Les ouvriers affectés à la construction d’une nouvelle usine Samsung dans le nord du pays se sont violemment révoltés hier après qu’un ouvrier ait été agressé par un garde privé chargé de la sécurité du site. Les ouvriers ont lancé des pierres sur les conteneurs où logent les gardes avant de mettre le feu à des mobylettes et de s’en prendre aux infrastructures. La police est rapidement arrivée sur place entrainant de violents affrontements qui ont duré plus de trois heures. Au moins 13 personnes ont été blessées.

A Hambourg, la brosse à WC est devenue un symbole du mouvement de contestation suite à l’annonce de la fermeture du centre Rote Flora il y a quelques semaines. Des milliers de personnes avaient manifesté plusieurs jours consécutivement à la mi-décembre pour dénoncer cette décision des autorités. Depuis lors, le mouvement se poursuit, et samedi, la police locale a instauré des ‘zones de danger’ dans trois quartiers de la ville où elle peut dorénavant fouiller, interdire d’entrée et interpeller quiconque sans mandat. Mardi, un homme a été empêché de pénétrer dans une de ces zones et ensuite interpellé parce qu’il était en possession d’une brosse à WC. Dans la nuit de mercredi, plus de 400 personnes ont affronté les forces de l’ordre pour dénoncer ce qu’elles qualifient de ‘loi martiale’. Des pierres ont été lancées, des feux d’artifices ont été tiré et les policiers ont largement interpellé.

Répression à Hambourg

Répression à Hambourg

Quelques 5000 ouvriers ont manifesté hier dans la Korean Export Processing Zone de la ville portuaire de Chittagong à la suite d’une rumeur annonçant une diminution de leur salaire et de leurs avantages sociaux. Cette zone, propriété du géant coréen de l’industrie du textile et de la chaussure Yougone, est touchée pour la première fois par un mouvement de contestation alors que les ouvriers du textile manifestent depuis des mois à Dacca pour de meilleures conditions de travail et une augmentation de leur salaire minimum. La police a tiré à balles réelles pour disperser les ouvriers après que de violents affrontements se soient déclenchés entre manifestants et policiers. Une femme de vingt ans est décédé à l’hôpital après avoir été touchée par une balle.

C’est hier que les autorités grecques ont officiellement repris la présidence tournante de l’Union Européenne pour six mois. En marge de la cérémonie de passation de pouvoir à Athènes, la police avait décrété une interdiction de rassemblement pendant 18 heures dans le centre-ville. Bravant l’interdiction, des centaines de personnes se sont réunies pour dénoncer les politiques d’austérité ainsi que le rôle joué par l’UE dans ces mécanismes. La police anti-émeute est intervenue pour disperser la foule et pour empêcher les manifestants d’approcher du bâtiment où se déroulait la cérémonie.

Manifestation anti-austérité

Le mouvement de contestation déclenché par l’adoption d’une nouvelle redevance sur les voitures s’est élargi ces derniers jours. Outre cette taxe, les Tunisiens dénoncent leurs mauvaises conditions de vie, le sous-développement de certaines régions du pays et la situation économique. Trois ans après l’immolation de Ben Ali à Sidi Bouzid et le ‘printemps arabe’, la population dénonce l’immobilisme des autorités et exige la chute du régime. La région de Kasserine est la plus touchée par le mouvement. A Thala, des manifestants ont attaqué un commissariat mercredi, entraînant la fuite des policiers présents. A Kasserine, dans la nuit, le local du parti au pouvoir a été incendié tandis que le bâtiment des recettes des finances a été pris d’assaut. La police a tiré des gaz lacrymogène tandis que les forces armées ont tiré en l’air pour disperser la foule.

Manifestation à Kasserine

Manifestation à Kasserine

Depuis plusieurs semaines, la population de Victoria manifeste contre le forage d’un tunnel sous la ville. Celui-ci devrait permettre de relier deux autoroutes de part et d’autre de la ville. Les habitants dénoncent le manque de concertation de la part des autorités, mais aussi le gouffre financier du projet, alors que le système de transport en commun et les services ferroviaires de la ville sont peu performants. Le mois dernier déjà, de violents affrontements avaient opposé des manifestants qui s’étaient enchaînés aux équipements et les forces de l’ordre. Hier, plus d’une centaines de policiers avaient été déployés, et ils sont une nouvelle fois violemment intervenus.

