Dans plusieurs villes italiennes, les manifestations étudiantes de la rentrée scolaire ont débouché sur des affrontement avec la police. Cible de la contestation: les coupes budgétaires pour l’éducation.

A Rome, des milliers de jeunes manifestants ont essayé d’atteindre le ministère de l’Éducation. Les affrontements ont fait six blessés dans les rangs de la police et au moins un adolescent a été arrêté. A Turin, les incidents ont commencé quand la manifestation a dévié de l’itinéraire prévu. Il y a eu au moins 15 arrestations. A Milan, les incidents ont eu lieu devant le palais de la Région ont fait au moins dix blessés (vidéo). A Palerme les manifestants ont fait un feu de joie d’une centaine de bulletins de vote devant le siège du Président de la Région Sicile. A Bologne, un cortège d’un millier d’étudiants a défilé dans le centre-ville, laissant sur son chemin quelques dégradations dans les sièges bancaires. D’autres importantes manifestations ont eu lieu à Florence et à Pise

Deux micros policiers ont été découverts à l’occasion de travaux dans le « spazio anarchico 76/A », à Naples. Ils étaient placés dans les grilles d’aération des deux salles où se déroulent concerts et initiatives. Le dispositif était composé de trois piles de 9 volts, montées en parallèle, liées ensemble au micro-émetteur par du scotch isolant, le tout recouvert par du scotch d’emballage.



Italie: Micros découverts dans un local anarchiste
Italie: Micros découverts dans un local anarchiste

Les avis de fin d’instruction commencent à tomber, sur la seconde vague répressive concernant les faits des 27 juin et 3 juillet 2011 en Val Susa. Deux activistes sont frappés par des mesures répressives le 25 juin 2012 dans l’attente du procès (l’un avec interdiction de quitter la ville, l’autre en résidence surveillée, plus d’un an après les faits). Six autres anarchistes, dont certains perquisitionnés le 26 janvier dernier, viennent d’être inculpés. Les accusations sont les mêmes que contre les 46 autres mis en examen : « blessures volontaires », « violences aggravées en réunion contre des agents assermentés », « être masqué ». Pour le moment donc, les deux enquêtes, tout en relevant des mêmes faits et des mêmes accusations, sont maintenues de façon séparée.

Courses poursuites et blocages de rues ont animé la journée du 18 tout le quartier de Barriera di Milano et une partie des quartiers d’Aurora et Porta Palazzo, à Turin. D’un côté des familles menacées d’expulsion et des manifestants solidaires ; de l’autre la police et les huissiers. À l’aube toutes les portes d’entrée des familles qui avaient décidé de résister sont barricadées, et accompagnées d’un piquet sur la rue pour les défendre (150 personnes). La police a lancé sa première attaque à 6H30. Elles se sont succèderont, rencontrant parfois de fortes résistances (un groupe de manifestants a profité de la confusion pour mener un raid contre la caserne locale des carabiniers). Trois personnes ont été arrêtées. Deux ont été relâchées, la troisième, sous le coup d’un ancien ordre d’expulsion, a été mis dans un avion pour Madrid, ce qui a donné lieu à une nouvelle manifestation dans l’aéroport.

Italie: Journée de résistance contre les expulsions à Turin

Le 7 mai à Gênes, Roberto Adinolfi, patron d’Ansaldo Nucleare, une filiale de Finmeccanica qui produit des réacteurs nucléaires, sortait de son domicile quand une personne lui a tiré une belle dans la jambe avant de disparaitre à bord d’une moto conduite par une autre personne. Deux anarchistes ont été arrêtés aujourd’hui vendredi dans ce dossier. Alfredo Cospito et Nicola Gay sont accusés « d’attentat avec finalité de terrorisme, blessures graves et vol ». Ils habitent à Turin et font déjà l’objet d’une enquête pour « terrorisme » du parquet de Pérouse, dans le centre de l’Italie. Les enquêteurs prétendent les avoir identifié grâce à des images vidéo d’une caméra placée non loin du lieu où la moto utilisée pour l’action a été retrouvé abandonnée.

