Le réquisitoire a été prononcé au tribunal de Bolzano, fortifié pour l’occasion, contre les 63 anarchistes accusés d’avoir affronté les forces de police au col du Brenner, le 7 mai 2016, lors d’une manifestation contre le « mur anti-migrants » décrété par l’Autriche (voir notre article). Le procès, qui s’achemine donc vers sa conclusion, se déroule selon une procédure abrégée (acceptée par les accusés). Le procureur a requis de la prison ferme pour les 63 prévenus. Les chefs d’accusation les plus graves sont ceux de dévastation et de pillage. Les demandes d’emprisonnement vont de quelques mois à un maximum de dix ans. D’autres auditions suivront, réservées à la défense et aux débats, avant d’arriver au prononcé de la sentence dans les semaines à venir.

Les affrontements au col du Brenner

À l’appel de la communauté kurde de Toulouse, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées pour exiger la libération d’Abdullah Ocalan et celle de tou·te·s les prisonniers politiques de Turquie. À cette occasion, le Secours Rouge Toulouse a rappelé sa solidarité avec le mouvement kurde et a affirmé son soutien à l’Ezilenlerin Sosyalist Partisi qui fait face à la répression de l’Etat fasciste turc (voir notre article).

Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé à Minsk pour protester contre le président Alexandre Loukachenko, dimanche 13 septembre. L’opposition fait descendre chaque week-end plus de 100.000 personnes dans les rues de la capitale, depuis la présidentielle du 9 août. Elle a une nouvelle fois fait face dimanche à un déploiement massif des forces de sécurité, équipées de blindés et de canons à eau, notamment devant la présidence, l’un des lieux du rassemblement.  Dès les premiers moments du défilé, intitulé « Marche des héros » en référence aux victimes de la répression, la police a annoncé avoir procédé à l’arrestation d’« environ 250 personnes ». Le week-end précédent, plus de 600 personnes avaient été arrêtées en marge d’un rassemblement à Minsk et dans d’autres villes. Plusieurs dizaines de femmes, participant à une marche féminine, ont par ailleurs été brutalement arrêtées samedi 12 septembre.

Répression ce dimanche à Minsk

Samedi 12 septembre 2020, des manifestations Gilets Jaunes ont eu lieu dans plusieurs grandes villes de France. Plusieurs d’entre elles ont été interdites par les autorités notamment à Nantes et à Toulouse, mais elles ont quand même put avoir lieu. A Paris, la préfecture a annoncé un arrêté afin de limiter les zones de manifestation. Finalement, plusieurs milliers de manifestants ont défilé à travers la France. La police a procédé à plusieurs centaines d’arrestations à Paris et au moins une dizaine à Toulouse.

De très violents affrontements on eu lieu vendredi 11 septembre à Santiago lors des manifestations pour l’anniversaire du coup d’État du général Pinochet. Dans plusieurs quartiers de la capitale, comme Villa Francia (gare centrale), La Pincoya, Los Morros (La Cisterna) et Huechuraba, les manifestants ont attaqué les forces de sécurité avec des cocktails Molotov. Un adolescent de 14 ans a été blessé au visage par une grenade lacrymogène à Villa Francia. Au moins 17 personnes ont été arrêtées dans la capitale. Des affrontements ont également eu lieu hors de Santiago, comme à Antofagasta, Valparaíso, O’Higgins et Tarapacá.

Affrontements à Santiago

Depuis plusieurs jours, le mouvement de la jeunesse kurde manifeste pour la liberté d’Abdullah Öcalan en réalisant une marche de plusieurs jours de Hanovre à Hambourg. Des Kurdes et des internationalistes de plusieurs pays européens y participent. Jeudi 10 septembre, des militant·es ont été arrêtés dans le train sur le chemin entre leur logement à Lunebourg (où ils avaient passé la nuit précédente) et le point de départ de l’étape d’aujourd’hui à Winsen-Luhe à la gare de Bardowick. Notons qu’auparavant, avait tenté de faire pour modifier l’itinéraire de la manifestation alors qu’il avait été préalablement approuvé. De plus les portraits d’Abdullah Öcalan restent interdites. Plus d’infos ici.

La police arrête des militant·es kurdes qui manifestaient pour la libération d'Öcalan

La police arrête des militant·es kurdes qui manifestaient pour la libération d’Öcalan

De violentes émeutes ont éclaté mercredi 9 septembre à Bogotá et dans d’autres régions de Colombie, après la mort d’un homme qui avait reçu des décharges électriques répétées administrées par des policiers qui l’immobilisaient au sol. La scène de l’arrestation, a été diffusée sur les réseaux sociaux. La séquence de près de deux minutes montre deux motards de la police colombienne, tous deux casqués, mettre au sol un avocat de 46 ans, Javier Ordoñez, puis lui administrer à plusieurs reprises de longues décharges avec leurs pistolets à impulsions électriques. «S’il vous plaît, arrêtez», entend-on répéter à plusieurs reprises l’homme au sol. Les témoins de la scène interpellaient également les policiers: «Arrêtez s’il vous plaît, on vous filme» avec un téléphone portable.

Dans l’après-midi, des centaines de personnes se sont rassemblées pour protester devant le poste de police où la victime a été emmenée avant de mourir. Les manifestants ont aspergé de peinture rouge la façade de l’immeuble et lancé des pierres en scandant «résistance». La police a tenté de disperser la foule avec des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes mais les protestations se sont étendues à d’autres quartiers de Bogotá. Des émeutes, des incendies et d’autres attaques contre 56 commissariats de police ont eu lieu dans le nord et l’ouest de la capitale mais aussi à Medellín, Barranquilla, Popayan, Cali et Neiva. Sept personnes ont été tuées lors de ces émeutes et 70 personnes ont été arrêtées pour « violence contre les forces de l’ordre ».

Emeute à Bogota

Après 60 jours de grève de la faim, quatre prisonniers mapuches de la prison de Lebu ont radicalisé leur mobilisation en annonçant qu’à partir de jeudi après-midi, ils ne boiront plus de liquide. Ils font partie d’un groupe de 12 prisonniers en grève de la faim. Trois autres prisonniers mapuches poursuivent la grève de la faim qu’ils ont entamée il y a 50 jours à la prison de Temuco. Au total, 23 Mapuches sont en grève de la faim : 3 la prison de Temuco, 8 à la prison d’Angol et 12 à celle de Lebu. Les prisonniers réclament de meilleures conditions de travail et de vie pour leur peuple via l’application de la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail relative aux peuples indigènes et tribaux.

Par ailleurs, des militant·es mapuches, se sont affrontés aujourd’hui avec les Carabineros à Temuco. Ces affrontements se déroulés au cours de manifestations mapuches visant à interrompre la rencontre entre le Karla Rubilar, porte parole du gouvernement et des dirigeants autochtones. Les militant·es ont interrompu la circulation et érigé des barricades. Enfin, des groupes de militants mapuches ont revendiqué, ces derniers jours, des attaques contre des camions et des engins forestiers (principalement des incendies volontaires), afin de réclamer la restitution des terres qui leur ont été volées au fil de la colonisation.

Les Mapuches à Santiago (archive)

Les Mapuches àLes Mapuches à Santiago (archive)