L’offensive lancées par les Forces Démocratiques Syriennes (QSD) se poursuit dans la province de Raqqah. Suivant l’usage militaire habituel des YPG/YPJ, trois fronts avaient été ouverts le 6 novembre dernier, afin d’encercler la capitale de Daesh. Les QSD ont d’abord concentré l’offensive sur le front nord pendant deux semaines, avant de concentrer les forces sur le front nord-ouest ces 10 derniers jours dans une seconde phase de l’opération « Colère de l’Euphrate » qui vise à libérer la ville de Raqqah. La seconde phase a libéré une quantité invraisemblable de territoire: avançant jusqu’au Lac el-Assad, libérant 97 villages. Sur ce front, les troupes sont à présent au niveau de Raqqah, à 60km à l’ouest.

Progrès des QSD dans la province de Raqqah.

Progrès des QSD dans la province de Raqqah.

Les autorités turques ont annoncé avoir arrêté et emprisonnés au cours des sept derniers jours plus de 900 personnes suspectées d’avoir aidé et accueilli des membres du PKK. C’est le bilan d’opérations sécuritaires menées dans 45 provinces. En outre, 213 opérations menées dans la même période par les Forces d’élite de la Gendarmerie, celles de la Police, ainsi que par les troupes commandos de la Gendarmerie et les Forces armées. Selon les autorité turques, ces opération ont permis de tuer deux guérilleros, d’arrêter cinq autres, dont un blessé, et de trouver 24 abris contenant des dizaines d’armes et 700 kg d’explosif.

Opération sécuritaire des forces spéciales turques

Opération sécuritaire des forces spéciales turques

Les services de renseignement allemands ont arrêté à Hambourg un membre présumé des services secrets turcs dont la mission aurait été d’assassiner des personnalités kurdes de Brême et Bruxelles, selon le quotidien Bild d’après des témoignages de l’entourage du suspect. Le parquet allemand a confirmé qu’un homme, un Kurde de 31 ans, a été arrêté pour avoir collecté des informations relatives à des Kurdes allemands et à des institutions kurdes en Allemagne sur ordre des services secrets turcs, mais ne formule aucun commentaire quant aux informations relatives à des projets d’assassinats.

Selon Bild, un escadron de la mort en provenance de Turquie a voyagé en Allemagne fin novembre afin de préparer et perpétrer plusieurs assassinats. Les autorités turques comptent 8000 agents de renseignement à temps plein. 800 d’entre eux sont implantés en Europe de l’Ouest, dont 300 en Allemagne. Mais ils comptent sur un vaste réseau d’informateurs et bénéficient des complicités actives dans le crime organisé et dans les formations fascistes.

Le 9 janvier 2013, en plein jour, trois activistes kurdes, dont Sakine Cansiz, l’une des fondatrices du PKK, avaient été abattues de plusieurs balles dans la tête dans un appartement hébergeant un centre communautaire kurde du Xe arrondissement de Paris. Omer Güney, assassin présumé de trois militantes kurdes est mort avant-hier samedi à la Pitié-Salpêtrière. Atteint d’une grave maladie au cerveau, ce Turc de 34 ans était le seul suspect renvoyé devant la cour d’assises spéciale de Paris. Son décès a pour effet d’éteindre l’action publique, mettant fin de fait à la tenue de son procès qui était prévu du 23 janvier au 24 février 2017.

Les trois militantes kurdes assassinées à Paris en janvier 2013

Les trois militantes kurdes assassinées à Paris en janvier 2013

A la suite de l’attaque qui a visé l’armée turque ce 17 décembre et fait au moins 15 morts dans les rangs des commandos du régime, le président Erdogan a appellé ses sympathisants à « manifester contre le terrorisme » ce qui a résulté en des dizaines d’attaques contre les bureaux du HDP à travers le pays. Aux cris de « Allahu Akbar », les manifestants issus de l’AKP (le parti au pouvoir) et du MHP (l’extrème-droite) ont attaqué les bureaux du HDP. Les drapeaux du HDP ont été arrachés et remplacés par des drapeaux turcs, les locaux incendiés ou détruits de l’intérieur. La chaine de télévision CNN s’est fait remarquer dans son édition turque en titrant « Les attaques contre le HDP jouent un rôle important dans la lutte antiterroriste ». A Istanbul, au moins 160 impacts de balle ont été comptabilisés sur les bureaux du HDP. Selon le communiqué officiel du HDP : 14 bureaux de districts, 5 bureaux municipaux et le quartier général ont été pris pour cibles.

