000 membres des forces de l’ordre ont été déployés et plusieurs magasins ont baissé leur rideau de crainte d’incidents.

Des heurts ont effectivement opposé une centaine de manifestants encagoulés à la police autour du ministère des Finances, tandis que la vitrine d’une agence de la banque Unicredit a été détruite à coups de pierres. Quinze personnes ont au total été interpellées, tandis que deux policiers ont été blessés dans ces affrontements.

manifestation anti-austérité à rome

manifestation anti-austérité à rome

Vendredi 11 a eu lieu à Bologne la première audience du procès des 21 anarchistes inculpés de l’opération « Outlaw » (avril 2011). Les inculpés sont accusés de former une « organisation criminelle visant à la subversion de l’ordre démocratique ». Lors de l’audience, le chef de la Digos Marotta, l’ actuel leader de l’enquête, va témoigner. Outre les arrestation, l’opération avait débouché sur la fermeture du local anarchiste Fuoriluogo. L’enquête a débuté suite à une série d’attaques contre des multinationales telles que ENI et IBM, et a été célébré par la presse comme un grand succès réalisés par les Digos contre le « terrorisme anarchiste ».

Dans l’après-midi de samedi, des centaines de personnes s’étaient réunies dans le centre de Turin contre la politique menée par la Ligue du Nord et pour réaffirmer l’esprit de solidarité de la lutte contre le racisme. Une quantité impressionnante de policiers anti-émeutes avait été déployée. Ceux-ci ont chargé le cortège à plusieurs reprises et ont fait usage de gaz lacrymogène de façon indiscriminée sur la foule. Quatre manifestants ont été interpellés.

Répression à Turin

Ce jeudi, le premier ministre italien s’est rendu à Bologne pour inaugurer un nouveau bâtiment multi-fonctionnel destiné à accueillir, entre autres, diverses manifestations et activités culturelles. Un appel à la mobilisation avait été lancé via les réseaux sociaux afin d’accueillir Enrico Letta et lui faire entendre le mécontentement de la population vis à vis de ses politiques d’austérité. Des centaines de personnes s’étaient rassemblées devant le bâtiment et ont bloqué la voie de circulation le longeant pour appeler à la manifestation nationale contre l’austérité à Rome du 19 octobre prochain. La police anti-émeute est intervenue en nombre et en force pour disperser la foule et bloquer les accès au bâtiment.

Manifestation à Bologne

Manifestation à Bologne

Le 2 octobre au matin, trois anarchistes ont été perquisitionnés dans le Trentino par la Digos (police politique). Ces perquisitions sont liées à une action survenue à Trento la nuit du 25 septembre. Plusieurs inconnus avaient recouvert de peinture rouge le portail du tribunal de Trento (scellant aussi ses serrures avec du mastic) et jetant des pierres contre ses vitres en solidarité avec les prisonniers en lutte. Un autre local judiciaire, la nuit du 30 septembre au 1er octobre, avait été recouvert de peinture.