Les 28 et 29 septembre, Erdogan sera en visite à Berlin. Cette visite sera de la plus haute importance pour lui, pour ses complices de l’Union Européenne et de l’OTAN, et pour les peuples de Turquie et du Kurdistan.

Le Secours Rouge International appelle à une participation massive et radicale aux mobilisations berlinoises contre la visite d’Erdogan. Que ceux et celles qui ne peuvent pas faire le déplacement fassent des initiatives locales à cette occasion. Rien ne doit être négligé pour mettre sa visite en échec.

Lire l’appel dans son intégralité ici.

Affiche du SRI

Affiche du SRI

Hülya Emeç, une journaliste turque et membre de la Fédération internationale des journalistes, a été condamnée à six mois de prison pour un article écrit en 2014 sur Şefik Tunuç, un homme kurde de 48 ans, mort d’une crise cardiaque après que sa maison (dans la province de Van) eut été attaquée par la police turque trois fois par semaine. Suite à cet article, Hülya Emeç, Hafize Tunuç, l’épouse de Şefik Tunuç, le président du conseil d’administration de l’agence de presse, le rédacteur en chef et le chef du bureau de presse de Van avaient été poursuivis pour violation de l’article 301 du code pénal turc. Les journalistes n’étaient pas présents lors de l’audience finale. Hülya Emeç et Hafize Tunuç ont été condamnée à six mois de prison pour avoir «insulté l’agence de police turque». Les trois autres personnes ont été acquittées. Hülya Emeç avait récemment demandé l’asile en Suisse (voir notre article).

Hülya Emeç

Erratum: Contrairement à ce qui avait été à la publication de l’article, Hülya Emeç n’a été renvoyée au Brésil. Ce renvoi existe comme menace mais elle n’a pas épuisé les recours: la procédure est encore en cours.

Hülya Emeç

Zeynab Jalalian, une militante irano-kurde et militante des droits des femmes (voir notre article), et neuf prisonnières de droit commun de la prison de Khoy ont entamé une grève de la faim pour protester contre la privation de visites hebdomadaires et l’accès aux installations pénitentiaires de base. Courant du mois de juillet, lors d’une inspection de la section des prisonnières, un téléphone portable a été découvert. Les gardiens ont interrogé à plusieurs reprises Zeynab Jalalian et neuf autres détenus pour savoir à qui appartenait le téléphone. Le 29 juillet, les 10 détenues ont été informées qu’elles seraient dès lors privées d’accès à des droits basiques de la prison, comme acheter des fruits et de la nourriture dans le magasin de la prison ainsi qu’aux visites hebdomadaires jusqu’à ce que la propriétaire du téléphone soit identifiée. Pour protester contre ces privations, Zeynab Jalalian et les neuf autres prisonnières ont entamé une grève de la faim et ont écrit aux autorités pénitentiaires pour les informer de leur grève jusqu’à ce qu’elles récupèrent leurs droits de base.

En septembre dernier, Zeynab Jalalian avait déjà été interdite de visite familiale pendant plusieurs mois pour avoir protester contre les négligences de la prison envers sa santé. Le quartier pénitentiaire de Khoy compte 3 cellules dans lesquelles sont détenues 38 femmes. Actuellement, 15 prisonnières de cette section dorment à même le sol du corridor en raison du manque de lits.

Zeynab Jalalian

Zeynab Jalalian

Ce samedi 4 juillet, un rassemblement a eu lieu à Bruxelles pour dénoncer les meutres de Kolbers et commerçants kurdes par les gardiens de la révolution iranienne. Ce rassemblement dénonçait également l’augmentation de la répression par le gouvernement envers les kurdes iraniens.

Fin juillet, au moins 5 personnes ont été tuées et 5 autres blessées par les gardiens de la révolution iranienne dans plusieurs villes du Kurdistan Est (Rojhelat). Ces 10 personnes, des Kolbers (voir notre articles) et des commerçants kurdes, ont été pris pour cible par les troupes iraniennes. Le 24 juillet, les forces militaires du checkpoint de Zeyni ont tué un Kolber du village de Shekl Abad à Orumiyeh. Le soir du 25 juillet, un Kolber du village de Grenovik dans le Qotoor de Khoy, a perdu la vie. Son corps a été transféré à la médecine légale de Khoi après 24 heures. Des témoins ont déclaré que les gardes-frontières l’avaient d’abord arrêté et libéré, pour ensuite l’abattre alors qu’il s’éloignait du poste de contrôle. Dans la matinée du vendredi 27 juillet, le régiment frontalier du Sichuman a ciblé un certain nombre de commerçants frontaliers. À la suite de la fusillade, un commerçant a perdu la vie et deux Kolbers ont été blessés. Début août, 2 Kolbers ont été tués et 5 autres blessés.

