Deux personnes ont été tuées dans une confrontation avec la police alors que les habitants d’un village de la province du Nord-Ouest marchaient vers la ville de Brits pour dénoncer la pénurie d’eau. Cet incident est le dernier d’une série d’affrontements entre la police et les manifestants en colère en raison de la mauvaise qualité des services publics. Selon le porte-parole de la police locale: ‘Deux manifestants sont morts et deux autres ont été blessés alors qu’ils défilaient vers Brits et ont affronté la police. On suspecte des policiers d’avoir tiré vers les manifestants et l’enquête est en cours’. Il n’a pas donné davantage de détails, notamment sur la nature des tirs policiers. Il semblerait qu’ils aient tiré à balles réelles tandis que d’autres parlent de balles en caoutchouc.

Manifestation villageoise à Brits

Manifestation villageoise à Brits

Les habitants du quartier de Gamonal, à Burgos, s’oppose au plan des autorités de la ville visant à transformer une ancienne rue en un boulevard avec des arbres et un parking souterrain. Les protestations des habitants se sont transformées en affrontements avec la police après que celle-ci ai chargé les habitants refusant de quitter l’endroit de fin de manifestations. Une dizaine de policiers ont été blessés ainsi que de nombreux manifestants. 40 habitants ont été arrêtés et 16 inculpés.

Espagne: Affrontements à Burgos

Une marche de dizaines de milliers de personnes (la police en reconnaît plus de 100.000!) a parcouru les rues de Bilbao samedi à l’appel de la gauche indépendantistes basques, dans un défi lancé à Madrid après l’interdiction d’une mobilisation en soutien aux prisonniers d’ETA. Officiellement, le mot d’ordre était celui d’un défilé silencieux. Mais c’est aux cris de « Prisonniers basques à la maison » que les manifestants ont envahi les avenues de cette ville du nord de l’Espagne, éclatant en applaudissements au passage du cortège des familles de militants emprisonnés d’ETA, très émus, foulard blanc autour du cou.

Sous le mot d’ordre « Droits de l’homme, accord, paix », les partis de la gauche indépendantiste, deuxième force politique du Pays Basque, et les nationalistes conservateurs du PNV, à la tête du gouvernement régional, avaient convoqué ensemble cette marche. C’est la première fois depuis 1999 que le PNV se joignait à une manifestation des indépendantistes. Cette fois, l’interdiction par la justice espagnole, vendredi, de la manifestation prévue pour réclamer la fin de la dispersion des prisonniers d’ETA a précipité cette réponse commune des deux forces politiques, qui représentent plus de la moitié de l’électorat basque.

manifestation à Bilbao

manifestation à Bilbao

Hier, plus de 500 personnes s’étaient réunies sur le Galatasaray Square à Istanbul en hommage aux trois femmes kurdes assassinées deux ans plus tôt à Paris. Sakine Cansiz, membre fondateur du PKK, Fidan Dogan, représentante du Kurdistan National Congress, et Leyla Söylemez, une militante kurde, ont été abattue le 9 janvier 2012 et depuis lors, l’enquête française fait du sur place. Les manifestants ont déployé des calicots en mémoire des trois femmes et ont scandé des slogans pour exiger que justice soit faite. Après la lecture d’un communiqué, les manifestants ont souhaité se diriger vers le consulat de France, ce que les forces anti-émeute ont empêché. Elles ont tiré des gaz lacrymogène et des jets d’eau pour disperser la foule qui tentait d’avancer.

Répression d’une manifestation à Istanbul

A Toulouse, au même moment, quelques 300 personnes ont défilé en hommage aux trois femmes aux sons des slogans ‘Vive la lutte du peuple kurde’ et ‘Kurdistan vaincra!’

Manifestation à Toulouse pour les trois kurdes assassinées

Répression d'une manifestation à Istanbul
Manifestation à Toulouse pour les trois kurdes assassinées

Les ouvriers affectés à la construction d’une nouvelle usine Samsung dans le nord du pays se sont violemment révoltés hier après qu’un ouvrier ait été agressé par un garde privé chargé de la sécurité du site. Les ouvriers ont lancé des pierres sur les conteneurs où logent les gardes avant de mettre le feu à des mobylettes et de s’en prendre aux infrastructures. La police est rapidement arrivée sur place entrainant de violents affrontements qui ont duré plus de trois heures. Au moins 13 personnes ont été blessées.

