Hier, dans le cadre de la ‘manifestation mondiale’ des ‘indignés’, plusieurs dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées à Rome. Peu après le démarrage de la manifestation, des manifestants ont fracassé les vitrines de deux banques à l’aide de panneaux de la circulation. D’autres ont mis le feu à deux voitures.

La police a commencé à charger les manifestants samedi après-midi dans le centre de Rome. Les forces de l’ordre ont lancé l’assaut alors que des centaines de manifestants, masqués de foulards noirs, lançaient fumigènes, cocktails molotov et bouteilles contre les forces de l’ordre. D’autres ont continué à incendier des voitures et ont pénétré et jeté des fumigènes dans un bâtiment officiel, à deux pas du Colisée, tandis que des dizaines de milliers d’autres continuaient à manifester pacifiquement. En fin de journée, la police a chargé des centaines de jeunes dans le centre ville, entraînant de violents affrontements. Au total, 70 personnes ont été blessées, dont trois grièvement.

Manifestation à Rome

Des rassemblements ont eu lieu hier dans près de 80 capitales à travers le monde. A Londres, des affrontements ont également éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre. A New-York, 71 personnes ont été interpellées à l’issue du rassemblement alors que, plus tôt, la police a cheval avait repoussé violemment les manifestants qui tentaient de se rejoindre sur Time Square. Au moins une personne a été blessée.

Manifestation à Rome

Ce lundi, plusieurs centaines de demandeurs d’asile s’étaient réunis à proximité du centre pour migrants de Bari pour exiger leur statut de réfugié, la plupart d’entre eux étant des travailleurs ayant fui le conflit en Libye. Ils ont bloqué la route et la voie ferrée voisines du centre avec de grosses pierres et ont allumé des feux le long des rails. La police est rapidement intervenue et des violences ont éclaté entre les deux camps. Les jets de pierres et de gaz lacrymogènes ont fait au moins 35 blessés. La police a en outre procédé à une trentaine d’arrestations et les autorités ont annoncé que des sanctions seraient prises contre les participants à l’action.

Actions de réfugiés à Bari

Actions de réfugiés à Bari

Au Val de Suse, les actions et la mobilisation contre le projet de train à grande vitesse entre Lyon et Turin se poursuivent. Jeudi soir, quelques 300 personnes ont encerclé le chantier qui se trouvait sous lourde surveillance policière. Les manifestants et les policiers se sont affrontés durant plus de deux heures. Les premiers ont lancé des pierres, des fumigènes et des billes métalliques vers les forces de l’ordre qui ont répliqué à coups de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Six policiers ont été blessés au cours des échauffourées. A l’aube vendredi matin, les autorités ont effectué une série de perquisitions dans sept maisons entre Turin, le Val de Suse et le Canavese (nord-est de Turin). Dans deux d’entre elles, la police a saisi une arbalète, deux lance-pierres et quelques masques à gaz. Ces perquisitions avaient été exigée en vue de la manifestation de ce samedi, qui a une nouvelle fois réuni plus de 10.000 personnes. Peu avant celle-ci, la police routière a intercepté un véhicule qui se rendait depuis Turin vers la vallée. Celui-ci contenait 57 masques à gaz, 118 filtres, un lance-pierre et 96 billes de plomb. Le conducteur a été mis en examen pour port abusif d’objets destinés à l’affrontement, mais a été laissé en liberté.

Saisie de matériel au Val de Suse

Saisie de matériel au Val de Suse

Le juge d’instruction vient de supprimer l’aggravation de « subversive » à l’accusation d’ « association de malfaiteurs » contre les cinq anarchistes du local bolognais Fuorilogo, incarcérés depuis le 6 avril. Ils pourront donc sortir de prison pour être assignés en résidence surveillée. Ils restent accusés d’avoir « promu, organisé et dirigé une organisation qui se retrouvait au centre Fuoriluogo (toujours sous séquestre judiciaire), visant à l’accomplissement de violences, blessures, dégradations et manifestations non autorisées ». Maddalena (incarcérée le 12 mai pour non-respect de l’assignation à résidence), reste pour l’instant en prison, parce son avocat n’aurait pas fait la requête d’allègement de l’incarcération préventive.

Un juge de Turin a avalisé les mandats d’arrêts des quatre manifestants arrêtés pendant la journée de mobilisation et lutte du 3 juillet en Val Susa contre le projet du TAV. Les accusations sont plus ou moins les habituelles du « paquet manifestation »: « résistance à officier public, coup et blessure ». Voici les adresses des militants arrêtés: Marta Bifanin, Roberto Nadalin, Salvatore Soru, Gianluca Ferrari : Casa circondariale “Lorusso e Cutugno” ; via Pianezza 300 ; 10151 Torino; Italie.