Des affrontements ont opposé lundi les forces de l’ordre à des centaines d’ouvriers qui protestaient devant le ministère de l’Industrie à Rome contre la fermeture de l’usine du géant américain de l’aluminium Alcoa à Portovesme, en Sardaigne. Le groupe industriel suisse Klesch a exprimé son intérêt pour cette usine mais Alcoa, dans un courriel diffusé plus tard, a déclaré n’avoir reçu aucune proposition intéressante ou viable en vue d’une reprise de la fonderie située dans le sud-ouest de la Sardaigne.

Des responsables gouvernementaux, des représentants des syndicats et de la direction d’Alcoa s’étaient réunis lundi au ministère de l’Industrie pour tenter de trouver un moyen d’éviter la fermeture de l’usine. L’usine de Portovesme emploie 500 salariés, auxquels s’ajoutent un millier d’emplois induits. Sa fermeture par étapes a débuté le 1er septembre mais la fonderie devrait rester en activité encore un an, prête le cas échéant à être reprise par un autre opérateur.

Italie: Les ouvriers d’ALCOA affrontent la police

Dans la nuit du 2 au 3 septembre, un groupe d’une trentaine de militants masqués a attaqué les bâtiments de trois banques à Turin, en solidarité avec le mouvement NO TAV qui s’oppose à la construction d’une ligne TGV entre la France et l’Italie et dont les membres sont particulièrement visés par la politique répressive italienne. Deux agences de la société Intesa Sanpaolo et une d’Unicredit ont été bombées avec des slogans tels que ‘De Tolmezzo [où son détenus les prisonniers du mouvement NO TAV]à Vallette, feu à toutes les prisons. NO TAV’. En outre, les militants ont également saboté plusieurs caméras de surveillance dans la zone avec des bâtons téléscopiques munis de pinces grâce auxquels ils ont coupé les câbles connectés aux appareils.

Cette fois, c’est à Ravenne que le parquet de Bologne a ordonné une série de perquisitions dans plusieurs domiciles d’anarchistes présumés. La police est intervenue à l’aube le 1er septembre et treize personnes ont été mises en examen dans cette nouvelle opération répressive baptisée ‘Thor’. Il semblerait qu’elle fasse suite à diverses actions menées dans la région, telles l’attaque de distributeurs de billets, les actions contre des véhicules d’entreprises actives sur les chantiers en Val de Suse et contre des voitures de luxe. Aux dernières nouvelles, aucun des mis en examen n’aurait été incarcéré.

Dans la nuit du 29 au 30 août, trois antennes de téléphonie mobile ont été incendiées le long d’une autoroute à proximité de Parme. Un mail anonyme transmis à plusieurs structures militantes affirme que l’action a été effectuée en solidarité avec Marco Camenish ainsi qu’avec tous les prisonniers détenus suite aux opérations Ardire et Mangiafuoco, toutes deux menées par les services anti-terroristes italiens dans plusieurs régions d’Italie et d’Allemagne contre ce qu’ils accusent d’être un réseau vert-anarchiste. Les trois structures détruites se trouvent dans une zone industrielle comprenant une voie de chemin de fer, des centrales électriques, des équipements d’agriculture intensive, des usines et des villas luxueuses. Dans leur mail, les auteurs dénoncent ces infrastructures qui ne sont destinées qu’à nourrir la monstrueuse machinerie technologique et industrielle dans sa soif insatiable d’énergie requise par le mode de vie occidental.

A l’aube de ce 27 août, une nouvelle opération répressive visant le mouvement anarchiste italien s’set déroulée à Trente. Peu de renseignements ont été transmis, mais il semblerait qu’au moins 43 militants anarchistes soient visés par cette enquête pour conspiration (270bis) et qu’une grande quantité de perquisitions aient été organisées, principalement à Trente et à Rovereto, y compris à l’espace El Tavan. Une femme, Daniela, a été assignée à résidence tandis qu’un homme, Massimo Passamani, a été interpellé, placé en détention provisoire avant d’être incarcéré à la prison de Tolmezzo.