Depuis samedi 27 septembre, une importante mobilisation de la jeunesse se développe dans plusieurs villes marocaines pour exiger des réformes du système éducatif et des services de santé publique (voir notre article). Des manifestants ont incendié des banques, des grandes surfaces, ainsi que des voitures de police. Selon les autorités, plus de 400 personnes ont été arrêtées et des centaines d’autres ont été blessées. Par ailleurs, la police intervient de manière systématique et violente pour empêcher les rassemblements spontanés afin de contenir un maximum l’importante contestation.

Samedi 27 septembre au Pérou, au moins 19 personnes ont été blessées durant des affrontements avec la police lors d’une manifestation anti-gouvernementale. Une nouvelle marche était prévue dimanche dans le centre-ville de la capitale péruvienne, organisée notamment par le collectif de jeunes « Génération Z » pour protester contre la corruption et la violence.

Le 26 septembre 2014 dans la ville d’Iguala, 43 étudiants de l’École normale rurale d’Ayotzinapa ont disparu dans la nuit du 26 septembre 2014. Chaque année, leurs proches manifestent pour exiger l’extradition de deux des auteurs présumés de la disparition forcée. En marge de la manifestation à Mexico, une caserne militaire a été attaquée.

Le 22 et 23 septembre à Paris, plusieurs audiences de comparution immédiate se tenaient pour des personnes interpellées dans le cadre de la mobilisation du 18 septembre dernier. Après 48H en garde à vue, elles ont été déférées au tribunal. Pour la plupart d’entre elles, leur procès a été reporté à mi-décembre. Pour deux autres qui avaient passé plusieurs jours en détention provisoire, les manifestants sont jugés le jour même. L’un d’entre eux est condamné à quatre mois d’emprisonnement ferme avec mandat de dépôt pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences », « violences exercées envers un fonctionnaire de police » ou encore « dissimulation du visage ». C’est une peine particulièrement lourde au regard des chefs d’inculpation et de la faiblesse du dossier qui souligne la nature politique de ces procès.

Dans le parc de Luneta à Manille, au moins 100 000 personnes ont participé à une manifestation pour dénoncer le gouvernement suite à un scandale de corruption autour d’infrastructures anti-inondations « fantômes », qui auraient coûté des milliards de dollars aux contribuables. De violents affrontements entre la police et une population majoritairement jeune ont eu lieu à Ayala Bridge et Mendiola. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées et blessées.

Samedi 20 septembre à Lima, des centaines de personnes ont participé à une manifestation contre la politique du gouvernement. Organisé par le collectif de jeunesse de la « Génération Z », la police a utilisé du gaz lacrymogène lorsque que la foule s’est approché des sièges de l’Exécutif et du Congrès, dans le centre de la capitale péruvienne. Des groupes de personnes ont répliqué par des jets de pierres et de bâtons. Plusieurs personnes ont été blessées selon des témoignages.

Lors de cette nouvelle journée de mobilisation en France qui a réuni plus d’un million de personnes selon des organisateurs, le Ministère de l’Intérieur avait déployé un arsenal répressif très important (voir notre article). Comme annoncé, la répression fut brutale avec de nombreuses charges policières sur les nombreux blocages (en particulier de lycées) et durant les différentes manifestations. Par ailleurs, des fouilles et des contrôles massifs ont eu lieu aux abords des parcours en confisquant drapeaux palestiniens, keffiehs ou encore du matériel contre le gaz lacrymogène. À la fin de la journée, on déplore au moins 309 interpellations, dont 134 personnes placées en garde à vue.

Mercredi 17 septembre, plusieurs centaines d’étudiants ont manifesté contre le décret paysage qui accentue la sélection sociale. Après plus d’une heure de rassemblement, la police a gazé et matraqué des étudiant.es. Les étudiant·es ont ensuite jeté des œufs sur la police (voir la vidéo). Une manifestation sauvage est ensuite partie vers le centre (notamment devant le siège du PS et de MR). Alors que les manifestants se dirigeaient vers le siège du MR, la police a mis en place une nasse. Une des figures de la contestation étudiante, Gloire, a été arrêté et menotté simplement pour avoir posé des questions au policier.

À la suite du succès du 10 septembre, une nouvelle journée de mobilisation est attendue ce jeudi 18 septembre contre le gouvernement et sa politique. Les renseignements français estiment qu’entre 600 000 et 900 000 personnes devraient participer aux plus de 250 manifestations prévues ainsi qu’aux différentes actions de blocage et de grève. Un énorme dispositif répressif va être déployé dans toute la France (inédit depuis les Gilets Jaunes), avec 80 000 policiers et gendarmes mobilisés ainsi que 24 véhicules blindés Centaure et 10 engins lanceurs d’eau.

Pour se préparer aux manifestations du 18 septembre, consultez notre Guide légal pour les manifestant·e (édition française) et le film « Rien à déclarer – Sur les techniques d’interrogatoire policier ».