Plusieurs milliers de personnes (certaines sources parlent de 50.000 personnes) avaient rallié le Val de Suse ce matin pour protester contre le projet de ligne TGV entre Lyon et Turin. Le chantier pour creuser la descenderie a bien et bien commencé le 1er juillet, date butoir pour les autorités. Après celle-ci, elles n’auraient plus pu bénéficier des subsides octroyés au projet par l’Europe. Le début des travaux a engendré une intensification de la résistance, et donc de la répression policière. Ce matin, un groupe de militant est parvenu à ouvrir une brèche dans une clôture, entraînant l’arrêt des travaux pour la journée, et le début des affrontements. Encore une fois, les forces de l’ordre étaient présentes en masse. Lundi dernier déjà, des combats les opposants aux manifestants avaient fait de nombreux blessés dans les deux camps. Aujourd’hui, la police a répliqué aux jets de pierres et de cocktails molotov par d’autres cocktails molotov ainsi que des jets d’eau et de grenades lacrymogènes. De nombreuses personnes ont été blessées au cours des échauffourées. La police a également procédé à cinq arrestations.

Résistance dans le Val de Suse

Résistance dans le Val de Suse

Résistance dans le Val de Suse
Résistance dans le Val de Suse

C’est ce matin que devaient reprendre les travaux de percement du tunnel nécessaire à la future ligne TGV Lyon-Turin. Au début du mois de juin, les opposants au projet étaient parvenus à empêcher l’ouverture du chantier en bloquant l’avancée des blindés et du matériel. Les forces de l’ordre, présentes en nombre, avaient même du faire demi-tour face à la pression des militants. Dans la journée d’hier, ces derniers ont disposés des obstacles sur toutes les voies d’accès au chantier et ont monté des campements pour empêcher le début des travaux. Hier soir, plus de 2000 personnes ont défilé au flambeau pour manifester leur opposition au projet. A 5h ce matin, les forces de l’ordre sont arrivées pour permettre l’ouverture du chantier. A 7h, les affrontements avec les militants ont débuté. Après plusieurs heures, face au gaz lacrymogènes et autres matraques, les manifestants se sont repliés dans la forêt. Pour le gouvernement italien, l’enjeu est énorme. Les travaux doivent absolument commencer avant le 30 juin, sous peine de se voir retirer des centaines de millions d’euros de subventions européennes.

Manifestation dans le val de Suse

Manifestation dans le val de Suse

Une manifestation anti-répression a eu lieu le 18 juin à L’Aquila. C’est à la prison de L’Aquila qu’est détenue, à l’isolement total, la militante des Brigades Rouges Nadia Lioce. Une manifestation devant la même prison avait débouché sur des incidents et le procès de vingt manifestants – parmi lesquels une militante du Secours Rouge. Les manifestants ont scandés des slogans pour la solidarité de classe avec les prisonniers révolutionnaires et contre la répression contre les comités de Secours Rouge en Belgique, Suisse, Italie et Espagne.

Italie: Manifestation à L’Aquila

Ci-dessous, le communiqué du Collectif de Prisonniers Communistes ‘Aurora’ à l’occasion de la Journée Internationale du Prisonnier Révolutionnaire du 19 juin prochain.

L’occasion également pour eux de rendre hommage à Luigi Fallico, décédé à la prison de Sienne le 23 mai dernier.

Communiqué du Collectif Aurora à l’occasion de la JIPR – format pdf

En 1993, en Italie, Cesare Battisti a été condamné par contumace à une peine de prison à perpétuité pour des faits datant des années septante. D’abord réfugié en France, il est parti au Brésil où il est arrêté en juillet 2007 à proximité de Rio. Depuis lors, il était incarcéré dans une prison de haute sécurité en attente de son extradition vers l’Italie. En novembre 2010, la Cour Suprême du Brésil s’était prononcée en faveur d’un renvoi de l’ancien militant des ‘Prolétaires armés pour le communisme’ vers son pays, tout en reconnaissant que selon la constitution brésilienne, la décision définitive devait revenir au président, Lula à l’époque. Au dernier jour de son mandat, le 31 décembre 2010, celui-ci a rejeté l’extradition de Battisti, estimant qu’il serait victime de persécution politique s’il devait être renvoyé en Italie. Cette décision a été vivement contestée par le gouvernement italien, qui avait introduit un appel afin qu’elle soit réexaminée. Hier, à l’issue d’un débat de plus de six heures, les juges de la Cour Suprême ont jugé par six voix contre trois que l’Italie ne pouvait contester la décision souveraine de l’ex-président. Peu après minuit, heure locale, Battisti est sorti libre de la prison de Brasilia. Un de ses avocats a déclaré qu’il n’avait aucunement l’intention de quitter le Brésil et qu’il allait solliciter un visa de résident permanent. Silvio Berlusconi a quant à lui vivement réagi, indiquant que Rome entendait contester cette décision devant la Cour internationale de justice de La Haye.

Libération Césare Battisti

Libération Césare Battisti