A Hambourg, la brosse à WC est devenue un symbole du mouvement de contestation suite à l’annonce de la fermeture du centre Rote Flora il y a quelques semaines. Des milliers de personnes avaient manifesté plusieurs jours consécutivement à la mi-décembre pour dénoncer cette décision des autorités. Depuis lors, le mouvement se poursuit, et samedi, la police locale a instauré des ‘zones de danger’ dans trois quartiers de la ville où elle peut dorénavant fouiller, interdire d’entrée et interpeller quiconque sans mandat. Mardi, un homme a été empêché de pénétrer dans une de ces zones et ensuite interpellé parce qu’il était en possession d’une brosse à WC. Dans la nuit de mercredi, plus de 400 personnes ont affronté les forces de l’ordre pour dénoncer ce qu’elles qualifient de ‘loi martiale’. Des pierres ont été lancées, des feux d’artifices ont été tiré et les policiers ont largement interpellé.

Répression à Hambourg

Répression à Hambourg

Quelques 5000 ouvriers ont manifesté hier dans la Korean Export Processing Zone de la ville portuaire de Chittagong à la suite d’une rumeur annonçant une diminution de leur salaire et de leurs avantages sociaux. Cette zone, propriété du géant coréen de l’industrie du textile et de la chaussure Yougone, est touchée pour la première fois par un mouvement de contestation alors que les ouvriers du textile manifestent depuis des mois à Dacca pour de meilleures conditions de travail et une augmentation de leur salaire minimum. La police a tiré à balles réelles pour disperser les ouvriers après que de violents affrontements se soient déclenchés entre manifestants et policiers. Une femme de vingt ans est décédé à l’hôpital après avoir été touchée par une balle.

C’est hier que les autorités grecques ont officiellement repris la présidence tournante de l’Union Européenne pour six mois. En marge de la cérémonie de passation de pouvoir à Athènes, la police avait décrété une interdiction de rassemblement pendant 18 heures dans le centre-ville. Bravant l’interdiction, des centaines de personnes se sont réunies pour dénoncer les politiques d’austérité ainsi que le rôle joué par l’UE dans ces mécanismes. La police anti-émeute est intervenue pour disperser la foule et pour empêcher les manifestants d’approcher du bâtiment où se déroulait la cérémonie.

Manifestation anti-austérité

Le mouvement de contestation déclenché par l’adoption d’une nouvelle redevance sur les voitures s’est élargi ces derniers jours. Outre cette taxe, les Tunisiens dénoncent leurs mauvaises conditions de vie, le sous-développement de certaines régions du pays et la situation économique. Trois ans après l’immolation de Ben Ali à Sidi Bouzid et le ‘printemps arabe’, la population dénonce l’immobilisme des autorités et exige la chute du régime. La région de Kasserine est la plus touchée par le mouvement. A Thala, des manifestants ont attaqué un commissariat mercredi, entraînant la fuite des policiers présents. A Kasserine, dans la nuit, le local du parti au pouvoir a été incendié tandis que le bâtiment des recettes des finances a été pris d’assaut. La police a tiré des gaz lacrymogène tandis que les forces armées ont tiré en l’air pour disperser la foule.

Manifestation à Kasserine

Manifestation à Kasserine

Depuis plusieurs semaines, la population de Victoria manifeste contre le forage d’un tunnel sous la ville. Celui-ci devrait permettre de relier deux autoroutes de part et d’autre de la ville. Les habitants dénoncent le manque de concertation de la part des autorités, mais aussi le gouffre financier du projet, alors que le système de transport en commun et les services ferroviaires de la ville sont peu performants. Le mois dernier déjà, de violents affrontements avaient opposé des manifestants qui s’étaient enchaînés aux équipements et les forces de l’ordre. Hier, plus d’une centaines de policiers avaient été déployés, et ils sont une nouvelle fois violemment intervenus.

Répression à Victoria

Répression à Victoria