Mesale Tolu est née en Allemagne et y a grandit, elle y a fait des études de langue espagnole et s’est engagée dans l’Union des Femmes Socialistes (Sosyalist Kadinlar Birligi) ainsi que dans l’a Fédération Allemande des Travailleurs Immigrés (Almanya Göçmen İşçiler Federasyonu). Elle s’est ensuite installée en Turquie afin de travailler comme traductrice pour l’agence de presse Etha. Mesale a été arrêtée ce 5 mai, suite à l’enterrement de femmes tuées par Daesh. Elle avait également participé à la cérémonie de condoléances en mémoire à Ivana Hoffman (martyre allemande tuée au Rojava en combattant Daesh), qui était par ailleurs son amie. Le mari de Mesale a lui été arrêté il y a un mois pour des raisons similaires. Serkan, leur fils de 2 ans est toujours en Turquie, sa famille essaie de le rapatrier en Allemagne. Un rassemblement a déjà eu lieu à Paris ce 6 mai.

Manifestation pour Mesale à Paris ce 6 mai

Manifestation pour Mesale à Paris ce 6 mai

Ce 9 mai reprendra le procès accusant 33 activistes et politiciens kurdes ainsi que plusieurs chaines de télévision et associations kurdes présentes en Belgique de « terrorisme ». Précédemment, le juge avait décidé que la guerre entre l’état turc et le PKK était un « conflit armé » et qu’en conséquence la législation antiterroriste belge ne pouvait s’appliquer, libérant les accusés. Tant l’état turc (partie civile dans l’affaire) que le procureur avait fait appel de la décision. La prochaine audience aura donc lieu ce 9 mai.

La perquisition de 2010 à Denderleeuw

La perquisition de 2010 à Denderleeuw

A l’occasion du 1er Mai, le MLKP-Rojava a publié ses salutations, vous pourrez retrouver la traduction complète sur le site du Secours Rouge International, ici.

Nous vous saluons depuis le Rojava où le combat pour la liberté, la dignité et la révolution est couronné de succès. Par notre révolution, par l’espoir et la résistance des peuples opprimés au Moyen-Orient, nous voulons célébrer ce 1er Mai comme une journée d’unité, de solidarité et de résistance des travailleurs et travailleuses.

Nous nous souvenons des morts qui sont devenus immortels en combattant pour la révolution et le socialisme, nous leur assurons que nous continuerons à porter leur mémoire.

Au quatrième jour de l’agression turque contre le Rojava, des troupes américaines ont été déployées le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie, où les affrontements ont eu lieu entre les YPG/YPJ et l’armée turque. La situation devrait donc se calmer pour le moment. Erdogan et Trump doivent se rencontrer le 16 mai prochain à Washington.

Un blindé américain sur la frontière entre turquo-syrienne.

Un blindé américain sur la frontière entre turquo-syrienne.

La situation est extrêmement tendue le long de la frontière entre la Turquie et le Rojava. De nouveaux affrontements ont éclaté à Gire Spi (Tal Abyad) et sont toujours en cours. À Derbesiyé l’armée turque a détruit le mur de séparation par endroit. Plusieurs bâtiments ont été évacués dans la crainte d’une possible invasion turque dans les prochaines heures, une crainte qui dure depuis 3 jours à présent. Les YPG appellent à la création d’une No Fly Zone au-dessus du Rojava. Si la Turquie attaque, les YPG devront dégarnir le front de Raqqa instantanément, signifiant une immense victoire pour Daesh.

Situation géographique de Gire Spi

Manifestation de solidarité à Bruxelles le 26 avril

Situation géographique de Gire Spi
Manifestation de solidarité à Bruxelles le 26 avril

Les autorités turques ont reconnus plusieurs pertes aux Kurdistan. Trois soldats ont été blessés lors d’un affrontement avec les combattants du PKK dans la sous-préfecture de Kulp (région de Diyarbakir). Les soldats touchés ont été héliportés à l’hôpital public de Diyarbakir, où l’un d’eux a succombé à ses blessures. A Uludere (Sirnak), les troupes de gendarmerie engagée dans une vaste opération anti-guérilla sont entrés en contact avec un groupe de combattants dans la région Bestler Dereler. Deux gendarmes ont été touchés, ils ont été transférés à l’hôpital de Sirnak où ils sont mort de leurs blessures.

Quant aux bilans de victoire affichés par les autorités turques (des dizaines de guérilleros tués à chaque opération militaro-policière), ils sont tellement extravagants qu’ils relèvent d’évidence de la propagande pure et simple et/ou du comptage comme « combattants » de civils kurdes tués par l’armée, notamment par les bombardements aériens.

