Les nationalistes s’étaient rassemblés hier mercredi, en fin d’après-midi place Saint-Nicolas à l’appel de l’organisation Ghjuventu Indipendentista (GI, Jeunesse indépendantiste), pour dénoncer les réquisitions au procès de Paris des auteurs présumés d’un attentat en Haute-Corse. Devant la cour d’assises spéciale de Paris, le ministère public a requis mercredi de 6 à 8 ans de prison contre trois militants jugés pour avoir lancé une voiture bélier contre une porte de la sous-préfecture de Corte, le 1er avril 2012, puis de l’avoir incendiée.

Quatre membres des forces de sécurité ont été blessés en soirée lorsque plusieurs dizaines de jeunes manifestants, dont certains cagoulés, ont lancé des cocktails Molotov et des mortiers et incendié des conteneurs à ordures sur la place du marché, au centre de Bastia. Deux agences bancaires ont été endommagée et un véhicule stationné a partiellement brûlé.

Les affrontements à Bastia (archive)

Des étudiants sud-africains qui réclament la gratuité de l’éducation ont interrompu mardi les cours à l’une des plus grandes universités du pays, affrontant des policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades de surpression et de tirs à balles de caoutchouc. Les heurts ont éclaté sur le campus de l’Université de Witwatersand (ou Wits), à Johannesburg. Les manifestants ont lancé des pavés aux policiers et endommagé une voiture de police. D’autres universités ont été le théâtre d’événements similaires depuis le mois dernier, et certaines ont même dû suspendre leurs cours.

La demande pour la gratuité de l’éducation découle d’une insatisfaction généralisée face aux inégalités sociales en Afrique du Sud. Plusieurs estiment que les universités et d’autres institutions n’ont pas été réformées adéquatement pour profiter à la majorité noire, après la fin du régime raciste de l’apartheid. Le gouvernement a offert une aide financière supplémentaire aux étudiants pauvres en 2017, mais les manifestants ont rejeté la concession. Des manifestations encore plus importantes avaient contraint le gouvernement, en 2015, à renoncer à une hausse des droits de scolarité.

Affrontements à Witwatersand

Affrontements à Witwatersand

Le 2 octobre, à Rabat, au moins 40 personnes ont été blessées lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, alors que celles-ci tentaient de disperser plusieurs centaines de fonctionnaires et de syndicalistes manifestant contre la réforme du régime civil des retraites votée par le Parlement il y a quelque semaines. A peine commencée, la marche a dû s’arrêter car la police bloquait la route aux manifestants sous prétexte qu’ils n’avaient pas reçu d’autorisation. La manifestation a été dispersée par la police à coups de matraque. Le réforme du système de retraite, adoptée récemment par la Chambre des représentants et contre laquelle les Marocains manifestent, prévoit l’augmentation du départ de l’âge à la retraite à 63 ans.

Arrestation de manifestant à Rabat

Arrestation de manifestant à Rabat

Le 28 avril dernier, l’Assemblée générale interprofessionnelle de Saint-Denis organisait une action au port de Gennevilliers dans le cadre du mouvement contre la loi Travail. Après cette action, les policiers ont arrêté environ 150 manifestants. Les policiers ont également frappé et placé en garde à vue Nicolas P., ancien étudiant et vacataire de la bibliothèque à Paris 8, cheminot militant à SUD rail, et Nicolas Jounin, ancien enseignant en sociologie de Paris 8, militant de la CGT. Au premier, il est reproché le port d’un Opinel, qu’il utilise quotidiennement au travail, et le refus de donner son empreinte ADN. Le second est accusé de violences sur policier (ce qu’il conteste), sur la base du seul témoignage d’un commissaire.

Le lendemain de leur interpellation, les deux Nicolas ont refusé la comparution immédiate. Ils étaient soutenus par une manifestation de 300 personnes, qui a contribué à leur remise en liberté rapide, alors que la procureure réclamait la détention provisoire contre Nicolas Jounin au nom du « contexte actuel » et du « risque de récidive ». Le jeudi 6 octobre prochain aura lieu leur procès au tribunal de Bobigny, ainsi qu’un rassemblement de soutien.

L’action au port de Gennevillier

L'action au port de Gennevillier

La police grecque a fait usage lundi de gaz irritants pour repousser des retraités qui manifestaient contre les coupes dans leurs pensions. La tension entre manifestants et policiers est montée quand le cortège, fort de quelques milliers de personnes, a approché le palais gouvernemental à Athènes, dont l’accès avait été barré par la police antiémeute. Un groupe de retraités a tenté de forcer le cordon, tandis que d’autres tentaient de renverser un car de police barrant la route. La police a fait un usage limité de gaz irritants, mais les manifestants sont d’abord revenus à la charge avant de se disperser.

