Ce week-end de nombreuses manifestations étaient prévues un peu partout dans le monde pour dénoncer les conditions de détention d’Abdullah Öcalan, le leader historique du PKK. Avec le lancement, par la Turquie, de l’opération « Griffe-Tigre 2  » dans la région de Gare, au Kurdistan irakien (voir notre article) , la commune internationaliste et la coordination Rise Up 4 Rojava ont lancé un appel à la mobilisation. Aux manifestions en soutien à Abdullah Öcalan, les manifestant·e·s présent·e·s ont dénoncés l’invasion turques de la région. Des dizaines de manifestations ont eu lieu aujourd’hui dans une trentaine de villes en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. D’autres manifestations s’organiseront ce dimanche et dans les jours qui suivent.

Lien pour connaître les dates et lieux des prochaines manifestations

Lien pour suivre les actions dans le monde

Lien vers l’appel à actions de Rise Up 4 Rojava

Manifestation du 12 février 2021 (Pour A. Öcalan et le soutien à Gara)

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Le mercredi 10 février, la Turquie a lancé l’opération « Griffes Aigle -2 » dans la région de Gara, au Kurdistan irakien. Cette opération vise les bases des HPG (les forces de défenses du PKK présentes dans la région) avec l’aval du gouvernement régional du Kurdistan irakien (allié de la Turquie). Un rassemblement se tiendra ce samedi à Bruxelles pour la libération d’Abdullah Öcalan et dénoncer les attaques de l’état turc dans la région de Gare. Rassemblement demain samedi 13 février 2021 à 14h à la Porte de Namur (Bruxelles).

Opération Griffes Aigle -2 _ 10 février 2021

 

Le satellite Türksat 5A a été mis en orbite par une fusée Falcon 9 de SpaceX la nuit passée, depuis la base de lancement de Cape Canaveral, il entre maintenant dans une phase de positionnement qui durera environ 4 mois pour se retrouver en orbite géosynchrone à 31° Est le long de l’Équateur. Comme ses prédécesseurs, Türksat 5A renforcera la couverture des chaines de télévision turques et augmentera les capacités de communication militaires du régime d’Erdogan, les satellites Türksat sont notamment utiles pour opérer les drones de l’armée turque et assurer leur capacité anti-brouillage, la résolution de leurs images, etc. La Turquie a actuellement 3 satellites en activité dans l’espace : les Turksat 3A, 4A et 4B, ils seront donc rejoints par le 5A (opérationnel mi-2021) ainsi que le 5B qui sera lancé par SpaceX dans quelques mois et opérationnel à la fin de l’année.

Türksat 5A est le premier satellite turc lancé par SpaceX, les derniers lancements (Türksat 4A et 4B) avaient eu lieu en 2014 et 2015 depuis des lanceurs russes. Techniquement : Türksat 5A augmentera les capacités turques dans la bande Ku (bande de fréquences 12-18 Ghz), il sera centré sur la Turquie mais couvrira mieux certains territoires, notamment Afrique du Nord, Afrique sub-saharienne, Afrique du Sud, et à l’Est jusqu’au Kazakhstan. Une fois en service, Türksat 5A sera le plus puissant satellite turc. De son côté, Türksat 5B, dont le lancement est prévu à la mi-2021, augmentera la couverture de la bande Ka pour atteindre 17X la capacité actuelle et couvrir la Mer Noire, la Mer Egée, la Turquie, l’Afrique du Nord, la Mer Rouge et le Golfe Persique.

Ce lancement fait suite à la rencontre, en novembre 2017, entre Erdogan, et celui qui est depuis devenu l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, patron de SpaceX et de Tesla. SpaceX a déjà délivré plusieurs engins militaires américains en orbite, et est actuellement en discussion avec le gouvernement américain afin de fournir un système de transport de matériel militaire et éventuellement de troupes, « n’importe où sur la planète en une heure » à l’aide de sa nouvelle fusée Starship. Au moins trois lancements de matériel militaire américain sont prévues cette année pour SpaceX, à l’aide de fusées Falcon Heavy cette fois.

Fin octobre 2020, la communauté arménienne avait manifesté devant le siège de SpaceX à Hawthorne (Californie) pour protester contre la collaboration avec le régime d’Erdogan.

Le 9 janvier 2021 est la date anniversaire de l’assassinat en plein de cœur de Paris, il y a 8 ans, de trois responsables du mouvement kurde,  Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez, par un agent aux liens avérés avec les services secrets turcs. En raison des restrictions liées au covid, la grande manifestation parisienne « Justice pour Sakine, Fidan et Leyla » est remplacée par des mobilisations décentralisées. Voici les rendez-vous pour la France, la Suisse et la Belgique ce samedi 9 janvier.

France
PARIS: Gare du Nord, 14h (arrivée place de la République)
MARSEILLE: Réformés – Canebière, 13h
TOULOUSE: Gare de Matabiau – Métro Esquirol, 13h30
BORDEAUX: Place de la Bourse – La Victoire, 13h30
RENNES: Dalle du Colombier, 14h
STRASBOURG: Place Kléber, 14h

Suisse
BÂLE: Parc de-Wette à 13h30

Belgique
BRUXELLES : Porte de Namur, 13h

Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez sont assassinées au cœur de Paris. Depuis 8 ans, la communauté kurde d’Europe exige la justice sur cette affaire et appelle à se mobiliser partout en France autour de la date anniversaire de ce triple féminicide (voir l’appel). À Toulouse, une manifestation est organisée samedi 9 janvier à 13H30 devant la Gare de Matabiau.

