Le 24 décembre à Bethléem, des manifestants palestiniens déguisés en pères Noël se sont frottés aux forces d’occupation. Agitant des drapeaux de la Palestine, les manifestants pacifiques faisaient sonner des cloches typiques de la saison des fêtes et portaient des pancartes proclamant : «Tout ce qu’on veut pour Noël, c’est Jérusalem et la justice !». Aux abords de la ville, en chemin vers le point d’entrée nord de la Cisjordanie, les manifestants ont rencontré les forces israéliennes de la police aux frontières. Les forces d’occupation ont dans un premier temps cherché à disperser les manifestants dans l’ordre, puis la tension s’est accrue et des gaz lacrymogènes ont été utilisés, ainsi que des grenades incapacitantes.

A Bethléem hier

A Bethléem hier

Les affrontements continuent dans la bande de Gaza entre des soldats israéliens et des Palestiniens qui protestent contre la décision des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. Le nombre de victimes des affrontements avec l’armée israélienne parmi les Palestiniens a atteint 12 personnes depuis l’annonce de Trump.

Zakaria Al-Kafarneh, 24 ans, et un autre homme non identifié, tous deux atteints à la poitrine par les balles israéliennes dans la bande de Gaza lors de heurts distincts dans le nord et l’est du territoire le long de la barrière de sécurité israélienne. Six Palestiniens ont été blessés par des balles réelles lors de ces heurts auxquels ont pris part des centaines de personnes, lançant des pierres en direction des soldats postés de l’autre côté de la barrière en différents points du territoire. Un Palestinien de Gaza, Sharif al Abed Shalash âgé de 28 ans, est décédé samedi après avoir été blessé dimanche dernier lors d’une manifestation à Jabaliya.

Affrontement à Jerusalem

Affrontement à Jerusalem

De nouvelles manifestations de l’opposition avaient lieu mercredi au Honduras pour protester contre la réélection du président de droite Juan Orlando Hernandez, alors que les Etats-Unis ont estimé ne voir « rien » qui permettrait de remettre en cause le résultat officiel mais contesté du scrutin. L’opposition, qui conteste ce résultat et demande une nouvelle élection, a appelé ses partisans à descendre dans la rue. Quelque 3.000 personnes ont manifesté devant le siège du haut commandement des forces armées dans la capitale pour protester contre les assassinats, les agressions physiques, les persécutions commises selon l’opposition par les forces de sécurité depuis l’élection présidentielle du 26 novembre (voir notre dernier article sur le sujet[->]). Des manifestants portaient des croix de bois sur lesquelles étaient inscrits des noms des 12 personnes tués par les forces de l’ordre dans la répression des manifestations.

Manifestation au Honduras

Manifestation au Honduras

Les forces israéliennes ont réprimé jeudi des manifestations contre la décision du président Trump à Jérusalem. Les forces d’occupation ont ouvert le feu sur les manifestants à Sair, à l’est d’Hébron, blessant deux personnes et provoquant l’étouffement de plusieurs autres personnes par inhalation de gaz lacrymogène. Un manifestant a été atteint d’une balle dans la jambe alors que l’autre a été touché par une balle en acier enduite de caoutchouc.

Dix-huit jeunes Palestiniens ont été blessés jeudi dans des affrontements qui ont éclaté lors d’une manifestation à l’ouest de Qalqilya. Les équipes d’ambulanciers ont soigné 18 blessés, dont 17 dus à l’inhalation de gaz lacrymogènes à trop hautes doses, et un jeune avait été blessé après avoir été touché par une balle en acier enduite de caoutchouc dans le quartier d’Al-Naqar.

Manifestations à Naqoura

Manifestations à Naqoura

Cinq personnes ont été tuées et 96 autres blessées mardi dans des manifestations survenues dans la région semi-autonome du Kurdistan irakien, suite à un vaste mouvement de colère contre les salaires impayés et la corruption. Le plus lourd bilan a été enregistré dans la ville de Rania, dans la province de Souleymanieh, où les forces de sécurité ont ouvert le feu sur la foule et employé des gaz lacrymogènes lorsque des manifestants ont mis le feu aux bureaux de plusieurs partis kurdes. Les heurts ont fait cinq morts et 80 blessés.

Des affrontements se sont également produits dans la ville de Souleymanieh, où les forces de l’ordre ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. A Koysinjaq, les manifestants ont mis le feu au bureau du maire ainsi qu’au siège du Parti démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani). A Kifri, des centaines de manifestants ont pris le contrôle du siège du même parti après avoir jeté des pierres sur le bâtiment. Exaspérés par la détérioration de la situation économique après le référendum d’indépendance du 25 septembre initié par Barzani, les protestataires avaient incendié la veille les permanences du PDK, de l’UPK, du parti Goran, de l’Union islamique et du Groupe islamique à Piramagroun, à 30 km de Souleimaniyeh

Scène d’émeute au Kurdistan irakien

Scène d'émeute au Kurdistan irakien

Vendredi soir, une groupe fasciste appelé «Défendre Modène» a organisé un rassemblement dans le centre de la ville pour protester contre le Jus soli – ou le droit du sol – un principe juridique qui permet à toute personne née sur le territoire d’un État d’obtenir son citoyenneté. Actuellement, l’Italie n’utilise pas ce principe pour accorder la citoyenneté, mais les législateurs locaux de Modène ont discuté de la possibilité de son introduction.

