La Cour suprême en Iran a confirmé la peine de mort et de lourdes peines de prison pour six détenus politiques à la prison d’Oroumieh, dans le nord-ouest de l’Iran. Ils ont été reconnus coupables d’avoir tué un milicien du Bassidj (les Bassidj sont une forces paramilitaires créée en 1979 par l’ayatollah Khomeini, elles sont une branche des gardiens de la révolution, et ses membres en civils jouent les supplétifs dans le maintien de l’ordre). L’an dernier, le principal suspect de cette affaire, Kamal Ahmadnejad, avait été arrêté avec cinq hommes : Helmat Abdollahi, Soleyman Kurdi, Miladi Abdi, Saïd Siahi et Mostafa Tahazadeh. Il a écrit une lettre ouverte aux organisations des droits humains et au Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits humains en Iran, concernant les tortures qu’il a endurées pour lui arracher des aveux forcés dans les médias nationaux. Condamnés également pour avoir « coopéré avec les partis d’opposition kurde », les cinq n’ont pas eu la possibilité de faire appel de cette décision.

Bassidji agressant un manifestant (archive)

Bassidji agressant un manifestant (archive)

Asli Ceren Aslan, rédactrice en chef du journal Özgür Gelecek (Futur Libre) a été arrêtée le 9 février dans la province d’Urfa, province kurde du sud-est de la Turquie. Elle n’a toutefois été « officiellement » arrêtée que 4 jours plus tard. Elle se trouvait dans cette province proche de la frontière syrienne pour suivre les événements au Rojava. Elle est inculpée de ‘violation de la frontière’ et d’être « membre d’une organisation illégale », inculpations qu’elle a réfutée en affirmant qu’elle faisait son travail de journaliste. Son avocat témoigne aujourd’hui qu’Aslan a été battue en détention et déshabillée de force dans les locaux de la police anti-terroriste. Elle est à présent détenue à la Prison de Type 2 de Urfa.

Asli Ceren Aslan

Asli Ceren Aslan

Les forces de sécurité turques mènent une grande offensive contre les guérillas du PKK dans des conditions hivernales rigoureuses dans la province turque de Tunceli. Cette opération mobilise la 4e brigade des Commandos, la 51e brigade du Hozat ainsi que le commandement de la gendarmerie provinciale de Tunceli. Elle est menée dans des vallées couvertes de neige et des régions montagneuses sous des températures inférieures à zéro, tombant à moins de 20 degrés. Par ailleurs, 34 chasseurs-bombardiers turcs ont bombardé des cibles du PKK dans la région de Zap, au Kurdistan irakien.

Les commandos turcs dans les montagnes de Tunceli

Les commandos turcs dans les montagnes de Tunceli

Un total de 834 personnes accusées d’être liées au PKK ont été arrêtées lundi et mardi lors d’une vaste opération antiterroriste menée dans toute la Turquie sous le commandement de la Direction générale de la sécurité (EGM). Selon la police, cette opération a été menée pour prévenir une « offensive de printemps » du PKK à l’occasion du 18e anniversaire de la capture d’Abdullah Ocalan. La rafle a eu lieu dans 37 provinces du pays, dont celles d’Ankara, d’Adana, de Mersin, de Konya et d’Antalya. Selon l’EGM, deux Kalachnikov, onze pistolets et 15 fusils à pompe ont été saisis à cette occasion.

Par ailleurs, les opérations de contre-guérilla se pouruivent dans les montagnes: un sergent-chef de la gendarmerie turque a été tué lors d’une telle opération dans la commune Dortyol, dans les monts Amanos (Hatay). A Artuklu, les gendarmes ont trouvés hier deux dépôts de la guérilla contenant notamment des roquettes de 107mm et 90mm.

Matériel du PKK découvert par la gendarmerie turque

Matériel du PKK découvert par la gendarmerie turque

Arrivé à bord de 200 bus, de centaines de voitures, environ 20 000 Kurdes de France et d’Europe du Nord se sont déplacés pour leur manifestation annuelle à Strasbourg. Les communautés kurdes des pays du Sud de l’Europe organisent en parallèle leurs propres rassemblements pour la libération d’Abdullah Ocalan et de tout les prisonniers politiques kurdes. Outre la manifestation de ce samedi à Strasbourg, une veille permanente est organisée depuis 4 ans devant le Comité anti-torture du Conseil de l’Europe, situé également à Strasbourg.

Manifestants à Strasbourg

Manifestants à Strasbourg

Dans le cadre de la campagne de soutien aux internationalistes qui combattent Daesh au Rojava (voir rojava.xyz), le Secours Rouge a récemment réalisé avec l’OCML Voie Prolétarienne une vidéo « Guerre en Syrie: Décryptage ». Nous publions également a cette occasion une interview réalisée il y a quelques semaines.