Répression à Victoria

Répression à Victoria

Depuis dimanche, plusieurs villes tunisiennes sont le théâtre de vastes manifestations. La population réclame, entre autre, la suppression de la nouvelle redevance sur les voitures et les récents résultats du concours de recrutement de la fonction public qui seraient truqués. Dimanche soir à El Gtar, dans le gouvernorat de Gafsa, des jeunes ont incendié un commissariat de police après avoir été la cible de gaz lacrymogènes. Dans la soirée de mardi, un cortège en mémoire aux martyrs du mouvement de protestation de 2011 a été violemment réprimé à Thala, dans le gouvernorat de Kasserine. Les manifestants ont jeté des pierres aux policiers qui tiraient des gaz lacrymogènes. Selon un premier bilan, deux policiers auraient été blessés, mais aucune information concernant les civils n’a été communiquée. Aujourd’hui, de nombreuses routes ont été coupées dans plusieurs villes pour y dénoncer la nouvelle redevance entrée en vigueur au début de l’année.

Heurts à Thala

Heurts à Thala

A un mois de l’ouverture des Jeux Olympiques à Sochi, les autorités russes ont déployé toutes les forces mobilisées pour en assurer la sécurité ce mardi. Ces mesures resteront en vigueur jusqu’au 23 mars, c’est-à-dire une semaine après la fin des JO. 37.000 policiers et unités de l’armée ont été mobilisés alors que tout véhicule voulant pénétrer dans la ville doit dorénavant être muni d’une autorisation. Outre la circulation routière, les autorités ont également limité la navigation en mer Noire. Les hommes au sol seront épaulés par un système de surveillance par satellite et disposeront de systèmes de défense antiaérienne Pantsir-S, une nouvelle génération de missiles sol-air. Toutes les communications dans la région seront surveillées, comme l’ont découvert récemment deux journalistes, grâce à un système permettant d’accéder aux échanges téléphoniques et sur Internet. Si cela n’était pas suffisant, les Etats-Unis se sont déclarés prêtes à aider la Russie à assurer sa sécurité si elle en formulait la demande. Pour ce qui concerne les manifestations, Poutine a dû faire machine arrière. Alors qu’elles avaient initialement été interdite, le président a finalement attribué une ‘zone spéciale’ où elles seront permises.

Depuis l’annonce de la fermeture du centre Rote Flora par les autorités (notre article), la mobilisation ne cesse de prendre de l’ampleur à Hambourg. La police a instauré des ‘zones de danger’ dans trois quartiers de la ville et y a augmenté ses opérations de contrôle après l’attaque contre un commissariat la semaine dernière. Depuis l’entrée en vigueur de cette mesure répressive, 263 personnes ont vu leur identité contrôlée et 62 personnes se sont vues refuser l’accès à ces zones. Le chef de police de la ville a annoncé que la récompense pour la capture des personnes qui ont pris d’assaut le commissariat avait été augmentée, passant de 8000 à 10000 euros. La nuit dernière, près de 60 personnes sont parvenues à pénétrer dans les ‘zones de danger’ et y ont scandé de multiples slogans. Plus de 40 d’entre elles ont été interpellées pour possession d’armes potentiellement dangereuses. Un jeune homme a notamment été arrêté car il était en possession d’une brosse à WC. Depuis le début du mouvement de contestation, 120 policiers et plus de 500 manifestants ont été blessés dans des heurts les opposant.

Zones de danger à Hambourg

Zones de danger à Hambourg

Il y a plusieurs années, la compagnie Shukaku Inc. s’est vue attribuer une concession sur le lac Boeung Kak, et y a lancé un vaste projet de développer immobilier. Des milliers de familles autochtones ont été expulsées de la zone. Depuis lors, le mouvement du droit à la terre ne cesse de prendre de l’ampleur. Et ces dernières semaines, il se couple au mouvement des ouvriers du textile qui se battent pour obtenir une augmentation de leur salaire minimum. La répression du gouvernement s’étend dès lors à tout mouvement de contestation. La semaine dernière, 23 personnes impliquées dans le conflit foncier ont été arrêtées. Ce matin, cinq militantes qui se préparaient à manifester pour réclamer la libération des militants incarcérés se sont fait embarquer dans une camionnette. Elles accusaient également les autorités de refuser de révéler l’endroit où ils sont détenus. Selon des témoins, elles ont été poussées dans le véhicule par des policiers en civil.