Cérémonie pour un des militaires tués dans le Bestler Dereler

Cérémonie pour un des militaires tués dans le Bestler Dereler

Bilan final du bombardements turc contre le QG des YPG/YPJ sur le Mont Karachok à Derik: 20 combattants tués, dont 12 femmes membres des YPJ. 18 autres ont été blessés. Le Mont Karachok abrite en fait tout un complexe en plus du QG: un média center (également bombardé), une station de radio (également bombardée). La nouvelle académie des YPG/YPJ qui se trouve à une dizaine de kilomètres a été heureusement épargnée. Les YPG/YPJ terminent actuellement une phase cruciale de l’opération pour la libération de Raqqa, la « capitale du Califat ». Raqqa est à présent presque entièrement encerclée par les QSD (Forces Démocratiques Syriennes). Les YPG/YPJ demandent à présent qu’une no-fly zone soit instaurée au-dessus de leur territoire. Si une telle garantie n’était pas donnée, l’opération de libération de Raqqa serait évidemment compromise. Et premier exemple: les YPG/YPJ repoussent depuis ce matin l’armée turque à Afrin (dans le canton le plus à l’ouest du Rojava, le seul encore coupé du reste du Rojava). Washington a vaguement condamné l’attaque contre le Rojava (sans évoquer l’attaque contre le Mont Shengal), arguant que de tels bombardements devraient être « coordonnés par la coalition », le Kurdistan Irakien a rejeté la faute sur le PKK, arguant que si le PKK rentrait en Syrie il n’y aurait plus de bombardements (cinq combattants kurdes irakiens ont pourtant été tués dans l’attaque). Cas particulier pour la Belgique puisque Jan Jambon, Theo Franken et Steven Vandeput, trois ministres NV-A rencontraient justement à Erbil le premier ministre du Gouvernement Régional Kurde Nechirvan Barzani (neveu de Massoud Barzani). Les discussions ont porté sur « la guerre contre le terrorisme ». Il n’y a eu aucune déclaration sur l’agression turque.

Depuis ce matin des affrontements ont lieu dans le village kurde de Firfirke (Canton d’Afrin), où les YPG/YPJ ont répliqué contre une attaque turque. L’artillerie lourde est employée, et des avions de reconnaissance turcs survolent la zone. On en saura plus après les combats.

Manifestation aujourd’hui 26 avril à 14h devant l’Ambassade de Turquie, Rue Montoyer à Bruxelles.

Visite ministérielle de la NV-A au Kurdistan irakien

Localisation des affrontements à Firfirke

Visite ministérielle de la NV-A au Kurdistan irakien
Localisation des affrontements à Firfirke

L’armée de l’air turque a bombardé cette nuit vers 2h du matin des villages kurdes du Mont Shengal (en Irak) et du Mont Karachok (au Rojava). Le Mont Shengal est une montagne dans le nord ouest de l’Irak, à l’ouest de Mossoul, il abrite les Yézidis, un peuple kurdophone et zoroastriste, génocidé par Daesh il y a deux ans et vivant depuis sous la protection du PKK. Le Mont Karachok est situé près de Derik, à l’extrémité nord-est du Rojava, il abrite le quartier général des YPG.

L’attaque contre le Mont Shengal (voir nos articles) tout d’abord: l’armée turque a visé un quartier civil, la station de radio Çıra et un jardin construit en honneur à Abdullah Oçalan (leader emprisonné du PKK) plus précisément. Un civil a été tué, au moins 5 combattants YBS blessés. Les YBS sont les milices yézidies pro-pkk. Malgré le fait que ce soit probablement la première attaque turque contre Shengal, la précision n’était pas au rendez-vous: cinq combattants peshmerguas (les forces armées du régime kurde d’Irak, allié de la Turquie) ont été tués dans l’opération. Selon les peshmerguas, 20 missiles ont visé les positions du PKK, le dernier a touché les peshmerguas. Le communiqué peshmergua blâme à peine la Turquie: demandant au « PKK et à la Turquie de ne pas importer leur conflit ». La Turquie ne s’est à son tour pas excusée et a déclaré que les bombardements visaient à repousser des « menaces terroristes » proches des frontières turques, et que de telles opérations se reproduiraient. En effet, voilà de nombreux mois que les habitants du Mont Shengal craignent une intervention turque, le pire scénario implique une intervention au sol sous la bénédiction du régime kurde irakien.

Une autre attaque a visé le Mont Karachok, près de Derik. Les bombardements ont visé le quartier général des YPG ainsi qu’une autre station de radio, adjacente au batiment, la « Voix du Rojava ». Les YPG ont reconnu « Cette attaque traîtresse a tué et blessé nombre de nos camarades ». On n’a pas encore de bilan précis pour cette attaque, le bilan officiel à 11h était de 18 morts. Le communiqué de l’armée turque concernant les frappes fait penser que ce bombardement était en représailles à l’attaque du « Tunnel de Diyarbakir » (voir l’article) qui a lourdement frappé la police turque.

Mise à jour 12h: Des hélicoptères turcs ont également bombardé plusieurs villages du Dersim du côté turc de la frontière. Plusieurs groupes de guérilla sont actifs dans cette province.

Les deux monts bombardés: Karachok et Shengal

Les deux monts bombardés: Karachok et Shengal

Les autorités turques ont reconnu la perte de deux membres des forces de sécurité, un militaire et un « gardien de village » (paramilitaire anti-guérilla) dans une embuscade du PKK. Les combattants kurdes ont fait exploser un IED installé au bord de la route liant le district de Catak (province de Van) au district de Pervari (province de Siirt), vendredi. Le militaire et le milicien étaient affectés à un poste de contrôle routier. Les forces de sécurité ont immédiatement lancé (en vain) une opération aérienne pour tenter d’accrocher le commando kurde.

Cérémonie pour le militaire tué vendredi

Cérémonie pour le militaire tué vendredi