 

Solidarité révolutionnaire avec le Rojava

Solidarité révolutionnaire avec le Rojava

En juin 2016, des affrontements armés avaient éclaté non loin du village de Ghoreh Saghl entre les guérilleros du Parti Démocratique du Kurdistan Iranien (PDKI) et les « Gardiens de la révolution » Iraniens. Sept villageois, qui ne sont pas des guérilleros mais qui étaient soupçonnés d’être lié à l’opposition, ont été arrêtés peu après: Rassoul Azizi, Mohamad Zaher Faramarzi, Yaghoub Baakram et deux frères Jalal Masrouri et Kamal Masrouri. Ils ont été torturés et interrogés pendant plus de 45 dans un centre de détention secret du Ministère des Renseignements Iranien de la ville d’Orumiyeh. Quelques semaines plus tard, Hedayat Ghaderi, originaire de la même localité était arrêté et transféré dans ce même de centre de détention secret du Ministère des Renseignements, alors qu’ils n’était même pas dans la région de Ghoreh Saghl quand se sont produits les affrontements. Il a été torturé pendant deux mois par des suspensions de son corps la tête vers le bas, des chocs électriques à l’aide de tasers, des coups de fouet et de câbles électriques sur la plante des pieds.

Les procès de ces six hommes détenus à la prison centrale d’Orumiyeh ont eu lieu le mardi 17 janvier 2017 devant « Tribunal Révolutionnaire » de la ville. Hedayat Abdullah Ghaderi a été condamné à mort, Rassoul Azizi à 25 ans de prison, Mohamad Zaher Faramarzi à 20 ans, Yaghoub Bakram à 15 ans, les frères Masrouri à 15 ans pour Jalal et 10 ans pour Kamal. Ces peines ont été confirmées il y a quelques jours.

Prison centrale d’Orumiyeh.

Prison centrale d’Orumiyeh.

Le 20 juillet 2015, un kamikaze de l’Etat Islamique vraisemblablement par les services turcs se faisait sauter à Suruç, ville turque à la frontière de la Syrie, qui était à l’époque le principal lieu de passage de la solidarité vers Kobané. L’attentat -le premier revendiqué par Daesh en Turquie- a tué 33 jeunes militants réunis à l’appel de la SGDF, (la Fédération des Associations de Jeunes Socialistes) et fait plus d’une centaine de blessés. Les victimes sont essentiellement des étudiants de gauche qui venaient participer à la reconstruction de la ville de Kobané. Dès le lendemain, le MLKP, le TKP-ML et le PKK répliquèrent contre des structures de Daesh en Turquie et des policiers qui en étaient membres. L’escalade qui a suivi cet attentat à aboutit à la fin de la trêve entre l’état turc et et le PKK.

La SKB (Union des Femmes Socialistes) vient de lancer une campagne de Crowdfunding afin de participer aux frais médicaux de Güneş Erzurumluoğlu, une étudiante née le 8 août 1996 qui a gardé de graves séquelles à la suite de l’attentat, un morceau de la bombe a traversé sa nuque, la laissant paraplégique et tétraplégique sur tout le corps à l’exception du bras gauche. Suite à un traitement lourd, des améliorations ont été constatées dans son bras droit lors des six derniers mois. La censure de l’état turc s’ajoute aux lourds frais médicaux, et sa famille peine à financer son traitement. Un crowdfunding visant les 3000€ a été mis en place ici.

Güneş Erzurumluoğlu

Güneş Erzurumluoğlu

Au Rojava, le Bataillon International de Libération (IFB) participe à l’Opération « Colère de l’Euphrate », l’offensive finale sur Raqqa, la capitale de l’Etat Islamique. L’IFB et les autres bataillons YPG ont rapidement progressé. Le 25 janvier à 5h15, une attaque de Daech a été lancée contre le village tenu par l’IFB. Après que les camarades aient identifié l’ennemi grâce à une caméra thermique, l’affrontement a commencé devant tous les points de contrôle du village. Les assaillants ayant réussi à s’infiltrer à l’intérieur du village, les affrontements ont continué jusqu’à la tombée de la nuit, mais la victoire est restée à l’IFB: 8 militants de Daech ont été tués durant l’affrontement, 3 se sont fait exploser et un tank a été pris à l’ennemi. Un combattant de l’IFB a été blessé.

Cette attaque a fait partie d’une attaque généralisée de Daesh sur 23 points du front lors de laquelle deux membres du bataillon formé par les combattants arabes locaux ont été tués et 3 autres blessés. Le 7 janvier, une autre attaque de Daesh avait été repoussée par l’IFB, au prix de la vie de Muzaffer Kandemir, membre des BÖG et combattant de l’IFB. 18 membres de Daesh avaient été tués dans l’attaque (voir notre article). Participez à la campagne de financement de pansements hémostatiques pour les révolutionnaires au Rojava sur rojava.xyz

Combattants de l’IFB

Combattants de l'IFB

Hier avait lieu à Madrid un rassemblement de solidarité à l’occasion du premier anniversaire de l’emprisonnement de 7 militants du Parti Marxiste Léniniste (Reconstruction Communiste) et de l’illegalisation de leur parti. La police les soupçonne d’être des membres présumés du PKK et criminalise leur participation au International Freedom Battalion au Rojava. Une délégation de la campagne de Soutien au Bataillon International de Libération au Rojava était présente pour affirmer sa solidarité internationaliste !

Rassemblement à Madrid pour les prisonniers du PML(RC)

Rassemblement à Madrid pour les prisonniers du PML(RC)