Aux cris de « Nous ne pouvons pas vivre avec 400 euros » et « Que la ploutocratie paie la crise », les retraités manifestaient contre la quinzaine de rabotages successifs imposés aux pensions, le dernier en date au printemps via l’adoption d’une vaste réforme du système des retraites réclamée à la Grèce par ses créanciers.

Manifestation des retraités à Athènes

Manifestation des retraités à Athènes

Plusieurs dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées sur les bords du lac Harsadi pour assister à la cérémonie de l’Irreecha qui marque pour les Oromo la fin de la saison des pluies. De nombreux participants brandissaient leurs bras croisés au dessus de la tête, un geste devenu le symbole de la contestation oromo face aux autorités éthiopiennes. Des dirigeants oromo liés au gouvernement ont été pris à partie par la foule, qui a tenté de prendre d’assaut leur tribune. Les manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles sur les forces de sécurité, qui ont riposté d’abord à coups de bâton, puis avec des gaz lacrymogènes. Les tirs de gaz lacrymogène ont provoqué un mouvement de panique causant un nombre inconnu de victimes (peut-être plusieurs dizaines).

Le rassemblement pour l’Irreecha

Le rassemblement pour l’Irreecha

Les habitants du village de Soamahamanina, une commune située à 70 km à l’ouest de la capitale Antananarivo, demandent le départ d’une compagnie minière chinoise installée là depuis un an pour exploiter l’or du sous-sol. Les activités à la mine de la société Juixing Mines sont suspendues, le site est formellement interdit d’accès. Ce jeudi, en fin de matinée, une centaine de gendarmes a fait face à un millier de manifestants. Les affrontements ont fait dix blessés, presque tous à la tête ou au visage, dont six du coté des civils et cinq dans le camp de la gendarmerie. Des blessures, plus impressionnantes que graves, causées par des jets ou des éclats de projectiles ont été constatées. Les affrontements ont commencé lorsque les gendarmes ont voulu dégager au gaz lacrymogène la route occupée par les villageois. Plusieurs manifestants, dont les porteurs de banderole, ont été appréhendés.

Manifestation à Soamahamanina

Manifestation à Soamahamanina

Les étudiants de l’Université Multimédia de Nairobi protestaient après que quatre d’entre eux aient été tués, renversés par un taxi minibus. Ces minibus roulent impunément à toute vitesse sur le campus, occasionnant de nombreux accidents. La police antiémeutes kenyane a tiré à balles réelles et usé de gaz lacrymogènes pour les disperser alors qu’ils bloquaient la route principale en face du campus, stoppant le trafic aux heures de pointe. De nombreux étudiants ont été blessés, six grièvement.

Un étudiant blessé à Nairobi

Un étudiant blessé à Nairobi

Lundi, des centaines d’étudiants s’étaient rassemblés à la Durban University of Technology (DUT) pour revendiquer la gratuité de l’enseignement supérieur. Mardi, les étudiants du DUT se sont affrontés à la police anti-émeute dans le centre-ville de Durban. Les étudiants, qui avaient manifesté à travers le quartier central des affaires, prenaient le chemin du Campus ML Sultan lorsque les affrontements ont eu lieu. Les étudiants se sont barricadés à l’intérieur du campus, ont lancé des pierres et des briques sur la police de l’autre côté de la clôture. La police a utilisé des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants.

Mercredi, la police a une nouvelle fois utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les étudiants qui convergeaient sur l’Hôtel Coastlands où se tenait une réunion de responsables universitaires supérieurs, leaders étudiants et fonctionnaires du ministère de l’enseignement.

Manifestants du DUT mercredi à Durban

Manifestants du DUT mercredi à Durban

A la fin de la guerre Iran-Irak, le régime de la République islamique redoutait des mouvements populaires, notamment à l’occasion de la rentrée scolaire (les universités avaient été fermées pendant deux ans). Les dirigeants décident de décimer préventivement l’opposition, militants de la gauche révolutionnaire et du mouvement des Moujahidine Khalq. Entre août et octobre, 30.000 prisonniers politiques seront fusillés, abattus ou pendus. La majorité des victimes purgeaient des peines de prison pour leurs activités politiques ou avaient terminé leur peine mais étaient toujours incarcérées. Mais certains avaient déjà été libérés et seront de nouveau été arrêtés pour être exécutés. Les massacres ont eu lieu dans presque toutes les villes iraniennes.

Lire l’article que nous avions publié sur ce massacre

Pendaisons en masse à Tabriz, à l’été ’88

« Ni oubli ni pardon! »
Rassemblement de dénonciation de l’assassinat des prisonniers politiques et non politiques par le régime islamique d’Iran à l’occasion du 28e anniversaire du massacre de 1988. Samedi 1er octobre 2016, de 15h à 17h, Place de la Monnaie, Bruxelles
A l’initiative du Iranian Youth Committee – Belgium et de la 8 March Women’s Organisation (Iran-Afghanistan)

Pendaisons en masse à Tabriz, à l'été '88