A l’automne, l’OCML Voie Prolétarienne à interviewé deux volontaires révolutionnaires français partis se battre au Rojava, André et Jacques. Les deux ont combattu dans le Bataillon international de libération (IFB), et André également dans les Unités de protection du peuple (YPG).

Lire l’interview sur le site de Voie Prolétarienne.

Bataillon International de Libération

Bataillon International de Libération

Quelque 700 personnes s’étaient rassemblées hier dimanche, dans l’après-midi, place de la République pour soutenir le gouvernement turc et dénoncer le soutien donné au PKK et aux YPG en Europe et en France. Un groupe de quelque dizaines de contre-manifestants était venu dénoncer la guerre imposée par Erdogan aux Kurdes. Des affrontements ont eu lieu, provoquant l’intervention de CRS (qui ont tiré des grenades lacrymogènes) et l’arrestation d’une quinzaine de personnes. Deux policiers auraient été blessés.

Arrestation d’un contre-manifestant hier dimanche

Arrestation d'un contre-manifestant hier dimanche

Miroslav Farkas et Marketa Vselichova, deux internationalistes d’origine tchèque ont été arrêtées en Turquie car ils sont accusées d’avoir combattu Daesh aux côtés des YPG/YPJ, les Unités de Protection du Peuple du Rojava. Markéta Všelichová est une étudiante de 24 ans, Miroslav Farkas est un travailleur humanitaire et ancien soldat (il aurait été sniper pour les YPG). Ils ont tous deux été arrêtés à Sirnak en tentant de passer la frontière turco-irakienne. Ils transportaient, selon la police turque, des preuves de leur participation dans les YPG/YPJ. La Turquie a transmis la nouvelle de leur arrestation dés le 13 novembre. Ils sont accusés de participation à une organisation terroriste (le PKK, que l’état turc ne distingue pas des YPG) ainsi que d’avoir transporté des armes vers le Rojava.

Les deux internationalistes tchèques

Les deux internationalistes tchèques

Quelques milliers de manifestants (moins des 10.000 attendus) ont participé à la manifestation d’opposition au président Erdogan aujourd’hui jeudi à Bruxelles. L’appel à manifester a été lancé par le HDP, qui a obtenu 10% des voix aux dernières élections législatives turques en novembre 2015. Mais les groupes alévis, arméniens et assyriens sont également mobilisés, et surtout les principales organisations de la gauche révolutionnaire turque (à l’exception du DHKP-C). Une délégation de notre SR était également présente.

Les manifestants ont quitté la gare de Bruxelles-Nord vers 11h00 pour rejoindre le quartier européen. Vers 12h00, deux petites bagarres, montée en épingle dans la presse, ont éclaté sur le parcours de la manifestation entre de jeunes kurdes et quelques provocateurs pro-Erdogan. Les manifestants sont arrivés vers 13h30 rue de la Loi, entre le rond-point Schuman et le parc du Cinquantenaire. Après une minute de silence, des discours ont été prononcés jusqu’à 16h00.

La manifestation de cet après-midi

La manifestation de cet après-midi

Des dizaines d’actions directes ont été menées ces dernières dans toute l’Europe, mais particulièrement en Allemagne, contre des intérêts de l’état ou des organisations fascistes et islamistes turcs. Le vidéo ci-dessous montre l’attaque qui a eu lieu à Londres le 8 novembre contre le Diyanet İşleri Başkanlığı (Direction des Affaires Religieuses) et la Société Islamique Turque. Une trentaine de jeunes kurdes tirent des engins pyrotechniques, brisent les vitres et taguent « Turquie = ISIS (DAESH) » sur les murs. La photo est celle de l’incendie à Kassel, le 4 novembre,de la voiture du responsable du club Ülkü Ocagi affiiliée à l’organisation fasciste « Loups Gris ».

Voiture incendiée à Kassel

Voiture incendiée à Kassel

Les Forces Démocratiques Syriennes (QSD) semblent avoir perdu la course vers Al-Bab puisque Fatah Haleb (Conquête d’Alep, les islamistes soutenus par la Turquie) ne sont plus qu’à 3km de la ville, ils bénéficient finalement d’un appui aérien turc. Les progrès des QSD sur le front ouest (Afrin) semblent se figer à présent, de nombreuses pertes humaines ont été rapportées ces derniers jours face à Daesh. Le front oriental (venant de la ville de Manbij et du Canton de Kobané), s’est lui remis en mouvement et a encerclé la ville d’Arima au nord-ouest de Al-Bab. La course n’est clairement pas terminée. Nous avions expliqué dans un précédent article les importants enjeux que représentent la ville d’Al Bab, tant pour les QSD que pour les islamistes soutenus par la Turquie.

