Dans la nuit du 2 au 3 septembre, un groupe d’une trentaine de militants masqués a attaqué les bâtiments de trois banques à Turin, en solidarité avec le mouvement NO TAV qui s’oppose à la construction d’une ligne TGV entre la France et l’Italie et dont les membres sont particulièrement visés par la politique répressive italienne. Deux agences de la société Intesa Sanpaolo et une d’Unicredit ont été bombées avec des slogans tels que ‘De Tolmezzo [où son détenus les prisonniers du mouvement NO TAV]à Vallette, feu à toutes les prisons. NO TAV’. En outre, les militants ont également saboté plusieurs caméras de surveillance dans la zone avec des bâtons téléscopiques munis de pinces grâce auxquels ils ont coupé les câbles connectés aux appareils.

Cette fois, c’est à Ravenne que le parquet de Bologne a ordonné une série de perquisitions dans plusieurs domiciles d’anarchistes présumés. La police est intervenue à l’aube le 1er septembre et treize personnes ont été mises en examen dans cette nouvelle opération répressive baptisée ‘Thor’. Il semblerait qu’elle fasse suite à diverses actions menées dans la région, telles l’attaque de distributeurs de billets, les actions contre des véhicules d’entreprises actives sur les chantiers en Val de Suse et contre des voitures de luxe. Aux dernières nouvelles, aucun des mis en examen n’aurait été incarcéré.

Dans la nuit du 29 au 30 août, trois antennes de téléphonie mobile ont été incendiées le long d’une autoroute à proximité de Parme. Un mail anonyme transmis à plusieurs structures militantes affirme que l’action a été effectuée en solidarité avec Marco Camenish ainsi qu’avec tous les prisonniers détenus suite aux opérations Ardire et Mangiafuoco, toutes deux menées par les services anti-terroristes italiens dans plusieurs régions d’Italie et d’Allemagne contre ce qu’ils accusent d’être un réseau vert-anarchiste. Les trois structures détruites se trouvent dans une zone industrielle comprenant une voie de chemin de fer, des centrales électriques, des équipements d’agriculture intensive, des usines et des villas luxueuses. Dans leur mail, les auteurs dénoncent ces infrastructures qui ne sont destinées qu’à nourrir la monstrueuse machinerie technologique et industrielle dans sa soif insatiable d’énergie requise par le mode de vie occidental.

A l’aube de ce 27 août, une nouvelle opération répressive visant le mouvement anarchiste italien s’set déroulée à Trente. Peu de renseignements ont été transmis, mais il semblerait qu’au moins 43 militants anarchistes soient visés par cette enquête pour conspiration (270bis) et qu’une grande quantité de perquisitions aient été organisées, principalement à Trente et à Rovereto, y compris à l’espace El Tavan. Une femme, Daniela, a été assignée à résidence tandis qu’un homme, Massimo Passamani, a été interpellé, placé en détention provisoire avant d’être incarcéré à la prison de Tolmezzo.

Moins de deux mois après l’opération « Ardire », les services anti-terroristes des Carabiniers ont déclenchés le 8 août une vaste opération policière appelée « Mangiafuoco » dans plusieurs régions d’Italie et en Allemagne, contre ce qu’ils accusent d’être un réseau vert-anarchiste.

30 perquisitions ont été diligentées par le Procureur de Bologne contre 21 personnes. Elles sont accusées d’être responsable d’une série d’attaques incendiaires entre 2010 et 2012, parmi lesquelles l’incendie d’un restaurant grill à Bologne (revendiquée en solidarité avec Billy, Costa et Silvia, prisonniers verts-anarchistes détenus en Italie), d’IBM Italie(revendiqué par le Front de Libération de la Terre, ELF) et de deux cabines électriques à Bologne, des locaux d’ENI à Ravenne (la photo est de ce même siège mais suite à une autre action), d’un Département de la Faculté d’Agriculture de l’université de Bologne, cette dernière action étant revendiqué ‘Animal Liberation’, également en solidarité avec ‘Billy’, ‘Costa’ and ‘Silvia’. Les policiers disent avoir trouvé lors de ces perquisitions « 250 pétards, quelques manuels pour la fabrication d’engins explosifs et pour le crochetage des serrures et de la documentation sur des multinationales, parmi lesquelles ENI, IBM et McDonald’s. »

Italie: Nouvelle opération policière contre les verts-anarchistes

Deux mille manifestants NoTav ont assiégé le chantier de Chiomonte samedi soir. Les manifestants ont arraché des barrières ‟new jersey” (fameuses pour leur solidité), abattu plusieurs mètres de la clôture en béton et démoli les phares de chantier. Les tirs continus de gaz lacrymogènes par les militaires ont provoqué un incendie qui a été contrôlé par les NoTAV, et ont fermé l’autoroute dans la direction de Bardenecchia-Torino. La police parle de 11 blessés dans ces rangs, dont 1 plus sérieusement touché.

Alessandro et Sergio ont décidé d’assister à l’audience concernant les inculpés de l’opération ‘Ombre’, dont la procureur est aussi celle de l’opération ‘Ardire’. L’audience a duré moins d’une heure et a été reporté au 25 septembre. Plus tard, à 23h, l’audience de Alessandro, Stefano et Elisa (opération ‘Ardire’) s’est bien tenue mais son résultat était négatif comme avait été pour Sergio, Katia et Peppe: la détention se prolonge.

Samedi, quatre personnes qui étaient poursuivies pour ‘dévastation’ et ‘vandalisme’ lors du G8 de Gênes en juillet 2001 ont été reconnues coupables, condamnées à des peines de six à quinze ans de prison et immédiatement incarcérées. Leurs six co-accusés ont également été condamnés, mais l’une d’entre elle a été laissée en liberté car mère d’un très jeune enfant tandis que les cinq autres peuvent encore introduire des recours quant aux peines prononcées samedi. Celles-ci ont été un peu allégées par la Cour de Cassation par rapport aux condamnations prononcées par la Cour d’appel en 2009, mais sont néanmoins sans commune mesure avec les peines prononcées contre les fonctionnaires de police reconnus coupables de ‘coups et blessures’ et de ‘perquisitions arbitraires’ lors de l’évacuation d’un local qui servait de dortoir aux manifestants. En outre, la mort d’un manifestant de 23 ans tué par un carabinier avait quant à elle été classée sans suite par la justice italienne en mai 2003.