L’événement Facebook

Le 6 octobre 2014, après 21 jours de résistance des forces kurdes YPG/YPJ, les djihadistes de Daesh avaint réussi à pénétrer dans la ville de Kobane. Le Parti démocratique des Peuples (HDP) avait alors appelé en Turquie à manifester dans tout le pays pour dénoncer le soutien du régime turc à Daesh. Au cours des mouvements de protestation qui ont eu lieu les jours suivants, il y a eu des affrontements entre les forces de sécurité turques et les manifestants dans de nombreuses villes. Le nombre de personnes tuées, des manifestants pour la plupart, est estimé entre 46 et 53. 682 personnes ont été blessées pendant les manifestations et au moins 323 arrêtées. 108 personnes, pour la plupart des dirigeants et membres du HDP et d’organisations de la société civile kurde, sont depuis accusées de crimes terroristes. 27 personnes sont détenues dans cette affaire, dont Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, anciens coprésidents du HDP. Six autres accusés sont sous contrôle judiciaire et 75 personnes sont recherchées.

Le parquet général d’Ankara a soumis à la Cour criminelle un acte d’accusation concernant ces 108 personnes. Il demande leur condamnation pour « atteinte à l’unité de l’Etat » et d’autres chefs d’accusation. Demirtaş est accusé d’être « le principal instigateur des incidents des 6 et 8 octobre 2014 », le procureur le tient responsable de 37 meurtres, 29 tentatives de meurtre, 3777 dégradations matérielles, 395 vols, 15 pillages, 308 intrusions dans des locaux commerciaux et résidentiels, 13 destruction du drapeau turc et de coups et blessures contre 326 membres des forces de sécurité et 435 civils.

Les anciens coprésidents du HDP Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, ils sont détenus depuis novembre 2016

 

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Mardi 22 décembre, le tribunal de Turin a confirmé les restrictions des libertés pour Eddi, militante italienne qui a combattu au Rojava au sein des forces kurdes (YPJ) (Voir notre article ici). Elle aura donc son passeport retiré, ainsi qu’une interdiction de sortie du territoire national, l’obligation de rentrer chez elle avant 21h et interdiction de sortir avant 7h du matin, interdiction de participer aux réunions publiques (assemblées, manifestations, etc.). Depuis la période fasciste, c’est la première fois qu’en Italie on applique ce type de surveillance à une personne qui a combattu en territoire de guerre.

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Six manifestants ont été tués en moins de 48 heures lors de rassemblements contre les autorités du Kurdistan irakien, au moment où la colère gronde à propos de coupes de salaires dans la fonction publique (voir notre article d’hier). Lundi, un premier manifestant âgé de 26 ans a été tué par balle dans la localité de Chamchamal, où les forces de sécurité, qui protégeaient des bureaux de plusieurs partis politiques, avaient tiré à balles réelles pour tenter de disperser les manifestants qui s’en approchaient. Tard lundi soir, deux manifestants sont morts dans les localités de Kifre et Dabardikhan.

En dépit de la répression, de nouvelles manifestations ont eu lieu mardi dans une demi douzaine de localités de la province de Souleimaniyeh. A Takiya, une soixantaine de km au sud-est de la ville de Soleimaniyeh, des manifestants ont tenté d’incendier les sièges de partis politiques kurdes et de la police locale. Une jeune manifestant de 16 ans a été tué par balle à Takiya. Plus à l’Est, deux manifestants ont été tués lors de rassemblements mardi à Sayed-Sadeq. Les autorités gouvernementales du Kurdistan ont annoncé une interdiction de mouvement entre Souleimaniyeh et les localités voisines pendant 24 heures à compter de mardi minuit.

 

Les manifestations entamées la semaine dernière dans la province de Sulaymaniyah, au Kurdistan irakien vont en s’intensifiant. Organisées initialement par des enseignants contre la réduction de 21% de leur salaire, elles ont été rejointes par des milliers de personnes qui sont descendues dans la rue pour dénoncer la corruption et la crise économique. « Quarante-trois enseignants et civils ont été arrêtés mercredi, le deuxième jour des protestations. Vingt et un d’entre eux ont été libérés », a déclaré Najmadin Muhammed, membre du syndicat des enseignants. Masrour Barzani, Premier ministre du Gouvernement régional du Kurdistan, a annoncé mercredi matin que les autorités commenceraient à payer jeudi les salaires… d’octobre. Cela n’a cependant pas empêché les manifestants de Sulaymaniyah de descendre dans la rue. La police est intervenue brutalement, usant massivement de gaz lacrymogènes.

Mercredi, des manifestations ont eu lieu à Kalar, Darbandikhan et dans d’autres districts de Sulaymaniyah. Les manifestants ont appelé à des mobilisations dans toutes les provinces de la région du Kurdistan. Les autorités, de leur côté, se sont préparées activement à affronter les manifestants. À Hewlêr (Erbil), les forces de police ont installé dès mercredi des points de contrôle temporaires sur la place du marché et dans les rues afin d’empêcher les rassemblements. Jeudi, un grand nombre de policiers étaient déployés à tous les coins de rue de Sulaymaniyah, empêchant tout rassemblement de plus de trois personnes.