Le front oriental venant de Manbij se remet en mouvement

Le front oriental venant de Manbij se remet en mouvement

L’armée turque mène une opération contre les forces du PKK, dans la région frontalière de Zap, au Kurdistan irakien. Des bombardements aériens appuient cette opération. Dans le Kurdistan turc, d’autres opérations ont lieu. Certaines zones ont été proclamées « zone de sécurité spéciale » en raison des opérations qui sont en cours dans les districts de Cukurca, Semdinli et Yuksekova à Hakkari. Un couvre-feu a été décrété pour huit villages rattachés à Diyarbakir, suite auquel une opération a été lancée dans la zone rurale des districts de Lice, Hani et Kocakoy.

L’opération de l’armée turque

L'opération de l'armée turque

Des dizaines de milliers de personnes, essentiellement membres des communautés kurdes et alaouites, se sont rassemblées dans la ville allemande de Cologne pour protester contre la politique du président Erdogan et la complicité de l’Union Européenne. Le rassemblement organisé non loin du centre-ville était initialement organisé par l’Association Alaouite européenne, mais il a plus tard été rejoint par la communauté kurde qui avait appelé à sa propre manifestation à Dusseldorf, puis décidé de rallier les Alaouites à Cologne.

Lors de la manifestation, un Kurde a tenté d’allumer un engin pyrotechnique. Lorsque les policiers ont voulu l’interpeller, environ 120 Kurdes ont repoussé la police en lançant des bouteilles et des pierres. Un autre groupe de manifestants a essayé de se joindre à la bagarre. La police a utilisé des matraques et du gaz au poivre pour disperser la foule. L’homme a finalement été embarqué par la police et a été placé en garde à vue.

La manifestation de Cologne

La manifestation de Cologne

Le 10 octobre 2015, un kamikaze de l’Etat Islamique faisait exploser sa ceinture dans un rassemblement pour la paix appelé par le HDP à Ankara. 103 manifestants furent tués. Le procès du présumé chauffeur du kamikaze s’est ouvert ce 7 novembre. Dans son témoignage, le suspect nie être lié à Daesh ou au massacre tout en reconnaissant avoir fait le voyage entre Gaziantep et Ankara ce jour là. Il rend compte de la sympathie avec laquelle il aurait été traité par les policiers qui l’ont arrêté. Plutôt que de l’emmener au commissariat, il l’auraient emmené dans un jardin de thé, l’auraient félicité en riant: « quelques gosses sont morts mais ça ne compte pas » et auraient pris des selfies avec lui, tout en lui assurant qu’il ne ferait que trois mois de prison. Il prétend ensuite avoir été piégé par des policiers gülenistes. La voiture du kamikaze a été louée en son nom, il possédait une carte d’identité de l’Etat Islamique et avait reçu de l’argent de Daesh.

Le massacre du 10 octobre 2015 à Ankara faisait suite à d’autres massacres contre la gauche turque et kurde, à Amed/Diyarbakir et à Suruç. Il avait déclenché un cessez-le-feu unilatéral de la part du PKK et deux jours de grève général en Turquie.

Les drapeaux du HDP jonchent le sol lorsqu’ils ne servent pas à recouvrir des cadavres.

Les drapeaux du HDP jonchent le sol lorsqu'ils ne servent pas à recouvrir des cadavres.

Ebru Firat, une femme originaire de Toulouse et qui a combattu aux côtés des YPG lors de la Bataille de Kobané, avait été arrêtée à Istanbul le 8 septembre dernier. Elle vient d’être condamnée ce 8 novembre à 5 ans de prison pour « appartenance à une organisation terroriste ». L’enquête l’accusait au départ de préparer un attentat suicide et la menaçait d’une peine de 10 à 20 ans de prison. L’avocate, Agnès Casero a demandé un droit de visite et compte faire appel.

Ebru Firat

Ebru Firat