Le bureau du HDP à Kayserin

Le bureau du HDP à Kayserin

14 soldats turcs ont été tués et 55 autres blessés (dont 12 sont en soins intensifs) dans une attaque qui a visé ce matin un bus de l’armée à Kayseri, dans le centre du pays, en Anatolie. La bombe aurait été déclenché par son porteur qui se trouvait dans une voiture a proximité du véhicule. Les soldats étaient de la 1e Brigade des Commandos de Kayseri (qui participe aux opérations contre le Bakuré), en permission pour la journée. Les autorités turques ont, comme à leur habitude, immédiatement pointé du doigt le PKK. Personne n’a toutefois revendiqué l’action pour l’instant.

14 militaires tués à Kayseri

14 militaires tués à Kayseri

Les autorités turques ont arrêté plus de cent membres du HDP dans l’ensemble du pays. Parmi les personnes arrêtées figurent notamment les chefs de section du HDP à Istanbul, Aysel Guzel, et à Ankara, Ibrahim Binici. Ces arrestations surviennent après l’attaque de la guérilla kurde qui a fait 44 morts, dont 36 policiers, samedi soir (voir notre article). Début novembre, les coprésidents du HDP Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag et une dizaine de députés de cette formation avaient été arrêtés et placés en détention préventive (voir notre article). Par ailleurs, l’armée turque affirme avoir frappé des bases du PKK dans la région du Zab, au Kurdistan irakien.

Cérémonie officielle pour les policiers tués samedi

Cérémonie officielle pour les policiers tués samedi

Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK) ont revendiqué la double attaque kamikaze visant hier soir la police anti-émeute turque à Istanbul près du Vodafone Arena, le stade de l’équipe de football de Besiktas. La double explosion qui a tué 38 personnes dont 30 policiers anti-émeutes, et blessé 160 personnes. De 300 à 400 kilos d’explosifs ont été utilisés dans le premier véhicule piégé qui a explosé dans le dispositif policier qui restait près du stade après la fin du match. La seconde explosion a eu lieu 45 secondes plus tard dans un parc tout proche, quand un second kamikaze s’est fait sauter au milieu d’un groupe de policiers.

Une fourgonnette de police dévastée par l’explosion

EDIT 12/12: Le bilan s’est alourdi à 44 morts dont 36 policiers et 8 civils.

Une fourgonnette de police dévastée par l'explosion

Le prisonnier politique Kurde Syrien Mostafa Ali Ahmad, originaire de la ville de Kobane, a été transféré le 23 novembre dernier dernier vers le Quartier du centre de détention réservé aux étrangers de la prison centrale d’Orumiyeh en Iran, où il avait purgé une peine d’emprisonnement de 11 ans et 6 mois pour son appartenance présumée au PKK. Il a été transféré le 27 depuis ce Centre vers l’aéroport Imam Khomeini de Téhéran pour être déporté vers la Syrie. Des responsables de l’administration pénitentiaire iranienne ont annoncé à Mostafa Ali Ahmad qu’il serait déporté vers Damas parce que le gouvernement syrien exigeait son extradition après qu’il ait fini de terminer de purger sa peine de prison en Iran.

Les forces de sécurité iraniennes avaient arrêté Mostafa Ali Ahmad en juillet 2005 dans village près d’Orumiyeh. Après cette arrestation il avait été immédiatement transféré dans un centre de détention secret des service de renseignements des Gardiens de la Révolution de la ville Orumiyeh, où il a été interrogé et torturé pendant plus d’un mois. Quelques mois plus tard, une branche de la Cour du « Tribunal Révolutionnaire » d’Orumiyeh l’avait fait condamner à mort pour des accusations d’appartenance au PKK. Mostafa Ali Ahmad avait appel de la décision et son affaire avait été renvoyée devant la Cour suprême Iranienne qui avait finalement commuée la peine initiale, en une peine de 11 ans de prison.

Mostafa Ali Ahmad,

Mostafa Ali Ahmad,