Rassemblement de soutien aux kurdes d’Iran (4 août 2018)

Rassemblement de soutien aux kurdes d'Iran (4 août 2018)

Ce 3 août commémorait les 4 ans du génocide contre le peuple yézidi au Mont Shengal, perpétré par l’État Islamique avec la complicité de l’État turc et la passivité du régime de Barzani au Kurdistan irakien. Le Mont Shengal est situé dans le nord-ouest del’Irak, dans la vallée de Ninive, prés de la frontière du Kurdistan syrien. Il abrite les Yézidis, un peuple kurdophone à la religion zoroastriste, régulièrement persécuté au long de son histoire. Le bilan de ce « 74e génocide » est de 4.000 personnes massacrées, 10.000 (majoritairement des femmes et des jeunes filles) enlevées et vendues sur les marchés aux esclaves de Daesh, et 500.000 déplacés. Ce génocide a également été l’occasion d’une immense résistance. Devant la capitulation des troupes kurdes irakiennes, les peshmergas, ce sont les guerrileros et guerilleras du PKK et des YPG-YPJ qui avaient secouru les Yézidis assiégés avant d’organiser des milices autonomes, les YBŞ-YJŞ et de se retirer afin de leur laisser le seul contrôle de la montagne il y a quelques mois. C’est aujourd’hui la Turquie qui menace la région, et le Secours Rouge International mène une campagne de solidarité avec les combattantes de Shengal en envoyant des pansements militaires Celox aux YJŞ.

Ce quatrième anniversaire a été commémoré dans de nombreuses villes dont Bruxelles où quelques dizaines de manifestantes et manifestants se sont rassemblés devant la Gare Centrale (voir la photo). Vous pouvez retrouver l’intervention du Secours Rouge et de la campagne de soutien aux combattantes de Shengal ici (PDF).

Rassemblement à Bruxelles en solidarité avec Shengal

Rassemblement à Bruxelles en solidarité avec Shengal

Les avocats d’Öcalan ont déposé une requête auprès du procureur générale de Bursa pour rencontrer leur client. C’est la 777ème fois que Rezan Sarica, Faik Ozgur Erol et Muharrem Sahin se sont rendus dans les locaux du procureur général de Bursa pour exiger une rencontre avec Abdullah Öcalan. La demande a été refusée par les autorités.
Öcalan est emprisonné en Turquie depuis 1999 et les visites de ses avocats sont interdites depuis le 27 juillet 2011.

Manifestation pour la libération d’Abdullah Öcalan (archives)

Manifestation pour la libération d'Abdullah Öcalan (archives)

Mercredi 1er Août, James Matthews, un ancien militaire britannique qui avait combattu l’état islamique au sein des YPG, a été acquitté. Jim Matthews était notamment accusé de terrorisme pour avoir participé à un camp d’entrainement organisé par les YPG (voir notre article). Il avait poursuivit par le Service des poursuites de la Couronne britannique deux ans et cinq mois après son retour du Rojava. Il avait été arrêté et placé en liberté sous caution pendant sept mois.

James Matthews à son arrivée au tribunal

James Matthews à son arrivée au tribunal

Dans la nuit du 28 juillet, les YPG ont exécuté un chef du groupe Feylaq Sham à Afrin (voir la vidéo). Le groupe Feylaq Sham est un des groupes, alliés à l’état turc, qui occupent le canton d’Afrin depuis le 18 mars. Ce groupe participe au régime de terreur et d’épuration ethnique, visant à remplacer les habitants par des arabes sunnites organisés par les salafistes. Les YPG avaient déjà exécuté un des responsables de ce groupe en mai (voir notre article).

Combattants et combattantes des YPG (archive)

Signe de la vitalité de l’activité des guérillas du PKK, l’interdiction de libre circulation imposée sur des dizaines de zones dans la province kurde de Hakkari il y a presque deux ans a été étendue et prolongée une fois de plus. Le gouvernorat turc de la province, a une fois de plus déclaré 30 zones dans les districts de Çukurca Şemdinli, Yüksekova ainsi que dans le centre-ville, comme « zones de sécurité spéciales ». La raison invoquée pour cette interdiction est encore et toujours que la sécurité nationale, l’ordre public et le bien-être de la population doivent être garantis.

Forces de sécurité turques au Kurdistan

Forces de sécurité turques au Kurdistan