La manifestation fasciste a provoqué la tenue de quatre contre-manifestations de protestation. L’une d’elle a débouché sur de violents affrontements entre la police et les antifascistes, lorsque ces derniers ont tenté de forcer le passage pour parvenir au rassemblement fasciste. Des fumigènes des pétards et des pierres ont croisés les grenades lacrymogènes et les jets d’eau. Plusieurs antifas ont été sévèrement matraqués alors même qu’ils gisaient sur le sol. Il y a plusieurs blessés et au moins deux arrestations.

Matraquage à Modène

Matraquage à Modène

Le Honduras reste perturbé par l’instabilité politique à la suite du vote du 26 novembre (voir notre article). Des manifestations de masse dénoncent la fraude électorale dont aurait bénéficié le président de la droite extrême Juan Orlando Hernandez. La semaine dernière, les deux principaux partis d’opposition ont présenté des demandes formelles d’annulation des résultats de l’élection.

Vendredi, 27 manifestants ont été blessées lors d’affrontements avec les forces de sécurité honduriennes. Les manifestants ont mis le feu à des pneus, bloquant les principales artères de la capitale, Tegucigalpa, et la deuxième ville de San Pedro Sula. Les policiers et les militaires ont tiré des gaz lacrymogènes. Des manifestants ont lancé des pierres et incendié un véhicule militaire. Au moins cinq des blessés dans la ville de Villanueva, dans le nord du pays, près de San Pedro Sula, ont été blessés par balles.

Affrontements au Honduras

Affrontements au Honduras

Mercredi 13 décembre, un groupe de journaliers d’une plantation de thé dans l’État d’Assam, protestants devant les bureau de la plantations, se sont fait tirer dessus par les deux propriétaires. Les travailleurs demandaient le paiement de leur bonus généralement payé lors de la saisons des festivals en septembre-octobre. Les travailleurs avaient déjà fait appel à l’administration du travail sans que ceux-ci ne réagissent. Dix travailleurs ont été blessés dont deux sérieusement. Le jeudi 14 décembre, des centaines de travailleurs de plantations de thé ont pris les rues des districts de Golaghat et de Jorhat. Des manifestants ont été blessé lorsque la police les a chargé à coup de matraques pour les dispersés. Depuis septembre dernier, un grand nombre de manifestations ont eu lieu dans des districts de la ceinture de thé dans le Haut-Assam suite à la décision de certains propriétaires de plantations de thé de retarder le paiement des primes annuelles.

Travailleur blessé lors de la manifestation dans les districts de Golaghat et de Jorhat

Travailleur blessé lors de la manifestation dans les districts de Golaghat et de Jorhat

Dix jours après la décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, la colère des Palestiniens ne faiblit pas. Devant la porte de Damas à Jérusalem, en Cisjordanie, mais aussi dans la bande de Gaza, les affrontements avec les soldats israéliens ont fait au moins 4 nouvelles victimes, côté palestinien, 8 au total depuis l’annonce faite par Donald Trump.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi dans la bande de Gaza, et des milliers à Jérusalem et en Cisjordanie hier vendredi. Des affrontements avec les militaires israéliens ont eu lieu à Ramallah, Bethléem, Hébron, Qalandiya et près de Naplouse, en Cisjordanie. Un manifestant de 24 ans a été tué par balles lors de heurts à Anata, une localité entre Jérusalem et la Cisjordanie. Au pied de la clôture frontalière qui isole la bande de Gaza, les militaires israéliens ont tués deux manifestants de 29 et 32 ans, dont l’un amputé des deux jambes après une incursion militaire israélienne près du camps de réfugiés d’Al-Bureij en avril 2008. Un autre Palestinien a été abattu après avoir attaqué un militaire avec un couteau.

A Gaza hier 15 décembre

A Gaza hier 15 décembre

Le projet de loi sur les retraites, qui a déjà été adopté au Sénat, fait partie d’une série de réformes lancées par le gouvernement du président Macri pour réduire le déficit élevé de l’Argentine. Il a ainsi ordonné des suppressions d’emplois, l’élimination des tarifs visant à protéger l’industrie locale et la réduction des subventions aux services publics. Le plus grand syndicat argentin avait menacé d’organiser une grève générale si la loi sur les retraites était approuvée. La mesure devait être votée à la chambre basse jeudi, mais la session du Congrès a été suspendue indéfiniment alors que la police s’affrontait aux manifestants. La police en tenue anti-émeute a tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur des manifestants armés de bâtons qui ont incendié plusieurs poubelles à l’extérieur du bâtiment du Congrès et dans les rues avoisinantes.

Affrontements devant le bâtiment du Congrès

Affrontements devant le bâtiment du Congrès