A l’occasion de la visite de la ministre du Travail, des centaines de jeunes s’étaient rassemblés dans le centre de Naples pour dénoncer la précarité du travail. Sous la bannière ‘Austérité et pauvreté, allez-vous en!’, ils ont tenté de se rendre vers le site où la ministre devait avoir une réunion avec son homologue allemande. Ils en ont été empêché par des agents de police qui ont tiré des gaz lacrymogène avant de charger la foule. Les jeunes ont riposté par des jets de pierres et de bouteilles. Vingt jeunes ont été blessés, ainsi qu’un officier des carabiniers et deux policiers.

Heurts à Naples

Des violents incidents entre manifestants et policiers ont eu lieu à Turin lorsque la police en entrepris d’évacuer l’immeuble universitaire de la Via Verdi occupé depuis janvier. Une manifestation sauvage de plusieurs centaines de personnes est partie du centre social occupé Askatasuna et a parcouru le centre-ville. Des moments de tension ont été enregistrés à proximité du Palais de la Région Piémont et sous le siège de la municipalité de Turin, que des manifestants ont tenté d’investir. Des bouteilles, des pétards et des fumigènes ont été lancés sur la police. Quatre policiers ont été blessés: un officier et un commissaire et deux membres de l’unité mobile. Plusieurs manifestants ont été blessés, l’un d’eux ayant dû être hospitalisé.

Italie: Manifestation violente à Turin

Quatre ouvriers ont été blessés devant l’usine IKEA de Piacenza vendredi matin. L’établissement est le principal centre de stockage IKEA en Italie. Les ouvriers qui y travaillent sont employés par des « coopératives », mais en Italie les « coopératives » sont souvent des formes légales cachant des entreprises contournant les lois du travail et les conventions collectives.

C’est précisément ce que dénonçaient les ouvriers (parmi lesquels beaucoup de migrants) qui sont en grève depuis plusieurs jours. La direction d’IKEA a riposté en licenciant 12 ouvriers dont 9 membres des syndicats de base (COBAS). Le 30 octobre, des premiers incidents violents ont eu lieu quand la police a forcé les barrages des grévistes pour permettre aux camions d’IKEA d’approvisionner les magasins de la chaîne. L’incident s’est reproduit ce 2 novembre, avec attaque du piauet de grève à la matraque et aux gaz lacrymogènes.

Italie: Violence policière contre les grévistes d’IKEA

Arrêtés le 14 septembre pour la jambisation d’un PDG nucléaire, les deux anarchistes Alfredo et Nicola sont accusé ‘d’attentat avec finalité de terrorisme, blessures graves et vol’ et se trouvent toujours aujourd’hui à l’isolement dans la prison de Sanremo. Ils subissent une fouille corporelle ainsi que de leur cellule tous les jours. Ils ne peuvent communiquer ni entre eux ni avec les autres prisonniers. Leur courrier est censuré (les lettres sont lues par l’autorité pénitentiaire et transmises, quand elles le sont, dix à quinze jours après), et si des lettres sont saisies, ils n’en sont pas informés. Ils ne peuvent avoir accès à aucun livres ni journaux. Les deux hommes font déjà l’objet d’une enquête pour « terrorisme » du parquet de Pérouse, dans le centre de l’Italie.

Jeudi 25 octobre, des dizaines d’immigrants ont pris d’assaut le commissariat de la police aux frontières de Naples (l’ufficio immigrazione della Questura di Napoli) en fin de matinée à Naples qui est situé Via Galileo Ferraris. Leur colère est liée au fait qu’ils n’aient pas été régulariséEs lors de leur passage au poste de police de l’immigration. Des voitures de police, garées devant le bureau de l’immigration, ont été endommagées pendant les affrontements (dont un véhicule aurait été incendié). L’émeute a débuté juste après le rejet de régularisation de la trentaine de sans-papiers, qui attendaient l’obtention de papiers. 5 immigrants ont été arrêtés durant les affrontements, alors qu’une dizaine de policiers ont été blessés.

Italie: Affrontements entre sans-papiers et policiers

Le 27 août, deux anarchistes italiens étaient arrêtés après une enquête de trois années (à partir d’octobre 2009). L’enquête de l’opération « Ixodidae » concerne 28 faits réunis dans une « association subversive », dont la participation aux affrontements en Val Susa à Chiomonte en juillet 2011, à Rome et jusqu’à Athènes, ou divers épisodes survenus en Trentino comme l’incendie d’un relais de téléphone Vodafone, une attaque contre le TGV Frecciargento (12 mai dernier), contre des automates bancaires etc. Le préfet de police de Trento a déclaré que la police avait « écouté ou examiné 149 000 contacts téléphoniques, 10 000 communications par des micros, 18 000 communications par mail, 14 000 données GPS et 92 000 heures de vidéo ».

Massimo est accusé d’être le leader de cette association, et Daniela la trésorière. En tout, il y a 8 inculpés principaux dans cette association subversive, et 43 membres simples. Le 8 octobre, Daniela a été libérée, tandis que Massimo passe de la prison à la résidence surveillée, avec toutes les interdictions possibles.

Dans plusieurs villes italiennes, les manifestations étudiantes de la rentrée scolaire ont débouché sur des affrontement avec la police. Cible de la contestation: les coupes budgétaires pour l’éducation.

A Rome, des milliers de jeunes manifestants ont essayé d’atteindre le ministère de l’Éducation. Les affrontements ont fait six blessés dans les rangs de la police et au moins un adolescent a été arrêté. A Turin, les incidents ont commencé quand la manifestation a dévié de l’itinéraire prévu. Il y a eu au moins 15 arrestations. A Milan, les incidents ont eu lieu devant le palais de la Région ont fait au moins dix blessés (vidéo). A Palerme les manifestants ont fait un feu de joie d’une centaine de bulletins de vote devant le siège du Président de la Région Sicile. A Bologne, un cortège d’un millier d’étudiants a défilé dans le centre-ville, laissant sur son chemin quelques dégradations dans les sièges bancaires. D’autres importantes manifestations ont eu lieu à Florence et à Pise

Deux micros policiers ont été découverts à l’occasion de travaux dans le « spazio anarchico 76/A », à Naples. Ils étaient placés dans les grilles d’aération des deux salles où se déroulent concerts et initiatives. Le dispositif était composé de trois piles de 9 volts, montées en parallèle, liées ensemble au micro-émetteur par du scotch isolant, le tout recouvert par du scotch d’emballage.



Italie: Micros découverts dans un local anarchiste
Italie: Micros découverts dans un local anarchiste

Les avis de fin d’instruction commencent à tomber, sur la seconde vague répressive concernant les faits des 27 juin et 3 juillet 2011 en Val Susa. Deux activistes sont frappés par des mesures répressives le 25 juin 2012 dans l’attente du procès (l’un avec interdiction de quitter la ville, l’autre en résidence surveillée, plus d’un an après les faits). Six autres anarchistes, dont certains perquisitionnés le 26 janvier dernier, viennent d’être inculpés. Les accusations sont les mêmes que contre les 46 autres mis en examen : « blessures volontaires », « violences aggravées en réunion contre des agents assermentés », « être masqué ». Pour le moment donc, les deux enquêtes, tout en relevant des mêmes faits et des mêmes accusations, sont maintenues de façon séparée.